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Reprise des Activités / Back to Work

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Ça y est, nous avons repris le cours normal des choses, d’une part d’un point de vue professionnel en étant à nouveau sur le terrain, mais d’autre part également d’un point de vue personnel puisque Marie-Claude est de retour à Sao Tomé elle aussi, arrivée hier soir de la Belgique via le Portugal après presque deux mois de séparation.
Même si je ne suis resté à la maison qu’une dizaine de jours, j’ai été surpris par le nombre de choses qui demandaient mon attention immédiate lors de mon retour au “bureau” ce qui montre malgré tout les limitations du travail à distance, probablement exacerbé par le fait que je ne maîtrise pas encore toutes les finesses de la langue lusophone.
Une des premières activités qui a marqué mon retour à la vie active de la plantation était en fait non-professionnelle car c’était un BBQ organisé à Praia Grande pour avoir une dernier échange social avec un des collègues qui est muté sur une plantation au Sierra Leone. Nous n’avons pas réellement profité de la plage, si ce n’est après le repas où mes collègues m’ont entraîné dans un match de foot sur le bord de mer. Mais la combinaison du fait que je ne joue jamais au foot, que je venais de passer près de deux semaines à la maison et que nous jouions sur du sable mou, je ne puis pas prétendre avoir fait des éclats et ai constaté qu’il était nécessaire de se remettre en forme.
Cette sensation s’est confirmée cette semaine quand j’ai accompagné notre directeur agronomique en plantation, dans une partie assez escarpée de la concession, et après à peine une heure de marche je me serais jeté sur un lit s’il s’était présenté. Comme il ne pleut pas trop pour le moment, il n’y a pas d’excuses pour ne pas reprendre le vélo et essayer de remettre toute la mécanique en marche. De la maison au bureau il n’y a que 15-20 minutes, ce qui est un temps juste suffisant pour faire de l’exercice sans forcer. Je ne sais pas si c’est un hasard, mais depuis quelque temps il y a beaucoup d’autres collègues (sao toméens) qui se sont mis à la bicyclette et je suis donc régulièrement accompagné par d’autres cyclistes lors de mes trajets. Quand je vais vers le bureau, qui est en montée, souvent l’après-midi il y a des enfants qui reviennent de l’école et qui décident de courir à côté de moi sur les quelques kilomètres de route. Il est vrai que je ne vais pas très vite, mais malgré cela il sont généralement plusieurs à suivre jusqu’au bout avec leur sac à dos et faire la conversation en même temps, alors que moi je suis juste content d’arriver au sommet de la côte sans devoir mettre pied à terre.
Le retour vers la maison ne pose pas de problèmes car c’est presque tout en descente et hormis les zones où il y a des gros cailloux et où il faut faire un peu plus attention, c’est juste une question d’avoir des freins qui fonctionnent correctement. Cela étant dit, beaucoup de mes co-cyclistes semblent rouler sur des montures dépourvues de freins et je me demande comment ils font dans les descentes où je ne m’imagine pas essayer de freiner avec les pieds vu toutes les pierres anguleuses qu’il y a sur le chemin.
Lorsque je suis revenu de congé la dernière fois, j’ai hésité à prendre un deuxième vélo avec moi pour que, lorsque nous aurons de visiteurs, je puisse faire découvrir la plantation à bicyclette. Mais pour une raison que j’ignore (probablement l’affluence de touristes… encore que nous ne voyons pas vraiment une quantité importante d’étrangers passer dans notre coin) la compagnie aérienne a suspendu tout transport autre que des bagages ordinaires. Ainsi des personnes qui pensaient venir jusque Sao Tomé pour faire du surf (il paraît que certaines plages ont des vagues idéales pour cela) ont dû renoncer à venir avec leur matériel et se contenter des planches de surf disponibles localement dans les clubs. Bref, si vous envisagez de visiter Sao Tomé, ne prévoyez pas de venir avec des objets qui n’entrent pas dans une valise car ceux-ci pourraient bien être refusés à l’enregistrement.
Ce matin, avec Marie-Claude nous avons fait le tour du jardin pour voir comment se développent nos diverses plantations et constaté que les arbres fruitiers autour de la maison préparaient de belles récoltes d’agrumes (oranges, pamplemousses), de goyaves et corossols. Nous avons également essayé de trouver les caches où nos poules vont pondre, après tout si nous devons endurer les chants des coqs toute la nuit, ayons au moins le bénéfice des œufs, mais il semblerait que nous soyons devancés par d’autres amateurs d’œufs (rats, serpents, …) car ce sont surtout des coquilles vides qui jonchent les nids. Enfin nous avons quand même pu récupérer tout un œuf!
Comme indiqué plus haut, pour le moment nous avons beaucoup de journées sans pluie, ce qui est très agréable, mais la quantité de pluie n’en est pas diminuée pour autant et mercredi dernier il est tombé 112mm en quelques heures. Je vous laisse deviner ce que cela peut avoir comme effet sur nos routes en terre… Mais le plus grand nombre de journées ensoleillées fait aussi que la température est un peu plus élevée que d’habitude et même si le ventilateur est suffisant pour maintenir une température supportable au bureau, dès que l’on s’active un petit peu l’impact est immédiat. C’est là que le moto de Sao Tomé “leve-leve” prend toute sa signification, tout le monde se déplace très calmement, sans se presser et quelque part nous sommes forcés de faire de même. Il paraît que cette sensation de chaleur est propre à la période de fin d’année et que les choses vont se rafraîchir (tout est relatif) d’ici quelques semaines, cela étant dit les températures sont loin d’être insupportables…
En espérant vous lire très bientôt,
Marc & Marie-Claude

Now we are back to normal, both professionally by being back in the field and personally as Marie-Claude is back in Sao Tomé too, arriving yesterday evening from Belgium via Portugal after almost two months away.
Even though I was only stuck home for about ten days, I was surprised by the number of things that required my immediate attention when I returned to the “office”, which nevertheless shows the limitations of working at a distance, probably exacerbated by the fact that I have not yet mastered all the finer points of the Portuguese language.
One of the first activities that marked my return to the active life of the plantation was actually non-professional as it was a BBQ organised in Praia Grande to have a last social exchange with one of the colleagues who is transferred to a plantation in Sierra Leone. We didn’t really enjoy the beach, except after the meal when my colleagues dragged me into a football match on the seafront. But the combination of the fact that I never play football, that I had just spent nearly two weeks at home and that we were playing on soft sand, I cannot claim to have excelled and realised that it was necessary to get back into shape.
This feeling was confirmed this week when I accompanied our agronomic director on the plantation, in a rather hilly part of the concession, and after barely an hour’s walk I would have thrown myself on a bed if it had presented itself. As it is not raining too much at the moment, there is no excuse for not getting back on the bike and trying to get my whole organism back into shape. It is only 15-20 minutes from home to the office, which is just enough time to get some exercise without straining. I don not know if it is a coincidence, but for some time now there have been many other (Sao Tomean) colleagues who have taken up cycling and so I am regularly accompanied by other cyclists on my journeys. When I go to the office, which is uphill, often in the afternoon there are children coming back from school and they decide to run alongside me on the few kilometres of road. It is true that I do not cycle very fast, but even so there are usually several of them who follow me all the way with their rucksacks and make small talk at the same time, while I am just happy to make it to the top of the hill without having to stop and rest.
The ride home is not a problem as it is almost all downhill and apart from the areas where there are big rocks and one has to be a bit more careful, it is just a matter of having brakes that work properly. That being said, many of my fellow riders seem to be riding bikes without brakes and I wonder how they do it on the downhills where I cannot imagine trying to brake with my feet given all the angular rocks on the road surface.
When I came back from leave last time, I hesitated to take a second bike with me so that when we have visitors I can show them around the plantation by bike. But for some reason (probably the influx of tourists… although we don’t really see a lot of foreigners passing through our area) the airline has suspended all transport other than ordinary luggage. So some people who were thinking of coming to Sao Tome to surf (I heard that some beaches have ideal waves for that) had to give up coming with their equipment and make do with surfboards available locally in the clubs. In short, if you plan to visit Sao Tome, don’t plan to come with items that do not fit in a suitcase as these may well be refused at check-in.
