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Feu – Fire

Les congolais ont une relation tout à fait particulière avec le feu, logique pour certains aspects et plus compliquée à comprendre pour nous occidentaux par d’autres. Le feu est omniprésent dans la vie du villageois, même si aujourd’hui l’avènement des systèmes d’éclairage de grande capacité avec des piles au lithium et lampes LED a éliminé la nécessité d’une flamme permanente dans les foyers.

La visibilité de l’impact du feu est visible dès que l’on survole le pays, surtout avec l’avion qui nous amène de Kinshasa à Mapangu ou Ilebo, volant à relativement basse altitude et permettant ainsi de distinguer tous les détails ou presque de la vie au niveau de la terre. Le paysage survolé est bariolé de grandes taches noires, souvent au milieu de nulle part en savane ou à l’orée d’une forêt, qui dénotent des zones récemment brûlées et dont les contours laissent généralement penser qu’ils sont dus au hasard plutôt qu’une volonté de dégager une zone spécifique. Parfois ces zones côtoient des habitations (presque toutes construites en pisé avec des toits en feuilles de palmes), mais je n’ai pas encore vu de constructions brûlées, donc il doit y avoir un certain contrôle de la progression des feux.

La raison de ces feux de brousse n’est pas toujours très claire. L’on pourrait croire que c’est pour préparer des champs ou renouveler l’herbe pour le pâturage des animaux, mais ce sont des zones où il est rare de voir des cultures d’aucune sorte et les zones savanicoles sont presque toutes dépourvues de bétail, quelque soit la sorte. Des anciennes personnes de la région, avec qui nous échangeons de temps en temps, m’ont expliqué que les feux de brousse étaient une tradition au village et que ceux qui habitent en ville ont des regrets principalement parce qu’ils ne peuvent pas participer à ces activités. Je leur ai fait remarquer que souvent, quand nous passons à côté de la savane en feu, nous n’y voyons personne qui pourrait être responsable de la mise à feu ou de son contrôle et encore moins de la raison pour laquelle cette mise à feu est tellement prisée.

L’origine de ces feux de brousse traditionnels est multiple, disent les anciens. D’abord la culture des villageois du Kasaï est de vivre de la chasse et de la cueillette et, lorsqu’il y avait encore un peu de gibier…, il était coutumier pour le village de se rassembler pour mettre le feu d’un côté tandis que de l’autre les chasseurs guettaient le gibier qui aurait tenté de fuir la progression des flammes. Malgré le fait que le gibier d’aujourd’hui soit réduit à quelques rongeurs et petits oiseaux, la tradition de mettre le feu persiste mais seuls les enfants essayent encore de capturer ou trouver les petits animaux qui auraient eu la témérité de survivre dans la savane jusqu’à ce jour. Je n’ai pas retrouvé des preuves ou documents pouvant l’attester, mais je crois que les zones herbeuses qui parsèment la région et que nous appelons savane étaient à l’origine des zones forestières qui ont petit à petit été transformées par le passage répété de feux qui ont graduellement éliminé toute trace de forêt, à l’exception de quelques buissons qui résistent à l’effet de la chaleur des flammes. La base de ma théorie repose sur le fait que les forêts avoisinant la plantation sont graduellement envahies pour faire des champs de maïs et ensuite de manioc. Même si les grands arbres ne sont pas abattus ou autrement éliminés, le simple fait de supprimer le sous-bois fait qu’ils meurent et finissent pas tomber suite à l’assaut combiné des termites et de la collecte de bois. Des zones qui étaient couvertes de forêt intacte quand nous sommes arrivés il y a 3 ans sont maintenant des zones dénudées qui deviendront sans doute de la savane si le feu y sévit régulièrement.

Ensuite il y a des raisons sécuritaires car, lorsque les fauves comme le léopard étaient encore présents dans la région, il était impératif de se protéger (en particulier les enfants) en assurant une aire dégagée autour des villages et le seul moyen disponible pour garder une végétation courte était le feu. Les fauves ont disparu depuis belle lurette mais cette nécessité de dégager les abords des villages et maisons est restée dans les mœurs, aujourd’hui vaguement justifié par le risque que représentent les serpents. C’est probablement pour la même raison, et je disgresse un moment du sujet de ces nouvelles, que les abords des maisons est ici traditionnellement tout à fait dénudé au point que la première chose que tout habitant respectable doit faire c’est balayer sa parcelle. Dans un petit village cette pratique ne porte pas trop à conséquences et lorsque le village est entouré d’une zone sauvage de savane et/ou restes de forêt il est imaginable que cette pratique réduit le nombre de bêtes indésirables venant dans les maisons. Mais dans une cité comme Mapangu, qui compte aujourd’hui plus de 35.000 habitants, les effets de cette habitude est dévastatrice car lors des pluies il n’y a pratiquement pas d’infiltration et donc toute l’eau ruisselle, s’accumule et le flot qui en résulte crée des problèmes d’érosion accentués par le fait qu’il n’y a que du sable…

Revenons à nos moutons, le feu. Il est probable qu’occasionnellement le feu soit le résultat de d‘un éclair « bien » placé, phénomène que nous avons vécu dans l’huilerie il y a quelques jours où la foudre est tombée sur une conduite (d’huile) de l’usine qui a immédiatement pris feu. Il est donc probable que lorsque la foudre tombe sur une herbe un peu sèche en savane le même résultat soit obtenu et que certaines des taches noires observées depuis le ciel sont isolées parce qu’elle ne sont pas le fait de l’homme mais de l’éclair.

Outre les effets du feu sur le paysage, le feu de bois ou indirectement celui du charbon de bois est ici le seul combustible disponible pour faire la cuisine, bouillir de l’eau ou même faire le repassage. Les quelques rares personnes qui sont raccordées au réseau électrique de notre usine peuvent faire un peu de cuisine sur des plaques chauffantes, mais sinon seuls les expatriés (pas tous) ont des cuisinières à gaz dont le combustible doit être importé car la RDC ne produit pas de gaz domestique. L’utilisation du charbon de bois est réservée aux personnes qui ont des moyens financiers pour en acheter tandis que la majorité restante utilise du bois ramassé dans les restes des forêts qui entourent la plantation, parfois à plusieurs heures de marche de leur domicile. Il n’est pas rare de voir hommes et/ou femmes revenant du travail avec un énorme tronc d’arbre sur la tête qui servira à chauffer la soupe pendant les prochains jours. Le bois ramassé est rarement tout à fait sec, mais comme l’approvisionnement est généralement en flux tendu il est utilisé tel quel dans la maison et génère souvent des quantités impressionnantes de fumée. Les premières maisons que nous avons construit pour nos travailleurs avaient des cuisines attachées à la maison. Nous pensions ainsi rendre les choses plus faciles pour nos travailleurs et étions étonnés de voir ces cuisines utilisées comme débarras avec une hutte un peu plus loin de la maison servant de cuisine. La raison est très simple, la fumée du feu de la cuisine, qui brûle en quasi permanence, trouvait son chemin dans le reste de la maison et je passe la description de la cuisine elle-même après seulement quelques semaines d’utilisation… Les maisons que nous construisons maintenant sont dépourvues de cuisine car même celles qui ont été équipées d’une cheminée se sont révélées être un échec.

De même que la distribution de lampes solaires que nous avons mis en place depuis près de 3 ans (lampes Waka-Waka découvertes grâce à mon meilleur ami qui se reconnaîtra) et qui ont permis d’équiper plus de 2.000 foyers à ce jour, nous avons initié la distribution de foyers améliorés. Ne vous attendez pas à quelque chose d’extraordinaire, il s’agit simplement d’un brasero en tôle dans lequel est placé un réceptacle en céramique qui permet d’économiser jusqu’à 50% de combustible (charbon de bois) et devrait ainsi encourager les travailleurs à utiliser un combustible plus sain qui peut s’utiliser également dans une cuisine moderne (dans la maison).

