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4.000 ou Presque – 4,000 or Thereabouts

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Cette semaine a été une semaine de soulagements, du moins professionnellement, et pour le moment cela permet de dormir un peu plus calmement.

Soulagement d’abord parce que, à un jour près, nous aurions dû arrêter l’huilerie par manque de capacité de stockage car nous avions pas loin de 4.000 tonnes d’huile de palme en stock et avec toutes nos cuves nous avons très exactement 3.975 tonnes de capacité en utilisant tout ce qui est disponible (tanks, cuves et fûts) pour mettre de l’huile. Heureusement, comme Zorro, une barge est arrivée. Juste à temps et nous a permis de charger 800 tonnes d’huile, soit l’équivalent d’une petite semaine de production en cette période de pointe. Rassurez-vous, entre temps deux autres barges ont suivi (dont une que nous avons fait monter à vide de Kinshasa) et nous devrions avoir au moins trois semaines de bon avant d’avoir à nouveau une saturation des stocks.

Deuxièmement parce que notre trésorerie était quasi à sec et nous commencions à nous demander comment payer nos quelques 3.000 travailleurs à la fin du mois. Mais là aussi l’arrivée in extremis de la barge nous a sauvé! En effet vu que nous vendons notre huile au départ de Mapangu, dès qu’elle est chargée nous sommes payés,… Ouf, juste à temps ici aussi.

Enfin troisièmement, nous arrivions au bout de nos réserves de carburant nécessaire pour faire fonctionner tous les véhicules (camions et tracteurs)  acheminant les régimes vers l’usine et pour les générateurs de l’usine et des habitations. Notre carburant arrive en principe par barge depuis Kinshasa, mais à cause des problèmes de navigation l’approvisionnement qui met normalement trois semaines pour arriver à Mapangu a traîne près de deux mois en route… une des barges qui est arrivée nous a également apporté le carburant tant attendu, donc nous ne sommes pas dans le noir et pouvons continuer à produire.

4.000 ou presque, c’est aussi le nombre de kilomètres parcourus à vélo depuis l’année dernière, 100% sur des pistes puisque nous n’avons pas un mètre de route en dur dans toute la plantation, à l’exception évidemment des (petites) parties de route où le sable est fortement tassé et dur, mais la grande majorité des pistes sont en sable plus ou moins mou. Il faut reconnaître que tous ces kilomètres ont également bénéficié du coup de pouce du petit moteur électrique dont est équipé mon VTT, jamais à plus de 50% de sa puissance mais qui fait une différence énorme dans les fortes côtes et dans les “bacs” à sable où je serais probablement incapable de progresser avec un vélo normal, en fait même avec une assistance électrique il n’est pas rare que je doive mettre le pied à terre (ou dans le sable) lorsque je n’ai pas pris assez d’élan pour traverser la zone difficile.

Pendant la saison sèche, il est indispensable d’arroser régulièrement le potager et pour cela nous avons deux jardiniers qui se relaient et le résultat est plutôt encourageant. En plus, il semble que nos jardiniers commencent à comprendre certaines notions fondamentales d’horticulture (il n’aura fallu que deux ans de répétitions) ainsi ils ont réalisé combien le composte faisait des miracles dans notre sol sableux plutôt que de systématiquement brûler ou jeter les déchets organiques, comme il était utile de faire des rotations de légumes et puis quelques trucs comme les tuteurs pour les plants de tomate, ne pas planter trop serré, etc. Il faut dire que lorsque le jardinage se fait sans compost, sur des sols archi-nus (sans mulch) et de manière répétitive sur le même parterre, les résultats maigres sont la cible de nombreux insectes qui ravagent plus de la moitié des plants, donc on compense en plantant de manière plus dense.

Dans notre potager nous utilisons zéro produits chimiques, le seul apport extérieur étant des fibres de palme que nous récupérons à l’usine et l’eau d’arrosage en saison sèche, et le résultat est excellent avec très peu de maladies et/ou dommages liés aux insectes. Pour le moment nous avons toutes sortes de salades, roquette, chou chinois et épinards, fenouils, carottes, betteraves rouges, haricots verts, oignons, aubergines et tomates. Nos plans de poivrons (qui poussent très bien ici aussi) ont 10 cm de haut et doivent donc encore faire leurs preuves et puis nous avons quelques plantes spéciales qui servent pour des tisanes ou herbes comme le gingembre de pauvres, artémisia, basilique, brisée (verveine citronnée) sans oublier curcuma et  gingembre et ignames, patates douces, ananas, papayes, les fruits de la passion sont discrets en ce moment et nous attendons quelques beaux fruits d’arbre à pain

Nos poules et pintades par contre sont en grève et la production d’œufs est très modeste pour dire le moins, alors nous nous posons la question de savoir si c’est réellement parce que la volaille ne pond pas ou parce que les œufs profitent à d’autres (serpents, gardiens, …). Les œufs à la coque du matin ne sont donc pas garantis.