This morning Marie-Claude and I went around the garden to see how our various plantations were developing and found that the fruit trees around the house were producing a good crop of citrus fruits (oranges, grapefruit), guavas and soursops. We also tried to find the caches where our hens lay their eggs, after all if we have to endure roosters crowing all night, it is only justice at least to have the benefit of the eggs, but it seems that we are outnumbered by other egg-lovers (rats, snakes, …) as it is mostly empty shells that litter the nests. Finally we were able to recover a whole egg!
As mentioned above, at the moment we have a lot of days without rain, which is very nice, but the amount of rain has not decreased and last Wednesday, for example, it fell 112mm in a few hours. I’ll let you guess what that does to our dirt roads… But the greater number of sunny days also means that the temperature is a little higher than usual and even if the fan is sufficient to maintain a bearable temperature in the office, as soon as you get a little active it almost immediately results in being very hot and sweaty. This is where the Sao Tome moto “leve-leve” comes into its full sense, everyone moves very quietly, without hurrying and somehow we are forced to do the same. It seems that this feeling of heat is specific to the end of the year period and that things will cool down (everything is relative) in a few weeks, that being said the temperatures are far from being unbearable…
Hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Caraïbes – Caribbean

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Vous l’aurez deviné, ou peut-être pas, mais ayant été confiné pendant une semaine supplémentaire, c’est à nouveau une semaine qui sera consacrée à des souvenirs plus anciens.
J’avais espéré sortir de mon confinement en milieu de semaine et me suis rendu à la capitale pour confirmer mon impression que tout allait bien. Dans un premier temps le résultat était bon (test négatif), mais en route pour la maison, prêt à reprendre une activité normale, la clinique m’a rappelé me demandant de revenir… Ils s’étaient trompés dans l’interprétation du test et au lieu de pouvoir retourner au travail je devais continuer à m’isoler à la maison encore pour un peu de temps… parlez d’une douche écossaise sous les tropiques!
J’ai refait une tentative en fin de semaine et cette fois c’est bon, je suis apte au service. Sur la route de retour vers Ribeira Peixe, peu de temps après avoir quitté la capitale, j’ai été arrêté par une patrouille de police qui m’a demandé de présenter mes papiers. J’ai sorti tout ce que je trouvais comme documents paraissant semi-officiels de la boîte à gants et remis ceux-ci au policier pour qu’il fasse le tri lui-même. Il est ainsi tombé sur une lettre adressée à Pedro, notre directeur industriel qui utilisait la voiture avant moi, et le policier m’a donc demandé si je m’appelais Pedro. Je lui ai expliqué que non, c’était le nom de mon collègue qui utilisait la voiture avant moi et que mon nom était Marc. Entendant cela le policier m’a dit (en portugais évidemment) “Ah c’est vous le fameux Marc!” et il s’est empressé d’appeler sa collègue pour lui dire que j’étais “Marc”. Compte tenu du fait qu’il m’a immédiatement rendu tous les papiers et m’a dit de circuler avec un grand sourire, j’ose espérer que le “fameux – famoso” n’était pas parce que j’étais un dangereux criminel recherché… enfin j’espère.
Revenons à nos souvenirs plus anciens, également des îles, mais dans les Caraïbes celles-ci. Comme expliqué la semaine passée, pour circuler dans le cadre de mon travail (là où c’était possible) nous avions à notre disposition une vieille Land Rover qui démarrait une fois sur deux (ou trois) après quelques interventions sous le capot et dont la boîte de vitesse était tellement usée qu’il fallait tenir le levier en position pour éviter que les vitesses ne sautent. Je puis vous assurer que c’est la dernière chose que l’on veut avoir lorsque la voiture descend une piste escarpée à flanc de ravine avec des freins qui demandent de pomper une ou deux fois avant de réagir, mais on s’habitue.
Haïti est malheureusement devenu une île quasi déserte où le manque de végétation permanent fait que les pluies ne font qu’emporter la maigre couche de terre arable au point qu’en Haïti on nous a expliqué que dans les champs il n’y a que les pierres qui poussent. Ceci à ajouter au fait que les pluies emmenant la terre, polluent les environs immédiats de l’ île, les transformant en mangroves peu propices à la pêche. Le pêcheur haïtien n’ayant pas les moyens pour un moteur il ne peut vivre de pêche non plus…
Cette situation dramatique est liée à de nombreux facteurs dont la surpopulation est évidemment l’un des principaux. Mais malheureusement les “experts” internationaux ont également une part de responsabilité importante dans le déclin de l’île qui dans le passé était réputée pour son café et son rhum. Dans les années 70 (je crois), le marché mondial du café s’est effondré au point que la meilleure utilisation pour celui-ci était de l’utiliser pour alimenter les chaudières des locomotives (au Brésil entre autres). Dans le but louable d’encourager la population (d’Haïti entre autres) à cultiver des produits alimentaires plutôt que des produits d’exportation, les “agronomes” ont recommandé de cultiver des légumineuses, riches en protéines, pour ainsi combattre la malnutrition omniprésente en Haïti. Seulement, à la différence du caféier, les haricots sont des cultures annuelles qui ne poussent pas bien à l’ombre et même si leur consommation est bénéfique pour la santé, il est difficile d’en produire assez pour également avoir les ressources financières nécessaires pour payer ce qui ne peut être produit localement. Ainsi a commencé une nouvelle grande vague de déboisement (loin d’être la première car déjà à l’époque coloniale les arbres avaient été coupés en grande quantité pour la construction entre autres des navires utilisés pour le transport). Dans un premier temps, l’abatage des arbres a permis de produire du bois et du charbon de bois assurant des revenus immédiats aux bénéficiaires et assuré l’ensoleillement des champs nouvellement plantés avec des légumineuses. Par contre, le sol ainsi dénudé et régulièrement sarclé, a été exposé aux pluies tropicales et au lieu de s’infiltrer dans le sol à la faveur des racines des arbres et cultures pérennes, l’eau a ruisselé emportant avec elle la fine couche de terre fertile. Les terres ainsi dépourvues de leur capacité de produire étaient abandonnées au profit de celles encore vierges et de moins en moins planes, accélérant ainsi le processus de désertification. Heureusement certains coins ont été plus ou moins préservés et généralement les arbres fruitiers (manguiers principalement) étaient épargnés car assurant un revenu régulier.
Peu de temps avant notre arrivée en Haïti, une nouvelle vague de déboisement (si c’était encore possible) a frappé le pays, cette fois à cause de mesures prises par les autorités américaines, dont les financements assuraient une grande part du budget de fonctionnement de l’état haïtien. La raison de cette nouvelle vague de déboisement s’explique par la peur, des États-Unis, de voir débarquer des immigrants clandestins (c’était l’époque des boat-people essayant de regagner la Floride) mais surtout que ceux-ci n’amènent avec eux la peste porcine endémique dans l’île et potentiellement créer des ravages dans les élevages industriels américains. En effet, les cochons haïtiens étaient plus ou moins résistants à la maladie et si la croissance était peut-être affectée par la prévalence de la peste, rares étaient les cochons qui en mouraient. Il faut savoir que le cochon haïtien (un petit cochon rustique vivant principalement de restes, déchets ménagers, fruits pourris et crasses autour des habitations) était l’exemple même de la tirelire des haïtiens. Même si leur croissance était lente et limitée, ils ne coûtaient pas grand chose à élever et assuraient un petit revenu pour faire face aux dépenses essentielles telles que les frais de scolarisation, mariage, enterrement et autres évènements de la vie.