Il est possible d’acheter des allumettes (de fabrication locale) sur le marché, mais outre le fait que seuls des experts arrivent à les allumer, la population considère que c’est une dépense inutile et qu’il est préférable d’utiliser une braise d’un feu existant. Ainsi il est fréquent de voir une femme au bord de la route avec un panier ou une bassine sur la tête dont émane de la fumée, ce sont en fait quelques braises emballées dans plusieurs couches de feuilles de banane qui sont ainsi véhiculées, parfois sur un trajet de plusieurs heures, afin de pouvoir démarrer un feu facilement à destination.

Je pourrais encore vous parler de nombreux autres aspects du feu au Kasaï, mais il faut garder des choses à narrer dans une prochaine missive et utiliser cette excuse pour clôturer ces nouvelles, en espérant qu’elles vous trouveront bien.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Rien à voir avec le feu, mais je ne pouvais résister à partager cette photo de notre petite-fille – Nothing to do with fire, but I could not resist sharing this picture of our grand-daughter

The Congolese have a very particular relationship with fire, logical for some aspects and more complicated for us Westerners to understand by others. Fire is omnipresent in the villagers’ lives, even if today the advent of high-capacity lighting systems with lithium batteries and LED lamps has eliminated the need for a permanent flame in the homes.

The visibility of the impact of fire is noticeable as soon as you fly over the country, especially with the plane that takes you from Kinshasa to Mapangu or Ilebo, flying at relatively low altitude and thus making it possible to distinguish all or almost all the details of life on the ground. The landscape overflown is variegated with large black areas, often in the middle of nowhere in the savannah or on the edge of a forest, which indicate recently burned areas and whose contours generally suggest that they are due to chance rather than a desire to clear a specific area. Sometimes these areas are next to houses (almost all built of mud with palm leaf roofs), but I have not yet seen any burnt buildings, so there must be some control over the progress of the fires.

The reason for these bushfires is not always very clear. One might think it is to prepare fields or renew grass for animal grazing, but these are areas where it is rare to see crops of any kind and savannah areas are almost all devoid of livestock of any kind. Some elder people from the region, with whom we talk from time to time, explained to me that bushfires were a tradition in the village and that those who live in the city have regrets mainly because they cannot participate in these activities. I pointed out to them that often, when we pass by the burning savannah, we do not see anyone who could be responsible for the fire or its control, let alone why it is so popular.

The origin of these traditional bushfires is multiple, say the elders. First, the culture of the villagers of Kasai is to make a living from hunting and gathering and, when there was still some game…, it was customary for the village to gather to set fire to one side while on the other side the hunters were watching for the game that would have tried to escape the progression of the flames. Despite the fact that today’s game is reduced to a few rodents and small birds, the tradition of setting fires persists but only children still try to capture or find small animals that would have had the temerity to survive in the savannah until now. I have not found any evidence or documents to support this, but I believe that the grassy areas that dot the region and that we call savannah were originally forested areas that were gradually transformed by the repeated passage of fires, with the exception of a few bushes that resist the effect of the heat of the flames. The basis of my theory is that the forests around the plantation are gradually invaded to grow corn and then cassava. Even if large trees are not felled or otherwise removed, the simple fact of removing the undergrowth causes them to die and eventually fall as a result of the combined assault of termites and wood collection. Areas that were covered with intact forest when we arrived 3 years ago are now bare areas that are likely to become savannah if there is regular fire.

Then there are security reasons because, when wild animals such as the leopard were still present in the region, it was imperative for villagers to protect themselves (especially children) by ensuring an open area around villages, and the only way to keep vegetation short was through fire. Wild animals have long since disappeared, but this need to clear the surroundings of villages and houses has remained a common practice, nowadays vaguely justified by the risk posed by snakes. It is probably for the same reason, and I digress for a moment from the subject of this posting, that the surroundings of the houses here are traditionally so bare that the first thing every respectable inhabitant must do is sweep his plot of any debris that could have settled on the ground overnight. In a small village this practice does not have too many consequences and when the village is surrounded by a wild area of savannah and/or forest remains it is conceivable that this practice reduces the number of unwanted animals coming into the houses. But in a city like Mapangu, which now has more than 35,000 inhabitants, the effects of this habit are devastating because during the rains there is practically no infiltration and therefore the water just  accumulates and the resulting flow creates erosion problems accentuated by the fact that there is only sand…

Let’s get back to our business, fire. It is likely that occasionally the fire is also the result of a “well placed” lightning, a phenomenon we experienced in the oil mill a few days ago when the lightning struck a (oil) pipe of the factory that immediately caught fire. It is therefore likely that when lightning strikes a slightly dry grass in the savannah the same result is obtained and that some of the black areas observed from the sky are isolated because they are not the result of man’s doing but of lightning.

In addition to the effects of fire on the landscape, wood or indirectly charcoal is the only fuel available here for cooking, boiling water or even ironing. The few people who are connected to our factory’s power grid can do some cooking on hotplates, but otherwise only expatriates (not all) have gas stoves whose fuel must be imported because the DRC does not produce domestic gas. The use of charcoal is reserved for people who have the financial means to buy it, while the remaining majority use wood collected from the remains of the forests surrounding the plantation, sometimes several hours’ walk from their homes. It is not uncommon to see men and/or women returning from work with a huge tree trunk on their heads that will be used to heat the soup for the next few days. The wood collected is rarely completely dry, but as the supply is generally just-in-time, it is used as it is in the house and often generates impressive amounts of smoke. The first houses we built for our workers had kitchens attached to the house. We thought this would make things easier for our workers and were surprised to see these kitchens used as storage rooms with a hut a little further away from the house used as a kitchen. The reason is very simple, the smoke from the kitchen fire, which burns almost permanently, found its way into the rest of the house and I pass the description of the kitchen itself after only a few weeks of use… The houses we are now building have no kitchen because even those with a chimney have proven to be a failure.

As well as the distribution of solar lamps that we have set up for nearly 3 years (Waka-Waka lamps discovered thanks to my best friend who will recognize himself) and which have made it possible to equip more than 2,000 homes to date, we have initiated the distribution of improved stoves. Don’t expect something extraordinary, these are just a sheet metal brazier with a ceramic receptacle in it, but it saves up to 50% of fuel (charcoal) and should encourage workers to use a healthier fuel in addition to the fact that these stoves can also be used in a modern kitchen (inside the house).

Matches (locally made) can be purchased on the market, but in addition to the fact that only experts can light them, the population considers that this is an unnecessary expense and that it is preferable to use an ember from an existing fire. Thus it is frequent to see someone walking along the side of the road with a basket or basin on his/her head from which smoke emanates, these are in fact a few embers packed in several layers of banana leaves that are thus transported, sometimes over a journey of several hours, in order to start a fire easily at its destination.

I could still talk to you about many other aspects of the fire in Kasai, but one has to keep things in reserve to tell in a future posting and use this excuse to conclude here for this week, hoping that it will find you well.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Valeur de la Vie – Life’s Worth

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En Europe et dans les pays développés en général nous attachons une grande valeur à la vie humaine, la souffrance animale, voire même parfois au traitement de tout être vivant quel qu’il soit. Ici au Congo, les choses sont différentes et, à nos yeux d’occidentaux, la vie est généralement considérée de manière fort différente. Par certains aspects on pourrait être amené à penser qu’elle n’a pas la même valeur…

Ainsi dans les derniers mois il y a eu plusieurs accidents, deux naufrages sur le Kasaï et un déraillement de train qui ont fait au total près d’une centaine de morts. Le nombre de victimes est et restera approximatif parce que, d’une part personne ne sait combien de passagers étaient à bord des pirogues ou baleinières surchargées qui ont chaviré ou du train de marchandise qui a déraillé et s’est retrouvé dans une rivière, d’autre part parce que la plupart des victimes sont emportées par le cours de la rivière et ne sont jamais retrouvées. Quand il est question de pirogues surchargées, c’est un euphémisme lorsque l’on voit certaines grandes embarcations avec des centaines de personnes à bord et à peine quelques centimètres de marge pour empêcher l’eau de couler dans la pirogue. Quand l’eau est calme cela ne devrait pas poser trop de problèmes, mais sachant que par endroits la rivière Kasaï est large de plusieurskilomètres et que la combinaison de courant et de vent peut parfois provoquer la formation de vagues assez impressionnantes le voyage paraît,dès lors, nettement plus précaire. De plus, la vaste majorité des passagers qui prennent place dans les frêles esquifs du Kasaï ne savent pas nager et ne portent évidemment pas de gilets de sauvetage, car il n’y en a pas. Souvent aussi, lorsque nous voyons ces bateaux surchargés quitter le port de Mapangu, nombres de passagers sont déjà fébrilement occupés à écoper de l’eau avec des vestiges de seaux, bidons ou autre récipients.

