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Lele

Nous sortons d’une série ininterrompue de visiteurs et la dernière semaine, durant laquelle nous avons eu la visite de l’un de nos administrateurs, responsable des plantations de palmiers du groupe, a été particulièrement intense et passionnante, mais nous a empêché de nous consacrer à nos nouvelles de la semaine… Nous voici donc de retour avec les derniers potins de Mapangu.

La visite de notre Boss fut très intéressante et utile car nous faisons face à plusieurs problèmes qui, pour être proprement analysés, exigent des connaissances et/ou apports extérieurs et nécessitent de prendre des décisions et actions qui ne seront pas sans conséquences pour la plantation.

L’un de ces obstacles est évidemment la capacité de notre huilerie car, si nous avons dû jeter des régimes cette année ce n’est rien comparé au pronostic pour les prochaines années quand une bonne partie de la jeune plantation va entrer en pleine production. L’extension de notre usine va demander des investissements importants dépassant largement notre capacité d’autofinancement et pour lesquels nous allons donc devoir nous battre car le climat politico-économique de la RDC n’est pas exactement favorable pour attirer des investisseurs extérieurs.

Un autre problème auquel nous devons faire face est une maladie qui semble affecter des parties de la plantation. Des mesures d’intervention sont nécessaires et il était important de mettre les procédures au point avec les experts du groupe car nous allons devoir arracher des palmiers… snif!

Et puis il y a le terrorisme fiscal qui ne semble pas vouloir perdre de son enthousiasme, maintenant les autorités en sont à bloquer nos barges si nous ne payons pas les montants de taxes et pénalités, inventées de toute pièce, voire bloquer nos comptes à la banque. Nous consacrons plus de 50% de notre temps à essayer de réfuter ces notes de perception illégales plutôt que de gérer la société qui n’est pas sans ses difficultés propres. Jugez-en plutôt: outre la production que nous avons dû jeter, les cuves de stockage sont à présent pleines et à force de bloquer les barges nous risquons de devoir arrêter l’huilerie dans les prochains jours.

Au cours de la dernière semaine nous avons bien évidemment fait le tour de la plantation, rencontré tous de manière formelle et moins formelle et pour faire quelque chose d’original nous avons pris l’un des derniers petits déjeuners en admirant le lever du soleil depuis la plateforme d’observation construite dans un des grands arbres de la plantation, c’était magique car la journée était bien dégagée et le lever du soleil magnifique!

Dans notre dernier message nous vous avions parlé du livre de l’anthropologue Mary Douglas qui a vécu près de 3 ans dans un village “Lele”, qui est la tribu qui vit dans la partie du Kasaï où nous sommes basés. Son séjour date de la période coloniale et les choses ont probablement évolué depuis, mais l’étude reste néanmoins fort intéressante et semble se confirmer dans certains des évènements que nous vivons ici.
Ainsi  peut on lire que dans le village Lele  il y a un strict respect de l’ancienneté pour déterminer qui sera le chef du village: c’est l’homme le plus âgé quel que soit sa lignée et/ou ses capacités intellectuelles. Le pouvoir repose également sur le contrôle sur les femmes et généralement l’homme le plus âgé du village est aussi celui qui contrôle le plus de femmes car outre ses épouses privées (les siennes et celles héritées de son père), il a un contrôle absolu sur ses filles, petites-filles et arrières-petites-filles matrilinéaires, ainsi que des femmes communautaires.
Le contrôle de l’homme sur sa descendance matrilinéaire est tel que lui seul décide à qui vendre une femme de sa descendance et même choisir de garder une ou plusieurs de ses petites-filles pour son propre “usage” de femme. Les filles sont généralement mariées dès 15 ans tandis que les hommes ne peuvent acheter une femme privée que vers 35 ans pour limiter la concurrence à la tête du village.
Le prix d’une femme est tel que les jeunes hommes n’ont pas les moyens de payer le prix demandé sans l’aide du village et sont ainsi contraints d’attendre d’avoir l’âge requis à moins d’aller voler une femme dans un village voisin (ce qui est du reste encouragé pour accroître la richesse du village).
Pour limiter la convoitise des jeunes hommes et/ou les adultères, le village met des femmes communautaires à la disposition des jeunes. Les femmes communautaires sont dispensées des tâches ménagères telles que par exemple la cuisine, la collecte de combustible ou d’eau et sont prises en charge par leur mère et d’autres femmes du village qui lui apportent sa nourriture et l’eau dont elle à besoin. Les hommes de son groupe communautaire doivent lui offrir un tapis de sisal à chaque visite, dont elle pourra garder environ la moitié, le reste étant donné au village. La femme communautaire peut devenir femme “privée” à un moment donné et dispose pour cela d’un atout puisqu’elle peut payer une partie de son “prix” avec les tapis qu’elle aura accumulé pendant son service communautaire.