Vendredi, un nouvel expatrié est arrivé avec notre avion à Mapangu, il vient remplacer le directeur agronomique qui part, lui, au Sierra Leone pour s’occuper d’une autre plantation. Notre nouveau collègue est arrivé seul, mais son épouse et bébé de 6 mois doivent suivre très prochainement, ce qui nous changera un peu des autres expatriés qui sont quasi tous célibataires ou sans compagnes à Mapangu.

Nous vous laissons ici pour les nouvelles de cette semaine en espérant avoir des vôtres très bientôt,

Marc & Marie-Claude

 

Ylang-Ylang

Bananes – Bananas

Tomatoes

Pépinière – Nursery

Potager – Vegetable garden

Herbe brûlée – Scorched grass

This week has been a week of relief, at least professionally, and for the moment it helps us to sleep a little more serenely.

Relief first because, with about a day to spare, we would have had to stop the oil mill for lack of storage capacity because we had nearly 4,000 tons of palm oil in stock and with all our tanks we have very exactly 3,975 tons of capacity using everything available (tanks, vats and drums) to put oil. Fortunately, like Zorro, a barge arrived. Just in time and allowed us to load 800 tons of oil, the equivalent of one small week of production in this peak period. Rest assured, in the meantime two other barges have followed (one of which we have taken up empty from Kinshasa) and we should have at least three weeks of respite before we have stock saturation again.

Secondly because our cash was down to nothing and we were beginning to wonder how to pay our some 3,000 workers at the end of the month. But there also the arrival in extremis of the barge saved us! Indeed since we sell our oil from Mapangu, as soon as it is loaded we are paid,… Whew, just in time here too.

Third, we were running out of fuel to run all the vehicles (trucks and tractors) carrying the fruit bunches to the plant and for the plant and home generators. Our fuel arrives in principle by barge from Kinshasa, but because of navigation problems on the Kasai river the supply that normally takes three weeks to arrive in Mapangu has taken almost two months en route… one of the barges that has arrived has also brought us the fuel we have been waiting for, so we are not in the dark and can continue to produce.

4.000 or almost,  is also the number of kilometres covered by bike since last year, 100% on dirt tracks since we do not have one meter of surfaced road in the whole plantation, with the obvious exception of the (small) parts of the road where the sand is very  compressed and hard, but the great majority of the tracks are more or less soft sand. I must concede that all these kilometres have also benefited from the help of the small electric motor that my mountain bike is equipped with, never more than 50% of its power but which makes a huge difference on steep climbs and in sandboxes where I would probably be unable to progress with a normal bike. In fact even with electric assistance it happens quite often that I have to put my foot on the ground (or in the sand) when I have not gained enough momentum to cross the difficult area.

During the dry season, it is essential to water the vegetable garden regularly and for that we have two gardeners who take turns and the result is rather encouraging. In addition, it seems that our gardeners are beginning to understand some basic notions of horticulture (it only took two years of rehearsals) so they realized how much compost worked miracles in our sandy soil rather than systematically burning or throwing away organic waste, that it is useful to do apply vegetable rotations and then some tricks like tutors for tomato plants, not planting too tight, etc.. It must be said that when gardening is done their way, without compost, on archi-naked soils (without mulch) and repeatedly on the same spot, the meagre results are the target of many insects that ravage more than half of the plants, so people tend to compensate by planting denser.

In our vegetable garden we use zero chemicals, the only outside input being palm fibres that we collect from the mill and watering water in the dry season, and the result is excellent with very little disease and/or damage related to insects. At the moment we have all kinds of salads, arugula, Chinese cabbage and spinach, fennels, carrots, red beets, green beans, onions, aubergines and tomatoes. Our plants of peppers (which grow very well here too) are 10 cm high and therefore still have to prove themselves and then we have some special plants that serve for herbal teas or spices like ginger of the poor, artemisia, basil, lemon verbena, without forgetting turmeric, ginger, yams, sweet potatoes, pineapple, papaya, passion fruit (which are rarer at this time) and we are waiting for some beautiful bread tree fruits

Our hens and guinea fowl on the other hand are on strike and egg production is very modest to say the least, so we wonder if it is really because the poultry does not lay or because the eggs benefit others (snakes, guards,…). Morning hard-boiled eggs are therefore not guaranteed.

On Friday, a new expatriate arrived with our flight to Mapangu, he will replace the agronomic director who is leaving for Sierra Leone to take care of another plantation. Our new colleague has arrived alone, but his wife and 6-month-old baby will follow very soon, which will change us a bit from the other expatriates who are almost all single or without companions in Mapangu.