Lorsque nous prenons notre pirogue motorisée pour aller ou venir d’Ilebo, les gens ne comprennent pas pourquoi nous limitons strictement le nombre de passagers et insistons pour que tous soient munis d’un gilet de sauvetage. Il faut dire qu’en plus du courant d’eau qui est assez puissant, il y a régulièrement des tourbillons où même de bons nageurs auraient du mal à garder la tête hors de l’eau. Deux de nos collègues ont, il y a déjà quelque temps à l’occasion d’un pique-nique sur un banc de sable, décidé d’essayer de rejoindre la rive à la nage. Bien que nageurs accomplis, ils ont sagement décidé de mettre un gilet de sauvetage “à tous hasards” et ont reconnu que, même avec cette précaution, leur taux d’adrénaline avait atteint quelques pics avant d’être à bon port… Plus aucun d’entre nous n’a essayé depuis.

La voie de chemin de fer qui relie Ilebo à Lubumbashi fait un peu moins de 1.600 km et, officiellement, il y aurait une liaison par semaine. Aux dires des autorités de la SNCC qui exploite cette ligne, la voie unique date en grande partie de l’époque coloniale et outre les dégradations liées à l’usure et l’érosion, a aussi beaucoup souffert de vols de ballast, de fixations de rails et autres pièces métalliques. Le résultat est une voie dont le parallélisme des rails est illusoire et où les trains avancent parfois à pas d’homme ou doivent s’arrêter le temps de faire un réalignement de fortune pour que le train ne tombe pas des rails… Nous avons fait quelques essais d’envoi d’huile à Lubumbashi par train et l’essai le plus rapide à pris un peu plus d’un mois… mais toute notre marchandise est arrivée plus ou moins en bon état! Le tout donc est d’être patient et d’avoir un peu de chance, ce qui ne fut pas le cas des 32 victimes du déraillement d’un train de marchandises au niveau d’un pont et qui ont péri, noyées elles aussi.

Parmi les victimes nous avons eu plusieurs membres de famille directe de nos travailleurs, mais les personnes ne semblent pas trop affectées si ce n’est pour venir négocier un maximum de compensation auprès de la société car après tout nous sommes le “papa” de tous et il faut soutenir ses “enfants” dans les moments difficiles. Il en va de même dans tous les cas de maladie ou de décès qui sont prétextes pour solliciter de l’argent pour les soins (nous prenons en charge les soins dans notre hôpital mais pas les soins dits “traditionnels” qui souvent ne font que reculer le moment où le malade est amené, trop tard, à l’hôpital) ou pour offrir de l’alcool aux personnes présentes à la veillée. Malheureusement il y a beaucoup de jeunes enfants qui succombent à la malaria ou d’autres maladies souvent liées à une mauvaise hygiène, alimentation et l’aversion à faire appel aux soins médicaux à temps. Nous essayons d’organiser des campagnes de prévention médicale où les personnes présentes (souvent les femmes et personnes âgées) reçoivent des conseils sur les précautions à prendre avec l’eau, l’hygiène corporelle, le planning familial et la prévention du paludisme. Mais une famille moyenne étant composée de 6-7 enfants, souvent avec en plus des “nièces” ou petites ” sœurs” des parents qui viennent aider dans le ménage, et vivant dans une maison qui souvent ne fait pas plus de 20m², il est difficile d’imaginer comment tout ce monde peut dormir en-dessous d’une moustiquaire, pour ne parler que de cela.

Malgré tous ces obstacles, nous continuons de croire que les choses progressent dans le bon sens avec l’aménagement de sources, la réalisation de forages pour de l’eau potable, la distribution de dalles pour latrines et la mise en place de toilettes sèches, la construction ou réhabilitation d’écoles, la prévention naturelle de la malaria, etc. mais le travail est immense et comme les initiatives des autorités sont… nulles et que nous ne pouvons pas tout faire, il faudra encore un peu de temps et de patience…

Dernière anecdote pour ces nouvelles, notre voyage pour venir à Kinshasa il y a deux jours. Comme de coutume lorsque nous voyageons en en milieu de mois, nous avons fait le voyage de Mapangu à Ilebo en pirogue et malgré le fait que ce voyage nous l’avons déjà fait bon nombre de fois, cela reste toujours aussi extraordinairement beau et hors du temps. Les seules autres embarcations sont des petites pirogues creusées dans des troncs d’arbres qui permettent tout juste à une ou deux personnes de s’y tenir debout avec une pagaie et pour lesquelles il faut un sacré sens de l’équilibre et de temps en temps une baleinière plus imposante avec un moteur que l’on entend venir à des kilomètres. A Ilebo tout était calme car c’est la journée de “Salongo”, c’est-à-dire une journée où la population est supposée aider à nettoyer les lieux publiques mais de fait se résume par un ou deux volontaires désignés qui sont supposés remplir des sacs avec de la terre (sans outil) pour essayer d’enrayer l’érosion qui ici aussi creuse de profondes ravines dans les rues. J’ai envie de dire, comme d’habitude, l’avion que nous devions prendre est arrivé avec 2-3 heures de retard et nous avons passé ce temps sur la terrasse du “Business” un bar un peu plus propre de la ville qui sert des boissons fraîches et même un petit quelque chose à grignoter quand il faut. L’avion est finalement arrivé et une fois les bagages et diverses charges à bord nous sommes partis hoquetant sur la piste en herbe qui sert d’aéroport. Il faut savoir que les abords de la piste de l’aéroport d’Ilebo se sont, petit à petit, retrouvés entourés d’habitations et de champs cultivés de maïs et manioc jusqu’aux limites extrêmes de la piste. Comme l’aéroport n’est pas clôturé le spectacle de l’avion qui atterrit et décolle attire moult spectateurs dont beaucoup d’enfants. Lors du décollage, nous étions assis à l’avant de l’avion et de ma place je pouvais voir la piste devant nous où des enfants s’étaient placés au milieu de la trajectoire de l’avion les bras écartés et se jetant sur le côté au dernier moment. Je n’avais encore jamais remarqué cela, si ce n’est que des policiers courent régulièrement sur la piste pour, nous pensions, chasser les animaux en divagation. Certains jeunes semblent avoir parfait l’art d’esquiver l’avion au point de disparaître de vue sous le nez de l’avion au moment où celui-ci prend son envol, phénomène auquel les pilotes sont, semble-t-il habitués…

Nous vous envoyons un grand bonjour de Kinshasa où nous sommes de passage pour quelques jours,

Marc & Marie-Claude


Baleinière sur le Kasaï – “Whaler” on the Kasai river
Kasaï
Village au bord du Kasaï – Village on the Kasai river
Visiteurs de la plantation – Plantation visitors
Fertlisation de la pépinière – Nursery fertilisation
“Business”

In Europe and in developed countries in general, we attach great value to human life, animal suffering and sometimes even the treatment of any living being. Here in Congo, things are different and in our Westerners’ eyes life is generally considered in a very different way and somehow we could be led to think that it is not very valuable.

Thus in recent months there have been several accidents, two shipwrecks on the Kasai and a train derailment which have resulted in a total of nearly a hundred deaths. The number of victims is and will remain approximate because, on the one hand, no one knows how many passengers were on board the overloaded canoes or whaleboats that capsized or the freight train that derailed and ended up in a river, and on the other hand, most of the victims are swept away by the river’s course and are never found. When it comes to overcrowded canoes, it is a euphemism when you see some large boats with hundreds of people on board and only a few centimetres of margin to prevent water from flowing into the canoe. When the water is calm it should not cause too many problems, but knowing that in some places the Kasai River is several kilometres wide and that the combination of water flow and wind can sometimes generate rather impressive waves, the journey seems much more precarious. In addition, the vast majority of passengers who sit in these frail skiffs cannot swim and obviously do not wear life jackets, as there are none. Often, too, when we see these overloaded boats leaving Mapangu port, many passengers are already feverishly busy scooping up water with the remains of buckets, cans or other containers.

