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La Vie Continue – Life Goes On

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La presse sous toutes ses formes ne semble avoir qu’un seul sujet à présenter : le Coronavirus et son impact dans le monde, et pourtant la vie continue avec beaucoup d’autres choses d’actualité.
Pour le moment nous nous sentons plutôt privilégiés car les choses ont peu ou pas changé dans notre vie quotidienne et les activités de la plantation continuent comme avant avec seuls quelques changements qui s’avèrent être pour un mieux même, probablement, à l’avenir.
La production de la plantation est meilleure que prévue et comme la population à besoin de continuer à manger quoi qu’il advienne, nous ne constatons pas non-plus d’impact défavorable sur les débouchés pour notre huile, si ce n’est quelques difficultés logistiques pour évacuer celle-ci vers Kinshasa, mais ça n’est pas nouveau. Dire que le foutu virus n’a pas d’impact ici serait toutefois mentir car, par prudence, nous avons supprimé les rencontres sociales entre expatriés, pas par crainte de se contaminer les uns et les autres mais parce que nous estimons devoir montrer l’exemple vis-à-vis de nos collègues congolais à qui il est temporairement interdit de se retrouver à l’église, de se rassembler sur la voie publique, d’envoyer leurs enfants à l’école ou de voyager. Mais certains changements sont probablement également pour un mieux, ainsi un peu partout dans la plantation, à l’entrée des bureaux, des magasins, des dépôts, etc. nous avons placé des stations de lavages pour les mains avec de l’eau et du savon, qui sont de plus en plus utilisés par tout le monde. Si l’on peut se référer à l’expérience du Sierra Leone ou de telles mesures avaient été prises lors de l’épidémie d’Ebola, outre le fait que cela a permis d’éviter une contagion de la maladie dans la plantation, ce lavage des mains a drastiquement réduit beaucoup d’autres problèmes médicaux telles que des dysenteries et autres problèmes gastriques.
Pour éviter les grands attroupements, nous avons également décidé d’organiser la paie des travailleurs sur un plus grand nombre de sites. Cela nécessite, certes, de mettre en place des moyens plus importants en branle : voitures, policiers, agents payeurs, etc. mais les résultat en est que les travailleurs peuvent généralement se rendre à pied vers leur lieu de paie, que nous ne devons pas organiser des transports pour les travailleurs, parmi lesquels il y a souvent des personnes en état d’ébriété et des passagers externes en plus d’une quantité incontrôlable de marchandises, avec tous les risques que cela comporte.
Un peu plus compliquée est l’organisation des appels matinaux, que nous ne maîtrisons pas encore tout à fait avec la nouvelle formule de mini groupes dispersés sur un grand périmètre pour permettre une meilleure “distance sociale”. Vu que tout se monde se retrouve joyeusement entassé dans la cité après les journée de travail nous sommes évidemment en droit de nous demander si nos mesures de distanciation sont vraiment utiles et nécessaires, mais, de nouveau, l’exemple doit venir d’en haut même si il ne s’applique que sur le lieu du travail…
Les plus grandes difficultés que nous rencontrons sont liées aux décisions du chef de l’état qui, à l’instar d’autres pays affectés par la pandémie, a décidé d’isoler le pays mais aussi la capitale. Cet isolement n’affecte que les personnes, ce qui veut dire que théoriquement nos approvisionnements en intrants, matériels, fournitures et nourriture n’est pas affecté. Ainsi ce vendredi nous avions l’autorisation de faire venir notre avion mensuel avec les fonds pour payer nos travailleurs, des pièces de rechange urgentes et des vivres pour les expatriés et cadres, mais aucun passager n’était autorisé à voyager dans un sens ou dans l’autre. Nos agents qui avaient choisi de passer leurs congés à Kinshasa s’y trouvent à présent bloqués pour une période indéterminée.
Le départ de l’avion depuis Kinshasa a toutefois été problématique car, alors que le Président avait clairement indiqué que le transport de marchandises était autorisé et qu’il n’y avait pas de passagers à bord, les autorités de l’aéroport de Kinshasa ont estimé qu’il fallait une autorisation spéciale du Président pour autoriser notre vol, autorisation que nous avons réussi à obtenir en dernière minute.
Le trafic des barges sur le Kasaï reste fort limité, même si le virus n’est pas la cause primaire de cette situation car ce n’est pas nouveau, mais cela nous affecte quand même car les transports de marchandises depuis Kinshasa sont encore plus difficile (y compris notre approvisionnement en carburant qui est pour le moins critique). De plus, les restrictions imposées à Kinshasa font que nombre de nos fournisseurs sont, soit ouverts de manière limitée, soit fermés et il n’est donc pas toujours possible de trouver les pièces et/ou fournitures dont nous avons besoin pour fonctionner.
Le trafic réduit sur le Kasaï nous impose aussi d’utiliser chaque opportunité de barge à la descente pour charger de l’huile dont les besoins à Kinshasa sont de plus en plus critiques, mais ces mêmes barges sont aussi sollicitées pour transporter d’autres marchandises essentielles comme du maïs, du charbon de bois, farine de manioc, etc. et les conséquences sont évidemment une augmentation des prix qu’il est difficile de ne pas comprendre.
Nous sommes donc privilégiés là aussi car nous sommes à la source de nombreux produits de première nécessité, qui restent accessibles à des prix abordables alors qu’à Kinshasa on parle de prix ayant triplé pour des produits comme de la farine.
Parlant de Kinshasa, il faut que l’on vous fasse part d’une situation qui fait sourire ou pleurer selon le cas et qui n’était possible qu’ici au Congo. Ainsi jeudi soir, outre l’isolement de la ville qui avait été décidé par le Président, le Gouverneur de la province de Kinshasa a pris la décision d’imposer un confinement total intermittent à la population de la ville. En pratique ce confinement intermittent devait se dérouler sur une période de 30 jours durant lesquels alternativement la population serait confinée chez elle pendant 4 jours à partir de ce samedi, puis autorisée à sortir librement pendant 2 jours pour acheter des aliments, puis à nouveau un confinement de 4 jours et ainsi de suite. Ce n’est pas une blague!
Il faut savoir qu’à Kinshasa (qui compte environ 12 millions d’habitants) la majorité de la population vit au jour le jour car ils gagnet un peu d’argent en faisant des petites tâches, un peu de commerce ou d’autres activités informelles et n’ont généralement pas de réfrigérateur et souvent pas de courant, donc rester 4 jours à la maison aurait impliqué un jeune forcé. Qui plus est, la police (qui n’est payée que très sporadiquement) vit elle aussi au jour le jour avec le résultat de leur racket sur les taxis, motos et passants et le confinement de la population ne leur aurait pas permis de manger tous les jours eux non-plus. Cela étant, et compte tenu de premières émeutes vendredi soir quand tout le monde à voulu se jeter sur le peu de pain et de farine encore disponible sur le marché de Kinshasa, les autorités ont sagement décidé de reporter la mesure de confinement à une date ultérieure… à suivre donc.
Nous espérons que votre confinement à vous n’est pas trop dur à vivre et que ces nouvelles vous trouveront en bonne santé.
A bientôt vous lire ou vous parler,
Marc & Marie-Claude

Le matin – In the morning
Un des quelques barges – One of the few barges
Fleurs dans le jardin… – Flowers in the garden…
… et dans la maison – … and in the house
Vue depuis “l’isolation” du bureau – View from “isolation” in the office
Il ne manque plus que l’eau – Only water missing
Gardien au travail – Security at work
Le soir – In the evening