We leave you here for this week’s news and hope to have some from you soon,

Marc & Marie-Claude

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Pas de Nouvelles – No News

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Un peu fatigués, peut-être, mais nous allons bien. Fatigués parce que pour le moment avec la pointe de production tout fonctionne à fond, sept jours sur sept et 24 heures sur 24 (en tout cas pour l’huilerie). Alors DG aidant il faut être joignable en permanence et surtout il y a plein de “petites” (et moins petites) choses qui nous gardent éveillés (rupture de fourniture de carburant, limite de capacité de stockage, épuisement de pièces de rechange et trésorerie vide, pour ne citer que ceux-là).

La semaine passée vous n’avez pas eu de nouvelles, d’une part parce que pour le moment il y a tellement de choses à régler et qui trottent en tête que le temps nous a manqué et puis cela fait un petit temps que nous non plus n’avons pas reçu de nouvelles. Ce n’est pas tout à fait vrai car nous avons parfois un message de nos amis suisses ou belges, et sommes en contact régulier avec nos enfants. Grâce à quoi nous savons que notre petite fille progresse à pas de géants malgré les conditions difficiles de son entrée dans le monde. Et que notre fils trouve sa place dans la nouvelle compagnie et la nouvelle ville (La Haye) dans laquelle il travaille. De même, nous avons régulièrement un contact avec les parents de Marc que nous suivons dans leurs déplacements divers, mais mis à part cela nous supposons que tout le monde est en vacances et sans accès internet.

Notre pointe de production est en fait une explosion de production avec presque 900 tonnes de régimes récoltables tous les jours, tandis que notre huilerie peut en absorber seulement 550 tonnes. Le reste… nous sommes obligés de le jeter car les régimes de palme ne se conservent pas au-delà de quelques jours et quand ils sont murs il faut les cueillir. C’est extrêmement frustrant car le reste de l’année ces arbres ont reçu les mêmes soins (engrais, nettoyage, élagage, etc.) pour finalement devoir renoncer au résultat.

Tout le monde n’est pas malheureux car avec tous ces régimes qui restent aux champs, même s’ils sont rassemblés dans des “poubelles”, les voleurs se frottent les mains. Cela peut paraître paradoxal de se plaindre de voleurs alors que les régimes sont quand même perdus, mais c’est plus compliqué que cela: premièrement cela représente une quantité importante de matière organique qui réduit les besoins d’engrais; deuxièmement les régimes et fruits volés sont transformés dans des malaxeurs villageois qui coûtent cher et qui doivent donc fonctionner plus que pendant les deux mois de production excédentaire, les vols continuent ainsi même si nous ne jetons pas de régimes; et enfin troisièmement les voleurs de régimes préfèrent prendre les gros régimes proches de chez eux plutôt que ceux plus petits que nous jetons et viennent ainsi se servir dans ceux qui doivent partir à l’usine.

Un autre aspect qui rend nos régimes et fruits très attractifs vient du fait que les variétés sélectionnées que nous avons planté contiennent deux fois plus d’huile que ceux des palmiers villageois, alors, sachant que la récolte des fruits villageois nécessite de monter aux arbres car ils sont généralement assez hauts tandis que les nôtres sont plus petits et qu’à poids égal de fruits il y a le double d’huile, la production de Brabanta intéresse beaucoup de monde…

Comme si nous n’avions pas déjà assez de choses à régler avec les vols, la pénurie de transport, le risque de rupture de carburant, les difficultés de transport des régimes et tout le reste, les “autorités” locales viennent ajouter leur grain de sel… Ainsi notre véhicule qui revenait de Kinshasa avec des médicaments urgents a été bloqué au bac pendant 24 heures sous prétexte que nous ne fournissions pas assez de carburant et d’huile moteur. Il faut savoir que la plantation était jusqu’il y a peu de temps le gestionnaire officiel du bac et que dans ce cadre nous fournissions des milliers de litres de carburant et de lubrifiant, le service de nos mécaniciens et des pièces de rechange pour les réparations en échange des recettes du bac. Les recettes qui nous étaient reversées à la fin de chaque mois étaient souvent inexistantes, soit-disant parce qu’il n’y avait pas de passage, alors que les demandes en carburant et lubrifiant ne cessaient pas. Nous avons donc décidé d’annuler notre contrat de gestion avec l’office des routes, supprimant par la même occasion leur source principale pour le trafic de carburant et de lubrifiant. Résultat, ils bloquent nos véhicules sous les prétextes les plus futiles, même quand il s’agit d’évacuer en urgence un blessé ou, comme cette semaine, nous transportons des médicaments urgents pour notre hôpital…

La saison sèche bat son plein et, mis à part un petit crachin en milieu de semaine passée, cela fait maintenant plus d’un mois et demi que nous n’avons pas eu de pluie. Au début, les routes sableuses étaient plutôt difficiles à négocier à vélo car j’avais l’impression de rouler dans des dunes à certains endroits, mais de manière assez surprenante maintenant j’éprouve beaucoup mois de difficultés ce qui est soit dû au fait que le sable a fini par durcir avec les multiples passages de véhicules ou que tout est une question d’expérience et de savoir faire du cycliste…

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Avant/Après la brume – Before/After the mist

A little tired, maybe, but we’re fine. Tired because at the moment with the peak production everything works at full speed, seven days a week and 24 hours a day (at least for the oil mill). So GM helping you need to be reachable all the time and especially because there are plenty of “small” (and less small) things that keep one awake (fuel supply disruption, storage capacity limit, spare parts exhaustion and lack of cash, to name just a few).