When we take our motorised dugout canoe to and from Ilebo, people do not understand why we strictly limit the number of passengers and insist that everyone be wearing a lifejacket. It must be said that in addition to the water flow, which is quite powerful, there are regularly eddies where even good swimmers would have trouble keeping their heads above water. Two of our colleagues decided, some time ago during a picnic on a sandbank, to try to swim to shore. Although accomplished swimmers, they wisely decided to wear a lifejacket and acknowledged that without this precaution (and even with it), their adrenaline levels had reached a few peaks before they were safe….

The railway line linking Ilebo to Lubumbashi is just under 1,600 km long and officially there is reported to be one passenger train per week. According to the SNCC authorities operating this line, the single track dates largely from colonial times and, in addition to wear and tear and erosion-related damages, it has also suffered greatly from the pilferage of ballast, rail fastenings and other metal parts. The result is a track whose parallelism of the rails is illusory and where trains sometimes advance at a man’s pace or have to stop until they make a temporary realignment so that the train does not fall off the rails… We did some tests sending oil to Lubumbashi by train and the fastest trip took a little over a month… however despite the long journey all our goods arrived more or less in good condition! The important thing is to be patient and have a little luck, which was not the case for the 32 victims of a freight train derailment at a bridge and who drowned.

Among the victims we have had several direct family members of our workers, but the people did not seem too affected by their loss, except to come and negotiate maximum compensation with the company because after all we are everyone’s “father” and we have to support our “children” in difficult times. The same applies in all cases of illness or death, which are excuses to request financial aid for care (we pay for care in our hospital but not for so-called “traditional” care, which often only postpones the moment when the patient is brought to the hospital, too late) or to offer alcohol to people present at the wake of a deceased relative. Unfortunately, many young children die of malaria or other diseases often linked to poor hygiene, nutrition and reluctance to seek medical care in time. We try to organize medical prevention campaigns where those present (often women and the elderly) receive advice on precautions to be taken with water, personal hygiene, family planning and malaria prevention. But an average family being composed of 6-7 children, often with in addition to “nieces” or little “sisters” who come to help in the household, and living in a house that is often no more than 20m², it is difficult to imagine how everyone can sleep under a mosquito net, to name just that, or to maintain adequate personal hygiene.

Despite all these obstacles, we still believe that things are progressing in the right direction with the development of springs, the drilling of wells for drinking water, the distribution of latrine slabs and the installation of dry toilets, the construction or rehabilitation of schools, the prevention of malaria with natural methods, etc. But the work is immense and since the authorities’ initiatives are… non existent, and we cannot do everything, it will still take a little time and patience.

Last anecdote for this blog posting, relates to our trip to Kinshasa two days ago. As usual for the middle of the month, we made the trip from Mapangu to Ilebo by canoe and despite the fact that we have already done it many times, it is still extraordinarily timeless. The only other boats are small pirogues dug into tree trunks that allow just one or two people to stand on them with a paddle and for which you need a great sense of balance, and occasionally a larger whaleboat with a motor that you can hear coming from miles away. In Ilebo everything was quiet because it was the day of “Salongo”, i.e. a day when the population is supposed to help clean public places but in fact it is summed up by one or two designated volunteers who are supposed to fill bags with soil (without tools) to try to stop the erosion that here too digs deep ravines in the streets. I am tempted to say, “as usual”, the plane we were supposed to catch arrived 2-3 hours late and we spent that time on the terrace of the “Business” a somewhat better kept bar in the city that serves cold drinks and even a little something to nibble when needed. The plane finally arrived and once the luggage and various loads were on board we hiccupped on the grassy runway that serves as an airport. It should be noted that Ilebo airport has gradually found itself surrounded by houses and the surroundings of the runway, in addition to the corn and cassava fields that are cultivated there up to the edge of the runway. As the airport is not fenced off, the spectacle of the plane landing and taking off attracts many spectators including many children. During take-off, we were sitting at the front of the plane and from my seat I could see the runway in front of us where children had placed themselves in the middle of the plane’s trajectory with their arms spread and threw themselves to the side at the last moment. I had never noticed this before, except that police officers regularly run on the track to, we thought, chase the animals away. Some young people seem to have perfected the art of dodging the plane to the point of disappearing from view under the nose of the plane as it takes off, a phenomenon to which pilots are, it seems, used to…

We send you a big hello from Kinshasa where we are visiting for a few days,

Marc & Marie-Claude

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Transport

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Comme nous l’avons expliqué dans nos nouvelles précédentes, le transport ou les déplacements ne sont pas aisés dans la plantation et encore moins dès que l’on se déplace en-dehors de celle-ci. De bout en bout la plantation fait environ 60km et, bien que certains villageois parcourent une bonne partie de cette distance à pied de manière assez régulière, pour aller au marché de Mapangu ou de Basongo (une bourgade voisine) par exemple, il est généralement nécessaire de faire appel à un véhicule (voiture, camion, benne de tracteur, moto (taxi) voire même vélo) pour se déplacer.

Nous avons actuellement plus de 2.000 travailleurs actifs dans la plantation et nous avons essayé de les loger à chaque fois au plus près de leur lieu de travail, au plus près cela veut dire à moins de 5km, qui est considéré comme une distance raisonnable à parcourir à pied pour se rendre au boulot. Evidemment, la loi de la vexation universelle étant incontournable, il arrive que les travailleurs soient appelés à intervenir dans une partie de la plantation éloignée de leur lieu de résidence, se pose alors le problème du déplacement. Il y a aussi bon nombre de travailleurs qui préfèrent résider en “ville” dans la cité de Mapangu et pour lesquels nous essayons d’organiser un transport tôt le matin pour qu’ils puissent être à pied d’œuvre pour l’heure de l’appel (5h45 au plus tard). Pour ces déplacements, nous utilisons des tracteurs avec bennes et avons modifié un camion qui permet de transporter une cinquantaine de personnes en toute sécurité et dans lequel nous avons même aménagé un éclairage pour que le transport de nuit (il fait nuit noire jusque peu avant 6h30 le matin) puisse se faire dans les meilleures conditions possibles. Pour l’aller, le matin, le camion est plein car il part à heure fixe afin d’assurer une arrivée dans les temps au lieu d’appel. Mais en fin de journée c’est plus compliqué car les opérations dans les champs se terminant à des heures variables en fonction de la tâche et/ou de la rapidité d’exécution, variant de 11 à 15h voire plus, l’horaire de départ du camion est, dès lors, plus difficile à établir. En général, les travailleurs qui terminent plus tôt préfèrent ne pas attendre et rentrent à la maison à pied, ce qui dans le cas des résidents de Mapangu représente souvent une marche de deux bonnes heures (en espérant qu’il ne pleuve pas). Ne voulant pas abandonner des travailleurs trop tard au champs, il est fréquent que le camion ne retourne vers Mapangu qu’aux alentours de 16 voire 17h, ce qui fait une bien longue journée de présence pour les travailleurs, même s’ils ne sont effectivement actifs que pendant une partie seulement de ce temps.