The press in all its forms seems to have only one subject to present: the Coronavirus and its impact in the world, yet life goes on with many other things of current interest.
For the moment we feel rather privileged because things have changed little or not at all in our daily life and the activities of the plantation continue as before with only a few changes that might prove to be even for the better in the future.
The production of the plantation is better than expected and as the population needs to eat no matter what happens, we also do not see any adverse impact on the demand for our oil, apart from some logistical difficulties to transport it to Kinshasa, but this is nothing new. To say that the damn virus has no impact here, however, would be a lie, because we have, as a precaution, abolished social meetings between expatriates, not for fear of infecting each other, but because we feel we have to set an example to our Congolese colleagues, who are temporarily forbidden to go to church, to gather on the public highway, to send their children to school or to travel. But some changes are probably also for the better, so throughout the plantation, at the entrance to offices, workshops, warehouses, etc. we have placed hand washing stations with soap and water, which are increasingly used by everyone. If we can refer to the experience of a sister plantation in Sierra Leone where such measures were taken during the Ebola epidemic, apart from the fact that it prevented the disease from spreading to the plantation, this hand washing has drastically reduced many other medical problems such as dysentery and other gastric problems.
In order to avoid large crowds, we also decided to organize the workers’ pay on a larger number of sites. This does, of course, require more resources to be set in motion: cars, policemen, paying agents, etc., but the result is that workers can generally walk to their place of pay, that we do not have to organise transport for workers, among whom there are often drunk people and external passengers in addition to an uncontrollable quantity of goods, with all the risks that this entails.
A little more complicated is the organisation of morning calls or muster, which we have not yet fully mastered with the new formula of mini groups spread over a large area to allow for greater social distancing. Given that everyone is happily crammed into the city after the working day, we are obviously entitled to ask ourselves whether our distancing measures are really useful and necessary, but, once again, the example must come from above, even if it only applies in the workplace…
The greatest difficulties we face are linked to the decisions of the Head of State who, like other countries affected by the pandemic, has decided to isolate not only the country but also the capital. This isolation only affects people, which means that theoretically our supplies of inputs, materials, consumables and food are not affected. So this Friday we were allowed to operate our monthly plane with the funds to pay our workers, urgent spare parts and food for expatriates and executives, but no passengers were allowed to travel one way or the other. Our workers who had chosen to spend their leave in Kinshasa are now stranded there for an indefinite period of time.
The departure of the aircraft from Kinshasa was somewhat problematic, because although the President had clearly indicated that the transport of goods was authorized and that there were no passengers on board our plane, the authorities at Kinshasa airport considered that a special authorization from the President was needed to authorize our flight, which we managed to obtain at the last minute.
The barge traffic on the Kasai remains very limited, even if the virus is not the primary cause of this situation as it is not new, but it still affects us because the transport of goods from Kinshasa is even more difficult (including our fuel supply which is critical to say the least). In addition, the restrictions imposed in Kinshasa mean that many of our suppliers are either open on a limited basis or closed and it is therefore not always possible to find the parts and/or supplies we need to operate.
The reduced traffic on the Kasai also means that we have to use every opportunity to load barges with our oil, which is increasingly critically needed in Kinshasa, but these same barges are also used to transport other essential goods such as maize, charcoal, cassava flour, etc. and the consequences are obviously an increase in prices that would be difficult not to understand.
We are therefore privileged here too, because we are the source of many basic necessities, which remain accessible at relatively affordable prices, whereas in Kinshasa we are talking about prices that have tripled for some basic products such as flour.
Speaking of Kinshasa, we must tell you about a situation that will make you smile or cry, as the case may be, and which was only possible here in the Congo. Thus, on last Thursday evening, in addition to the isolation of the city which had been decided by the President, the Governor of the province of Kinshasa took the decision to impose an intermittent total confinement on the population of the city. In practice, this intermittent confinement was to take place over a period of 30 days, during which the population would alternately be confined to their homes for four days starting this Saturday, then allowed to go out freely for two days to buy food, followed by another four-day confinement and so on. This is no joke!
It is important to know that in Kinshasa (which has about 12 million inhabitants) the majority of the population lives from day to day because they generally earn some money on a daily basis, do not have a refrigerator and often no electricity, so staying 4 days at home would have meant obligatory fasting. Moreover, the police (who are paid only very sporadically) also live from day to day with the result of their racketeering on taxis, motorcycles and passers-by and the confinement of the population would not have allowed them to eat every day either. This being the case, and considering the first riots on Friday evening when everyone wanted to throw themselves on the little bread and flour still available on the Kinshasa market, the authorities wisely decided to postpone the measure of confinement to a later date… to be followed.
We hope that your confinement is not too hard to live with and that this news will find you in good health.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude

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Isolation

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Ce n’est pas la première fois que nous évoquons l’isolation qui caractérise Mapangu, qui est un peu comme une île difficilement accessible, mais aujourd’hui le terme d’isolation prend une autre dimension que la plupart de ceux qui lisent ces lignes doivent expérimenter aujourd’hui eux aussi, à savoir une isolation à domicile.
En effet, alors que beaucoup d’entre vous sont coincés à la maison avec des sorties fortement contrôlées et une interaction sociale réduite à des échanges à distance, ici la vie continue quasi normalement, si ce n’est que nous avons été amené à réorganiser les appels et autres formes de rassemblements pour éviter les risques de propager le fameux virus Covid-19, dont la présence à Mapangu n’est pas encore détectée ou confirmée, vu que nous ne sommes pas équipés pour identifier le virus spécifiquement. Aujourd’hui notre plus grand risque est probablement celui de personnes venant de l’extérieur, de Kinshasa en particulier, qui pourraient l’introduire ici en ignorant être porteuses. Heureusement les déplacements à l’intérieur du pays sont découragés par les autorités et certaines mesures de contrôle ont été mises en place aux frontières provinciales. Il est à remarquer que beaucoup ici pensent que si le continent africain a été relativement préservé jusqu’à présent, c’est dû au fait que les africains sont plus résistants ou que le climat plus chaud ne convient pas au méchant virus qui dévaste l’Europe.
..
Il est vrai qu’ici les gens ont leur lot d’épidémies, depuis que nous sommes à Mapangu il y a déjà eu plusieurs épidémies de choléra, il y a encore toujours une épidémie de rougeole en cours et jusqu’à récemment il y avait une épidémie d’Ebola dans l’est du pays. Cette dernière semble sous contrôle car il n’y aurait plus eu de nouveaux cas depuis plus de trois semaines et dans ce cas particulier il faut reconnaître que les autorités sanitaires congolaises ont fait preuve d’une efficacité assez impressionnante sachant que les centres de santé ou les malades étaient traités ont fait l’objet d’attaques régulières de bandes armées et autres agressions. En plus de cela, dans plusieurs zones contaminées la population refusait de faire soigner ses malades par manque de confiance dans les “officiels” du pays.
Mettre en place des mesures de distanciation sociale ici au niveau du travail n’est pas trop compliqué, nous avons réduit le nombre de personnes pouvant se rassembler dans un même lieu, réduit le nombre de travailleurs dans un même transport et mis en place des stations de lavage de mains un peu partout dans la plantation. Mais après le travail les gens se retrouvent regroupés dans la cité de Mapangu qui compte actuellement plus de 35.000 personnes avec des installations sanitaires précaires voire inexistantes et une promiscuité énorme vu que les maisons (qui ne sont pas très grandes et ne comptent généralement que deux chambres) sont en moyenne occupées par dix personnes. Que dire aussi des barges qui remontent depuis Kinshasa avec des villages entiers sur les ponts où les personnes vivent les unes contre les autres pendant plusieurs semaines d’affilée dans des conditions que je ne saurais essayer de décrire. A côté de cela nos mesures préventives semblent pour le moins ridicules, mais ce n’est pas que pour leur efficacité nous sommes obligés de respecter à la lettre les instructions émanant de l’état et du bon sens mais aussi pour éviter toute accusation de négligence et pénalités résultantes.
Pour le moment tous les expatriés passent leur temps libre en relative isolation: hormis les rencontres “professionnelles” nous évitons pour le moment les rencontres sociales. En plus de rester cloîtrés chez nous encore plus que d’habitude, deux de nos expatriés n’ont pas pu rejoindre la RDC après leurs congés car les vols entre l’Europe et la RDC ont été interdits parmi les mesures de sécurité édictées par les autorités congolaises. Nous sommes donc en effectif (expatrié) réduit pour le moment et avons dû nous organiser en conséquence pour que les activités continuent le plus souplement possible.
Tous les visiteurs qui étaient supposés venir en plantation dans les prochaines semaines ont, soit (sagement) décidé que le moment n’était pas le meilleur pour faire des voyages inter-continentaux, soit été contraints de changer leurs plans parce qu’il n’est plus possible d’entrer dans le pays sans se soumettre à une quarantaine obligatoire.
L’énorme avantage que nous avons ici, tout comme ceux qui ont la chance d’habiter à la campagne ou de disposer d’un grand jardin, est de pouvoir sortir à notre guise. Nous imaginons que les conditions de vie doivent être plus difficiles si vous êtes confinés en famille dans un appartement ou une petite maison de ville sans jardin.