Last week you didn’t get any news, on the one hand because at the moment there are so many things to sort out that we’ve run out of time and then it’s been a while since we’ve received much news ourselves either. This is not quite true because we sometimes get a message from our Swiss or Belgian friends, and are in regular contact with our children. Thanks to this we know that our garnd-daughter is progressing in giant steps despite the difficult conditions of her entry into the world. And that our son finds his place in the new company and the new city (The Hague) in which he works. Similarly, we have regular contact with Marc’s parents whom we follow in their various travels, but apart from that we assume that everyone else is on holiday and without internet access.

Our peak production is in fact an explosion of production with almost 900 tons of fruit bunches that can be harvested every day, while our oil mill can absorb only 550 tons. The rest… we have to throw  away because palm bunches and fruit don’t last more than a few days and when they are ripe they have to be picked. It is extremely frustrating because the rest of the year these palm trees received the same care (fertilizer, cleaning, pruning, etc.) to finally have to give up the result.

Not everyone is unhappy because with all these bunches that remain in the fields, even if they are gathered in “garbage areas”, thieves rub their hands. It may seem paradoxical to complain about thieves when the bunches and fruits are thrown away anyway, but it is more complicated than that: First, this represents a significant amount of organic matter that reduces fertilizer needs, when applied to the fields; second, stolen bunches and fruits are processed with relatively expensive village mills that must be working more than just during the two months of excess production to be economical, so thefts continue even if we do not throw our production away; and third, palm fruit thieves prefer to take large bunches close to home rather than the smaller ones we throw away and thus come to serve themselves in those who have put aside for our mill.

Another aspect that makes our bunches and fruits very attractive comes from the fact that the selected varieties that we have planted contain twice as much oil as those of the village palm trees, so, knowing that the harvest of the village fruits requires to climb up  the trees because they are generally rather high whereas ours are smaller and that with equal weight of fruits there is the double of oil, the production of Brabanta interests many people…

As if we don’t already have enough to deal with the thefts, the shortage of transport, the risk of fuel breaks, the difficulties of transporting the production to the mill and all the rest, the local “authorities” add their grain of salt… For example our vehicle which returned from Kinshasa with urgent medicines was blocked at the ferry during 24 hours under pretext that we did not provide enough fuel and engine oil. Until recently, the plantation was the official ferry manager and in this context we supplied thousands of litres of fuel and lubricant, the service of our mechanics and spare parts for repairs in exchange for the ferry income (even if not profitable). However, the revenues that were returned to us at the end of each month were often non-existent, supposedly because there was no passage, whereas the requests for fuel and lubricant did not cease. We have therefore decided to cancel our management contract with the road authority, thereby removing their main source for fuel and lubricant traffic. As a result, they block our vehicles under the most futile pretexts, even when it is a question of evacuating an injured person in an emergency or, as this week, we transport urgent medicines for our hospital…

The dry season is in full swing and, apart from a little drizzle in the middle of last week, we haven’t had rain for over a month and a half now. At the beginning, the sandy roads were rather difficult to negotiate with a bicycle, giving the impression to ride in dunes in certain places, but in a rather surprising way now I feel much less difficulties negotiating the road between home and the office, either due to the fact that the sand ended up hardening with the multiple passages of vehicles or that everything is a question of experience and know-how of the cyclist…

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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C comme Cathédrale – C as in Cathedral

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Non, nous n’allons probablement pas parcourir tout l’alphabet pour les titres (après le D de la semaine passée), encore que cela serait une manière aisée d’imaginer un titre pour chaque nouvelle.

La Cathédrale que vous connaissez déjà via nos nouvelles précédente sert, comme vous le savez, de résidence pour le DG et Madame, mais aussi de maison de passage pour les visiteurs importants. Mais peut-être vous demandez-vous à quoi ressemble cette soit-disant cathédrale et comment est-elle organisée (pour le cas où vous auriez l’idée de venir visiter Mapangu un jour).

Le nom de la Cathédrale n’a rien de religieux, la maison a en fait été dénommée ainsi à cause de la maison de passage d’une autre société du groupe, en Côte d’Ivoire à laquelle on se réfère comme étant la Basilique (probablement un clin d’œil à la “petite” construction de l’ex président Houphouet Boigny). Alors voila, Brabanta ne voulant pas être en reste, notre maison a modestement été appelée la Cathédrale et même les missionaires belges de Mwembe s’y réfèrent sous ce nom.