Les fils vivent généralement écartés de leur père, car concurrence potentielle dans l’usage des femmes de la maison ou de l’autorité, et cherchent généralement à vivre à l’écart avec un groupe de jeunes du même âge qui deviennent ainsi presque plus importants que ses frères de sang. Ils choisissent souvent de migrer vers un autre village où ils seront admis dans un groupe correspondant à son âge et moyennant une paiement (en tapis de sisal) au village pourra bénéficier des services de la femme communautaire de son groupe.
Quand une personne devient trop “concurrentielle” elle risque d’être perçue comme responsable des maux du village, maladies, perte de bétail, mauvaise chasse, etc. voire accusée de sorcellerie et si son comportement ne change pas peut même être soumise au test du poison (si la personne survit c’est un sorcier et il/elle est tué(e) et sinon il/elle était innocent(e)… ça ne vous rappelle rien ? )

Tout cela, c’était il y a 50 ans, mais nous avons quand même perdu un de nos travailleurs cette semaine tué par les gens de son village parce qu’accusé de sorcellerie et la “vente” des femmes est encore d’actualité (outre les tapis il faut maintenant payer en monnaie sonnante et trébuchante), même si les femmes ont un peu plus leur mot à dire dans le choix du partenaire. Pour ce qui est des femmes communautaires… Certains disent que la tradition perdure. Il est certain que les femmes sont généralement beaucoup plus jeunes que leur mari car se marier reste encore le privilège des hommes “mûrs”, entre autre à cause du prix de la dote.

Voilà pour les nouvelles de cette semaine. A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Our uninterrupted series of visitors has come to an end with the departure of one of our board members, in charge of the groups palm oil plantations, whose visit was particularly intense and enlightening, but left us no time to write our blog last week. Here we are back with the latest gossip from Mapangu.

Our Boss’ visit was very interesting and fruitful because we are facing several problems that require outside expertise and decisions to be made that will not be benign for the plantation.

One of our major hurdles is the capacity of the mill because the amount of fruit bunches that we had to throw away is nothing compared to what will happen next year, when large parts of the young plantation will enter into significant production. The expansion of our mill will require significant investments that are way beyond our own financing capacity and for which we therefore require external financing that will be tough to get given the current political and economic standing of the DRC.

Another problem that we have to manage is a disease that affects  parts of the plantation. We will need to take corrective measures, which might require destroying some of our palm trees after all these years of tender love and care… snif!

And then we have fiscal terrorism that does not seem to abate, now authorities have come to put our barges on the chain unless we pay the taxes and penalties that they have created and even threaten to seize our bank accounts. We must be spending more than 50% of our time trying to fend off illegal claims from all kinds of state services rather tan manage the company. After being forced to throw part of our production away due to insufficient milling capacity, now we might have to stop the mill altogether in a few days because of blocked barges and no storage capacity.

During the past week we have obviously been touring the plantation, met with most of the staff in a formal or less formal manner and to conclude with something unusual we had one of our last breakfasts on a platform built in a tree on the top of a hill. It was magical because we were fortunate enough to have a clear day and a magnificent sunrise.

In our last posting, we mentioned a book by an anthropologist, Mary Douglas, who spent about three years in a local “Lele” village, which is the tribe present in the Kasai area where we are also located. Her stay here dates back to the colonial times and things have most certainly evolved since, however some aspects somehow seem to coincide with our own observations and makes it a very interesting read.

The author explains that in a Lele village there is an absolute respect of age and the eldest man of the village, whichever his lineage or mental capabilities, will be the head of the village. The village chiefdom is also linked to the control over women and generally the eldest man of the village is also the one who has the most women under his control because besides his private wives (his and those inherited from his elders), he has absolute control over his daughters, grand-daughters and great-grand-daughters, as well as the communal women.
Control of a man over his matrilineal his female offspring is such that he only will decide to whom the women will be “sold” and may even choose one or several of his grand-daughters for his own “use” as wife. Girls are generally married at the age of fifteen, while men tend to marry when they reach the mature age of 35 to limit competition for the village chiefdom.
The cost of a woman is such that young men cannot afford to pay the requested price without the help of the village and must therefore wait, unless they “steal” a girl from a neighbouring village (which is actually encouraged to enrich the village).
To limit the lust of young men and/or adultery, the village has communal women that are at the disposal of a given age group of young men of the village. The communal women are given a special statute where they are not required to execute household chores such as cooking, collecting fire wood or water and are taken care of by their mother and/or other women of the village. Men of her “group” have to pay her with a woven sisal carpet every time they “visit” her, of which she can keep about half, the rest being given to the village (head). The communal women can eventually become a private wife and has an advantage over other women in that she can pay part of her “price” with the carpets she has collected during her communal service.

Sons usually live away from their father from a young age, to avoid competition in the use of the women of the household or power, and generally live with other young men of the same age group, which therefore become more important than their own blood relatives. They would also choose to move to another village, where they will join a group of their age and benefit the use of the communal women after paying a kind of entry fee.

When a person becomes a potential threat to the authority of the village or an elder of a family, he/she may be accused of being responsible of all the evil befalling on the village such as sickness, loss of animals, unsuccessful hunt, etc. and sometimes accused of sorcery. In case the behaviour of the person does not improve he/she may be given the poison test (if he/she survives he/she is a sorcerer and is killed and if not he/she was innocent)… does it remind you of anything?

All this was written 50 years ago, but we have lost one of our workers, killed by his fellow village people on the grounds that he was a sorcerer and the “sale” of women is still going on (although in addition to carpets money is now also required), even though women seem to have a greater say in the choice of their partner. As to communal women, some say it is still the case in some villages. It is obvious that women are generally much younger than their husbands as marrying remains very expensive and only more mature men can afford the cost.

That’s it for this week. We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Congés – Leave

Nous profitons encore une semaine de la présence de Grégoire qui continue sa découverte du Congo en général et de Mapangu en particulier. Je laisse à Grégoire la liberté de décrire son expérience, mais dans l’ensemble il semble plutôt satisfait de l’aventure. Nous sommes maintenant à nouveau “en famille” à la Cathédrale car notre autre visiteur est reparti pour la Belgique après six semaines de présence à la Brabanta. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il était content de rentrer à la maison, mais j’ai l’impression que, malgré son expérience d’autres pays africains, il ne se sent pas une âme d’expatrié ou d’agronome dans le Kasaï.

De mon côté, d’une part parce qu’il y a plein de petites choses que je voudrais faire dans la maison, d’autre part parce que j’ai bien plus de jours de congé que je ne pourrai prendre lors de notre prochain retour en Europe, et finalement parce que la perspective de profiter de quelques jours complets et d’affilées ensemble dans “notre maison” (sans devoir courir dès 4h30 du matin) j’ai décidé de prendre quelques jours de vacances locales depuis samedi.