Question approvisionnement, nous espérons que les magasins d’alimentation de Kinshasa seront en mesure de continuer de répondre à nos commandes de vivres mensuelles, mais, de toutes façons, nous exploitons au maximum les ressources de notre jardin et ne manquons certainement pas de nourriture saine à nous mettre sous la dent.
Nous remarquons l’impact du “confinement” dans les plantations d’une certaine manière car la bande passante pour internet que nous partageons avec les autres plantations du groupe est soudainement beaucoup plus sollicitée et nos connexions beaucoup plus lentes. Il est donc probable qu’un plus grand nombre parmi les expatriés utilisent les moyens de communication électroniques plutôt que les réunions en personne. Mais le principal est que cette connexion électronique continue de fonctionner et nous permet d’échanger par mail, whatsapp et autres systèmes avec notre famille et nos amis. N’hésitez-donc pas à nous contacter!
A très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Ravine et pont – Ravine and bridge
Travail masqué – Masked work
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Restes de petit déjeuner dominical – Sunday breakfast leftovers
Graine du Bhoutan germée – Bhutanese seedling

This is not the first time that we have mentioned the isolation that characterizes Mapangu, which is a bit like an island that is difficult to access, but today the term isolation takes on another dimension that most of those who read these lines have to experience today as well, namely home insulation.
Indeed, while many of you are stuck at home with tightly controlled outings and social interaction reduced to remote exchanges, here life goes on almost normally, except that we have had to reorganize musters and other forms of gatherings to avoid the risks of spreading the famous Covid-19 virus, whose presence in Mapangu has not yet been detected or confirmed, since we are not equipped to identify the virus specifically. Today our greatest risk is probably that of people from outside the country, from Kinshasa in particular, who could introduce it here, unaware that they are carriers. Fortunately, movement within the country is discouraged by the authorities and some control measures have been put in place at the provincial borders. It should be noted that many here believe that if the African continent has been relatively unspoilt so far, it is because Africans are more resistant or the warmer climate is not suited to the nasty virus that is devastating Europe…
It is true that here people have their share of epidemics, since we are in Mapangu there have already been several cholera epidemics, there is still an ongoing measles epidemic and until recently there was an Ebola epidemic in the east of the country. The latter seems to be under control, as there have been no new cases for more than three weeks, and in this particular case it must be acknowledged that the Congolese health authorities have shown quite impressive efficiency, given that the health centres where the sick were being treated have been regularly attacked by armed gangs and other assaults. In addition, in several contaminated areas the population refused to have their patients treated because of a lack of confidence in the country’s “officials”.
Setting up social distancing measures here at the work level is not too complicated, we have reduced the number of people who can gather in the same place, reduced the number of workers in the same transport and set up hand washing stations all over the plantation. But after work, people gather together in the township of Mapangu, which currently has more than 35,000 people with poor or non-existent sanitary facilities and enormous promiscuity, since the houses (which are not very large and generally have only two bedrooms) are on average occupied by ten people. Even worse are the barges that travel up from Kinshasa with entire villages on the bridge, where people live against each other for several weeks at a time in conditions that I cannot try to describe. Besides that, our preventive measures seem ridiculous to say the least, but it is not only for their effectiveness that we are obliged to follow the instructions of the state and common sense to the letter, but also to avoid all accusations of negligence and resulting penalties.
At the moment all expatriates spend their free time in relative isolation: apart from “professional” meetings, we avoid social gatherings for the time being. In addition to remaining cloistered at home even more than usual, two of our expatriates were not able to reach the DRC after their holidays because flights between Europe and the DRC have been banned as part of the security measures decreed by the Congolese authorities. We are therefore downsized (expatriate-wise) for the moment and have had to organize ourselves accordingly so that activities continue as smoothly as possible.
All visitors who were supposed to come to the plantation in the coming weeks have either (wisely) decided that this was not the best time to make intercontinental trips or have been forced to change their plans because it is no longer possible to enter the country without undergoing a mandatory quarantine.
The huge advantage we have here, as well as those of you who are lucky enough to live in the country or have a large garden, is that we can go out as we please. We imagine that living conditions must be more difficult if you are confined as a family in an apartment or a small town house without a garden.
As far as supplies are concerned, we hope that the food stores in Kinshasa will be able to continue to meet our monthly food orders, but, in any case, we are making the most of our garden resources and certainly don’t lack healthy food to put on our plates.
We are noticing the impact of “containment” in the plantations in a way because the internet bandwidth we share with the other plantations in the group is suddenly much more stretched and our connections are much slower. Because of the confinement, it is likely that more expatriates are using electronic means of communication rather than face-to-face meetings. But the main thing is that this electronic connection continues to work and allows us to exchange via email, whatsapp and other systems with our family and friends. So don’t hesitate to contact us!
We look forward to hearing from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Marché – Market

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Tout le monde ne semble avoir que le fameux Coronavirus en tête, enfin ici (en plantation) pas trop, car beaucoup n’ont pas accès à la presse internationale et officiellement il n’y a qu’un seul cas détecté dans le pays.
Il n’en reste pas moins que les autorités ont pris des mesures de précaution pour les personnes qui arrivent (par voie aérienne) dans le pays. Ainsi à la descente de l’avion il y avait une équipe de contrôle sanitaire qui prenait la température de tous les passagers débarquant et qui distribuait des formulaires dans lesquels il fallait indiquer où le passager avait séjourné durant les deux semaines précédentes, s’il avait souffert de fièvre, toux ou autres symptômes assimilés au Coronavirus et comment il pouvait être contacté en cas de nécessité par les autorités. Dans l’aérogare tous les employés étaient munis de masques gants, etc. et tous les passagers étaient tenus de se désinfecter les mains avant de pénétrer sur le sol congolais. Le formulaire soigneusement complété était versé dans un grand carton, je présume spécifique à l’avion dont nous débarquions, encore que les autorités sanitaires n’ont posé aucune question à ce sujet et n’ont pas non-plus vérifié si j’avais indiqué avoir eu une fièvre, toux ou être passé par l’Italie récemment. Je présume que tous ces formulaires allaient être consultés calmement par la suite par un personnel spécialement affecté à cela.
Un contraste énorme avec l’aéroport de Bruxelles où il n’y avait aucun contrôle ou mesures de précautions (visibles).
A Kinshasa, les passagers en provenance de Bruxelles, comme moi, ne sont soumis à aucune autre procédure, par-contre ceux en provenance de France, Allemagne, Italie, Chine, Iran et Iraq doivent obligatoirement être mis en quarantaine, à la maison pour ceux qui n’ont pas de fièvre à l’arrivée et dans les installations sanitaires de l’état pour ceux qui ont 37,5°C de température ou plus. Ces mesures sont susceptibles d’évoluer rapidement et il est donc déconseillé de visiter la RDC ces jours-ci si on ne veut pas courir le risque de passer deux semaines dans un centre médical congolais.
Cela dit, malgré les difficultés qui prévalent dans le pays, les autorités sanitaires ont réussi à contrôler l’épidémie d’Ebola qui sévissait dans l’est du pays, sans oublier que ce travail a dû être réalisé dans un contexte sécuritaire particulièrement difficile avec de fréquentes attaques terroristes contre les centres de santé. Il y a donc lieu d’espérer que sur base de cette expérience le Congo est plutôt bien équipé pour contenir des épidémies bien plus meurtrières que celle du Coronavirus.
L’effet du Coronavirus est par contre beaucoup plus marqué ici sur le marché et en particulier sur le marché de l’huile de palme qui s’est littéralement effondré en perdant près de 30% depuis le début de l’épidémie du virus. Cela n’est pas sans conséquences pour notre plantation qui perd ainsi potentiellement 30% de sa seule source de revenus. Cette approche n’est toutefois pas tout à fait exacte car s’il est vrai que le marché mondial de l’huile affecte les prix en RDC, le contexte logistique et économique local fait que nous n’aurions probablement pas pu bénéficier entièrement des prix élevés du marché il y a quelques mois, principalement à cause du faible pouvoir d’achat de la population, et de même nous bénéficions d’une certaine protection à cause du coût élevé qui prévaut pour acheminer l’huile qui serait éventuellement importée depuis le port de Matadi jusqu’à Kinshasa. Tout n’est pas nécessairement négatif, peut-être pourrons-nous bénéficier de meilleurs prix pour notre approvisionnement en carburant (ce qui n’est pas bon écologiquement mais nous aidera éventuellement à compenser les pertes de revenus), dans la mesure où les recettes d’exportations principalement minières de l’état ne sont pas affectées au point de devoir limiter les importations de carburant.
Toujours est-il que nos clients profitent à fond de la situation pour négocier des prix à la baisse et comme il n’y a que deux clients potentiels ici en RDC pour l’huile que nous produisons, nous ne sommes pas exactement dans une position de force.
En attendant tous les autres fournisseurs profitent évidemment de la situation pour augmenter leurs prix, que ce soit justifié ou pas, qui ne seront probablement pas revus à la baisse lorsque la situation des marchés se normalisera. Ce que nous devons avant-tout espérer est que les fournisseurs tels que les transporteurs aériens internationaux qui desservent la RDC arriveront à tenir le coup malgré les restrictions imposées aux voyageurs. C’est un luxe énorme d’avoir un vol quotidien entre Kinshasa et Bruxelles sur lequel nous pouvons compter, plutôt que devoir voyager via Paris (ce qui n’est pas encore trop grave), Rabat, Istanbul ou Addis-Abeba, mais à en juger sur base du nombre de passagers qu’il y avait dans l’avion qui m’a ramené à Kinshasa la semaine dernière (le vol était tout à fait plein), ce n’est pas encore un problème immédiat.
Ici en plantation les choses continuent normalement, même si nous évitons de nous serrer la main et que des dispositifs ont été mis en place partout dans la plantation pour se laver les mains, mais même cela certains de nos collègues semblent trouver superflu et exagéré. Car, disent-ils, le virus n’est pas présent au Congo et ne résiste probablement pas au climat local, alors pourquoi se tracasser. Aujourd’hui les problèmes de santé sont plutôt ceux liés à la malaria (600.000 morts par an dans le monde), la rougeole (qui a probablement fait des dizaines de milliers de morts dans le pays) et autres maladies déjà bien présentes dans nos contrées.
Comme ici il n’y a pas de restaurants (dignes de ce nom), cinémas et autres événements qui attirent des foules, nous vivons, de fait, déjà une espèce de quarantaine à domicile (certainement pour Marie-Claude qui ne bouge pas de la maison, sauf pour faire des balades avec Makala en plantation) et donc toutes les précautions sont prises de fait.
Nous espérons que vous aussi resterez indemnes du fameux virus, ne prenez pas de risques et écrivez-nous,
Marc & Marie-Claude

Trafic robot Kinshasa
Quai sec qui penche du côté où… – Loading bay leaning in the direction of …
Curage des lagunes – Cleaning the effluent ponds

Everybody seems to have only the famous Coronavirus in mind, well here (in our plantation) not too much so, because many have no access to the international press and officially there is only one case detected in the country so far.
Nevertheless, the Congolese authorities have taken precautionary measures for people arriving (by air) in the country. For example, on disembarking from the plane, a health control team took the temperature of all passengers disembarking and distributed forms in which passenger need to indicate where they had been for the previous two weeks, whether they had suffered from fever, cough or other symptoms similar to the Coronavirus and how they could be contacted if necessary by the authorities. In the terminal all employees were equipped with glove masks, etc. and all passengers were required to disinfect their hands before entering the Congolese territory. The carefully completed form was placed in a large cardboard box, I presume specific to the aircraft we were disembarking from, although the health authorities did not ask any questions about this, nor did they check whether I had indicated that I had a fever, cough or had recently passed through Italy. I assume that all these forms are going to be carefully read afterwards by specially assigned personnel…
A huge contrast with Brussels airport where there were no (visible) checks or precautionary measures.
In Kinshasa, passengers coming from Brussels, like me, are not subject to any other procedure, while those coming from France, Germany, Italy, China, Iran and Iraq have to undergo a compulsorily quarantine, at home for those without a fever on arrival and in the state’s sanitary facilities for those with a temperature of 37.5°C or more. These measures are likely to change rapidly, so it is not advisable to visit the DRC these days if you do not want to run the risk of spending two weeks in a Congolese medical centre.
That said, despite the difficulties prevailing in the country, the health authorities have managed to control the Ebola epidemic in the east of the country, not forgetting that this work had to be carried out in a particularly difficult security context with frequent terrorist attacks on health centres. It is therefore to be hoped that, on the basis of this experience, that Congo is rather well equipped to contain epidemics far more deadly than that of Coronavirus.
The effect of the Coronavirus is, on the other hand, much more pronounced here on the market and in particular on the palm oil market, which has literally collapsed, losing nearly 30% since the beginning of the virus epidemic. This is not without consequences for our plantation, which is potentially losing 30% of its only source of income. However, this approach is not entirely accurate because, while it is true that the world oil market affects prices in the DRC, the local logistical and economic context means that we would probably not have been able to benefit fully from the high market prices a few months ago, mainly due to the low purchasing power of the population, and we also benefit from some protection due to the high cost of transporting oil that would eventually be imported from the port of Matadi to Kinshasa. Not everything is necessarily negative, perhaps we will be able to benefit from better prices for our fuel supply (which is not good ecologically but will eventually help us to compensate for the loss of income), provided the state’s, mainly mining, export revenues are not affected to the extent that we will have to limit fuel imports.
Still, our customers are taking full advantage of the situation to negotiate lower prices and as there are only two potential customers here in the DRC for the oil we produce, we are not exactly in a strong position.
In the meantime, all the other suppliers are obviously taking advantage of the situation to increase their prices, whether justified or not, which will probably not be revised downwards when the market situation normalises. What we have to hope above all is that suppliers such as the international air carriers serving the DRC will be able to hold their own despite the restrictions imposed on travellers. It is a huge luxury to have a daily flight between Kinshasa and Brussels that we can rely on, rather than having to travel via Paris (which is not yet too serious), Rabat, Istanbul or Addis Ababa, but judging by the number of passengers on the plane that took me back to Kinshasa last week (the flight was fully booked), this is not yet a problem.
Here on the plantation things continue normally, although we avoid shaking hands and hand washing facilities have been set up all over the plantation, but some of our colleagues seem to find these measures superfluous and exaggerated. Because, they say, the virus is not present in the Congo and probably does not withstand the local climate, so why bother. Today’s health problems in Mapangu are rather those linked to malaria (600,000 deaths per year worldwide), measles (which has probably caused tens of thousands of deaths in the country) and other diseases already well present in our regions.
As here there are no restaurants (worthy of the name), cinemas and other events that attract crowds, we already live, in fact, a kind of home quarantine (certainly for Marie-Claude who does not move from the house, except to go for solitary walks with Makala on the plantation) and therefore all precautions are in fact already taken.
We hope that you too will remain unharmed by the famous virus, don’t take any risks and write to us,
Marc & Marie-Claude

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Routes – Roads

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Le concept de ce qui est une route varie énormément d’un endroit à l’autre tant d’un point de vue physique que du point de vue de ce qui y circule. Mapangu se trouve être sur un des axes routiers principaux (RN20) reliant le pays de Kinshasa via Kikwit à l’ouest et Bukavu via Kananga et Kindu à l’est, enfin au moins en théorie et sur certaines cartes. Jusqu’à l’année dernière il était encore possible de passer sur cette route en moto (pour les courageux) mais pas en voiture car le bac qui permet de traverser l’un des affluents du Kasaï, la rivière Loange (qui fait quand même une centaine de mètres de largeur) n’est plus opérationnel. Même en moto il fallait être courageux et/ou chanceux car la traversée se fait en mettant la moto dans une pirogue qui, de temps en temps, finit au fond de la rivière à cause d’une perte d’équilibre malencontreuse. Mais depuis l’année dernière le pont qui permettait de traverser un autre affluent de la rivière Kasaï est lui aussi cassé et le manque d’entretien de la route fait que même en moto il est devenu impossible de passer. Marie-Claude et moi avons fait la route de Kinshasa à Mapangu lorsque c’était encore tout juste possible fin 2016, mais déjà à ce moment-là nous avions serré les fesses lorsque nous sommes passés sur le pont (en métal) qui penchait fortement dans le sens où il a fini par tomber et à certains endroits en bordure de rivière où la moindre déviation se serait soldé par un plouf. Donc la RN20 est, à la différence des routes nationales européennes, impraticable et donc quasi sans trafic mis à part des piétons et des courageux qui poussent leur vélo brouette chargé de sacs de maïs ou autre denrée.
La route nationale (RN1) qui se passe au sud de la province serait asphaltée jusqu’au chef-lieu de la province du Kasaï, Tshikapa, et permet de poursuivre son voyage vers le sud-est du pays jusque Lubumbashi, ici aussi en théorie car l’asphalte ne continue pas jusqu’au bout et certains tronçons de route sont “difficilement” praticables. Nous ne l’avons jamais utilisée donc cette information est tout à fait conditionnelle. En théorie il y a aussi une route “principale” qui relie l’extrême sud de la plantation avec Tshikapa et devrait nous permettre de rejoindre Kinshasa par ce chemin. Mais même si la distance entre la plantation et Tshikapa n’est “que” de 350km, ce sont des kilomètres de piste qui nécessitent beaucoup de courage avec pelles, treuils et autres travaux et à voir l’état des quelques véhicules qui ont réussi à passer il ne faut pas être trop regardant sur l’état de sa carrosserie à l’issue du voyage. Bref nous avons pris l’option de faire l’impasse sur cette route-là également, ce qui nous laisse la route fluviale rivière et celle des airs. Mis à part le voyage en pirogue de Mapangu à Ilebo ou vice versa, voyager plus loin par la rivière n’est pas vraiment une option, sauf pour celui qui est prêt à vivre sur le pont d’une barge pendant 2-3 semaines entouré parfois de centaines de personnes, de poules, chèvres, cochons et autres victuailles pour la route et une petite tente pour y passer la nuit si possible à l’abri des moustiques.
La voie des airs est donc la seule solution “civilisée” et nous avons notre propre piste d’aviation sur la plantation, une piste faite de termitières tassées qui ressemble un petit peu à de l’asphalte du fait de sa couleur noire et qui résiste assez bien aux intempéries. Selon les pilotes qui utilisent notre piste (nous avons un stock stratégique de kérosène qui permet aux avions de se ravitailler en route entre Kinshasa et Bukavu) c’est de loin la meilleure piste de la province et meilleure même que l’aéroport de Ndolo à Kinshasa dont l’asphalte commence à montrer des signes évidents de fatigue. Nous devons évidemment faire homologuer notre piste chaque année par l’AAC (autorité de l’aviation civile) qui vient en grande pompe (et à grands frais à notre charge) à Mapangu pour trouver les “failles” sujettes à pénalités financières. Chaque année ils trouvent de nouvelles excuses pour nous taxer de plusieurs milliers de dollars, il y a trois ans c’était notre manche à air qui n’avait pas les dimensions réglementaires, mais heureusement (pour nous éviter de lourdes pénalités) ils avaient par hasard une manche à air dans leurs bagages pour la modique somme de 800 dollars (après négociations). Inutile de faire remarquer les les autres aéroports (Ndolo, Ilebo) n’ont même pas de manche à air, réglementaire ou pas. Il y a deux ans c’était la peinture du marquage de la piste qui était un peu abimée et le fait que nous n’avions pas le nombre réglementaire d’extincteurs (nous en avons 8 et le “code de l’AAC selon la RDC” prévoit qu’il en faut 1 de réserve en plus). Là encore, inutile de faire remarquer qu’à Ndolo et Ilebo il n’y a pas de marquage au sol et qu’il n’y a pas un seul extincteur à Ilebo… Enfin l’année dernière c’est l’absence de cônes de sécurité pour définir le périmètre de sécurité autour de l’avion, le manque de tenues ignifugées pour les pompiers et l’absence de poubelles qui était à l’origine des pénalités. En fait nous n’avons pas de cônes mais de marqueurs fabriqués avec d’anciens casques de sécurité pontés sur des socles en métal pour éviter qu’ils ne puissent s’envoler, le code ne prévoit pas que les marqueurs soient de forme conique, mais je présume que cela aura changé d’ici le prochain contrôle. De toutes les façons, les seules personnes généralement présentes (hormis les passagers qui attendent à l’ombre des ailes) sont celles qui doivent charger ou décharger l’avion et donc personne ne comprend l’utilité des “cônes” qui restent sagement rangés dans le dépôt en attendant le contrôle de l’AAC. Chaque fois que nous avons un avion qui vient à Mapangu, il y a toute une escouade d’officiels qui sont également présents pour “contrôler” les passagers en général et les expatriés en particulier, il y a la DGM (direction générale de la migration) qui contrôle les passeports et les visas (peu importe si cela a déjà été fait lors de l’entrée dans le pays) avec les frais qui s’y rapportent, il y a l’ANR (agence nationale de sécurité) qui s’assure que la sécurité du pays n’est pas compromise avec l’arrivée de personnes louches ou d’armes (eux aussi un service payant), il y a le service de santé et de quarantaine qui vérifie les carnets de vaccination pour s’assurer que les passagers (expatriés) sont en bonne santé (il est bien connu que seuls les expatriés sont potentiellement porteurs de maladies contagieuses, mais si le carnet de vaccination est en ordre il n’y a pas de risques), etc.
Ce vendredi Marie-Claude et moi avons voyagé de Mapangu à Kinshasa via Ilebo en prenant la pirogue, qui reste pour nous un moment magique, de Mapangu à Ilebo. L’aéroport d’Ilebo est un espace herbeux entre des cultures de manioc et de maïs ou circulent une multitude de personnes, adultes et enfants, et animaux qui se tiennent plus ou moins à l’écart lorsque l’avion atterrit ou décolle. Comme il faut à peu près deux heures et demi de pirogue pour aller de Mapangu à Ilebo, le départ est généralement matinal pour être certain d’arriver à temps si par hasard l’avion décolle à l’heure prévue de Kinshasa (il y a deux heures de vol entre Kinshasa et Ilebo). Le plus souvent nous arrivons bien trop tôt, mais il est arrivé, une fois, que l’avion ait atterri à l’heure “prévue” et décollé de même … La pirogue étant partie un peu en retard de Mapangu ce fut donc une semaine d’attente suplémentaire et un aller-retour jusque Ilebo pour rien.
La route de la pirogue jusqu’au centre ville d’Ilebo n’est pas très longue, mais comme nous avons des bagages nous louons les services d’une voiture qui vient nous attendre au point de débarquement pour nous amener en ville via ce qui reste de la route qui est tout juste praticable s’il ne pleut pas. La route qui relie la ville et le port n’est plus praticable pour des véhicules, donc nous sommes obligés de débarquer de la pirogue sur une petite plage située en amont d’une petite rivière sur le côté de la ville. Ce vendredi Ilebo était très calme car “officiellement” c’était l’opération “Salongo”, c’est à dire une matinée ou tout le monde participe au nettoyage de la ville, du moins en théorie car mis à part le fait que les commerces étaient “officiellement” fermés nous n’avons pas vu une seule personne ramasser quoi que ce soit, alors que les plastiques (plaie de notre monde de consommation) jonchent les rues d’Ilebo en couche épaisse un peu partout. En fait tout le monde attend que l’heure du Salongo se termine pour reprendre les choses où elles avaient été laissées. Dire qu’Ilebo est une ville sale serait un euphémisme, c’est un grand dépotoir qui ne semble déranger personne.
Arrivés en ville nos bagages sont enregistrés à l’agence de la compagnie d’aviation “JJ Muller” où tous les colis (y compris les bagages à main) sont pesés sur une balance qui permet d’estimer plutôt que déterminer le poids, l’aiguille ne se déplaçant plus tout à fait librement. Heureusement en général il manque de passagers et de fret pour le voyage d’Ilebo à Kinshasa et je ne m’inquiète donc pas trop d’une surcharge éventuelle de l’avion.
Après cela il faut patienter, cette fois l’avion a décollé avec plus de deux heures de retard et comme nous étions arrivé bien à temps nous avons attendu plus de trois heures dans un bar en mangeant quelques cacahouètes et des griots de chèvre (délicieux) au son de musique locale bruyante. Comme généralement la présence du DG (de Brabanta) à Ilebo se sait presque avant que nous ne débarquions de la pirogue, cette période d’attente voit généralement défiler toute une varété de notables, d’autorités et autres personnes avec qui nous avons des contacts d’une sorte ou d’une autre, cette fois n’a pas fait exception… mais tout cela fait partie de l’expérience.
Comme aujourd’hui c’est la journée des droits de la femme, je laisse à Marie-Claude le privilège de clôturer ces nouvelles.
AH ! Belle sortie Mr van Strydonck 😉 !
Journée de la femme en RDC, comme partout dans le monde, mais ici, cela devient presque le mois de la femme… Avec, le 8 mars comme joyau de la tiare. Cela signifie, pour Marc des demandes, voire, revendications diverses allant de l’achat de pagnes et confection de tenues pour tout le personnel féminin, à l’attente de subsides pour rafraichissement et victuailles pour “célébrer” le jour “J”. Quitte à se faire invectiver comme l’année passée s’il est estimé que le DG n’en fait pas assez. Et quant au genre féminin, pour le reste du mois des allusions à la journée (étendue) de la femme et remerciements de “tout ce que la femme fait pour ses semblables”, remarquez que, là, le genre devient neutre. Cela n’empêche pas les femmes de continuer à faire les champs et d’aller puiser l’eau pour leur ménage en plus de et après ou avant leur travail aux champs. Mais au moins, cela donne bonne conscience aux hommes qui y pensent quelques jours par an.
A Kinshasa, un effort particulier est fait, par exemple, au magasin “Régal” proche de l’hôtel Elaïs, toute cliente femme recevait 20% de ristourne toute la journée. Et tout le mois, la clientèle féminine uniquement, reçoit un cadeau proportionnel au montant de sa facture (allant de la bouteille de jus de fruit à la bouteille de vin en passant par le pain de savon).
La vilaine cynique que je suis va continuer et terminer en mentionnant avoir reçu un bien intentionné message enregistré à l’éloge des femmes un peu sirupeux et très valide pour justifier la canonisation immédiate (si le sexe faible était mieux considéré dans les Saintes Écritures) de l’idéal féminin évoqué, récité par un très photogénique barbu du Moyen Orient dont je soupçonne très fort que la mère, les sœurs et les filles soient à l’abri d’un voile…
Bah, cette intention là aussi était bonne. Sur cette bonne parole, je vous souhaite une très bonne semaine et ne vous demande même plus de nous donner aussi de vos nouvelles. A très bientôt vous lire quand même,
Marc et Marie-Claude