La Cathédrale est divisée en trois parties indépendantes, deux studios consistant chacun d’une chambre + salle de bain, un salon et une cuisine. Les cuisines ne sont provisoirement plus opérationnelles car lorsque des visiteurs viennent il est plus facile de leur organiser leurs repas dans le bâtiment principal. C’est dans le bâtiment principal que nous avons nos quartiers composés d’une grande chambre à coucher, un grand atelier dans lequel se trouvent également nos réserves alimentaires, deux salles de bains et deux petits vestibules qui servent pour le filtre à eau et petit coin de travail. Nos quartier sont connectés via un petit office à la cuisine, mais il est également possible d’y accéder par l’extérieur car les chambres que nous occupons étaient à l’origine également des logements indépendants uniquement accessibles par l’extérieur.

La cuisine est très grande et spacieuse, plutôt bien pensée et surtout avec une vue spectaculaire qui donne presque l’envie de s’y installer. Pour bénéficier un maximum des petites brises qui soufflent régulièrement sur la Cathédrale, nous avons enlevé une bonne partie des fenêtres qui sont de toutes les façons munies de moustiquaires.

Depuis l’office il est également possible d’accéder au “hall” de la Cathédrale, une grande pièce aux plafonds très hauts qui sert de séjour et salle à manger et d’où il est possible d’accéder à l’étage par un grand escalier central. C’est d’ailleurs depuis cette pièce que nous vous écrivons, car nous y avons également installé un bureau pour l’ordinateur, imprimante, etc. C’est aussi dans cette pièce que Makala et Griezel ont leurs quartiers, Makala dispose d’une paillasse locale (qu’elle a mis un certain temps à adopter) mais Griezel se contente de l’une ou l’autre chaise où d’un des coussins du salon. Finalement nous y avons installé une “vogel pik” que nous essayons une fois toutes les six lunes.

A l’étage il y a deux grandes chambres, chacune avec une terrasse qui donne l’une sur la vallée du Kasaï et l’autre vers la plantation en terrasse et la forêt. Chacune de ces chambres dispose d’une grande salle de bain, dont une a même une baignoire. Nous avons fait placer des portes moustiquaires aux terrasses ce qui permet de garder un courant d’air frais la nuit quand il n’y a plus de courant pour alimenter les conditionnements d’air.

Outre le logement, la Cathédrale étant le bâtiment le plus élevé de la plantation, nous y avons également installé le relais radio, qui permet de communiquer dans pratiquement toute la plantation avec des radios réglées sur notre fréquence propre (donc en principe à l’abri des interférences extérieures). Il y évidemment également les générateurs qui assurent notre approvisionnement en électricité, situés dans un petit bâtiment à l’écart des maisons et qui tournent environ 12 heures par jour pour assurer le maintient du froid dans les congélateurs.

De Cathédrale, il n’y a pas que notre résidence. En effet, dans le parc nous avons également une “jeune” termitière cathédrale. Ce sont des termitières qui peuvent atteindre 3-4 mètres de hauteur et une envergure telle que dans certains cas on y installe les postes d’observations des agents de sécurité. La nôtre est jeune car elle ne fait pas plus de 2m de hauteur, mais reste une construction impressionnante compte tenu du fait que c’est le résultat du travail de termites qui ne font même pas 1cm de grandeur. Les tonnes de terre que représente une termitière cathédrale provient d’un réseau de galeries creusées à divers niveaux de profondeur dans le sol et dans lesquelles circule de l’air appelé par l’effet cheminé de la tour. Cette circulation d’air assure une température (fraîche) et humidité constante qui est idéale pour la croissance des mycélium et autres cultures dont se nourrissent les termites. A Mapangu nous n’avons pas beaucoup de ces termitières cathédrale, mais plutôt des petites termitières noires qui ne font généralement pas plus de 50cm de hauteur et prennent la forme de champignons. Ces petites termitières noires sont idéales pour faire des routes ou surfaces dures et c’est d’ailleurs celles-ci qui ont servi à aménager notre piste d’aviation et le terrain de tennis.

Sinon, nous allons bien, extrêmement occupés mais bien et espérons que ces nouvelles vous trouveront bien aussi.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Griezel à la pêche – Griezel fishing

Griezel au repos – Griezel resting

Notre chambre – Our bedroom

La pièce à filtre – Filter room

L’atelier – The workshop

La cuisine – The kitchen

Studio

Salles de bain – Bathrooms

Vue terrasse du haut – Upstairs terrace view

Chambre étage – Upstairs bedrooms

Coin bureau – Office corner

Cathédrales

Termitière noir – Black termite knobble

Makala sur sa paillasse – Makala on her bed

No, we probably won’t go through the whole alphabet for titles (after last week’s D), although that would be an easy way to imagine a title for every story.

The Cathedral that you already know through our previous posts, is as you know the GM’s residence, but also as a guest house for important visitors. But perhaps you wonder what this so-called cathedral looks like and how it is organised (in case you are planning to visit Mapangu one day).

The name of the Cathedral has nothing religious, the house was in fact so named because of the guest house of another company of the group, in Ivory Coast, is called the Basilica (probably because of the “small” construction of the former president Houphouet Boigny). So, Brabanta not wanting not to be left out, our house was modestly called the Cathedral and even the Belgian missionaries of Mwembe refer to it under this name.

The Cathedral is divided into three independent parts, two studios each consisting of a bedroom + bathroom, a living room and a kitchen. The studio kitchens are temporarily no longer operational because when visitors come it is easier to organize their meals in the main building. It is in the main building that we have our quarters, composed of a large bedroom, a large workshop in which we also store our food reserves, two bathrooms and two small vestibules which are used for the water filter and small working area. Our quarters are connected via a small storage area to the kitchen, but it is also possible to access it from the outside because the rooms we occupy were originally designed as independent accommodation accessible only from the outside.

The kitchen is very large and spacious, rather well thought out and especially with a spectacular view that almost gives the desire to settle down there. To make the most of the small breezes that blow regularly on the Cathedral, we have removed a good part of the windows, which are equipped with mosquito nets anyway.

From the small working area between our quarters and the kitchen it is also possible to access the “hall” of the Cathedral, a large room with very high ceilings that serves as living and dining room and from where it is possible to access the upper level by a large central staircase. It is from this “hall” that we are writing to you, because we have also installed an desk for the computer, printer, etc. in one of the corners. It is also in this room that Makala and Griezel have their quarters, Makala has a local made bench (which she took some time to adopt) but Griezel is satisfied with one or the other chair or one of the cushions of the living room. Finally we installed a board of darts that we try once every six moons.

On the first floor there are two large bedrooms, each with a terrace, one overlooking the Kasai valley and the other overlooking the terrace plantation and the forest. Each of these rooms has its own large bathroom, one of which even has a bathtub. We have had mosquito netting doors placed on the terrace doors to keep the air cool at night when there is no power to supply the air conditioning.

Besides the accommodation, the Cathedral being the highest building of the plantation, we also installed the radio relay, which allows to communicate in practically the whole plantation with radios set on our own frequency (thus in principle protected from external interferences). Of course, there are also the generators that provide our electricity supply, located in a small building away from the houses and running about 12 hours a day to keep the freezers cold.

Cathedral, is not just the name of our residence. Indeed, in the park we also have a “young” cathedral termite mound. They are termite mounds that can reach 3-4 metres in height and of such a scale that in certain cases the observation posts of security guards are installed on top of them. Ours is young because it is not more than 2m high, but remains an impressive construction considering the fact that it is the result of the work of termites that are not even 1cm in size. The tons of earth that a cathedral termite mound represents comes from a network of galleries dug at various levels of depth in the ground and in which air circulates as a result of the draft created by the chimney effect of the tower. This air circulation ensures a constant (cool) temperature and humidity which is ideal for the growth of mycelium and other crops on which termites feed. In Mapangu we do not have many of these cathedral termite mounds, but rather mainly small black termite knobs that are generally no more than 50cm high and take the form of mushrooms. These small black termite knobs are ideal for making roads or hard surfaces and it was these that were used to build our airfield and tennis court.

Otherwise, we are well, extremely busy but well, and hope that this news will find you well too.

We look forward to hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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D Comme Dollars – D as in Dollars

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Nous sommes assez satisfaits en ce moment: la plantation produit plus qu’assez pour alimenter l’huilerie et nous arrivons à presque tout évacuer dans les délais. Qui plus est l’huilerie tourne vraiment bien et absorbe environ 25% de production de plus que l’année passée grâce à des petits (et moins petits) réglages faits par notre directeur d’huilerie, en plus les taux d’extractions sont nettement meilleurs que ce que nous avions prévu.

Bref, tout devrait être  pour le mieux… ou presque, jugez-en par vous-même:
Le rail, qui assure la liaison entre Ilebo et Lubumbashi ne fonctionne plus ou quasi plus et ne peut donc plus acheminer les marchandises qui viennent par barge depuis Kinshasa sur le Kasaï. En fait il y a plusieurs barges qui sont à quai à Ilebo en attente de déchargement depuis plusieurs mois car les entrepôts sont pleins et il n’y a pas de wagons. Evidemment dans ces conditions les transporteurs ne remontent plus le Kasaï et, de ce fait, nous n’avons pas de barges pour évacuer l’huile que nous produisons. Les deux conséquences immédiates sont que, d’une part nous n’avons plus d’argent car nos clients ne paient qu’au moment du chargement des barges et, d’autre part, plus préoccupant, nous n’aurons bientôt plus de place pour stocker notre huile (nous en produisons 120 tonnes par jour pour le moment)… Ce qui pourrait nous obliger d’arrêter l’huilerie et de devoir jeter la production… Pour ne pas nous retrouver dans une situation d’arrêt forcé, nous faisons monter des barges à vide (et à grands frais) depuis Kinshasa en espérant ainsi retarder l’échéance d’un arrêt. Encore faut-il que ces barges arrivent jusqu’à nous car en pleine saison sèche les convois ont du mal à naviguer.

Comme si ces tracasseries logistiques n’étaient pas suffisantes pour nous occuper à plus que plein temps, les autorités congolaises ont décidé de choisir cette même  période pour revoir les obligations financières des opérateurs économiques; certaines sous le couvert de souci du “bien-être social” et d’autres clairement pour renflouer le trésor de plus en plus démuni. Ainsi récemment le gouvernement a publié un décret annonçant l’augmentation des salaires minimum, un compromis avec les syndicats disent-ils car l’augmentation n’est que de… 320%. Eh oui, avec effet rétroactif encore bien, nous devrions donc multiplier les salaires de quasi tous nos employés par 4,2. Interrogé sur la viabilité d’une telle mesure le ministre du travail aurait dit “ah, mais ces sociétés sont pleines d’argent”. La mesure ne s’applique toutefois pas au secteur publique, les fonctionnaires (qui ne sont souvent, de toutes façons, pas payés) restent eux sur l’ancien SMIG…

Pour ne pas être de reste, le Gouverneur du Kasaï a, lui aussi, publié le nouveau canevas des taxes provinciales et là non plus les décisions ne sont pas tristes. Ainsi il y a maintenant une nouvelle taxe de passage frontalier (de province à province) pour l’huile de palme industrielle. Sachant que nous sommes le seul producteur de la province ils auraient pu l’appeler taxe Brabanta… mais le Gouverneur, que j’ai appelé à se sujet, me certifie que la taxe ne vise pas particulièrement notre société… Le gouverneur a également décidé que pour le chargement et déchargement de marchandises dans notre port (privé) il y avait lieu de payer une taxe plus conséquente (car la précédente n’était que de 5x le coût de manutention), qui a maintenant été fixée à 3 euros/kg. Sachant que nous importons pas loin de 2.000 tonnes d’engrais et de nombreuses autres marchandises, cela représente un coût de plus de 6 millions d’euros en plus des taxes existantes qui sont déjà plus que conséquentes. Nous allons donc devoir négocier, mais en cette période pré-électorale ou les élus ne sont pas certains de garder leur poste et donc de pouvoir bénéficier de la manne des taxes, c’est la dernière ligne droite pour nous plumer. Espérons quand même ne pas devoir fermer boutique, car avec les nouveaux salaires minimum et les nouvelles taxes la viabilité de la société serait plus que compromise.

Ce ne serait rien si les autres organes de l’état n’étaient pas eux aussi en chasse pour des sources de paiements divers, ainsi les douanes nous sont tombées dessus en prétendant que nous avions illégalement importé du matériel en 2013 et qu’outre les amendes pour infraction au code douanier les pénalités pour paiement en retard (depuis 2013), qui sont de l’ordre de 300% par an, notre facture de quelques millions de dollars était payable avec effet immédiat. Comme toutes ces questions d’argent, ici tout est négociable et donc les douanes ont immédiatement proposé qu’un compromis soit trouvé (compte tenu évidemment d’un dessous de table “généreux”). Avant de faire cela nous nous sommes plongés dans nos archives et retrouvé quasi tous les dossiers incriminés qui se sont révélés être… tout à fait en ordre. La réaction des douanes? Eh bien il est de leur devoir de faire des contrôles pour le cas où et, compte tenu du travail qu’ils ont fait pour amener ces dossiers à notre attention il faut quand même payer les frais de mission des agents qui se sont consacrés à notre société… bienvenu au Congo!

Je ne vous parlerai pas des autres “services” qui viennent avec des attentes ou objectifs similaires, il y en a beaucoup et nous avons l’impression de passer plus de temps à discuter le bien fondé de toutes ces demandes que de faire produire la plantation qui est la base des ressources financières tant convoitées…

Au moins, nous ne pouvons pas prétendre nous ennuyer dans notre Toscane congolaise où l’ambiance reste bonne et où chaque jour apporte son lot de surprises agréables et parfois moins agréables, mais” il faut de tout pour faire un monde”. Nous profitons aussi des bons moments, entre autres en faisant des petites choses spéciales à la maison comme des crèmes glaces aux fruits de la passion ou des crêpes aux pommes (ce matin au petit déjeuner) ou encore des petits plats comme Marie-Claude sait les faire, même au milieu de la brousse. Cette après-midi nous irons également rejoindre nos collègues pour faire quelques passes de volley-ball pour quand même aussi faire un peu d’exercice.

Nous espérons très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Griezel aime les odeurs fortes – Griezel likes strong smells

Automne? – Autumn?

Coucher brumeux – Hazy sunset

We are quite satisfied at the moment: the plantation produces more than enough to feed the oil mill and we manage to transport most of the harvest on time to the mill. What’s more, the oil mill runs really well and absorbs about 25% more production than last year thanks to small (and less small) adjustments made by our oil mill manager, and the extraction rates are much better than we expected.

In short, everything should be for the best… or almost, judge for yourself:
The rail, which is the only transport link between Ilebo and Lubumbashi no longer or almost no longer transports goods that come by barge from Kinshasa on the Kasai river. In fact there have been several barges waiting to be unloaded at the port of Ilebo for several months, because the warehouses are full and there are no wagons. Obviously in these conditions the carriers do not venture up the Kasaï river any more and, as a result, we do not have barges to evacuate the oil we produce. The two immediate consequences are that, on the one hand we no longer have any money because our customers only pay when the barges are loaded and, on the other hand, more worryingly, we will soon have no room to store our oil (we produce 120 tons a day for the moment)… This could force us to stop the oil mill and have to throw away the harvest… In order not to find ourselves in a situation of forced stoppage, we are chartering empty barges (at great expense) from Kinshasa in the hope of delaying the deadline of a stoppage. These barges still have to reach us because in the middle of the dry season the convoys have trouble making their way on the river.

As if these logistical hassles were not enough to keep us busy more than full time, the Congolese authorities decided to choose the same period to review the financial obligations of economic operators; some under the guise of “social welfare” and others clearly to bail out the increasingly deprived treasury. Thus recently the government issued a decree announcing the increase of minimum wages, a compromise with the unions, they say, because the increase is only of… 320%. Yes, with retroactive effect as well, we might therefore have to multiply the salaries of almost all our employees by 4.2. When asked about the viability of such a measure, the Minister of Labour would have said “ah, but these companies are full of money”. However, the measure does not apply to the public sector; civil servants (who are often not paid anyway) remain on the old minimum wage…

Not to be left out, the Governor of the Kasai province has also published the new outline of provincial taxes and there again the decisions are… mind boggling. Thus there is now a new border crossing tax (province to province) for industrial palm oil. Knowing that we are the only producer in the province they could have called it Brabanta tax… but the Governor, whom I called on this subject, assured me that the tax does not specifically target our company… The governor also decided that for the loading and unloading of goods in our (private) port it was necessary to pay a more substantial tax (because the previous one was only 5x the cost of handling), which has now been fixed at 3 euros/kg. Knowing that we import not far from 2.000 tons of fertilizer and many other goods, this represents a cost of more than 6 million euros in addition to the existing taxes which are already more than significant. We will therefore have to negotiate, but in this pre-election period when elected representatives are not sure whether they will keep their positions and therefore stay in a position where they can “use” the taxes, this is the last straight line to pluck private companies like ours. Let us hope that we do not have to close the shop, because with the new minimum wages and the new taxes the viability of the company would be more than compromised.

It would of less relevance if the other departments of the state were not also on the hunt for various sources of payments. So, for example, the customs authorities came upon us claiming that we had illegally imported goods in 2013 and that in addition to fines for customs code violations we would have to pay late payment penalties (since 2013), which are in the order of 300% per year. Our invoice for this infringement is only a few million dollars, obviously payable with immediate effect. Like all these money issues, everything here is negotiable and therefore the customs officer immediately proposed that a compromise be found (obviously taking into account a “generous” bribe). Before starting any kind of discussion, we went into our archives and found almost all the incriminated files that turned out to be… quite in order. Customs reaction? Well, it is their duty to carry out controls just in case and, given the work they have done to bring these files to our attention, we still have to pay the expenses incurred by the agents, who have devoted themselves to our company… welcome to Congo!

I will not talk to you about other “services” that come with similar expectations or objectives, there are many of them and we feel that we spend more time discussing the merits of all these demands than making sure the plantation produces as well as possible, which after all is the basis for the coveted financial resources…

At least we can’t pretend to be bored in our Congolese Tuscany where the atmosphere remains good and where each day brings its share of pleasant and sometimes less pleasant surprises, but “it takes everything to make a world”. We also enjoy the good times, among other things by doing special things at home like ice creams with passion fruit or apple pancakes (this morning for breakfast) or other small dishes for which Marie-Claude knows has the secret, even in the middle of the bush. This afternoon we will also join our colleagues to do some volleyball to make sure we get some exercise done.

We hope hear from you soon,

Marc & Marie-Claude