Je passerai sur les différentes étapes qui ont été envisagées et testées pour arriver à la conclusion tirée par les autorités américaines qui ont décidé d’éradiquer tous les cochons de l’île avec l’idée de repeupler Haïti avec des cochons sains après une période de vide sanitaire de 6 mois. Quasi du jour au lendemain les haïtiens se sont retrouvés sans leur tirelire car beaucoup n’ont pas bénéficié des soi-disant compensations payées par les autorités américaines, probablement restées collées dans les poches des édiles locaux. Le résultat ne s’est pas fait attendre, pour subvenir à leurs besoins financiers l’abatage d’arbres pour la production de planches, charbon ou autres usages a repris, dénudant encore un peu plus une île déjà largement dépourvue de couvert végétal permanent…
Peu de temps après notre arrivée en Haïti, les premiers efforts de repeuplement porcins ont commencé, mais c’était des races issues d’élevages industriels américains (Large White, Duroc, Hampshire) peu ou pas du tout adaptées au climat tropical de l’île et faute de soins adéquats les premiers cochons ont rapidement dépéri à cause d’une combinaison d’alimentation inadaptée, coups de soleil et déshydratation. Les autorités américaines ont par la suite envoyé des techniciens pour former les éleveurs de cochons haïtiens et veiller à ce que les animaux soient logés dans des conditions adéquates. Ainsi les règles des techniciens étaient simples, les animaux devaient de préférence être élevés sur des surfaces dures (ciment) nettoyées et désinfectées régulièrement pour éviter les parasites, ils devaient être sous toit pour ne pas être exposés à des risque d’insolation, disposer en permanence d’eau fraîche et avoir une alimentation équilibrée riche en protéines… L’haïtien moyen (en fait la grande majorité de la population) vit dans des cases dont le sol est en terre battue, doit généralement faire plusieurs heures de marche pour trouver une source d’eau potable et ne mange certainement pas une alimentation équilibrée ou à leur faim tous les jours. A l’exception de quelques privilégiés, l’haïtien moyen avait définitivement perdu sa tirelire!
L’une de nos activités dans le cadre du projet de développement agricole était d’essayer de faire du reboisement, tant que possible avec des arbres fruitiers, mais de manière plus générale pour essayer de retenir le peu de matière organique encore présente dans le sol. Pour être effectif, les conditions ne sont pas toutes simples car il faut d’abord protéger la zone à reboiser contre les chèvres et autres animaux friands de jeunes pousses, protéger la zone contre les feux et surtout donner le temps à la nature de faire son travail, plus facile à dire qu’à faire dans un pays surpeuplé. En utilisant une combinaison de graminées, légumineuses pérennes et arbres fruitiers en courbes de niveau (car il n’y a pas de terrain plat en Haïti) nous avons réussi à démontrer qu’en moins de deux ans il est possible de reverdir un flanc de colline, sans irrigation, mais au prix d’une protection rigoureuse contre les animaux et humains, ce qui n’est malheureusement pas réaliste pour la majorité des gens.
L’effet du déboisement fait que, comme expliqué plus haut, l’eau ne peut plus s’infiltrer dans le sol et dévale donc les pentes avec une force grandissante le laissant rien sur son chemin. Ainsi lorsqu’il faut traverser le lit d’une rivière (généralement sec) il faut surveiller les mornes (collines) avoisinantes pour s’assurer qu’il n’y pleut pas car l’eau arrive littéralement comme un mur de manière quasi instantanée et nous avons vu l’effet que cela peut avoir sur un véhicule qui traverse au mauvais moment, il n’en reste rien.
Nous avons eu de nombreux visiteurs en Haïti, famille et amis, à qui nous avons fait visiter différents coins de l’île ou découvert certains coins que nous ne connaissions pas. Lors de l’une de ces visites, de mes parents je crois, nous avons décidé d’aller visiter le centre de l’île et plus particulièrement Hinche, la Citadelle et le Palais du Roi sans Souci. A ce moment-là nous avions toujours notre “poubelle” (Land Rover) et lors de la traversée d’une rivière est arrivé ce que tout le monde redoute, la panne. Dans notre cas c’est le croisillon de la transmission arrière qui a cassé et l’arbre de transmission est tombé bloquant la voiture au milieu du lit de la rivière. Heureusement nous avions un outillage complet dans la voiture (mais pas de croisillon de réserve) et nous avons pu démonter l’arbre de transmission nous permettant de continuer notre voyage avec la seule transmission avant et sans se faire emporter par une crue de la rivière. Peu de temps après cela nous avons reçu une nouvelle voiture (d’occasion) avec laquelle nous n’avons eu aucun problème malgré les routes impossibles dans lesquelles nous l’avons amené. Mais ça sera pour un prochain épisode car je ne voudrais pas abuser de votre temps.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

You may or may not have guessed it, but having been confined for another week, it is once again a time for older memories.
I had hoped to be out of confinement by midweek and went to the capital to confirm my impression that all was well. At first the result was good (negative test), but on the way home, ready to resume normal activity, the clinic called me asking me to come back… They had misinterpreted the test and instead of being able to go back to work I had to continue to isolate myself at home for a little while longer… talk about a cold shower in the tropics!
I tried again at the end of the week and this time I was fit for duty. On the way back to Ribeira Peixe, shortly after leaving the capital, I was stopped by a police patrol who asked me to show my papers. I took out all the semi-official-looking documents I could find from the glove compartment and handed them to the policeman to sort out. He came across a letter addressed to Pedro, our industrial manager who used the car before me, so the policeman asked me if my name was Pedro. I told him no, that was the name of my colleague who used the car before me and that my name was Marc. Hearing this, the policeman said (in Portuguese of course) “Ah, you’re the famous Marc!” and he hurriedly called his colleague to tell him that I was “Marc”. Considering that he immediately gave me back all the papers and told me to move on with a big smile, I hope that the “famous – famoso” was not because I was a dangerous wanted criminal… well, I hope.
Let’s go back to our earlier memories, also of the islands, but in the Caribbean this time. As explained last week, to get around for my job (where possible) we had an old Land Rover that would start every other day (although generally not) after some under-bonnet work and whose gearbox was so worn that you had to hold the lever in position to prevent the gears from jumping. I can assure you that this is the last thing you want to have when the car is going down a steep gully-sided track with brakes that require pumping once or twice before responding, but you get used to it.
Haiti has unfortunately become an almost deserted island where the permanent lack of vegetation means that the rains wash away the thin layer of arable soil that is left to the point that in Haiti we were told that in the fields only stones grow. This is in addition to the fact that the soil being thus washed away pollutes the immediate surroundings of the island, turning them into mangroves that are not very suitable for fishing. The Haitian fisherman does not have the means for a motor and cannot live from fishing either…
This dramatic situation is linked to many factors of which overpopulation is obviously one of the main ones. But unfortunately the international “experts” also have an important share of responsibility in the decline of the island which in the past was famous for its coffee and rum. In the 1970s (I think) the world market for coffee collapsed to the point where the best use for it was to fuel locomotive boilers (in Brazil, among other places). With the laudable aim of encouraging the population (in Haiti, among others) to grow food rather than export products, “agronomists” recommended growing protein-rich legumes to combat the widespread malnutrition in Haiti. However, unlike coffee, beans are annual crops that do not grow well in the shade, and even if their consumption is beneficial to health, it is difficult to produce enough to also have the financial resources to pay for what cannot be produced locally. Thus began a new wave of deforestation (far from being the first, as already in colonial times trees had been cut down in large quantities for the construction of, among other things, the ships used for transport). Initially, the felling of trees made it possible to produce wood and charcoal, which provided immediate income for the beneficiaries, and ensured that the newly planted fields with leguminous plants received sunlight. On the other hand, the bare and regularly weeded soil was exposed to tropical rains and instead of infiltrating the soil through the roots of the trees and perennial crops, the water ran off carrying with it the thin layer of fertile soil. The land thus deprived of its capacity to produce was abandoned in favour of that which was still virgin and less and less flat, thus accelerating the process of desertification. Fortunately, some areas were more or less preserved and generally fruit trees (mainly mango) were spared as they provided a regular income.