Ce “congé” sera un test car tout le monde sait évidemment que nous sommes présents sur la plantation et ils auront sans doute du mal à ne pas faire appel au DG pour l’une ou l’autre chose, malgré le fait qu’un intérimaire a officiellement été désigné. Jusqu’à présent cela ne s’est pas trop mal passé, mais c’était relativement plus facile pendant le week-end, reste à voir comment cela se passera durant la semaine.

Nous continuons à recevoir des petites pluies éparses qui donnent un coup de vert à la nature et nous économise les besoins d’arrosage du jardin.
Jardin potager qui se développe avec abondance, même si certaines de nos expérimentations ne portent pas toujours leurs fruits. Ainsi nous avons semé des plants de courgettes qui sont absolument débordants de vie avec des feuilles et des fleurs qui se développent dans tous les sens, mais de courgette (même toute petite) pas une trace. Les trois plants d’asperges qui ont daigné pointer le bout de leur nez ( sur les 13 griffes plantées) se développent tranquillement, mais il faudra sans doute attendre l’année prochaine avant de pouvoir déguster les premières pousses. Par contre nous sommes inondés d’épinards (tétragone et variété locale), de salades diverses (y compris de la roquette) et les fenouils se développent de manière spectaculaire.

Il en va de même pour l’artémisia, notre remède contre la malaria, dont nous avons finalement pu faire croître des semences (originaires du Kenya et du Sénégal, donc mieux adaptées au climat d’ici) dont le développement est sans comparaison avec celui des semences que nous avions ramenées de Belgique. Non seulement nous devrions avoir largement de quoi nous prémunir nous-mêmes, mais probablement nous aurons assez de feuilles et semences pour en distribuer à d’autres personnes intéressées.

Ce matin, nous avons invité nos voisins de la Cathédrale et un de nos collègues vivant à Mapangu à venir partager un petit déjeuner aux crêpes. Pour l’occasion Marie-Claude a expérimenté une version à la farine de quinoa et fécule de maïs (quinoa moulu maison) car l’une de nos voisines ne tolère pas le gluten. Malheureusement pour elle la quantité de crêpes au quinoa était limitée, car elles étaient absolument délicieuses aussi et beaucoup ont voulu y goûter!  Pour agrémenter les crêpes, en plus du yaourt fait maison, crottes de souris ramenées par Grégoire et confitures diverses; nous avons également préparé du guacamole, que Marie-Claude a relevé avec une toute petite quantité de pâte de piments du jardin. Après l’avoir goûté, Marie-Claude s’est rendue compte que même le petit peu de piment était peut-être de trop et nous avons essayé de l’adoucir avec du yaourt. J’ai goûté une petite pointe de couteau du guacamole “adouci” et j’en ai eu les larmes aux yeux (pas seulement parce que c’était bon 😉 )

Depuis que Grégoire est arrivé il n’arrête pas de s’entendre dire combien la vue depuis la Cathédrale est spectaculaire une fois que la brume de saison sèche s’est dissipée. Du coup chaque matin il scrute l’horizon en espérant pouvoir profiter de cette fameuse vue avant de devoir quitter la plantation. Les petites pluies n’ont, jusqu’à présent, pas réussi à dégager suffisamment l’horizon.

Mis à part toutes les activités “habituelles” de Marie-Claude, elle a commencé à apprendre le Kikongo de manière plus systématique avec un livre qui nous a été prêté par le Père Léon, car c’est la langue la plus courante ici.
De mon côté, également grâce au Père Léon mais aussi de part le temps qui se libère suite à mon essai de “congé sur place”, j’ai commencé à lire un livre écrit par une anthropologue qui a vécu pendant 3 ans dans un village local. C’est un récit d’une expérience d’il y a près de 60 ans, néanmoins cela permet d’avoir une meilleure idée sur les us et coutumes locaux, jusqu’à présent c’est plutôt édifiant… Je vous en dirai plus dans une prochaine édition.

Voici pour nos dernières nouvelles, que nous espérons vous trouver bien. A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

Régimes jetés – Discarded fruit bunches

Ecole de Shanga – Shanga school

Grégoire dans son engin – Grégoire in his vehicle

Grégoire & Griezel

 

We have one more week of Grégoire’s presence to enjoy. He continues his discovery of Congo in General and Mapangu in particular. I leave it to Grégoire to describe his experience, but overall he seems to enjoy the adventure. We are once again just “family” at home as our other guest returned to Belgium last Friday after six weeks of presence at Brabanta. I will not go as far as saying that he was happy to go home, but he gave the impression that, despite his prior experience living in Africa, that he did not feel the Kasaï to be his destiny as an expatriate.

On our side, first because there are so many little things that need to be done in the house, secondly because I have more holidays than I will be able to take during our next trip to Europe and, finally, because the idea of spending a few days “at home” (without having to get up at 4h30 in the morning) sounds quite appealing, I decided to take a few daus of locally starting yesterday (Saturday).

This local “leave” will be a test because everybody obviously knows that we are present in the plantation and it will probably be difficult not to call on de GM for one matter or another, despite the fact that interim GM has been officially assigned. Until now we have not had too many calls, but being the week-end the real test will start on Monday, so let’s keep our fingers crossed and hope that we will be able to have some peace and quiet at home.

We continue to have the odd showers, which green up our surroundings and reduce the need to water the garden in general. The vegetable garden is bursting with plants of all kinds, even though our trials do not all bear fruit as expected. For example we have sown some courgettes and the plants do wonderfully producing more leaves and flowers than we have ever seen in our garden in Belgium, but we are yet to see the first little bit of harvestable fruit. The three asparagus plants that have finally decided to grow (out of 13 planted) are growing quietly, but we will probably have to wait another year before being able to taste the first shoots. On the other hand we are swamped with spinach (Tetragone and local), all kinds of salads (including Rucola) and the fennels are developing in a spectacular manner.

The same goes for the Artemisia, our cure against malaria, for which we have finally been able to obtain suitable seeds (from Kenya and Senegal, thus better adapted to the local climate) which are growing with no comparison to the seeds we originally brought back from our garden in Belgium. Not only should we have more than enough leaves to protect and or treat ourselves, but also we should have plenty of leaves and seeds to distribute to other interested people.

This morning we invited our neighbours and one of our colleagues living in Mapangu to share a pancake breakfast. On this occasion, Marie-Claude experimented pancakes made with a mix of quinoa flour (grains that she milled for the occasion) and corn starch because one of our neighbours can only eat gluten-free products. Unfortunately for her there was only a limited quantity of quinoa pancakes because they were absolutely delicious and everybody wanted to try them, even though the “normal” ones were scrumptious as well! To go with the pancakes, in addition to home-made yoghurt, chocolate granules brought by Grégoire and home-made jams, there also was guacamole that Marie-Claude spiced with a tiny quantity of peppers from the garde. After tasting it, Marie-Claude realised that the pepper addition was maybe too much and we tried to soften it with some yoghurt. I tasted a small quantity of the softened guacamole and it brought tears to my eyes (not only because it was tasty:)).

Since Grégoire arrived, he keeps on hearing how wonderful the view from the Cathedral is spectacular when the dry season mist has lifted. As a result, he scrutinises the horizon on every occasion hoping that he will be able to see this famous panorama before having to go back home. The small rains have until now not been sufficient to dissipate the haze, but we keep our fingers crossed.

Besides Marie-Claude’s “usual” activities, she started to learn Kikongo in a more systematic manner with a book that we got on loan from Father Léon, as it is the most common language used here. On my side, also thanks to Father Léon and because I have some free time as a result of my “local holidays”, I have started to read a book written by an anthropologist who lived for three years in a local village. It is based on an experience dating back about 60 years ago, however it gives a better understanding of the local ways and traditions and until now it is rather breathtaking… I will tell you more in another posting.