Quant aux travailleurs qui doivent se déplacer de manière régulière pour les besoins de leur travail, tels que les superviseurs, responsables de départements, etc. par le passé ils avaient l’usage d’une moto de service, mais cela nous a causé beaucoup d’inconvénients car, d’une part nous n’arrivions pas à suivre avec toutes les réparations demandées (généralement juste avant le week-end) et, d’autre part, il y avait un trafic considérable avec les pièces de rechanges qui comme par miracle devaient être changées parfois après seulement une semaine alors que les mêmes motos privées de la cité circulaient avec les mêmes pièces toutes neuves. Pour remédier à cela nous avons privatisé toutes les motos, les agents achètent leur moto par mensualités et reçoivent une allocation mensuelle destinée à couvrir les frais d’entretien et de réparation qu’ils sont libres de faire en-dehors des installations de Brabanta s’ils le souhaitent. Depuis un peu plus de deux ans de fonctionnement de ce système c’est le bonheur car les pannes de motos ont miraculeusement cessé, nous ne devons plus acheter de pièces de rechange car tout le monde semble préférer faire réparer ou entretenir sa moto dans la cité et les travailleurs sont contents car à terme ils deviennent propriétaires de leur engin. Le nombre de travailleurs qui demandent de pouvoir obtenir une moto sous contrat a évidemment également augmenté de manière spectaculaire, mais c’est un moindre mal comparé aux complications que nous avions avant pour assurer un suivi de pièces et de main d’œuvre pour la réparation des motos.

Les cadres de direction se déplacent en voiture, toutes des voitures tous terrains et même comme cela il ne se passe presque pas un jour sans que l’un ou l’autre se trouve coincé soit dans de la boue soit, plus fréquemment, dans une d’ornière trop profonde formée par le passage répétitif de camions et/ou tracteurs. Je me balade en permanence avec deux pelles et une machette dans la voiture pour éviter de me retrouver les quatre roues dans le vide sur des ornières et le plus souvent, en cas de doute, je m’arrête et je diminue la berme centrale avant que la voiture ne soit dessus car il est plus facile de procéder ainsi que de devoir creuser sous la voiture. Cette technique n’est pas encore 100% au point car il m’arrive encore de me retrouver coincé de temps en temps, mais en général, je touche du bois, cela n’arrive pas plus d’une fois par mois. Il faut dire que je me déplace un peu moins en plantation que mes collègues agronomes qui, par contre, ont l’avantage de mieux connaître les routes de la plantation et donc de savoir quels sont les coins à éviter. Certaines de nos voitures ont déjà un age plus que vénérable (la mienne doit avoir environ 10 ans). Comme les conditions de circulation sont loin d’être idéales pour les véhicules (même 4×4) ici, de plus avec des chauffeurs qui ne sont pas toujours des plus tendres avec leurs engins, nos voitures passent régulièrement par les doigts d’or de notre chef mécanicien pour rester opérationnelles.

Certains expatriés ont opté pour des véhicules plus simples, deux ont des motos de cross, un autre se déplace en quad et pour les dépannages et visiteurs nous avons un “viking” qui était supposé être une solution alternative plus économique que les voitures, mais qui, à l’usage, s’est avéré être plus cher à l’achat (car considéré comme un véhicule de luxe et donc taxé en conséquence), consommer relativement beaucoup et être extrêmement bruyant… Finalement il y a le vélo, mais je dois avouer que sans l’assistance électrique je n’utiliserais pas le mien de manière aussi régulière et les vélos locaux (originaires de Chine) ne disposant pas de vitesse et étant plutôt lourds ne sont réellement utiles que dans les descentes ou terrain plat lorsque il n’est pas trop sableux. Alors pour finir les déplacements à pied ne sont pas si mal… Sauf s’il faut aller d’un bout à l’autre de la plantation.

En espérant que ces nouvelles vous trouveront bien, nous vous envoyons nos chaudes salutations,

Marc & Marie-Claude

Motivations des troupes – Troup motivation
Quad
Viking
Papillons – Butterflies

As explained in some of our previous postings, transportation or travel is not easy in the plantation and even less so when you wander outside it. From one end to another the plantation is about 60km long and, although some villagers walk a good part of this distance on foot on a fairly regular basis, to get to the market in Mapangu or Basongo (a neighbouring town) for example, it is usually necessary to use a vehicle (car, truck, tractor trailer, motorcycle (taxi) or even bicycle) to get around.

We currently have more than 2,000 active workers in the plantation and we have tried to provide accomodation for most of them as close to their workplace as possible, closer means less than 5km from home to muster point, which is considered a reasonable distance to walk to and from work. Obviously, as here also sod’s law applies, workers are regularly required to work in a part of the plantation far from their place of residence, and the problem of transportation arises. There are also many workers who prefer to reside in the “city” of Mapangu and for whom we try to arrange early morning transport so that they can be on the job by the time muster is organised (5:45 at the latest). For these trips, we use trucks, tractors with trailers and have a modified truck that can safely transport about 50 people and in which we have even provided lighting so that night transport (it is dark until just before 6:30 in the morning) can be done under the best possible circumstances. On the way to work, in the morning, the truck is full because it leaves at a fixed time to ensure a timely arrival at the place of work. But at the end of the day it is more complicated because operations in the fields end at variable times depending on the task and/or the speed of execution, staff will be finishing at varying times ranging from 11 to 15 hours or even later, the truck’s departure time is therefore more difficult to establish. In general, workers who finish early prefer not to wait and walk home, which in the case of Mapangu residents often represents at least a two-hour walk (hopefully without rain). Not wanting to late finishing workers in the field, it is common for the truck to return to Mapangu only around 4 or 5 p.m., which makes for a very long day’s presence, even if staff are only active for a part of that time.

As for workers who have to travel regularly for work purposes, such as supervisors, department heads, etc., they must be able to do so on a regular basis. In the past they had the use of a service motorcycle, but this caused us a lot of inconvenience because, on the one hand we could not keep up with all the repairs requested (usually just before the weekend) and, on the other hand, there was considerable traffic with spare parts which as a miracle had to be changed sometimes after only a week while the same private bikes of the city were going around with the same brand new parts. To remedy this, we have privatized all motorcycles, the agents buy their motorcycles in monthly instalments and receive a monthly allowance to cover the maintenance and repair costs that they are free to do outside the Brabanta facilities if they so wish. For a little over two years since this system has been operating, it is all happiness because the breakdowns of motorcycles have miraculously stopped, we no longer have to buy spare parts because everyone seems to prefer to have their motorcycle repaired or maintained in the city and the workers are happy because in the end they become owners of their machine. The number of workers who ask to be able to obtain a motorcycle under contract has also increased dramatically, but this is a lesser evil compared to the complications we had before to keep up with the ordering of spare parts and the labour involved in motorcycle repairs.

The executives travel by car, all off-road cars and even so hardly a day goes by without one or the other getting stuck either in mud or, more frequently, in a deep rut formed by the repetitive passage of trucks and/or tractors. I always drive around with two shovels and a machete in the car to avoid finding myself with all four wheels hanging in the air and more often, in case of doubt, I stop and use my shovel to reduce the central berm before getting stuck on it, because it is easier to proceed like that rather than having to dig under the car. This technique is not yet 100% perfect because I still get stuck from time to time, but in general, touch wood, it doesn’t happen more than once a month. I must admit that I am not as often in the plantations as my agronomist colleagues who, on the other hand, have the advantage of knowing better the roads of the plantation and therefore to know which parts to avoid. Some of our cars are already quite old (mine must be about 10 years old) and have not always been driven with tender love and care. As the local driving conditions are far from ideal for any kind of vehicles (including four wheel drive), and with drivers who are not always the most qualified or caring for their vehicles, our cars regularly have to get the attention of the golden fingers of our chief mechanic to remain operational.

Some expatriates have opted for simpler vehicles, two have acquired their own motor bikes, another one uses a quad and for replacements and (longer term) visitors we have a “Viking” (see picture above), which was supposed to be a more economical alternative to cars, but turned out to be more expensive to buy (as it is considered a luxury vehicle and therefore taxed accordingly), consume relatively much fuel and is extremely loud… Finally there is the bicycle, but I must admit that without the electric assistance I have on mine I would not use it as regularly and the local bikes (made in China) not having any gears and being rather heavy are really only useful downhill or on flat stretches of the road if not too sandy. So, in the end, walking is not so bad…. Unless you have to go from one end of the plantation to the other.

We hope that this news will find you well, we send you our warmest greetings,

Marc & Marie-Claude

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Seulement Ici – Only Here

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Après plus de trois années passées ici il y a certaines choses qui nous paraissent normales, alors que nouveaux venus auraient les yeux sortant de la tête. Certaines choses sont drôles (parfois) et d’autres beaucoup moins, mais elle sont toutes des caractéristiques de notre milieu actuel et donc méritent d’être notées.