Shortly before our arrival in Haiti, a new wave of deforestation (if it was still possible) hit the country, this time due to measures taken by the American authorities, whose funding ensured a large part of the Haitian state’s operating budget. The reason for this new wave of deforestation is explained by the United States’ fear of seeing illegal immigrants disembark (it was the time of the boat people trying to reach Florida) but above all that they would bring with them the swine fever which was endemic in the island and potentially create havoc in American industrial farms. Indeed, Haitian pigs were more or less resistant to the disease and while growth may have been affected by the prevalence of the disease, few pigs died from it. It is worth noting that the Haitian pig (a small, hardy pig living mainly on scraps, household waste, rotten fruit and dirt around the house) was the epitome of the Haitian piggy bank. Although they were slow and limited in growth, they did not cost much to raise and provided a small income to meet essential expenses such as school fees, weddings, funerals and other life events.
I will pass over the different steps that were considered and tested to arrive at the conclusion drawn by the American authorities who decided to eradicate all pigs from the island with the idea of repopulating Haiti with healthy pigs after a 6-month sanitary vacuum period. Almost overnight, Haitians found themselves without their piggy banks as many did not benefit from the so-called compensation paid by the US authorities, which probably remained stuck in the pockets of local officials. The result was not long in coming: to meet their financial needs, the felling of trees for the production of planks, charcoal or other uses resumed, denuding a little more an island already largely devoid of permanent vegetation cover…
Shortly after our arrival in Haiti, the first pig repopulation efforts began, but these were breeds from American industrial farms (Large White, Duroc, Hampshire) that were little or not at all adapted to the island’s tropical climate and, due to a lack of adequate care, the first pigs quickly withered away because of a combination of inadequate feeding, sunburn and dehydration. The US authorities subsequently sent technicians to train Haitian pig farmers and ensure that the animals were housed in proper conditions. The technicians’ rules were simple: the animals should preferably be raised on hard surfaces (cement) that are regularly cleaned and disinfected to avoid parasites, they should be under a roof to avoid the risk of sunstroke, they should have fresh water available at all times, and they should have a balanced diet rich in protein… The average Haitian (in fact the vast majority of the population) lives in huts with dirt floors, usually has to walk several hours to find a source of drinking water and certainly does not eat a balanced diet or enough every day. With the exception of a privileged few, the average Haitian had definitely lost his piggy bank!
One of our activities in the agricultural development project was to try to do reforestation, as much as possible with fruit trees, but more generally to try to retain the little organic matter still present in the soil. To be effective, the conditions are not all simple, as the area to be reforested must first be protected from goats and other animals that are fond of young shoots, the area must be protected from fires and, above all, nature must be given time to do its work, which is easier said than done in an overpopulated country. By using a combination of grasses, perennial legumes and fruit trees in a contour (because there is no flat land in Haiti) we have managed to demonstrate that in less than two years it is possible to regreen a hillside, without irrigation, but at the cost of rigorous protection against animals and humans, which is unfortunately not realistic for most people.
The effect of deforestation is that, as explained above, the water can no longer infiltrate the soil and therefore runs down the slopes with increasing force leaving nothing in its path. So when you have to cross a river bed (usually dry) you have to watch the surrounding mornes (hills) to make sure it doesn’t rain because the water literally comes in like a wall almost instantly and we have seen the effect this can have on a vehicle that crosses at the wrong time, there is nothing left.
We have had many visitors to Haiti, family and friends, to whom we have shown different parts of the island or discovered some areas we did not know. On one of these visits, I think from my parents, we decided to go and visit the centre of the island and in particular Hinche, the Citadel and the Palace of the King Sans Souci. At that time we still had our “bin” (Land Rover) and while crossing a river we had what everyone dreads, the breakdown. In our case it was the rear transmission cross that broke and the driveshaft fell out, blocking the car in the middle of the river bed. Fortunately we had a full set of tools in the car (but no spare cross) and we were able to dismantle the driveshaft allowing us to continue our journey with the front drive alone and without being swept away by a river flood. Shortly after that we received a new (used) car with which we had no problems despite the impossible roads we took it on. But that’s for a future episode as I don’t want to take up too much of your time.
Hoping to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Haïti – Haiti

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Il y a des semaines où l’inspiration est un peu moins abondante et je crois que pour ces nouvelles-ci c’est vraiment une question de savoir quoi raconter car je ne suis pas sorti de la maison et je n’ai pas eu de visiteurs. Alors encore une fois je vais creuser dans les souvenirs plus anciens et essayer de rassembler des images de notre vie en Haïti, aussi une île mais beaucoup moins verte celle-là.
Haïti fut notre première affectation en tant qu’expatriés, la première fois pour moi de partir dans un pays tropical et la première aventure aussi pour notre fils qui avait tout juste 7 mois quand il est arrivé avec Marie-Claude dans les Antilles.
Nous sommes partis en Haïti pour monter un projet de développement agricole dans la zone d’Ennery, une petite bourgade dans les mornes au-dessus dans la province des Gonaïves. J’y étais parti un petit peu à l’avance pour préparer le terrain et surtout trouver un logement pour notre petite famille. Arrivé en Haïti j’ai été accueilli par le médecin de l’organisation qui nous employait et qui m’a aimablement logé dans sa maison, construite par lui-même, dans la zone de Passe-Reine. Passe-Reine n’étant pas vraiment un village mais plutôt une zone résidentielle dans une vallée plutôt verdoyante et plus fraîche où les haïtiens plus aisés avaient des résidences secondaires utilisées pour les week-ends ou vacances.
Mes souvenirs du séjour dans la maison du médecin français (qui avait “épousé” une haïtienne du coin) ne sont pas tous excellents. Pour commencer la maison était construite à la sortie d’un virage de la route nationale allant vers le Cap Haïtien au nord et sur laquelle circulait entre-autres de gros camions “Mack” transformés en bus faisant la liaison entre la capitale et le nord du pays. Ces camions circulaient principalement la nuit et à vive allure me donnant chaque fois l’impression qu’ils allaient entrer directement dans la chambre où je dormais avant de virer au dernier moment sur la route. Je n’ai logé que quelques semaines dans cette maison, mais il m’a fallu des mois pour ne pas me réveiller en sueurs la nuit chaque fois que j’entendais un camion approcher. La maison du médecin était très élémentaire avec un sol en terre battue, de grands espaces ouverts entre la toiture et les murs (pour l’aération) et un simple toit en tôle qui transformait la maison en fournaise pendant la journée. Les ouvertures permettaient évidemment à tous les moustiques de la créature de venir à l’intérieur de la maison et il était donc indispensable de dormir sous une tente moustiquaire. Il y avait aussi des cavalcades de rats la nuit, de très gros rats appelés “rats norvégiens” par les locaux, qui se promenaient au sommet des murs à la recherche de restes alimentaires. L’eau “potable” était stocké dans une grande jarre en terre cuite qui lui donnait une relative fraîcheur mais surtout un goût crayeux pas particulièrement agréable.
Pour l’arrivée de Marie-Claude et Renaud nous avions trouvé une belle villa un peu plus loin dans Passe-Reine avec un petit jardin plein d’arbres fruitiers et surtout, grand luxe, une citerne d’eau. Malgré le fait que cette villa était très “belle” avec plusieurs chambres, salle de bain et énorme terrasse couverte, nous ne nous y sentions pas bien au point de décider de chercher autre chose à peine quelques mois plus tard. Nous avons visité quelques autres “belles” maisons dans Passe-Reine mais pour finir nous avons opté pour une toute petite maison dans le bourg d’Ennery, juste à côté de l’église catholique. En fait la maison appartenait à l’église mais était inoccupée pour une raison que j’ai oublié. La maison était toute petite (environ 30m²) avec 3 portes donnant directement sur la rue, un trou dans le jardin comme seule toilette et un robinet d’eau dans le fond du jardin. Pour une raison qui défie le bon sens, nous avons décidé que cette maison répondait mieux à nos besoins et nous avons déménagé nos quelques possessions peu de temps après.