So far our news for this time, which I hope will find you well. We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Second Week in Congo – Deuxième Semaine au Congo

Hi, it is Grégoire writing. It is my second week in Congo now, two weeks full of surprises and good moments. To be totally honest I have only discovered a fraction of what is left to see and learn here. Every day I am confronted with new things, some very surprising and totally illogical, but like I hear from most of the Expats here: “Everything is possible in Congo.” I have heard a lot of stories confirming this line. During my daily morning ride to the office with Marc we often chat about different kinds of topics. Often I hear stories I would never have believed If I wouldn’t have come here. A good example that Marc explained me a couple of days ago was about a woman who was transporting a wheelbarrow, we would expect the woman to push it like its made for, but apparently, the woman was carrying it on her head. Go figure!

Although, here on the plantation it is a very common thing to do. Everything is carried on the head, I have rarely seen people with things in their hands. What is most extraordinary is that it’s not only wood or bowls filled with cassava but also 25-liter cans filled with water, and the other extreme would be the workers carrying their boots on their heads. A totally different way of living.

During the last couple of days, I have been in contact with the local executives for most of the time. I have seen and learned how they function within the working of the plantation. I started off with HR, I have spent some time with the Accounting department, later on, I have also seen the “HSE” responsible called Héritier. HSE, which is the abbreviation of Hygiene, Security, and Environment. I found that part the most interesting, probably because the so called Héritier was very motivated, almost passionate about his function. It was interesting to see how he tried to make the plantation better in a way. What was very interesting too and who is related to HSE, was the hospital. I found it very impressive to see the extent of its capacity in this very remote place. It is equipped of an operation block, possibility’s for anaesthesia, there is a building for maternal care (apparently with almost 2 new-borns every day)… well in short, a very impressive department of the plantation, although I rather not be treated there.

I am really looking forward to the time I have left here and am curious for all the new surprises I will encounter.

Taking over from Grégoire, a few additions from our perspective. Aside from his assignment, for which we try to give Grégoire all the assistance possible and make the experience worthwhile for him, it is a great visitor to have at home. Grégoire seems to be always good humoured, interested, helpful and at the same time discreet. Besides the “work” related visits of the plantation, Grégoire also had the opportunity to discover Mapangu’s night life by joining some of the colleagues to one or the other of the two only “bars” of the place, where besides a sometimes cooled drink there is music blaring too loudly from a speaker that has seen better times and, if you are lucky, some kind of snack (fried bananas or peanuts) to nibble on.

We have had a few small rains, seeming to announce the end of the dry season, which has of course a beneficial impact on the plantation, but for us also means that the haze is clearing up and that we have spectacular views again on the Kasaï river and also less dust on the road when driving behind a truck or a tractor.

We had mentioned that just over a week ago there was a bush fire at the Cathedral that destroyed part of the flowers planted by Marie-Claude, well this seems to have been an erroneous information (“fake news” in the words of some US president) because on further inspection it seems that most if not all the flowers are making new leaves, probably helped by the light rains. Likewise the grass has lost no time to grow back and the whole area is looking green again, at least from a distance.

That’s it for this post, we look forward hearing from you,

Grégoire, Marie-Claude & Marc

Bonjour, c’est Grégoire qui écrit. C’est ma deuxième semaine au Congo maintenant, deux semaines pleines de surprises et de bons moments. Pour être tout à fait honnête, je n’ai découvert qu’une fraction de ce qui reste à voir et apprendre ici. Chaque jour je suis confronté à des nouvelles choses, certaines très surprenantes et totalement illogiques, mais comme la plupart des expats ici semblent dire « tout est possible au Congo ! ». J’ai entendu de nombreuses anecdotes qui confirment cette impression. Pendant mon trajet du matin vers le bureau avec Marc, nous parlons souvent de différents sujets. J’entends souvent des histoires que je n’aurais jamais crues possibles si je n’étais pas venu ici. Un exemple que Marc m’a raconté il y quelques jours concerne une femme transportant une brouette, nous imaginons tout à fait la dame poussant devant elle la brouette sur la piste, mais non elle la portait sur la tête, allez comprendre !