The concept of what a road is varies enormously from place to place, both in terms of physical construction as to what goes on in terms of circulation. Mapangu happens to be on one of the main roads (RN20) linking the country from Kinshasa via Kikwit in the west and Bukavu via Kananga and Kindu in the east, at least in theory and on some maps. Until last year it was still possible to follow this road between Kikwit and Mapangu by motorbike (for the brave ones) but not by car because the ferry that allows one to cross one of the tributaries of the Kasai, the Loange River (which is still about a hundred meters wide) is no longer operational. Even on a motorbike you had to be brave and/or lucky because the crossing is done by putting the motorbike in a dugout canoe which, from time to time, ends up at the bottom of the river because of an unfortunate loss of balance. But since last year the bridge that allowed to cross another tributary of the Kasai River is also broken and the lack of maintenance of the road makes it impossible to pass even by motorbike. Marie-Claude and I drove from Kinshasa to Mapangu when it was still possible at the end of 2016, but even then we already had to hold our breath when we crossed the (metal) bridge, which was leaning clearly in the direction in which it eventually fell, and in some places along the river where the slightest deviation would have resulted in a splash. So the RN20 is, unlike the European national roads, impassable and therefore virtually traffic-free except for pedestrians and the brave people pushing their wheelbarrow bikes loaded with bags of corn or other commodities.
The national road (RN1) in the south of the province is reportedly asphalted from Kinshasa all the way to the capital of the province of Kasai, Tshikapa, and supposedly continues its journey towards the south-east of the country up to Lubumbashi, here too it is theoretical because the asphalt does not extend beyond Tshikapa and some stretches of road are “difficult” to use. We have never used this road so this information is second hand and needs to be verified. In theory there is also a “main” road that connects the extreme south of our plantation with Tshikapa and should allow us to reach Kinshasa going this way. However, even if the distance between the plantation and Tshikapa is “only” 350km, these are kilometers of track that require a lot of courage with shovels, winches and other tools and given the state of the few vehicles that managed to pass one should not be too concerned about the state of the car’s bodywork at the end of the trip. In short, we took the option to rule out the use of this road as well, which leaves us with only the river and the air as ways in or out of Mapangu. Apart from travelling by dugout canoe from Mapangu to Ilebo or vice versa, travelling further by river is not really an option, except for the one who is ready to live on the deck of a barge for 2-3 weeks surrounded sometimes by hundreds of people, chickens, goats, pigs and other victuals for the road and a small tent to spend the night in the hope of being sheltered from mosquitoes.
The only “civilized” solution is therefore to travel by air and we have our own airfield on the plantation, a runway made of packed termite mounds which looks a little bit like asphalt because of its black colour and is quite resistant to the weather. According to the pilots who use our runway (we have a strategic stock of kerosene that allows planes to refuel en route between Kinshasa and Bukavu) it is by far the best runway in the province and even better than the Ndolo airport in Kinshasa whose asphalt is starting to show obvious signs of fatigue. We obviously have to have our runway approved every year by the CAA (Civil Aviation Authority) which comes with great pomp (and at great expense to us) to Mapangu to find “loopholes” subject to financial penalties. Every year they find new excuses to charge us several thousands of dollars, three years ago it was our windsock which was not the regulatory dimensions, but fortunately (to avoid us heavy penalties) they had by chance a windsock in their luggage for the modest sum of 800 dollars (after negotiations). Needless to point out that other airports (Ndolo, Ilebo) do not even have a windsock, regulatory or not. Two years ago it was the paint on the runway markings that was a bit damaged and the fact that we did not have the regulatory number of fire extinguishers (we have 8 and the “CAA code according to the DRC” provides that we need 1 more in reserve). Again, needless to point out that in Ndolo and Ilebo there are no ground markings and that there is not a single extinguisher in Ilebo…
Finally, last year it was the lack of safety cones to define the security perimeter around the aircraft, the lack of fireproof clothing for firefighters and the lack of garbage cans that was the cause of the penalties. In fact, we don’t have cones but markers made with old safety helmets that are decked out on metal bases to prevent them from flying away, the code doesn’t require the markers to be cone-shaped, but I presume that will have changed by the next inspection. In any case, the only people usually present (apart from the passengers waiting in the shadow of the wings) are those who have to load or unload the aircraft, and so nobody understands the usefulness of the “cones” that remain wisely stowed away in the depot while waiting for the CAA check. Every time we have a plane that comes to Mapangu, there is a whole squad of officials who are also present to “control” the passengers in general and the expatriates in particular, there is the DGM (Directorate General of Migration) that controls the passports and visas (no matter if this has already been done when entering the country) with the related fees, there is the ANR (National Security Agency) which makes sure that the country’s security is not compromised with the arrival of suspicious people or weapons (also a paid service), there is the health and quarantine service which checks the vaccination records to make sure that the passengers (expatriates) are in good health (it is well known that only expatriates are potentially carriers of contagious diseases, but if the vaccination record is in order there is no risk), etc.
This Friday Marie-Claude and I travelled from Mapangu to Kinshasa via Ilebo by taking the dugout canoe from Mapangu to Ilebo, which remains an out of the world experience for us despite the number of times we have done this trip. Ilebo airport is a grassy area between casava and maize crops, where a multitude of people (adults and children) and animals seem to circulate freely, more or less standing aside when the plane lands or takes off. As it takes about two and a half hours by dugout canoe to get from Mapangu to Ilebo, the departure is usually early to make sure to arrive on time if by chance the plane takes off at the scheduled time from Kinshasa (there is a two-hour flight from Kinshasa to Ilebo). Most of the time we arrive much too early, but it happened once that the plane landed at the “scheduled” time and took off the same way … The dugout canoe left Mapangu a bit late, so it was an extra week of waiting and a return trip to Ilebo for nothing for the unfortunate passengers.
The road from the landing of the dugout canoe to Ilebo town center is not very long, but as we have luggage we rent a car that comes to wait for us at the disembarkation point to take us to town via what is left of the road which is barely passable if it does not rain. The road that connects the town and the port is no longer passable for vehicles, so we are forced to disembark from the dugout canoe on a beach located upstream of a small river on the side of the town. This Friday, Ilebo was very quiet because “officially” it was the “Salongo” operation, that is to say a morning where everyone participates in the cleaning of the city, at least in theory because apart from the fact that the shops were “officially” closed, we didn’t see a single person picking up anything, while plastics (the plague of our consumer world) litter the streets of Ilebo in thick layers everywhere. In fact everyone is waiting for Salongo time to end to pick up things where they were left. To say that Ilebo is a dirty city would be an understatement, it is a massive garbage dump that does not seem to bother anyone.
Arriving in town our luggage is checked in at the airline agency “JJ Muller” where all parcels (including hand luggage) are weighed on a scale which allows us to estimate rather than establish the precise weight, the needle of the scale no longer moving quite freely. Fortunately in general there is a lack of passengers and freight for the trip from Ilebo to Kinshasa, so I’m not too worried about a possible overload of the plane.
After that we have to be patient, this time the plane took off with more than two hours delay and as we arrived well in time we waited more than three hours in a bar eating some peanuts and (delicious) goat griots to the sound of loud local music. As usually the presence of the GM (from Brabanta) in Ilebo is almost known before we disembark from the dugout canoe, this waiting period usually is the opportunity to meet a whole variety of notables, authorities and other people with whom we have contact of one sort or another, this time was no exception… but that’s all part of the experience.
Since today is Women’s Rights Day, I will leave it to Marie-Claude to close this posting…
AH! Nice exit Mr van Strydonck 😉 !
Women’s Day in the DRC, as everywhere in the world, but here, it becomes almost women’s month… With, the 8th of March as the tiara jewel. For Marc, this means various demands, even demands ranging from buying cloth and making dresses for all the female staff, to expecting funds for refreshments and victuals to “celebrate” the “D” day. Even if, as was the case last year, it is felt that the GM is not doing enough and that besides the dresses he should have ensured food, drinks, extra money and whatever else comes through one’s mind. And as for the female gender, for the rest of the month, allusions to the (extended) day of the woman and thanks for “all what the woman does for her fellow men”, note that, there, gender becomes neutral. This does not prevent women from continuing to work in the fields and fetching water for their households in addition to and after or before their work in the fields. But at least it gives men a clear conscience when they think about it for a few days a year.
In Kinshasa, a special effort is made, for example, at the “Régal” store near the Elaïs Hotel, every female customer received a 20% discount all day long. And for the whole month, female customers only, receive a gift proportional to the amount of their bill (ranging from a bottle of fruit juice to a bottle of wine and a bar of soap).
The naughty cynic that I am is going to continue and end by mentioning having received a well-intentioned recorded message in praise of women, a little syrupy and very valid to justify the immediate canonization (if the weaker sex were better considered in the Holy Scriptures) of the feminine ideal evoked, recited by a very photogenic bearded man from the Middle East, whose mother, sisters and daughters I strongly suspect are safely tucked behind a veil, but here I am being politically incorrect…
Well, that intention was good too. On this good word, I wish you a very good week and don’t even ask you any more to give us your news. Read you soon anyway,
Marie-Claude & Marc

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10101010

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Quel titre bizarre direz-vous, à raison. En fait (sans pour autant expliquer l’étrangeté du titre) c’est la représentation binaire du chiffre 170. Parfois, comme c’est le cas cette semaine, c’est un peu plus difficile de trouver un sujet intéressant à relater et alors, est-ce le coup de bambou, les effets de la chaleur congolaise ou autre chose, on commence à penser à des choses plus biscornues. En fait la réponse est très simple et pour ceux qui ont suivi nos histoires depuis le début réaliserons peut-être que ceci est l’épisode numéro 170 (ou CLXX en chiffres romains, 10101010 en binaire ou AA en numérotation hexadécimale). A peu de choses près nous avons écris quelque chose chaque semaine de notre présence au Congo, ce qui laisse donc à penser que nous avons passé environ 170 semaines ici durant les quatre dernières années, période durant lesquelles beaucoup de choses se sont passées et l’aventure continue.
Pourquoi la numérotation binaire? Comme vous le savez, notre coin reculé ne compte quasi aucune autre entreprise ou activité commerciale digne de ce nom, ce qui veut dire qu’il n’y a pas non plus de banque, de distributeur de billets ou d’agence financière et que tout l’argent que nous payons à nos employés, fournisseurs et autres prestataires de services doit venir en avion de Kinshasa, donc rien de digital. Outre le risque sécuritaire qui existe lorsque l’on transporte des centaines de millions de francs d’un côté du pays à l’autre, comme il faut veiller à disposer des coupures adaptées cela représente chaque fois des centaines de kilos de petites coupures à transporter, compter, etc. Nous avons donc décidé d’essayer de faire passer Brabanta graduellement dans l’ère du digital et des paiements électroniques (ou binaires), par petites étapes pour ne pas créer de révolution. Pour nos fournisseurs, en particuliers ceux qui sont basés à Kinshasa, cela n’a pas été trop difficile de leur demander de nous communiquer un numéro de compte en banque sur lesquels nous pourrions payer nos dûs au lieu de distribuer des liasses de billets dans nos bureaux. Certains ont été plus résistants que d’autres, mais dans l’ensemble cet objectif là a été atteint. La deuxième étape a été de transférer toute notre comptabilité à Mapangu et de s’organiser pour pouvoir faire les paiements par voie électronique directement depuis ici. Heureusement nous avons notre propre connexion internet via satellite ce qui permet à tout moment de se connecter sur les sites des banques, mais les plate-formes des banques congolaises elles-même ne sont pas encore toujours à la pointe et certains systèmes de paiement nécessitent presque un doctorat pour arriver à valider un paiement.
L’étape suivante est de payer nos employés par voie électronique également, cette étape est nettement plus complexe car d’une part la majorité de nos employés sont illettrés et ne disposent pas d’un téléphone portable même basique, encore moins d’une tablette ou d’un ordinateur et généralement pas de courant. D’autre part il faut que ces travailleurs puissent retirer leur argent, car localement les paiements électroniques ne sont pas encore possibles à quelques rares exceptions près. Il existe différentes plate-formes de paiement électroniques, certaines établies par les opérateurs téléphoniques qui utilisent la carte sim du téléphone comme porte-monnaie et permet d’envoyer de l’argent à un autre téléphone ou un agent qui remettra la somme correspondante en cash (moins une commission). Le système est assez populaire et déjà très étendu dans les pays voisins de la RDC, tandis qu’ici son utilisation est plus modeste. Le grand risque lié à ce système est que l’argent se trouve sur la carte sim et si celle-ci est perdue ou détruite l’argent qu’elle contient est également perdu, et comme ici les pertes, casses et vols sont très fréquents, personne n’ose réellement utiliser le système excepté pour l’envoi ponctuel d’argent d’un coin à l’autre du pays. Nous avons opté pour un autre système qui est également basé sur l’utilisation d’un téléphone, mais à la différence des systèmes décrits ci-dessus c’est une plate-forme qui utilise un compte en banque virtuel accessible avec un code depuis un numéro de téléphone donné. Donc si le téléphone est perdu, détruit ou volé, il suffit de demander une nouvelle carte sim avec le même numéro pour accéder à son compte. Ce système a également l’avantage de permettre de faire des virements sur des comptes en banque réels, d’obtenir des prêts et de toucher des intérêts sur les montants gardés en épargne. La banque, qui fait la promotion de ce système, s’engage à mettre en place un réseau d’agents chez qui les travailleurs peuvent se présenter pour retirer de l’argent (ou en verser), de mettre à disposition des téléphones bon marchés (10 euro) aux travailleurs qui le souhaitent et de faire la formation et vulgarisation du système. C’est un système peut-être fort élaboré pour la moyenne de nos employés, mais autant nous donner les moyens de faire plus que simplement transférer de l’argent pour ceux qui le veulent. Ainsi nous avons pour la première fois ce mois-ci fait un paiement électronique pour une partie de nos employés, il ne s’agit que de 10% de nos salariés, mais cela nous a permis de tester le système et de nous assurer qu’il n’y avait pas de couacs. Tout s’est très bien passé et nous espérons que le mois prochain nous pourrons monter à 25 ou 30% des employés avec l’objectif d’arriver à 100% d’ici la fin de l’année. Ce système nous permettra théoriquement de réduire voire éliminer les besoins d’acheminer des quantités de billets de banque de Kinshasa à Mapangu, même si nous devrons continuer de maintenir une certaine réserve de trésorerie pour palier aux défaillances des agents supposer fournir du cash à nos travailleurs (qui ne manqueront pas). Nous devrons en tout cas maintenir les vols pour permettre un approvisionnement en vivres frais des expatriés, car sinon je crois que peu d’entre eux (y compris nous-même) accepteraient de rester très longtemps à Mapangu.
Côté “social”, nous (enfin l’équipe de construction) avons commencé le montage de notre petite piscine hors-sol qui devrait nous donner un peu d’agrément lorsqu’il fait chaud ou simplement pour faire un semblant d’exercices. Cela intéressera peut-être aussi les autres expatriés, pour “faire autre chose”, se changer les idées, raison pour laquelle nous l’avons stratégiquement placée pour être près mais suffisamment loin de la maison pour permettre à d’autres d’en profiter sans nous sentir envahis. Mais ça c’est une autre histoire. Il faut d’abord terminer de monter la chose et la remplir d’eau (avec des citernes qui sont remplies à une petite rivière en-dessous de la Cathédrale). Pour ceux qui ont connu les 23 Palmiers à Altea, cette technique d’approvisionnement en eau est bien connue et à l’époque les conditions de la route qui montait à la maison était probablement comparable à celle qui arrive jusque chez nous.
A part cela, nous avons reçu tous les expatriés présents pour déjeuner les dimanches et continuons à avoir toute l’équipe agro à table tous les mercredis midi.
Marc a aussi “coiffé” Makala qui a une coupe toute fraîche ce qui comme d’habitude, traumatise complètement le chat pendant quelques jours! On n’en est plus à la queue en brosse de cabinet mais elle a boudé le salon et fait de grands détours pour ne pas passer trop près…
Nous n’avons plus revu Hedwige la chouette mais n’avons, comme vous le savez, pas vraiment les mêmes horaires et, maintenant qu’elle a sa propre entrée, il n’y a plus vraiment d’occasion de la voir.
La saison des pluies est bien avancée ce qui me fait mentionner un sport dont Marc n’a pas parlé dans le blog intitulé “SPORTS” : l’aquagym, que nous pratiquons régulièrement au saut du lit si la tempête souffle dans une certaine direction, armés de raclette et serpillière car il y a un ou deux cm d’eau dans une partie de la chambre et sur le chemin menant à la salle de bains. Un de ces dimanches, c’était dans la salle à manger devant son bureau, il a décidé de commencer sa séance sans moi puis est revenu au lit un peu sonné car un salto arrière l’a projeté contre le mur… Nous étions un peu inquiet mais il a été très prudent , a travaillé depuis la maison le lendemain et mis une minerve fabrication système D pendant quelques jours et tout est renté dans l’ordre. Comme quoi, le sport, ce n’est pas toujours sain !
D’autre part, le conseil d’administration ayant lieu en Belgique dans deux semaines, nous quitterons ensemble Mapangu vendredi prochain pour y revenir le vendredi suivant ce qui permettra à Marc de voir des clients avant et après son séjour éclair en Belgique (qui lui donnera quand même l’occasion de voir ses parents et Emilie et sa famille) et de régler l’une ou l’autre chose au bureau à Kinshasa. Et à Marie-Claude de se changer les idées en partageant le séjour de Marc à Kinshasa tout en échappant à sa résidence surveillée quelques jours ! Comme disent les Valaisans: “C’est tout’d’bon”.
Nous espérons de vos nouvelles aussi, merci à ceux qui se manifestent !
Marc & Marie-Claude

What an odd title, you might say, and rightly so. In fact (without explaining the strangeness of the title) it is the binary representation of the number 170. Sometimes, as is the case this week, it’s a bit harder to find an interesting subject to relate and then, is it the excess of bush, the effects of the Congolese heat or something else, you start thinking of more biscornuous things to write about. In fact the answer is very simple and for those who have followed our stories from the beginning will perhaps realize that this is episode number 170 (or CLXX in Roman numerals, 10101010 in binary or AA in hexadecimal numbering). Roughly every week of our presence in the Congo we wrote something, which suggests that we have spent about 170 weeks here over the last four years, during which time much has happened and the adventure continues.
Why binary numbering? As you know, there are almost no other businesses or commercial activities worthy of the name in our remote area, which means that there are no banks, ATMs or financial agencies either, and that all the money we pay to our employees, suppliers and other service providers has to be flown in from Kinshasa, so nothing digital. In addition to the security risk that exists when transporting hundreds of millions of francs from one side of the country to the other, as we have to make sure that we have the right denominations, this means hundreds of kilos of small notes to be transported, counted, etc. every time. We therefore decided to try to bring Brabanta gradually into the digital era and electronic (or binary) payments, in small steps so as not to create a revolution. For our suppliers, especially those based in Kinshasa, it wasn’t too difficult to ask them to give us a bank account number on which we could pay our dues instead of distributing bundles of banknotes in our offices. Some were more resistant than others, but on the whole this objective was achieved. The second step was to transfer all of our accounting to Mapangu and arrange to be able to make payments electronically directly from here. Fortunately we have our own satellite internet connection which allows us to connect to the banks’ websites at any time, but the platforms of the Congolese banks themselves are not always up to date and some payment systems require almost a PhD to validate them.
The next step is to pay our employees electronically as well, this step is much more complex because on the one hand the majority of our employees are illiterate and do not have even a basic mobile phone, much less a tablet or a computer and generally no electricity. And, on the other hand, these workers need to be able to withdraw their money in cash, because locally electronic payments are not yet possible with a few rare exceptions. There are different electronic payment platforms, some established by telephone operators, which use the phone’s sim card as a wallet and allow you to send money to another phone or an agent who will remit the corresponding amount in cash (minus a commission). The system is quite popular and already very widespread in the countries neighbouring the DRC, while here its use is more modest. The great risk associated with this system is that the money is on the sim card and if it is lost or destroyed the money it contains is also lost, and as here losses, breakages and thefts are very frequent, nobody really dares to use the system except for the occasional sending of money from one corner of the country to another. We have opted for another system that is also based on the use of a telephone, but unlike the systems described above it is a platform that uses a virtual bank account accessible with a code from a given telephone number. So if the phone is lost, destroyed or stolen, all you have to do is request a new sim card with the same number to access your account. This system also has the advantage of making transfers to real bank accounts possible, obtaining loans and earning interest on amounts kept in savings. The bank, which promotes this system, undertakes to set up a network of agents to whom workers can go to withdraw (or pay) money, to provide cheap telephones (10 euros) to workers who wish to do so, and to provide training and popularisation of the system. It may be a very elaborate system for the average employee, but the purpose goes beyond the simple transfer money, at least for those who want and understand it. This month, for the first time, we made an electronic payment for some of our employees, only 10% to start with, but it allowed us to test the system and make sure there were no problems. Everything went smoothly and we hope that next month we will be able to increase to 25 or 30% of the employees with the objective of reaching 100% by the end of the year. This system will theoretically allow us to reduce or even eliminate the need to transport quantities of banknotes from Kinshasa to Mapangu, even though we will have to continue to maintain a certain cash reserve to compensate for the failures of the agents who are supposed to provide cash to our workers (failures which will not be lacking). In any case, we will have to maintain flights to allow fresh food supplies to the expatriates, as otherwise I believe that few of them (including ourselves) would agree to stay in Mapangu for very long periods of time.
On the “social” side, we (that is mainly the construction team) have started the assembly of our small above ground swimming pool which should give us a bit of fun when it’s hot or just to do some semblance of exercise. It may also be of interest to other expatriates, to “do something else”, to change their ideas, which is why we have strategically placed it to be close but far enough away from the house to allow others to enjoy it without feeling invaded. But that’s another story. First we have to finish putting the thing up and fill it with water (with cisterns that are filled at a small river below the Cathedral). For those who have known Las 23 Palmeras in Altea, this technique of water supply is well known and at the time the conditions of the road that went up to the house at the time was probably comparable to the one that reaches us.
Apart from that, we received all the expatriates for lunch on Sundays and continue to have the whole agric team at our table every Wednesday lunchtime.
Marc has also “hairdressed” Makala who has a very fresh haircut which, as usual, completely traumatises the cat for a few days! It is not quite the reaction of straight tail, but she’s been avoiding the living room and taking long detours so as not to get too close…
We haven’t seen Hedwige the owl anymore but, as you know, we don’t really have the same hours and, now that she has her own entrance, there’s not much chance to see her anymore.
The rainy season is well advanced which makes me think of a sport that Marc didn’t mention in the blog called “SPORTS”: that is aquagym, which we regularly practice jumping out of bed if the storm is blowing in a certain direction, armed with a towels and mops because there is one or two cm of water in part of the room and on the way to the bathroom. One of these Sundays, it was in the dining room in front of his desk, Marc decided to start his “aquagym” session without me and then came back to bed a bit stunned because of a back salto which threw him head first against the wall… We were a bit worried but he was very careful, worked from home the next day and put on a D system neck brace for a few days and everything was back to normal. So, sport is not always healthy!
As the next board meeting is taking place in Belgium in two weeks time, we’ll leave Mapangu together next Friday and come back the following Friday, which will allow Marc to see a few clients in Kinshasa before and after his short stay in Belgium (which will still give him the opportunity to see his parents, daughter, etc. ) and to settle one or the other thing at the office in Kinshasa. And for Marie-Claude to take her mind off things by joining Marc going to Kinshasa while escaping her Mapangu house arrest for a few days! As the Valaisans say: “It’s all good”.
We hope to hear from you too, thanks to those who show up!
Marc & Marie-Claude