Peu de temps avant l’arrivée de Marie-Claude j’avais accompagné le médecin dans une de ses visites à Port-de-Paix dans le nord de l’île où un couple de français s’occupait d’un projet de couture. Port-de-Paix est une ville un peu plus importante qui bénéficiait d’un réseau électrique encore fonctionnel et nos collègues avaient donc chez eux un réfrigérateur. Ils m’ont proposé un verre d’eau et jusqu’à ce jour je puis vous garantir que c’était le meilleur verre d’eau fraîche que j’ai jamais bu, c’était comme du nectar. J’ai donc décidé que quoi qu’il advienne, si ce n’est pour conserver les produits alimentaires pour notre jeune enfant, il nous serait indispensable d’avoir un réfrigérateur (à pétrole dans notre cas) dans notre maison. Outre cela nous avons investi dans un réchaud à gaz, même si nous avions une cuisinière “Bibi” qui préférait faire ses préparations sur le charbon de bois. Il n’y avait pas d’électricité à Ennery, mais j’avais installé des petits tubes néon que nous branchions sur la batterie de la voiture parquée à côté de la maison et nous avions des lampes à pétrole “hyppolito” qui donnaient une lumière spectaculaire, même s’il fallait garder ses distances car la chaleur dégagée par ces lampes est impressionnante.
Avec le temps nous avons amélioré quelque peu la maison en ajoutant une douche et un “wc” à l’intérieur d’une extension de la maison, construit une petite chambre supplémentaire pour les enfants et aménagé une terrasse au-dessus de l’extension de la maison pour y profiter un petit peu du soleil à l’abri des regards.
Nous étions en Haïti à l’époque de Baby Doc qui avait repris les rênes de son père (Papa Doc) dont la réputation avait fait trembler plus d’un. Baby Doc était lui plus intéressé par les voitures et le bon temps que par l’exercice du pouvoir qui semblait plus faire l’affaire de son épouse, Michelle Bennet, et de sa belle-famille. C’était aussi l’époque des Tontons Macoutes (nom populaire donne aux VSN – Volontaires pour la Sécurité National) dont l’uniforme était un pantalon et veste en jeans et qui représentaient de fait le service de police du pays. Certains Tontons Macoutes s’étaient fait une réputation de violence et d’abus, mais la majorité des VSN étaient des haïtiens ordinaires qui avaient rejoint les rangs de l’organisation pour qu’on les laisse en paix. Beaucoup de personnes avec lesquelles je serais amené à travailler étaient des porteurs de carte VSN, mais je ne les ai jamais vu porter leur uniforme ou abuser de leur pouvoir.
Au début de notre mission en Haïti nous disposions d’une vieille Land Rover comme véhicule de déplacement, cette voiture était vieille mais surtout en panne de manière quasi journalière et m’a permis de faire mes armes en mécanique. Nous ne faisions aucun déplacement avec cette voiture, surnommée “la poubelle” sans embarquer un outillage complet, qui a beaucoup servi. Cette voiture nous a causé quelques soucis et aussi des souvenirs qui font sourire, mais généralement son avantage était que “tout” était réparable localement, si besoin avec des bouts de fil et de bois.
Un jour, suite à une visite effectuée dans un des mornes, où notre fils Renaud m’avait accompagné trônant dans son siège enfant à côté du chauffeur, la route à flanc de colline s’est dérobée et la voiture s’est retrouvée surplombant à moitié le vide. Heureusement elle est restée accrochée et nous avons pu sortir tous les passagers sains et saufs, mais nous étions trop loin de la route pour prendre le risque de rentrer à pied, surtout avec un enfant de moins d’un an. Utilisant des bouts de bois trouvés dans les environs et des lanières que j’avais dans la voiture, nous avons réussi d’une manière ou d’une autre à extraire la voiture de sa situation précaire et rentrer à la maison sans autres problèmes.
Lors d’un voyage vers la capitale, un jour où il y avait eu des pluies assez abondantes, l’évêque des Gonaives nous a dépassé à vive allure sur la route allant vers Saint-Marc. Un peu plus loin nous l’avons retrouvé arrêté sur le bord de la route son moteur semble-t-il noyé pour être passé trop vite dans une grande flaque d’eau. Monseigneur nous a expliqué qu’il était dans une impasse car il était attendu pour célébrer une messe à Saint-Marc et qu’il avait peur de ne pas y arriver dans les temps. L’évêque est donc monté dans notre “poubelle” à côté de notre fiston à qui Monseigneur a généreusement offert un bonbon au chocolat. Vous savez comment cela se passe avec les jeunes enfants, pour une raison mystérieuse le chocolat ne reste pas en bouche et finit sur les joues, mains et généralement tout ce qui est plus ou moins à distance touchable. Dans ce rayon d’action il y avait également l’évêque habillé tout de blanc pour sa célébration. Lorsque nous avons déposé Monseigneur devant les marches de l’église de Saint-Marc, sa soutane était toute bariolée de chocolat mais il nous a laissé avec un sourire radieux en disant qu’il avait adoré ce voyage.
En écrivant ces lignes je me rends compte que toutes sortes d’autres souvenirs reviennent à la surface, mais cela deviendrait un récit bien trop long pour cette occasion, il y aura donc probablement une épisode supplémentaire sur Haïti à l’occasion.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

There are weeks when inspiration is a little less abundant and I think that for this week’s blog it is really a question of knowing what to say because I haven’t been out of the house and I haven’t had any visitors. So again I’m going to dig into the older memories and try to gather images of our life in Haiti, also an island but much less green.
Haiti was our first expatriate posting, the first time for me to go to a tropical country and the first adventure for our son who was just 7 months old when he arrived with Marie-Claude in the Caribbean.
We went to Haiti to set up an agricultural development project in the area of Ennery, a small town in the Mornes in the province of Gonaïves. I had gone there a little in advance to prepare things and especially to find accommodation for our little family. When I arrived in Haiti, I was welcomed by the doctor of the organisation that employed us, who kindly put me up in his house, built by himself, in the Passe-Reine area. Passe-Reine is not really a village but rather a residential area in a rather green and cooler valley where wealthier Haitians had second homes used for weekends or holidays.
My memories of the stay in the house of the French doctor (who had “married” a local Haitian) are not all excellent. To begin with, the house was built at the end of a bend in the national road leading to Cap Haitien in the north and on which, among other things, large “Mack” trucks transformed into buses made the connection between the capital and the north of the country. These trucks travelled mainly at night and at high speed, giving me the impression each time that they were going to enter directly into the room where I was sleeping before turning at the last moment onto the road. I only stayed in this house for a few weeks, but it took me months not to wake up in a sweat at night every time I heard a truck approaching. The doctor’s house was very basic with a dirt floor, large open spaces between the roof and walls (for ventilation) and a simple tin roof that turned the house into a furnace during the day. The openings obviously allowed all the creature’s mosquitoes to come inside the house, so sleeping under a mosquito net tent was essential. There were also cavalcades of rats at night, very large rats called “Norwegian rats” by the locals, who would wander around on top of the walls looking for food scraps. The “drinking” water was stored in a large earthenware jar which gave it a relative freshness but above all a not particularly pleasant chalky taste.
For the arrival of Marie-Claude and Renaud we had found a beautiful villa a little further on in Passe-Reine with a small garden full of fruit trees and above all, a great luxury, a water tank. Despite the fact that this villa was very “beautiful” with several bedrooms, bathroom and a huge covered terrace, we did not feel comfortable there and decided to look for something else only a few months later. We visited a few other “beautiful” houses in Passe-Reine but finally we decided on a very small house in the village of Ennery, right next to the Catholic church. In fact the house belonged to the church but was unoccupied for some reason I forget. The house was very small (about 30m²) with 3 doors directly onto the street, a hole in the garden as the only toilet and a water tap at the back of the garden. For some reason, we decided that this house was more suitable for our needs and moved our few possessions out soon after.
Shortly before Marie-Claude’s arrival I had accompanied the doctor on one of his visits to Port-de-Paix in the north of the island where a French couple were running a sewing project. Port-de-Paix is a slightly larger town with a still functioning electricity network, so our colleagues had a refrigerator at home. They offered me a glass of water and to this day I can guarantee you that it was the best glass of fresh water I have ever drunk, it was like nectar. So I decided that no matter what, other than to store food for our young child, it would be essential for us to have a fridge (working on paraffin in our case) in our house. Apart from that we invested in a gas stove, although we had “Bibi” our housekeeper who preferred to cook on charcoal. There was no electricity in Ennery, but I had installed small neon tubes which we plugged into the battery of the car parked next to the house and we had “Hyppolito” petrol lamps which gave a spectacular light, even if one had to keep one’s distance because the heat given off by these lamps is impressive.