Une anecdote pas vraiment dramatique concerne un événement qui s’est passé dans mon bureau il y a quelques semaines. Mon bureau, outre le fait qu’il offre une magnifique vue sur le Kasaï est aussi plutôt spacieux et nécessite deux climatiseurs pour obtenir une bonne fraîcheur quand il fait très chaud. Il est rare que j’utilise les deux climatiseurs car l’un des deux est situé juste au-dessus de mon bureau et j’évite donc de l’allumer pour éviter d’aggraver le rhume quasi permanent que je trimballe depuis perpette. Peu importe, les deux doivent régulièrement être entretenus pour les débarrasser de la poussière et des diverses créatures (araignées, lézards et parfois même souris) qui y élisent domicile.
Pour l’entretien de nos climatiseurs nous avons engagé une entreprise extérieure qui fait le tour de la plantation (y compris des résidences) tous les 2-3 mois. Ici, le nettoyage des climatiseurs (y compris la partie intérieure) se fait avec un jet d’eau sous pression et nécessite donc la mise en place de protections pour les meubles aux alentours.
Dans le cas de mon bureau, il se fait que le climatiseur se trouve juste au-dessus d’une carte ancienne de la plantation qui date des années 1930 et qui a été encadrée et vissée au mur, donc pas facile à enlever pour une opération d’entretien.
Nos spécialistes des climatiseurs ont prudemment installé une bâche pour protéger le cadre des coulées d’eau qui allaient venir de juste au-dessus. Dire que j’étais rassuré aurait été un grand mot, mais je me suis résigné en espérant que l’eau qui ruissellerait forcément entre la bâche et le mur ne trouverait pas son chemin jusqu’à la carte.
Deuxième problème, les plafonds du bureau sont très hauts (3,5 ou 4m) et le climatiseur a été installé bien haut pour assurer une portée maximale de l’air frais pulsé. Seulement voilà, nos spécialistes de la climatisation ne disposent que d’une escabelle (qui est trop petite pour arriver à l’appareil) ou une échelle de 5m (qui est trop haute pour la pièce). Mais nos spécialistes ont immédiatement trouvé une solution, placer l’échelle à 45° contre le mur en-dessous du climatiseur et comme ils sont deux, l’un des techniciens peut se mettre au bien de l’échelle pour l’empêcher de glisser. A première vue le système fonctionne et le démontage du climatiseur semble se dérouler sans problèmes, jusqu’au moment ou l’homme en haut de l’échelle se rend compte qu’il à oublié son tourne vis sur la table et demande à son collègue de lui passer…
Je n’ai probablement pas besoin de vous décrire ce qui s’est passé, le résultat fut d’une part deux rainures verticales dans le mur, une carte ancienne déchirée (assez proprement) en deux morceaux, un technicien sautillant sur un pied parce qu’il s’était fait mal à l’autre (mais cela aurait pu être beaucoup plus grave) et l’autre technicien debout à regarder avec un tournevis en main en se demandant ce qu’il devait faire.
Conclusion, ma carte n’a effectivement pas été abîmée par l’eau de nettoyage (n’étant pas arrivé jusqu’à ce stade et maintenant elle n’est plus accrochée au mur), mais je ne suis pas certain que l’alternative soit tellement préférable.
Les techniciens ont repris le travail en abandonnant l’idée de la grande échelle et mettant plutôt l’escabelle sur la table, qui leur permet de travailler à la hauteur parfaite, en protégeant celle-ci avec la bâche et j’ai réussi à recoller la carte sans que cela ne soit trop visible… Au prochain entretien il a été convenu que les techniciens apporteront un tournevis pour détacher la carte du mur avant de faire leurs opérations.

Hier, à l’occasion de la journée de la femme, Marie-Claude et moi avons été invités à rehausser de notre présence un match de foot féminin, où l’équipe des gardiennes de Brabanta (baptisée équipe Sainte Marie-Claude Marc) affrontait une équipe féminine de l’une des écoles techniques de Mapangu. Nous étions pour cela installés dans la tribune d’honneur aux côtés du chef de secteur, du commandant de la police et du chef de l’ANR, mais aussi juste à côté du seul haut parleur dont le volume était poussé au maximum pour que les commentaires puissent être entendus par tous les spectateurs, qui devaient être de milliers, massés en périphérie du terrain. Le terrain de foot doit avoir des dimensions plus ou moins réglementaires, mais l’herbe est parfois tellement haute que le ballon y disparaît et les goals sont dépourvus de filets (ce qui permet aux spectateurs de s’y amasser également). Les joueuses sont dotées de “vareuses” assorties, mais jouent pieds nus (ou exceptionnellement en chaussettes). Comme les congolaises en général, presque toutes avaient des coiffures assez sophistiquées, mais certaines avaient manifestement essayé d’émuler la coiffure de joueurs masculins populaires avec des chevelures en iroquois, inhabituelles pour les femmes ici. L’arbitre, une dame un peu plus âgée, avait, elle aussi, une tenue réglementaire avec en plus un sac à main coincé sous le coude ce qui nuisait un peu à sa liberté de mouvements.
Mais venons-en aux aspects plus “exotiques”:
– Ce n’est qu’en fin de première mi-temps que l’organisateur a réalisé qu’il y avait des joueuses en trop sur le terrain (elles n’ont pas réussi à marquer de but pour autant).
– Les commentaires nous semblaient d’abord incompréhensibles ce que nous avions mis sur le compte du fait que le volume était tellement haut que le son était totalement déformé. Après un moment nous avons réalisé que les commentaires étaient faits dans un sabir d’anglais et de français, enfin un anglais comme ils savent le parler ici donc très rudimentaire. Par curiosité j’ai demandé au chef de secteur assis à côté de moi s’il parlait l’anglais, il m’a dit que non et qu’il doutait fort que qui que se soit dans l’assemblée ne puisse comprendre les commentaires, mais cela fait plus “international” de faire les commentaires d’un match en anglais… Si cela suffit à faire plaisir, pourquoi pas, mais dans ce cas il n’était peut-être pas nécessaire de mettre nos tympans à l’épreuve de manière aussi drastique.
– L’arbitre, sans doute fatiguée d’avoir arbitré d’autres matches avant celui-ci s’est à plusieurs reprises assise au milieu du terrain et fait son travail depuis cette position certes centrale mais peu orthodoxe.
– Enfin, mais ça c’est peut-être moins exceptionnel, chaque fois que l’arbitre siffle un arrêt de jeu la quasi totalité des spectateurs envahissent le terrain et se font pourchasser par des policiers armés d’une chicote essayant de ramener la discipline parmi les hommes, femmes et enfants qui courent en zig-zag à travers le terrain avec de hurlements de joie (ou autre chose).
L’événement aurait du être clôturé par la fanfare de Mapangu, mais ceux-ci avaient décidé que les choses avaient assez duré et étaient rentrés à la maison et c’est donc une maîtresse d’école qui a chanté l’hymne national avant que tout le monde ne rentre à la maison.

Dans notre cas la soirée s’est prolongée par un passage par la Cerclette, le cercle récréatif de Brabanta, dont le nouvel emplacement était inauguré et où le DG et sa dame étaient évidemment également attendus. Nous avons rapidement partagé un verre avec les autres convives en observant avec une certaine circonspection les danses “modernes” de nos collègues féminines qui se résume principalement par un dandinement du croupion, au besoin en s’appuyant sur les dossiers d’une chaise pour projeter son popotin le plus en arrière possible et en veillant à être en cadence avec les autres… surprenant!

Ce sera tout pour les potins de cette semaine. Nous espérons évidemment entendre vos anecdotes prochainement,

Marc & Marie-Claude

Football à Mapangu – Football in Mapanu

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Nouveau Cercle – New Club

After more than three years here there are some things that seem normal to us, while newcomers would have their eyes out of their sockets. Some things are funny (sometimes) and others much less so, but they are all characteristics of our current environment and therefore worth noting.