Même si c’est la chose la plus naturelle à faire ici, tout est porté sur la tête, en fait je vois rarement des personnes portant quelque chose dans les mains. Ce qui est le plus extraordinaire est qu’il ne s’agit pas juste de bois ou de bassines remplies de carottes de manioc, mais aussi des bidons de 25 litres remplis d’eau avec à l’autre extrême des travailleurs portant leurs bottes sur la tête. Une façon complètement différente de vivre et de faire.

Ces derniers jours, j’ai passé la plus grande partie de mon temps avec les responsables des différents départements. J’ai ainsi vu et appris comment ils fonctionnent dans une plantation. J’ai commencé avec le département des Ressources Humaines, j’ai passé quelque temps avec l’équipe des finances et comptabilité et ensuite avec le département HSE (Hygiène, Sécurité et Environnement) dont le responsable s’appelle Héritier. J’ai trouvé cette partie la plus intéressante, probablement parce que le dénommé Héritier est très motivé, même passionné par son travail. C’était intéressant de voir comment il essaye d’améliorer la plantation d’une manière ou d’une autre. Ce qui fut également très intéressant et en relation avec les activités HSE était la visite de l’hôpital. J’ai été fort impressionné par l’étendue de sa capacité dans cet endroit isolé. Il est équipé d’un bloc opératoire avec un service d’anesthésie, il y a également un bâtiment de maternité avec pour le moment près de 2 naissances par jour… En bref un département très impressionnant de la plantation, même si je préfèrerais ne pas être hospitalisé ici.

Je me réjouis très fort du temps qu’il me reste à passer ici et je suis curieux de voir quelles nouvelles surprises je vais rencontrer.

Prenant le relais de Grégoire, voici quelques ajoutes de notre point de vue. Mis à part sa mission, pour laquelle nous donnons toute l’assistance possible et essayons de rendre son expérience la plus intéressante possible, Grégoire est un visiteur très agréable à avoir à la maison. En plus de donner l’impression d’être toujours de bonne humeur, Grégoire est intéressé, serviable et en même temps discret, bref le visiteur idéal. Outre les visites de « travail », Grégoire a également eu l’occasion de découvrir la vie nocturne de Mapangu en accompagnant d’autres collègues dans un des deux seuls « bars » de la cité. Endroits où il est parfois possible d’avoir une boisson « fraîche » au son d’un haut-parleur ayant vu des jours meilleurs et, si vous avez de la chance, un petit quelque chose à grignoter comme des bananes frites ou des cacahouètes.

Nous avons été gratifies de quelques petites pluies qui semblent annoncer la fin de la saison sèche et, outre l’impact bénéfique pour la plantation, dissipent graduellement la brume qui nous a entouré ces derniers mois pour révéler les vues spectaculaires du Kasaï. Elles diminuent également la poussière générées par les camions et tracteurs sur la route, fort agréable quand on les suit, surtout en quad ou buggy comme Grégoire le fait.

Nous avions mentionné qu’il y a un peu plus d’une semaine un feu de brousse avait ravage une partie des fleurs plantées par Marie-Claude autour de la Cathédrale, eh bien cette information était erronée (« fausses nouvelles » comme dirait un certain président des Etats-Unis) car après inspection plus approfondie il semble que la plus grande partie si pas toutes les fleurs ont fait de nouvelles feuilles, probablement aidées par les pluies légères dont nous avons bénéficié. De même l’herbe n’a pas perdu de temps et toute la zone brûlée est à nouveau verte, du moins depuis une certaine distance.

C’est tout pour les nouvelles de cette semaine, à bientôt vous lire,,

Grégoire, Marie-Claude & Marc