Over time we improved the house a bit by adding a shower and a “wc” inside an extension of the house, built a small extra room for the children and built a terrace above the extension of the house to enjoy a little sunshine out of sight.
We were in Haiti at the time of Baby Doc, who had taken over from his father (Papa Doc) whose reputation had shaken many. Baby Doc was more interested in cars and having a good time than in exercising power, which seemed to suit his wife, Michelle Bennet, and his in-laws better. It was also the time of the Tontons Macoutes (the popular name for the VSN – Volontaires pour la Sécurité National) whose uniform was jeans trousers and jacket and who were in effect the country’s police force. Some of the Tontons Macoutes had earned a reputation for violence and abuse, but the majority of the VSN were ordinary Haitians who had joined the organisation to be left alone. Many of the people I would work with were VSN cardholders, but I never saw them wear their uniforms or abuse their power.
At the beginning of our mission in Haiti we had an old Land Rover as a vehicle for travel, this car was old but above all it broke down almost daily and allowed me to learn about mechanics. We never made a trip with this car, nicknamed “the bin”, without carrying a complete set of tools, which was very useful. This car caused us some problems and also some memories that make us smile, but generally its advantage was that “everything” could be repaired locally, if necessary with bits of wire and wood.
One day, following a visit to one of the mornes, where our son Renaud had accompanied me, sitting in his child seat next to the driver, the road on the hillside gave way and the car found itself halfway over the void. Luckily it stayed put and we were able to get all the passengers out safely, but we were too far from the road to risk walking back, especially with a child under a year old. Using bits of wood found in the area and some straps I had in the car, we somehow managed to get the car out of its precarious situation and back home without further problems.
On a trip to the capital, on a day when there had been quite heavy rain, the bishop of Gonaives passed us at high speed on the road to Saint-Marc. A little further on we found him stopped on the side of the road, his engine apparently drowned because he had driven too fast into a large puddle. The bishop explained that he had reached a dead end because he was expected to celebrate mass at Saint Marc and that he was afraid of not getting there in time. The bishop therefore climbed into our “dustbin” next to our son, to whom the bishop generously offered a chocolate sweet. You know how it is with young children, for some mysterious reason the chocolate doesn’t stay in the mouth and ends up on the cheeks, hands and generally everything that is more or less within reach. Within this range there was also the bishop dressed all in white for his celebration. When we dropped the Bishop off at the steps of St Mark’s church, his cassock was all streaked with chocolate but he left us with a beaming smile and said that he had loved the trip.
As I write this I realise that all sorts of other memories are coming to the surface, but this would be far too long a story for this occasion, so there will probably be an extra episode on Haiti sometime.
Hoping to read from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Projets – Projects

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A l’échelle des plantations industrielles de palmiers à huile, Agripalma est une toute petite plantation avec seulement 2.100 hectares plantés, mais à l’échelle de Sao Tomé la plantation est un des acteurs économiques majeurs occupant 2,5% du territoire national, le plus gros employeur avec une main d’œuvre qui représente plus de 1% de la population active du pays et qui assure plus de 50% des volumes d’exportations de la nation. C’est donc une petite plantation qui compte localement et qui est donc dans la mire de tout le monde, autorités comme ONGs, qui veulent s’assurer que nous restions dans le droit chemin.
Les conditions du pays faisant que, de fait, quasi toute l’agriculture s’accomplit sans apport d’engrais chimiques ou de pesticides, quasi tous les produits émanant de Sao Tomé et Principe peuvent être considérés comme “bio” et c’est un aspect sur lequel le gouvernement actuel voudrait capitaliser en faisant de Sao Tomé l’île “bio” par excellence. Cette approche a énormément de sens puisque, d’une part, les productions sont limitées à quelques cultures qu’il faut valoriser au maximum parce que le potentiel de production est limité et ce, sans compromettre le caractère écologique du pays et, d’autre part, parce que les infrastructures portuaires du pays sont limitées et ne permettent donc pas d’exporter des volumes énormes. Vous direz qu’un port cela peut s’agrandir, et c’est vrai, mais bien au-delà du port cela veut dire (re)développer le tissu routier, les zones de stockage, etc. Ce qui nécessite des investissements colossaux qui sont au-dessus des capacités financières du pays. Par contre, sans entrer dans des projets d’infrastructure énormes, le pays pourrait déjà prendre des mesures qui auraient un impact immédiat sur son image écologique, entre autres en se libérant de sa dépendance aux hydrocarbures et en redynamisant les infrastructures hydroélectriques ou construisant des petites installations hydroélectriques sur les nombreux cours d’eau qui existent dans le pays. Il ne s’agit pas ici de construire d’énormes barrages qui engloutiraient des vallées dont la flore et la faune doivent être préservées, mais plutôt de multiples petites installations profitant des zones à fort dénivelés pour desservir en priorité les communautés locales.
A l’échelle d’Agripalma nous étudions également des possibilités pour réduire notre dépendance au gasoil, qui représente pour le moment une part importante de notre budget de fonctionnement (comme pour la plus grande partie des plantations comme les nôtres). Notre huilerie nécessite de la vapeur qui est produite par une chaudière alimentée exclusivement avec les sous-produits de l’usinage, à savoir des fibres qui restent après avoir pressé les noix de palmes. Mais l’huilerie nécessite également de l’électricité pour alimenter les moteurs des machines et celle-ci est pour le moment produite par des générateurs. Nous disposons également d’une turbine qui pourrait théoriquement produire l’électricité nécessaire en utilisant également de la vapeur, seulement (eh oui il y a malheureusement un, même deux, hics)…
D’une part pour cela il faut produire de la vapeur à haute pression de manière constante ce qui est pour le moment impossible car l’alimentation de la chaudière est irrégulière du fait que notre huilerie ne dispose que d’une seule presse (qui fournit les fibres) dont le fonctionnement est variable. En effet la presse est alimentée manuellement et les opérateurs font des pauses de temps en temps (surtout quand il n’y a personne pour les “encourager”). La pression de vapeur varie également en fonction des besoins des autres machines (stérilisateurs et clarification principalement) qui fluctuent en permanence. Nous sommes en train de réfléchir à des solutions qui permettraient de régulariser l’apport en fibres dans le foyer de la chaudière et créant une zone de stockage intermédiaire et ainsi régulariser la pression de la vapeur.
D’autre part, la turbine ne peut fonctionner que lorsque l’huilerie est en pleine production, cela veut dire pas durant la mise en marche de l’huilerie (qui ne tourne généralement pas plus de 12h par jour) et/ou pendant la période de mise en arrêt. Il est donc nécessaire d’avoir un générateur pour assurer les besoins en courant en-dehors des heures de pleine production, qui parfois représente près de 50% du temps.
Outre la turbine, il y a une rivière assez importante qui passe pas trop loin des installations industrielles qui pourrait être utilisée pour la production d’électricité en utilisant la force de l’eau. C’est un projet qui est également à l’étude et qui aurait l’avantage de fournir du courant 24h sur 24, y compris aux communautés voisines et ainsi réaliser plusieurs objectifs en une seule fois. A ce stade nous en sommes encore aux études préliminaires, mais j’ai bon espoir que nous puissions au moins partiellement éliminer notre dépendance aux générateurs de la plantation.