A not so dramatic anecdote concerns an event that happened in my office a few weeks ago. My office, in addition to the fact that it offers a magnificent view of the Kasai is also quite spacious and requires two air conditioners to get a reasonable cooling when it is very hot. I rarely use both air conditioners because one of them is located just above my desk and I therefore prefer not turning it on to avoid aggravating the almost permanent cold I seem to have since… Whatever the case, both must be regularly maintained to rid them of dust and the various creatures (spiders, lizards and sometimes even mice) that decide to live in them.
For the maintenance of our air conditioners we have hired an outside company that tours the plantation (including residences) every 2-3 months. Here, the cleaning of the air conditioners (including the interior) is done with a pressurized water jet and therefore requires the installation of protections for the furniture in the surroundings.
In the case of my office, one of the air conditioners is located just above an old map of the plantation that dates back to the 1930s and that has been framed and screwed to the wall, so it is not easy to remove for maintenance.
Our air conditioning specialists carefully installed a tarpaulin to protect the frame from the waterflows that would come from just above. To say that I was reassured would have been a exageration, but I resigned myself to it in the hope that the water that would inevitably run between the tarpaulin and the wall would not find its way to the map.
Second problem, the office ceilings are very high (3.5 or 4m) and the air conditioner has been installed high to ensure maximum reach of fresh air. However, our air conditioning specialists only have either a step ladder (which is too small to reach the unit) or a 5m ladder (which is too high for the room). But our technicians immediately found a solution, place the ladder at a 45° angle against the wall under the air conditioner and as there are two of them, one of the technicians can stand on the base of the ladder to prevent it from slipping. At first sight the system works and the dismantling of the air conditioner seems to be going smoothly, until the man at the top of the ladder realizes that he has forgotten his screwdriver on the table and asks his colleague to pass it on to him….
I probably don’t need to describe what happened next, the result was two vertical grooves in the wall, a vintage map torn (quite cleanly) into two pieces, a technician jumping on one foot because he had hurt the other (but it could have been much more serious) and the other technician standing there with a screwdriver in his hand and wondering what he should do.
Conclusion, my map has indeed not been damaged by the cleaning water (not having reached this stage and now it is no longer hung on the wall), but I am not sure that the alternative is so much better.
The technicians went back to work by abandoning the idea of the large ladder and instead putting the stepladder on the table, which allows them to work at the perfect height, protecting the table with the tarpaulin and I managed to put the map back together without it being too visible… At the next servicing it has been agreed that the technicians will bring a screwdriver to remove the map from the wall before doing their cleaning operations.

Yesterday, on the occasion of Women’s Day, Marie-Claude and I were invited to enhance a women’s football game with our presence. The female Brabanta security team (going by the name of Sainte Marie-Claude Marc) was playing against a women’s team from one of Mapangu’s technical schools. We were ceremoniously seated in the grandstand alongside the sector chief (kind of mayor), the police commander and the chief of ANR (local CIA), but also just next to the only loudspeaker whose volume was pushed to the maximum so that the comments could be heard by all the spectators, who had to be thousands, gathered on the periphery of the field. The football field must have more or less the official dimensions, but the grass is sometimes so high that the ball disappears in it and the goals are devoid of nets (which allows spectators to assemble themselves in there as well). The players are equipped with matching outfits, but play barefoot (or exceptionally in socks). Like Congolese women in general, almost all had fairly sophisticated hairstyles, but some had obviously tried to emulate the hairstyle of popular male players with styles unusual for women here. The referee, an older woman, also wore a regular referee outfit but also with a handbag stuck under her elbow, which was a little detrimental to her freedom of movement.
But now to the more “exotic” aspects:

  • It was only at the end of the first half that the organiser realised that there were too many players on the pitch (but they failed to score a goal none the less).
  • The comments seemed at first incomprehensible to us, which we initially put on the account of the fact that the volume was so high that the sound was totally distorted. After a while we realized that the comments were made in a colourful if not limited English, while people here speak some French but mostly local languages. Out of curiosity I asked the sector chief sitting next to me if he spoke English, he told me that he didn’t and that he doubted very much that anyone in the assembly could understand the comments, but it feels more “international” to have the commenting of a match in English… If this is enough to please, why not, but in this case it may not have been necessary to test our eardrums so drastically.
  • The referee, probably tired of having refereed other matches before this one, has sat in the middle of the field several times and did her job from this central but unorthodox position.
  • Finally, but that may be less exceptional, every time the referee whistles a stoppage of play, almost all the spectators invade the field and are chased by police officers armed with a stick trying to bring discipline back among the men, women and children who run zig-zag across the field with screams of joy (or something else).
    The event should have been closed by the Mapangu brass band (an event and sight in itself), but they had decided that things had gone on long enough and had gone home, so a school mistress was requested to sing the national anthem before everyone went home.


In our case, the evening continued with a visit to the “Cerclette”, the Brabanta Recreational Club, whose new location was inaugurated and where the GM and his lady were of course also expected. We quickly shared a drink with the other guests while observing with some caution the “modern” dances of our female colleagues, which can be summed up as a shaking of the bottom, if necessary by leaning on the backs of a chair to project one’s behind as far back as possible and (of course) by making sure to be in step with the others… surprising!

That’s all for this week’s gossip. We look forward to hearing your anecdotes soon,
Marc & Marie-Claude


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Pas de Nouvelles – No News

See below for English version Bonjour vous tous, la semaine passée vous n’avez pas eu de nos nouvelles car le temps nous a manqué. Malgré la vie en brousse et le fait que nous n’avons ni embouteillage ni autres inconvénients liés à la vie des grandes villes, les journées sont parfois plus remplies que prévu et nous n’arrivons pas à faire tout ce qui était au programme… Ainsi le w-e passé, outre les activités habituelles de préparation du pain de la semaine, (tentative de) réparation de vélo et quelques urgences professionnelles, nous avions également programmé une après-midi très sympathique entre expatriés, chacun amenant “un petit quelque chose”, longues “papotes” avant et après le repas puis encore quelques préparatifs avant que “l’école” ne reprenne le lendemain . En plus, il a fait correct donc nous pouvions profiter de la terrasse et de la vue, mais même pour une petite partie de pétanque ou autre distraction sportive le temps à manqué.
Par contre “pas de repos pour la racaille”: à peine nos hôtes s’étaient ils égaillés que Marc se faisait réquisitionner par téléphone et solliciter pour aider à résoudre un souci de frottement entre tribus à Mapangu. Il semblerait qu’une personne, issue de la tribu des Leles, ait été tuée par la chute d’un arbre alors qu’elle travaillait dans le champ d’un Tetela (autre tribu), mais d’autres prétendent qu’il a été assassiné voire même aurait été victime d’un sort de sorcier, bref juste les ingrédients qu’il faut pour voir s’affronter différents groupes de la population de Mapangu. Cet incident étant arrivé aux oreilles des autorités provinciales, elles ont été décidé de dépêcher une unité de police d’Ilebo pour venir renforcer les forces de l’ordre locale. Seulement voilà, les autorités ne disposent pas de moyens de transport et donc c’est à la Brabanta que l’on fait appel le dimanche après-midi pour organiser un transport… Entre ce genre d’incident et la reprise normale des préparatifs pour la saison de pointe prochaine “la pression monte” mais c’est normal.

Nous n’avons plus été à la capitale depuis un bout de temps, plus depuis notre retrour en novembre, en fait. Entre l’insécurité attendue due à la situation politique fin 2018, le fait que le gros du travail et les efforts à fournir sont plutôt ici à Mapangu et l’état des routes, l’occasion ne s’est pas présentée. Cela semble perturber assez fort quelques personnalités résidant à Kinshasa et très désireuses de rencontrer Marc… Quand même pas au point pour elles de tenter le voyage jusqu’à Mapangu… Il faut une sérieuse motivation car la route est à nouveau totalement impraticable, sauf peut-être en moto pour les courageux, cette fois pas seulement à cause du bac mais aussi l’un des ponts qui donnait des signes de fatigue depuis quelque temps et qui à fini par déclarer forfait. A part cela, nous sommes raisonnablement bien, fatigués par de longues journées de travail avec une propension à générer un nombre impressionnants de petits problèmes et de défis allant des vols (régimes, carburant, etc.) parfois avec violence, des conflits entre les résidents des camps pour non respect de priorité d’accès à l’eau, non paiement de dettes, etc., éviction d’élèves de l’école pour non paiement des frais académiques, maladies et j’en passe. Nous sommes néanmoins très reconnaissants de l’évolution des moyens de communications permettant tous ces petits échanges instantanés, messages, vidéos “papotes” avec nos amis et aimés dès que l’occasion se présente. Le jardin produit relativement peu, assez pour nos besoins mais, malgré un agenda où Marie-Claude avait noté quand et ce que nous avons réussi à faire pousser les année précédentes, il ne semble pas possible d’organiser des rotations correctes et “ça m’agace” dit Marie-Claude. La production de fenouils entre autres s’avère très fantasque… alors que nous avions profité d’une abondante production jusqu’à maintenant. Peut-être nos semences ne sont plus aussi bonnes, que nous avons sans y faire attention changé de variété, où simplement que le moment de semis et de plantation a été moins propice. Nous avons heureusement encore notre production régulière de fruits (papayes, ananas, fruits de la passion, goyaves, bananes) pour le petit déjeuner et les jus, surtout que pour le moment il y a également des oranges et mandarines sur le marché et donc la possibilité de faire des jus délicieux et variés. Nous n’en avons pas dans le jardin, mais autour du bureau de Marc il y a plusieurs citronniers et cédrats qui produisent quasi toute l’année et donc assurent nos besoins de manière ininterrompue de ce côté là sans devoir faire venir des produits de Kinshasa. Depuis ce vendredi notre équipe d’expatriés s’est renforcée avec l’arrivée d’une collègue agronome bretonne, qui était déjà venue ici brièvement il y a un an et demi et qui revient maintenant de manière plus permanente pour nous aider à maximiser la performance de la plantation. Cela va nous permettre de réorganiser un peu la façon dont travaille le département agronomique car, outre toutes les activités de production, nous devons également mettre en place tout un processus de certification RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) qui nécessite un gros travail de mise en place de procédures, politiques et pratiques dans toutes les activités de la plantation que ce soit agronomique, technique, financier ou social. Chose qui n’est déjà pas aisée à mettre en place dans un environnement dont les infrastructures sont vaguement opérationnelles, mais dans un contexte comme le nôtre où il est par exemple impossible de trouver un opérateur pour recycler des vieux filtres ou de produits périmés, les tâches sont d’autant plus complexes et consommatrices de temps et d’énergie. Cet après-midi c’est un peu plus calme, les tâches du week-end sont finies, il fait beau et nous profitons de notre superbe vue sans appels téléphoniques intempestifs (croisons les doigts pour que cela dure). Ce midi nous avons dégusté un déjeuner hors du commun (pour ici en tous les cas) en amoureux avec des chicons, des pommes de terre et du foie. Tout cela agrémenté des babillages de notre ami Théo, dont le répertoire ne cesse de s’étendre avec des chants, sifflements, ricanements, bruits de porte que grince, monologues pas toujours compréhensibles et depuis peu même une imitation de coucou d’horloge suisse (qu’il n’y a pas ici, donc mystère pour savoir d’où provient ce bruitage). Nous vous laissons ici en vous souhaitant une excellente semaine et espérant comme d’habitude recevoir de vos nouvelles, Marie-Claude et Marc
Travaux de construction – Construction works
Les crasses de Mapangu arrivent chez nous – Mapangu rubbish reaching our place
Gardes observant le départ de notre avion – Security observing the departure of our plane
Constructions à l’huilerie – Building works at the mill

Babillages de notre ami Théo – The babbling of our friend Théo
Hello all of you, last week you didn’t hear from us because we didn’t have enough time. Despite living in the bush and the fact that we have no traffic jams or other inconveniences related to life in big cities, the days are sometimes busier than expected and we can’t do everything that was on the agenda…. So last week, in addition to the usual activities of preparing the bread of the week, (attempting) bicycle repairs and some professional emergencies, we had also scheduled a very friendly afternoon between expatriates, each bringing “a little something”, long “chats” before and after the meal and then some more preparations before going back to “school” the next day. In addition, the weather was gorgeous so we could enjoy the terrace and the view, but even for a small game of petanque or other sporting entertainment the time was too short.
On the other hand, “no rest for the scum”: as soon as our hosts were on their way, Marc was requisitioned by phone and asked to help solve a problem of friction between tribes in Mapangu. It seems that a person, from the Lele tribe, was killed by the fall of a tree while working in the field of a Tetela (another tribe), but others claim that he was murdered or even suffered a witchcraft spell, in short just the ingredients needed to see different groups of the Mapangu population fight each other. As this incident came to the attention of the provincial authorities, they decided to send a police unit from Ilebo to reinforce the local authorities. However, the authorities do not have any means of transport and so it is Brabanta that gets called upon on Sunday afternoons to solve the problem… Between this kind of incident and the normal resumption of preparations for the upcoming peak season “the pressure is rising” but this is normal. We haven’t been to the capital in a while, not since we came back in November, actually. Between the expected insecurity due to the political situation at the end of 2018, the fact that most of the work and efforts to be made are here in Mapangu and the state of the roads, the opportunity did not present itself. This seems to disturb some of the authorities residing in Kinshasa who are supposedly very eager to meet Marc…. Still not eager to the point of risking the trip to Mapangu…. It takes a serious motivation because the road is totally impassable again, except maybe by motorbike for the brave, this time not only because of a breakdown of the ferry but also because one of the bridges that had been showing signs of fatigue for some time has finally collapsed. Apart from that, we are reasonably well, tired by long working days with a propensity to generate an impressive number of small problems and challenges ranging from theft (regimes, fuel, etc.) sometimes with violence, conflicts between camp residents for not respecting priority access to water, not paying debts, etc., eviction of students from school for not paying academic fees, diseases and so on. We are nevertheless very grateful for the evolution of the means of communication allowing all the small instantaneous exchanges, messages, video chats with our friends and loved ones when the opportunity arises. The garden produces relatively little, enough for our needs but, despite an agenda where Marie-Claude had noted when and what we managed to grow in the previous years, it doesn’t seem possible to organize correct rotations and “it annoys me” says Marie-Claude. The production of fennels, among other things, is very whimsical… whereas we had enjoyed abundant production until now. Perhaps our seeds are no longer as good, or we have carelessly changed varieties, or simply that the time for sowing and planting has been less favourable. Fortunately, we still have our regular production of fruits (papayas, pineapples, passion fruit, guavas, bananas) for breakfast and juices, especially since at the moment there are also oranges and mandarins on the market and therefore the possibility to make delicious and varied juices. We don’t have any in the garden, but around Marc’s office there are several lemon trees and citrates that produce almost all year round and therefore meet our needs uninterruptedly without having to bring products from Kinshasa Since this Friday our team of expatriates has been strengthened with the arrival of a Breton agronomist colleague, who came here briefly a year and a half ago and who is now coming back more permanently to help us maximize the performance of the plantation. This will allow us to reorganize the way the agronomic department works because, in addition to all the production activities, we must also set up a whole RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) certification process that requires a lot of work to set up procedures, policies and practices in all the plantation’s activities, whether agronomic, technical, financial or social. This is not easy to implement in an environment where the infrastructure is vaguely operational, but in a context like ours where it is impossible to find an operator to recycle old filters or obsolete chemicals, for example, the tasks are all the more complex and time- and energy-consuming. This afternoon it’s a little quieter, the weekend tasks are over, the weather is fine and we enjoy our superb view without unwanted phone calls (let’s cross our fingers to make it last). This lunch we enjoyed an extraordinary lunch (for here in any case) just the two of us, with chicory, potatoes and liver. All this is embellished by the babbling of our friend Théo, whose repertoire is constantly expanding with songs, whistles, giggles, door noises that squeak, monologues that are not always comprehensible and recently even an imitation of a Swiss cuckoo clock (which is not here, so mystery to know where this noise comes from). We leave you here wishing you an excellent week and hoping as usual to hear from you, Marie-Claude and Marc