Revenons brièvement à Sao Tomé en général et cette idée d’en faire une île “bio”. Sans doute parce que la population est assez limitée et que des efforts de propreté sont menés par les autorités, la pollution de l’île est assez limitée. Toutefois quand on se ballade sur les plages il y a invariablement une accumulation de détritus divers, y compris la présence des universels objets et sacs en plastique de toutes sortes. Pour moi, une des premières mesures que le gouvernement du pays devrait prendre est d’interdire toute forme de plastique jetable dans le pays. Cette mesure n’a rien d’utopique, cela fait près de 15 ans que les plastiques sont interdits dans un pays comme le Rwanda, pays qui ne peut certainement pas être qualifié de riche, et qui n’a pas l’avantage de pouvoir contrôler ses frontières aussi facilement que Sao Tomé et Principe. L’impact environnemental pour le pays serait énorme et la suppression des plastiques ne nuira certainement pas au tourisme qui se veut avant tout écologique. J’avais la vague idée de lancer une telle idée à l’échelle d’Agripalma pour commencer, mais avec toutes les personnes qui vont et qui viennent depuis l’extérieur de la plantation et le manque de contrôle que nous avons sur cela rend cette idée tout à fait utopique… Pour le moment.
Une grosse part de la consommation de carburants de la plantation provient également des véhicules et principalement les tracteurs et camions utilisés pour le transport de la production et du personnel. Au-delà du transport lui-même, il faut entretenir les routes d’accès ce qui nécessite également le transport de latérite et de machines excavatrices, compresseurs, etc. Une idée à plus long terme serait d’exploiter les ressources hydriques de la plantation pour produire de l’hydrogène et utiliser celle-ci pour faire fonctionner nos véhicules avec des piles à combustible. Technologiquement tout cela est possible, mais ce n’est pas une solution immédiate et probablement pas quelque chose qui se fera de mon temps à Agripalma. Par contre, une idée que j’aimerais poursuivre, serait d’installer un “cable-way” ou système de transport par câble un peu comme un téléférique qui nous éviterait d’entretenir les routes et les ponts, réduirait l’impact sur le sol (surtout aux abords des petits cours d’eau ou zones protégées) et devrait théoriquement être beaucoup plus économique en carburant. Ce système existe dans diverses sortes de plantations à travers le monde, mais n’a pas encore été testé dans les plantations de Socfin et nécessite donc un gros travail d’étude préliminaire avant de décider si un tel projet a du sens. Cela devrait toutefois pouvoir se faire assez vite et j’espère donc avoir la chance de voir cela ici à Agripalma durant mon mandat, si le projet à du sens évidemment.
Ceci sont loin d’être les seuls projets sur lesquels nous travaillons, mais je voudrais en garder un peu pour d’autres nouvelles, donc si cela vous intéresse restez à l’écoute.
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

On the scale of industrial oil palm plantations, Agripalma is a very small plantation with only 2,100 hectares planted, but on the scale of Sao Tome the plantation is one of the major economic players occupying 2.5% of the national territory, the largest employer with a workforce that represents more than 1% of the country’s active population and which provides more than 50% of the nation’s export volumes. It is therefore a small plantation that counts locally and is in the sights of everyone, authorities and NGOs alike, who want to ensure that we stay on the right track.
The conditions of the country mean that, in fact, almost all agriculture is carried out without the use of chemical fertilisers or pesticides, so almost all products from Sao Tome and Principe can be considered “organic” and this is an aspect that the current government would like to capitalise on by making Sao Tome the “organic” island par excellence. This approach makes a lot of sense because, on the one hand, production is limited to a few crops that must be developed as much as possible because the production potential is limited, without compromising the ecological character of the country. And, on the other hand, because the country’s port infrastructures are limited and therefore do not allow for the export of huge volumes. You will say that a port can be expanded, and this is true, but well beyond the port it means (re)developing the road network, storage areas, etc. This requires colossal investments that are beyond the financial capacity of the country. On the other hand, without entering into huge infrastructure projects, the country could already take measures that would have an immediate impact on its ecological image, among other things by freeing itself from its dependence on hydrocarbons and by revitalising the hydroelectric infrastructures or building small hydroelectric installations on the many rivers that exist in the country. The idea is not to build huge dams that would swallow up valleys whose flora and fauna must be preserved, but rather to build many small facilities that take advantage of areas with high gradients to serve local communities.
At the Agripalma level, we are also looking at ways to reduce our dependence on diesel, which currently represents a large part of our operating budget (as it does for most plantations like ours). Our oil mill requires steam, which is produced by a boiler that is fuelled exclusively by the by-products of the milling process, i.e. the fibres that remain after pressing the palm fruits. But the oil mill also requires electricity to power the motors of the machines and this is currently produced by generators. We also have a turbine that could theoretically produce the necessary electricity using steam as well, but (yes, there is unfortunately one, even two, snags)…
On the one hand, this requires constant high-pressure steam production, which is impossible at the moment because the boiler supply is irregular due to the fact that our oil mill has only one press (which supplies the fibres) whose operation is variable. Indeed, the press is fed manually and the operators take breaks from time to time (especially when there is no one around to “encourage” them). The steam pressure also varies according to the needs of the other machines (mainly sterilisers and clarification) which fluctuate constantly. We are currently considering solutions that would allow us to regulate the fibre supply in the boiler furnace and create an intermediate storage area and thus regulate the steam pressure, but while that would help the process it may not be sufficient to have a sufficiently steady steam pressure for the turbine.
On the other hand, the turbine can only operate when the oil mill is in full production, i.e. not during the start-up of the oil mill (which generally does not run for more than 12 hours a day) and/or during the shut-down period. It is therefore necessary to have a generator to ensure the power needs outside the hours of full production, which sometimes represents almost 50% of the time.
In addition to the turbine option, there is a fairly large river that runs not too far from the industrial facilities that could be used for electricity generation using the power of water. This is a project that is also being studied and would have the advantage of providing power 24 hours a day, including to neighbouring communities, and thus achieve several objectives in one step. At this stage we are still in preliminary studies, but I am confident that we will be able to, at least partially, eliminate our dependence on the plantation’s generators.
Let’s come back briefly to Sao Tome in general and this idea of making it an “organic” island. Probably because the population is quite small and the authorities are making efforts to keep the island clean, pollution is quite limited. However, when you walk on the beaches there is invariably an accumulation of various kinds of rubbish, including the presence of the universal plastic objects and bags of all kinds. For me, one of the first steps the country’s government should take is to ban all forms of disposable plastic in the country. This is not a utopian measure, as plastics have been banned for almost 15 years in a country like Rwanda, which certainly cannot be called rich, and which does not have the advantage of being able to control its borders as easily as Sao Tome and Principe. The environmental impact for the country would be enormous and the removal of plastics will certainly not harm tourism, which is primarily ecological. I had a vague idea of starting such an idea on an Agripalma scale to begin with, but with all the people coming and going from outside the plantation and the lack of control we have over this makes it quite utopian… for the time being.
A large part of the plantation’s fuel consumption also comes from vehicles, mainly the tractors and trucks used to transport production and staff. In addition to the transport itself, the access roads have to be maintained, which also requires the transport of laterite and excavating machinery, compressors, etc. A longer term idea would be to exploit the plantation’s water resources to produce hydrogen and use this to power our vehicles with fuel cells. Technologically all this is possible, but it is not an immediate solution and probably not something that will happen in my time at Agripalma. One idea I would like to pursue, however, is to install a “cable-way” or cable transport system much like a cable car, which would save us from maintaining roads and bridges, reduce the impact on the land (especially around small streams or protected areas) and should theoretically be much more fuel efficient. This system exists in various kinds of plantations around the world, but has not yet been tested on Socfin’s plantations and therefore requires a lot of preliminary work before deciding whether such a project makes sense. However, it should be possible to do this relatively quickly, so I hope to have the chance to see it here at Agripalma during my term of office, if it makes sense of course.
These are far from the only projects we are working on, but I would like to keep some of them for future newsletters, so if you are interested stay tuned.
Looking forward to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Nouvelle Année – New Year

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Ça y est, nous sommes en 2022 et nous nous réjouissons de toutes les découvertes et nouvelles aventures que cette année va nous apporter. Ici à Sao Tomé la Nouvelle Année n’est pas une mince affaire et à juger des préparatifs et de la fête qui continue alors que je vous écris ces lignes, c’est sans aucun doute un de moments les plus importants de l’année pour nos collègues locaux.
Déjà bien avant la fin de l’année, j’ai été inondé de demandes d’assistance de toutes sortes pour l’organisation du passage à la nouvelle année allant de fourniture de carburant pour les générateurs, transport pour amener des villages entiers à la plage, aide alimentaire pour les repas de fête, etc., etc.
La fin de l’année ne c’est toutefois pas passée en toute quiétude car la semaine dernière une pluie diluvienne nous a attrapé (pas seulement dans notre coin comme d’habitude) provoquant de sérieux dégâts et des victimes du nord au sud de l’île. Ici à la plantation, nous avons, de fait, été relativement préservés, même si certaines parties de la plantation sont devenues tout à fait inaccessibles à cause des inondations, destruction des routes et arbres renversés. La route entre la plantation et la capitale a été coupée par des glissements de terrain, la capitale elle-même a été inondée et dans le nord un des ponts sur la route nationale a été emporté.
J’ai dû me rendre à la capitale pour une réunion et heureusement la route avait déjà été dégagée (il faut dire que pour le moment c’est la haute saison du tourisme et il serait malvenu d’avoir des visiteurs bloqués sur la route), mais dans la capitale même (où l’eau s’est retirée) il y a 10cm de boue partout dans les rues voire même à l’intérieur de certaines échoppes. Des escouades de travailleurs municipaux, policiers et militaires ont été appelés pour essayer de charger la boue (très liquide) dans des camions pour nettoyer tant que possible la ville avant les festivités de fin d’année. Ce ne sera pas parfait, mais la circulation (prudente) dans les rues devrait être possible pour la St Sylvestre. La route vers l’aéroport aurait également subi des dommages importants, mais il n’y a pas eu d’écho de personnes bloquées.
Dans le nord de l’île les conséquences des pluies ont été plus dramatiques car elles ont emporté un des ponts principaux sur la route nationale longeant la côte ouest de l’île et plusieurs personnes sont portées disparues.
Tous ces événements n’ont toutefois absolument pas tempéré l’effervescence des préparatifs des fêtes, dont l’un des points d’orgue est semble-t-il un exode en masse vers les plages avec nourriture, costumes de bain tout neufs, bouées et autres moyens de flottage (car beaucoup d’enfants et adultes ne savent, semble-t-il, pas vraiment nager). En revenant de la ville je m’étais posé la question pourquoi tant d’échoppes vendaient des ballons, bouées et autre contraptions gonflables, alors que je ne me souvenais pas avoir vu quoi que ce soit du genre précédemment. C’est parce que pour la nouvelle année tout le monde va à la plage, même si ce n’est que pour cette seule journée.
Les contributions de la plantation aux préparatifs des fêtes ne se limitent pas à une prime de fin d’année, tous les travailleurs (y compris les expatriés comme moi) reçoivent en outre un “panier” de fin d’année avec une assortiment de produits tels que riz, sucre, haricots, biscuits, limonade, etc.
Comme ici le 4 janvier est également un jour férié, beaucoup de travailleurs en profitent pour prendre un congé “de fêtes” et ne réapparaîtront le pas avant le milieu de la semaine prochaine.
La veille des fêtes de nouvel an tout le monde fait le grand nettoyage et comme il avait cessé de pleuvoir tout le linge du pays était étalé le long des routes pour sécher. Nous voyons régulièrement du linge étalé sur le bord des routes, mais là c’est partout, sur les arbres, les clôtures, les haies, partout où il est vaguement possible d’accrocher ou de pendre du linge il y en a et cela sur des kilomètres.
Pensant qu’aujourd’hui les choses se seraient calmées, j’ai été faire un tour en vélo dans la plantation et effectivement aujourd’hui je n’ai pas vu de linge (peut-être parce que la pluie menaçait) mais par contre dans chaque ruisseau ou rivière il y avait une foule de jeunes et moins jeunes exhibant leur (nouveaux) maillots et batifolant dans l’eau avec un petit BBQ qui se préparait sur le côté. Il est clair que la fête est loin d’être terminée et je suis curieux de voir combien de personnes seront présentes à l’appel demain matin…
Je ne sais pas si vous avez une rivière près de chez vous où vous devez aller vous baigner, mais je vous laisse ici avec ces nouvelles un peu plus courtes que d’habitude (pour compenser la tartine de la semaine passée).
Nous vous souhaitons une nouvelle année de bonheur, santé et prospérité en espérant (comme d’habitude) de recevoir de vos nouvelles très bientôt,
Marc & Marie-Claude

STP-PRESS – Ville de Sao Tomé – City of Sao Tomé
STP-PRESS – Ville de Sao Tomé – City of Sao Tomé
STP-PRESS – Pont dans le district de Lemba – Bridge in the district of Lemba
STP-PRESS – Route de l’aéroport – Road to the airport
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Porto Alegre – Un coup de peinture et c’est bon – A lick of paint and the job is done

That’s it, we are now in 2022 and we are looking forward to all the new discoveries and adventures this year will bring. Here in Sao Tome the New Year is no mean feat and judging by the preparations and the ongoing parties as I write this, it is without doubt one of the most important moments of the year for our local colleagues.
Already long before the end of the year, I have been inundated with requests for all kinds of assistance in organising the transition to the new year, from supplying fuel for generators, transport to bring entire villages to the beach, food aid for festive meals, etc., etc.
The end of the year did not go smoothly, however, as last week a torrential downpour hit the island (not just in our area as usual) causing serious damage and casualties from the north to the south of the island. Here at the plantation we were actually relatively unscathed, although some parts of the plantation became quite inaccessible due to flooding, road destruction and toppled trees. The road between the plantation and the capital was cut off by landslides, the capital itself was flooded and in the north one of the bridges on the national road was washed away.
I had to go to the capital for a meeting and fortunately the road had already been cleared (it is the high season for tourism at the moment and it would be unwise to have visitors stuck on the road), but in the capital itself (where the water has receded) there is 10cm of mud everywhere in the streets and even inside some shops. Squads of municipal workers, police and military have been called in to try to load the (very liquid) mud into trucks to clean up as much of the city as possible before the end of year festivities. It won’t be perfect, but (careful) traffic on the streets should be possible for New Year’s Eve. The road to the airport was also reportedly badly damaged, but there were no reports of people being stranded.
In the north of the island the consequences of the rains were more dramatic as they washed away one of the main bridges on the national road along the west coast of the island and several people are missing.
However, all these events have not in any way dampened the excitement of the preparations for the celebrations, one of the highlights of which seems to be a mass exodus to the beaches with food, brand new swimming costumes, buoys and other means of floating (as many children and adults do not, it seems, really know how to swim). On my way back from the city I wondered why there were so many stalls selling balloons, buoys and other inflatable contraptions, when I didn’t remember seeing anything like that before. It’s because in the New Year everyone goes to the beach, even if it’s only for that one day.
The plantation’s contribution to the festive preparations is not limited to an end-of-year bonus, all workers (including expats like me) also receive an end-of-year “basket” with an assortment of products such as rice, sugar, beans, biscuits, lemonade, etc.
As 4 January is also a public holiday here, many workers take the opportunity to take a ‘holiday’ break and will not be back until the middle of next week.
On New Year’s Eve everyone is cleaning up and as it had stopped raining all the laundry in the country was spread out along the roads to dry. We regularly see laundry spread out along the roadside, but nothing like this with laundry everywhere, on trees, fences, hedges, anywhere you can vaguely hang laundry, and it goes on for miles.
Thinking that today things would have calmed down, I went for a bike ride around the plantation and indeed today I didn’t see any washing (maybe because the rain was threatening) but on the other hand in every stream or river there were crowds of young and not so young people showing off their (new) swimming costumes and frolicking in the water with a little BBQ being prepared on the side. Clearly the party is far from over and I’m curious to see how many people will be at muster tomorrow morning…
I don’t know if you have a river near you to go swimming in, but I’ll leave you here with this slightly shorter news than usual (to compensate for last week’s tirade).
We wish you a happy, healthy and prosperous new year and hope (as usual) to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude