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Mystères – Mysteries

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Sao Tomé est devenu un état indépendant en 1975, avant cela c’était une colonie portugaise, assez prospère à en juger de l’immense réseau de grandes fermes, chemins de fer, routes, ports et autres structures qui avaient été construits dans toute l’île. En moins de 50 ans tout est tombé en ruine, il y a certes quelques structures (grandes résidences) qui ont plus ou moins survécu, mais de la grande majorité des constructions il ne reste que les fondations ou de vagues reliques de murs et de piliers qui indiquent que par le passé il y avait là un bâtiment, une chemin de fer, une structure industrielle (séchoir à cacao, traitement du café) avec des reliques de roues à aubes, canaux d’alimentation en eau ou simplement le pourtour de ce qui devait être de grandes aires de séchage. Aujourd’hui il est rare de trouver un morceau de rail sur ce qui était le chemin de fer, les seuls encore là sont ceux qui ont été converti en poteaux pour les fils électriques. Mais la base de la voie est souvent encore présente et, sauf en quelques endroits où les ponts se sont écroulés, servent actuellement de chemin d’accès vers l’intérieur du pays. La disparition de toutes ces constructions en un laps de temps aussi court est difficile à comprendre, même s’il est vrai qu’ici la nature reprend ses droits très rapidement. Le mystère toutefois est de savoir ce qui s’est passé avec les tonnes de matériaux de construction (blocs en béton, tuiles, grilles en fer forgé, etc.) qui ont littéralement disparu car peu de maisons sont construites avec d’autres matériaux que du bois.
Certains disent qu’au moment de l’indépendance, le mouvement communiste étant le moteur de ce changement, les terres ont été attribuées ou confiées à la “population” qui avait ni les moyens ni les connaissances pour gérer des grandes exploitations. D’autre part il n’est pas exclu que les colons portugais ne soient pas partis avec une partie de leur matériel, ce qui n’a probablement pas aidé non-plus. Le résultat est que la production a chuté vertigineusement et donc aussi les revenus des exploitations, qui ont du survivre sans pouvoir remplacer voire même correctement entretenir le matériel de production. Il n’est pas impossible que certains des matériaux et machines n’aient été vendus pour permettre aux “propriétaires” de boucler leur mois. Ce sont ici toutes sortes de spéculations, car personne n’a été en mesure de m’expliquer exactement comment les choses se sont passées et il est probable que certaines exploitations étaient déjà en déclin avant l’indépendance lorsque la perspective d’une indépendance du pays a poussé certains portugais à rentrer au pays avant que les choses ne deviennent trop compliquées.
Un autre mystère, d’un ordre très différent, concerne la navigation de plaisance. Les seuls bateaux que nous avons vu jusqu’à présent sont les barques, motorisées ou non, des pêcheurs et quelques rares canots à moteur un peu plus importants utilisés par des individus plus aisés pour se rendre dans de petites plages isolées. Mais il n’y a pas un seul voilier en vue, ni petits bateaux comme le Laser ou Hobbycat, ni bateaux plus importants avec cabine qui permettraient d’explorer l’île pendant un séjour de plusieurs jours. Il n’y a évidemment pas d’infrastructures non-plus (points d’eau, station de carburant, etc.) mais il ne faudrait pas beaucoup pour mettre cela en place dans quelques points clés de l’île comme Sao Tomé, Porto Alegre ou Neves. Il y a rarement des tempêtes et juste assez de vent pour pouvoir naviguer à la voile confortablement, l’eau est claire et chaude, il y a plein de petites baies avec plage de sable blanc, cocotiers et même souvent un petit ruisseau d’eau douce, donc tous les atouts pour en faire quelque chose de chouette. Il est vrai que dans le Golfe de Guinée il paraît qu’il y a des problèmes de piratage, mais j’ai du mal à imaginer qu’ils viendraient jusqu’aux côtes de Sao Tomé. La loi non-plus ne semble pas contenir de règles qui empêcherait de développer une telle activité et il ne manque pas de développements touristiques qui pourraient se distinguer en offrant la possibilité de faire un peu de voile ou seulement du windsurf (qui n’existe pas non plus).
Les seules activités nautiques proposées, autre que la natation, sont des excursions en barques de pêcheur, du surf et de la plongée (il y a un club de plongée à Sao Tomé et un autre à Santana). Nous voyons d’ailleurs régulièrement des touristes sur la route avec des planches de surf sur le toit où du matériel de plongée (palmes, masques, harpons) dans les bagages. Ici encore une fois, personne ne semble pouvoir expliquer l’absence de voiliers et nous ne pouvons que spéculer sur les raisons. Peut-être celle-ci est toute simple, personne n’a encore pensé à se lancer dans cette activité?!
En attendant, pour le moment l’afflux de touristes ne diminue pas au point que nous avons eu du mal à trouver un logement pour les auditeurs RSPO qui arrivent dans quelques semaines. Cela ne fait que renforcer le fait que nous devons absolument construire une maison de passage pour nos visiteurs car cela permet aussi d’organiser les déplacements de manière beaucoup plus efficace. L’absence de maison de passage n’est pas un mystère par contre, c’est simplement le fait que la plantation n’a pas eu les moyens financiers de faire de telles constructions jusqu’à présent, mais nous espérons y remédier très rapidement. Cela aura l’avantage de ne pas nécessairement dépendre de chambres d’amis dans les maisons existantes, ce qui n’est une solution que pour certains visiteurs surtout quand il est nécessaire de partager sa salle de bain…
Nous nous réjouissons toutefois des visites qui sont prévues chez nous à la maison, nous avons déjà une amie qui arrive demain soir, qui sont en outre une bonne excuse pour circuler et visiter l’île pendant les week-ends.
Nous espérons comme d’habitude avoir de vos nouvelles.
A très bientôt,
Marc & Marie-Claude

Sao Tome became an independent state in 1975, before that it was a Portuguese colony, quite prosperous judging by the huge network of large farms, railways, roads, ports and other structures that had been built all over the island. In less than 50 years everything has fallen into ruin, there are some structures (large residences) that have more or less survived, but of the vast majority of constructions only the foundations or vague relics of walls and pillars remain that indicate that in the past there was a building, a railway, an industrial structure (cocoa dryer, coffee processing) with relics of paddle wheels, water supply channels or simply the perimeter of what must have been large drying areas. Today it is rare to find a piece of track on what was the railway, the only ones still there are those that have been converted into poles for electric wires. But the base of the track is often still present and, except in a few places where the bridges have collapsed, is now used as an access road to the interior. The disappearance of all these constructions in such a short time is difficult to understand, even if it is true that here nature takes over very quickly. The mystery, however, is what happened to the tons of building materials (concrete blocks, tiles, wrought iron gates, etc.) that literally disappeared, as few houses are built with materials other than wood.
Some say that at the time of independence, the communist movement being the driving force behind this change, the land was allocated or entrusted to the “population” who had neither the means nor the knowledge to manage large farms. On the other hand, it is not excluded that the Portuguese settlers did not leave without some of their equipment, which probably did not help either. As a result, production dropped dramatically and so did the income of the farms, which had to survive without being able to replace or even properly maintain the production equipment. It is not impossible that some of the materials and machinery were sold to enable the “owners” to make ends meet. This is all speculation, as no one has been able to explain to me exactly how things happened, and it is likely that some farms were already in decline before independence when the prospect of the country’s independence caused some Portuguese to return home before things got too complicated.
Another mystery, of a very different order, concerns recreational boating. The only boats we have seen so far are the motorised and non-motorised boats of fishermen and a few slightly larger motorboats used by more affluent individuals to get to small, isolated beaches. But there is not a single sailboat in sight, neither small boats like the Laser or Hobbycat, nor larger boats with cabins that would allow to explore the island during a stay of several days. There is obviously no infrastructure either (water points, fuel station, etc.) but it wouldn’t take much to set that up in a few key points of the island like Sao Tomé, Porto Alegre or Neves. There are rarely storms and just enough wind to sail comfortably, the water is clear and warm, there are plenty of small bays with white sandy beaches, coconut palms and often even a small freshwater stream, so all the makings of something nice. It’s true that in the Gulf of Guinea there are rumoured to be piracy problems, but I can’t imagine that they would come to the coast of Sao Tome. The law doesn’t seem to contain any rules that would prevent such an activity and there is no shortage of tourist developments that could distinguish themselves by offering the possibility to do some sailing or just windsurfing (which doesn’t exist either).
The only water activities offered, other than swimming, are fishing boat trips, surfing and diving (there is a diving club in Sao Tome and another in Santana). We regularly see tourists on the road with surfboards on the roof or diving equipment (fins, masks, spears) in their luggage. Here again, no one seems to be able to explain the absence of sailboats and we can only speculate on the reasons. Perhaps it’s a simple one, no one has yet thought of taking up this activity!
In the meantime, for the moment the influx of tourists is not decreasing to the extent that we have had difficulty in finding accommodation for the RSPO auditors who are arriving in a few weeks. This only reinforces the fact that we absolutely must build a guest house for our visitors as it also allows for much more efficient travel arrangements. The absence of a guest house is not a mystery, however, it is simply the fact that the plantation has not had the financial means to build one until now, but we hope to remedy this very quickly. This will have the advantage of not necessarily relying on guest rooms in the existing houses, which is only a solution for some visitors especially when it is necessary to share a bathroom…
We are however looking forward to the visits that are planned at home, we already have a friend arriving tomorrow evening, which are also a good excuse to get around and visit the island during the weekends.
We hope to hear from you as usual.
See you soon,
Marc & Marie-Claude

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Tourisme – Tourism

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De nos nouvelles précédentes vous aurez compris que Sao Tomé est une destination attrayante du fait de son climat, sa nature, ses plages, sa population plutôt accueillante et son accès aisé. Enfin, quand je dis accès aisé, c’est évidemment une île et nécessite donc de prendre l’avion (ou un bateau pour ceux qui ont le temps) pour y arriver.
Est-ce en réaction à la fin des confinements imposés par le Covid où une récente découverte de cette petite île dans le Golfe de Guinée, toujours est-il que Sao Tomé et Principe connaît pour le moment un afflux de touriste assez important, même si cela reste modeste comparé à d’autres destinations. Sao Tomé n’est pas encore une destination avec de grands hôtels en bordure de mer, la majorité des logements pour touristes étant des eco-lodges dispersés à différents endroits de l’île. Mais depuis notre arrivée, qui date d’environ un an et demi, le nombre de logements offerts à significativement augmenté, avec un nombre non-négligeable de bungalows (généralement construits en bois) qui ont surgi un peu partout le long de la côte. Même si le confort offert par les différents ecolodges varie assez fort, presque tous sont électrifiés 24h/24, ont une petite salle de bains attenante aux chambres avec eau courante (généralement froide) et même un réseau wifi pour pouvoir rester connecté au monde. Il y a aussi une multitude de bars et de restaurants qui sont apparus ou ont simplement été améliorés face à l’afflux de visiteurs, certains offrant une cuisine un peu plus sophistiquée que d’autres, mais en règle générale avec le même menu poulet, poisson ou poulpe.
Le nombre plus important de touristes se fait aussi sentir sur la disponibilité de voitures de location. Le réseau routier de Sao Tomé étant assez limité, beaucoup de touristes optent pour la location d’un véhicule simple car il est difficile de se perdre, mais les agences de tourisme (dont le nombre a également augmenté significativement durant l’année passée) proposent également la possibilité de louer une voiture avec chauffeur/guide. Cela étant dit, lorsque nous avons eu besoin de louer une voiture de remplacement pour l’un de nos agents dont la voiture est en panne, il a fallu chercher un peu partout et le coût de location a plus que doublé par rapport à quelques mois avant.
Le prix des billets d’avion pour venir depuis l’Europe (Lisbonne) a lui aussi augmenté significativement et pas seulement en cette période estivale qui amène un plus grand nombre de voyageurs. Les visiteurs ne viennent du reste pas que de l’Europe (principalement Portugal) mais aussi du Gabon (généralement des expatriés français) et du Ghana qui ont des liaisons directes avec Sao Tomé.
Le développement des infrastructures touristiques semble être en réaction à la venue d’un plus grand nombre de visiteurs pour le moment plutôt qu’une stratégie bien pensée du pays. Quand je parle avec les propriétaires des logements proches de notre plantation, ils expliquent que c’est suite aux demandes de visiteurs déjà dans le pays où en quête de logements sur internet qu’ils ont décidé d’ajouter des chambres. La question que nous nous posons est de savoir si cela va durer. Il est certain que la fin de deux années de confinement liées au Covid ont donné envie à ceux et celles qui en ont les moyens de s’échapper et voyager à nouveau en avion vers des destinations exotiques. Cet engouement va-t-il perdurer face au prix élevé des tickets et l’inflation croissante? C’est une bonne question, au moins Sao Tomé n’aura pas défiguré ses côtes si l’afflux de touristes devait diminuer.
Bizarrement, certaines structures d’accueil plus luxueuses comme le Club Santana ou le Pestana Equador, qui ont fermé lorsque la pandémie a commencé, ne semblent pas donner des signes d’ouverture. Le Pestana Equador est situé sur Ilheu das Rolas, un petit ilôt situé juste au sud de Sao Tomé, et dont la caractéristique principale est qu’il est situé exactement sur l’équateur. Mais pour y arriver il faut prendre un canot à moteur et même si la traversée n’est pas très longue (15-20 minutes), mis à part la matérialisation de l’équateur où il est possible de se faire photographier avec un pied dans chaque hémisphère il n’y a pas grand chose à y faire, sauf une balade dans la nature environnante. Je suppose que les clients qui payent 200 euro pour une nuit dans un hôtel de luxe, s’attendent à pouvoir faire autre chose que de passer la journée sur la plage ou au bord de la piscine. L’hôtel serait à vendre, probablement parce qu’il est difficile de rentabiliser ce genre d’installation sans un nombre plus important de visiteurs et surtout à cause du coût élevé des opérations puisque tout doit être apporté par bateau, y compris le personnel.
Pour le Club Santana, situé sur la route de Ribeira Peixe vers la capitale, il est plus difficile à comprendre pourquoi il n’a pas rouvert ses portes car il avait bonne réputation, est plutôt bien situé et propose également un club de surf. Sa réouverture est prévue depuis de nombreux mois, certains travaux de remise en état ont même été réalisés (y compris le poste d’entrée et l’enseigne au bord de la route) mais curieusement ils ont laissé passer la haute saison de tourisme sans accueillir de clients. Les surfeurs ne sont probablement pas les clients typiques d’un hôtel de plus haut standing, mais nombre de personnes que nous connaissons ont regretté ne pas pouvoir y loger lors de leur visite dans le pays, il y a donc une demande. Même nous y passerions bien une nuit à l’occasion pour changer de cadre, mais il faudra attendre.
Dans la capitale il y a un nombre assez importants d’hôtels (Omali, Pestana, Praia, Miramar, Emoyeni) qui semblent plus ou moins bien fonctionner, mais aucun d’entre eux n’a effectué des rénovations récentes et encore moins des extensions, donc la demande justifiant d’éventuels nouveaux investissements reste (pour le moment) limitée.
Nous constatons également que les endroits ou nous aimons aller passer le week-end sont rarement complets au point de ne pas pouvoir nous accueillir, même quand nous faisons une réservation de dernière minute. Donc le tourisme se développe, oui, mais ce n’est pas encore la ruée qui risque de défigurer l’île et attendons de voir comment les choses vont évoluer après l’engouement que nous constatons pour le moment.
Comme d’habitude, nous espérons recevoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

Sortie des rafles à l’huilerie – EFB conveyor at the mill
Praia Grande un peu plus agité ces jours-ci – Praia Grande a little rougher these days
Cuisson de fruits à pain – Cooking of bread fruit
Semence ou insecte? – Seed or insect?
Reprise des exercices de saxophone – Resuming saxophone practice

From our previous blogs you will have understood that Sao Tome is an attractive destination because of its climate, its nature, its beaches, its rather welcoming population and its easy access. Well, when I say easy access, it is obviously an island and therefore requires a plane (or a boat for those who have time) to get there.
Is this a reaction to the end of the confinements imposed by Covid or a recent discovery of this small island in the Gulf of Guinea, Sao Tome and Principe is currently experiencing a fairly large influx of tourists, even if it remains modest compared to other destinations. Sao Tome is not yet a destination with large beachfront hotels, the majority of tourist accommodation being eco-lodges scattered around the island. But in the year and a half since we arrived, the number of accommodation options has increased significantly, with a sizeable number of bungalows (usually built of wood) popping up all along the coast. Although the comfort offered by the different ecolodges varies quite a lot, almost all of them have 24-hour electricity, a small bathroom attached to the rooms with running water (usually cold) and even a wifi network to stay connected to the world. There are also a multitude of bars and restaurants that have sprung up or simply been upgraded in response to the influx of visitors, some offering slightly more sophisticated cuisine than others, but generally with the same chicken, fish or octopus menu.
The larger number of tourists is also reflected in the availability of rental cars. As the road network in Sao Tome is quite limited, many tourists opt to hire just a vehicle as it is difficult to get lost, but tourist agencies (whose numbers have also increased significantly over the past year) also offer the option of hiring a car with a driver/guide. That said, when we needed to hire a replacement car for one of our agents whose car broke down, we had to look everywhere and the cost of hire more than doubled compared to a few months before.
The price of air tickets to come from Europe (Lisbon) has also increased significantly and not only in this summer period which brings a greater number of travellers. Visitors come not only from Europe (mainly Portugal) but also from Gabon (usually French expatriates) and Ghana, which have direct connections with Sao Tome.
The development of tourism infrastructure seems to be in response to more visitors at the moment rather than a well thought out strategy of the country. When I speak with the owners of the accommodation near our plantation, they explain that it was due to requests from visitors already in the country or looking for accommodation on the internet that they decided to add rooms. The question we are asking ourselves is whether this will last. It is certain that the end of two years of Covid-related confinement has made those who can afford it want to escape and fly to exotic destinations again. Will this craze continue in the face of high ticket prices and rising inflation? It’s a good question, at least Sao Tome won’t have disfigured its coastline if the influx of tourists is reduced.
Strangely, some of the more luxurious resorts such as the Club Santana or the Pestana Equador, which closed when the pandemic started, don’t seem to be showing signs of opening up. The Pestana Equador is located on Ilheu das Rolas, a small island just south of Sao Tome, whose main characteristic is that it is located exactly on the equator. But to get there you have to take a motorboat and even if the crossing is not very long (15-20 minutes), apart from the materialization of the equator where you can have your picture taken with a foot in each hemisphere, there is not much to do there, except a walk in the surrounding nature. I suppose that guests who pay 200 euro for a night in a luxury hotel expect to be able to do something other than spend the day on the beach or by the pool. The hotel is reportedly up for sale, probably because it is difficult to make this kind of facility profitable without more visitors and especially because of the high cost of operations since everything has to be brought in by boat, including the staff.
For Club Santana, located on the road from Ribeira Peixe to the capital, it is more difficult to understand why it has not reopened as it had a good reputation, is rather well located and also offers a surf club. It has been scheduled to reopen for many months, some refurbishment work has even been carried out (including the entrance and roadside sign) but curiously they have let the high tourist season pass without welcoming customers. Surfers are probably not the typical guests for a higher standard hotel, but many people we know have regretted not being able to stay there when visiting the country, so there is a demand. Even we would like to stay there occasionally for a change of scenery, but that will have to wait.
In the capital there are quite a few hotels (Omali, Pestana, Praia, Miramar, Emoyeni) that seem to work more or less well, but none of them have undergone recent renovations, let alone extensions, so the demand for possible new investments remains (for the moment) limited.
We also find that the places we like to go for the weekend are rarely so full that we can’t get in, even when we make a last minute booking. So tourism is growing, yes, but it’s not yet the rush that will disfigure the island and let’s wait and see how things develop after the hype we’re seeing at the moment.
As usual, we look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude

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Paradis – Paradise

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Lorsque nous envisagions de nous expatrier vers le Kasaï au Congo, mon patron m’avait dit: “Marc, tu vas voir, la plantation c’est comme si tu étais en Toscane avec les collines ondulantes, le climat agréable, juste les vignobles en moins” et nous avons vu où ça nous a mené. Rien n’était faux, c’est vrai que les paysages étaient superbes avec la majestueuse vallée du Kasaï, le climat chaud mais tout à fait supportable, mais de là à croire que nous étions en Toscane il fallait un (très) gros effort d’imagination.
Sao Tomé ne nous a pas été vendu comme étant l’objectif ultime de l’expatrié, mais venant du Congo (et du Kasaï en particulier) il est certain que le contraste est saisissant. Alors qu’à Mapangu notre seule possibilité de sortie était de prendre l’avion pour un vol de deux heures et demi jusque Kinshasa et que pour cela il fallait d’abord faire trois heures de pirogue jusqu’à Ilebo, ici en un peu plus d’une heure de route nous sommes à l’autre bout de l’île avec accès à des restaurants, supermarchés et autres luxes, et où il est tout à fait faisable d’aller faire ses courses le matin et d’être de retour à la maison pour le déjeuner.
Quand je parle avec mon patron, maintenant il ne me parle plus de la Toscane (qu’il aime beaucoup) mais demande comment ça va “au paradis”. Il est vrai que Sao Tomé a tout du paradis, une végétation luxuriante qui s’étend jusqu’à la mer avec ses kilomètres de plages de sable doré bordée de cocotiers, une population plutôt limitée qui ne doit pas faire grand chose pour manger compte tenu de la mer poissonneuse, de l’abondance de fruits et légumes et un climat tout à fait délicieux. Mais au paradis on n’a pas envie (ou besoin) de travailler et cela rend les choses un petit peu plus difficile lorsqu’il faut faire fonctionner une plantation. Régulièrement nos travailleurs trouvent une excuse pour ne pas faire leur travail, préférant aller jouer au foot, boire du vin de palme avec les collègues ou simplement s’asseoir et attendre qu’il soit l’heure de rentrer à la maison (avec le transport de la société). Sans réelle justification nous avons eu un tel arrêt de travail d’une partie des employés de la plantation, qui par hasard a coïncidé avec une réunion des représentants de la seule structure syndicale du pays. Les représentant syndicaux ont évidemment saisi l’occasion de ce “mécontentement” pour rencontrer nos employés et leur promettre toutes sortes de choses.
Peu de temps après cela, la délégation syndicale a demandé à rencontrer la direction de la plantation pour faire le point sur la situation. Avant de poursuivre votre lecture, il faut savoir que nos amis syndicalistes n’ont jamais travaillé dans une plantation et je soupçonne pour certains qu’ils n’en ont jamais visité. Ainsi, avant notre réunion la délégation est allée en plantation pour rencontrer les travailleurs et comprendre leurs problèmes. Les revendications étaient évidemment multiples à commencer par la tâche surhumaine qu’il est demandé aux travailleurs de réaliser. Le travail de la plantation est généralement réalisé à la tâche et celle-ci est déterminée en fonction d’une variété de facteurs combinant age (hauteur) des palmiers, accessibilité du terrain, nombre de régimes murs récoltables par hectare, etc. Sachant que le travail commence rarement avant 7h du matin, les travailleurs les plus rapides terminent souvent leur tâche avant 10h du matin et les plus lents (ou les nouvelles recrues) restent parfois jusqu’à 11h voire même 11h30, dans certains cas extrêmes, pour terminer leur tâche. Selon les syndicalistes, un travail qui relève plus de l’esclavage moderne que d’autre chose et qu’il y a lieu de rendre plus humain en diminuant les tâches sans toucher aux salairex, qui sont parmi les plus élevés de Sao Tomé.
Une autre communication relevée par la délégation syndicale concerne le poids des régimes, selon eux en moyenne de plus de 40kg, qui représente une entorse par rapport aux accords de l’organisation mondiale du travail où les charges doivent être limitées à un maximum de 25kg. Lorsque nous avons fait remarquer que le poids moyen des régimes de notre plantation était de moins de 13kg (ce qui est déjà pas mal), le délégués ont voulu insister sur le fait qu’il y avait sûrement des exceptions de temps en temps (ce qui est vrai, nous avons parfois des régimes de plus de 20kg…). Nous avons donc heureusement échappé (pour le moment) aux sanctions de l’OMT pour les charges excessives.
La partie qui m’a le plus amusée dans nos échanges est l’argument mis en avant par la délégation que certains travailleurs doivent parcourir 1km pour porter chaque régime du point de récolte jusqu’à la route, imaginez, me disent-ils, la distance que ces pauvres travailleurs doivent faire pour transporter les 150 régimes récoltés sachant qu’à chaque fois ils doivent faire le chemin dans les deux sens, cela fait près de 300km… c’est alors que nous avons observé un petit silence (parcourir cette distance en à peine trois heures de temps relève effectivement du surhumain) et que, curieusement, nous sommes passés à une autre sujet.
Aujourd’hui, la délégation syndicale avait annoncé un passage par la plantation pour venir communiquer le résultat de nos discussions aux travailleurs. Il n’en fallu pas plus pour que ceux-ci décident de ne pas rester au champ, surtout compte tenu du fait que c’est aussi le jour où nous payons aussi les avances salariales, autre motivation pour ne pas traîner au travail. Ce qui ne les a pas empêchés de se plaindre lorsque le camion qui devait les ramener à la maison n’est pas parti tout de suite car il devait attendre les quelques personnes qui avaient malgré tout décidé de prester leur charge…
Un autre problème que nous avons du mal à solutionner concerne la construction non-autorisée d’habitations dans la plantation. Nous avons certes essayé de bloquer les chantiers, mais dès que nous tournons le dos les travaux de construction reprennent et nous avons ainsi toute une série de maisons établies dans la plantation, souvent construites par des personnes qui n’ont rien à voir avec Agripalma. En réalité, ce qui attire ces constructions est l’accès aux facilités (eau et électricité), car nous sommes un des seuls endroits dans l’île où nos générateurs fonctionnent de manière régulière et fiable. Au départ, lorsque la plantation a été mise en place, la direction a accepté de mettre en place un réseau de distribution de courant vers les maisons de la communauté pour leur permettre d’avoir un peu de lumière après la tombée du jour. Petit à petit les habitants des maisons ont élargi la gamme des appareils électriques utilisés allant de la radio et télévision, au réfrigérateur, puis cuisinière électrique entre autre pour pouvoir ouvrir un petit restaurant et pour certains même un petit atelier avec poste à souder, etc. Ceci est sans compter toutes les maisons clandestines qui se branchent directement sur le réseau, généralement sans fusible ou autre dispositif de sécurité et donc, sans surprise, le système qui au départ était prévu pour juste de l’éclairage s’est retrouvé surchargé avec des gros risques d’incendie à cause du câble principal sous-dimensionné et qui devient donc brûlant après peu de temps.
Nous avons donc décidé de couper l’alimentation électrique en attendant que tous les branchements illicites soient éliminés et ce faisant éliminé la principale motivation pour les personnes à venir construire chez nous. L’étape suivante sera d’installer des mètres (pré-payés) pour tous les raccordements légitimes et ainsi, nous l’espérons, éviter de griller notre installation électrique. Certains de mes collègues avaient peur d’une révolution lorsque nous avons coupé le courant, mais comme (pour le moment) l’électricité est distribuée gratuitement, j’ai au contraire reçu le soutient des plusieurs résidents de la communauté qui se sont engagés à nous aider à supprimer les raccordements qui ne sont pas autorisés. Cette démarche est d’autant plus importante que si et quand nous installons éventuellement une micro centrale hydro-électrique, il ne faudrait pas que celle-ci soit incapable de fonctionner à cause d’une surconsommation. Mais bon, nous n’y sommes pas encore et pour le moment le plus important est d’éviter d’avoir une incendie dans nos installations, ce à quoi nous avons tout juste échappé ces derniers jours.
Comme vous pouvez le lire, nous restons bien occupés et ne manquons pas de choses à résoudre ou améliorer, sans doute la raison même de notre présence ici.
A part cela, il est intéressant de signaler que nos températures actuelles en raison de la saison appelée “gravada” ici sont nettement plus agréables que la moyenne en Europe où la canicule semble persister; nous avons une moyenne de 24°C sans air conditionné. Petit bemol, beaucoup moins de soleil car une couverture nuageuse très persistante. D’autre part, la cage pour vignes de fruits de la passion que nous avons fait construire commence a être bien couverte et les ipoméees (morning glories) bleues semées en même temps ont bien pris aussi.
En espérant comme chaque fois avoir très bientôt de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

Prêts au travail – Ready for work
Régimes de 40kg? – Bunches of 40kg?
Visiteur en plantation – Plantation visitor
Ipomées – Morning glories
Nouvelles plantations – New plantings

When we were thinking of moving to Kasai in Congo, my boss said to me: “Marc, you’ll see, the plantation is like being in Tuscany with the rolling hills, the pleasant climate, just without the vineyards” and we saw where that got us. Nothing was wrong, it’s true that the landscapes were superb with the majestic Kasai valley, the climate hot but quite bearable, but to believe that we were in Tuscany required a (very) big effort of imagination.
Sao Tome was not sold to us as the ultimate expatriate destination, but coming from the Congo (and the Kasai in particular) the contrast is certainly striking. Whereas in Mapangu our only way out was to Kinshasa was a two and a half hour flight, and to do that we first had to take a three hour dugout canoe trip to Ilebo, here in just over an hour’s drive we are at the other end of the island with access to restaurants, supermarkets and other luxuries, and where it is quite feasible to go shopping in the morning and be back home for lunch.
When I talk to my boss, now he doesn’t talk about Tuscany (which he likes very much) but asks how it is “in paradise”. It’s true that Sao Tomé has all the makings of a paradise, with lush vegetation stretching right down to the sea and miles of golden sandy beaches lined with coconut palms, a rather small population that doesn’t have to do much to eat given the plentiful fish in the sea, the abundance of fruit and vegetables and a quite pleasant climate. But in paradise you don’t want (or need) to work and that makes it a little more difficult to keep a plantation going. Regularly our workers find an excuse not to do their work, preferring to go and play football, drink palm wine with colleagues or just sit and wait until it is time to go home (with company transport). Without any real justification we had such a work stoppage of a part of the plantation’s employees, which by chance coincided with a meeting of the representatives of the only trade union structure in the country. The union representatives obviously took the opportunity of this “discontent” to meet our employees and promise them all sorts of things.
Shortly after that, the union delegation asked to meet with the plantation’s management to discuss the situation. Before you read on, you should know that our union friends have never worked on a plantation and I suspect that some of them have never visited one. So, before our meeting the delegation went to the plantation to meet the workers and understand their problems. The demands were obviously manifold, starting with the superhuman task that the workers are asked to perform. The work on the plantation is generally carried out by task and this is determined by a variety of factors combining the age (height) of the palms, the accessibility of the land, the number of harvestable mature bunches per hectare, etc. Given that work rarely starts before 7am, the fastest workers often finish their task before 10am and the slowest (or new recruits) sometimes stay until 11am or even 11.30am, in some extreme cases, to finish their task. According to the trade unionists, this work is more akin to modern slavery than anything else and should be made more humane by reducing the tasks…
Another communication raised by the trade union delegation concerns the weight of the bunches, according to them on average weighing more than 40kg, which represents a breach of the agreements of the International Labour Organisation, where loads must be limited to a maximum of 25kg. When we pointed out that the average weight of the bunches on our plantation was less than 13kg (which is not bad), the delegates insisted that there must be exceptions from time to time (which is true, we sometimes have bunches weighing more than 20kg…). So fortunately we escaped (for the moment) the ILO sanctions for excessive loads.
The part that amused me the most in our exchanges was the argument put forward by the delegation that some workers have to travel 1km to carry each bunch from the harvesting point to the road, imagine, they tell me, the distance that these poor workers have to travel to transport the 150 bunches harvested, knowing that each time they have to go back and forth, that’s almost 300km. … then they fell silent (travelling that distance in just three hours is indeed superhuman) and, curiously, we moved on to another topic.
Today, the union delegation had announced a visit to the plantation to communicate the outcome of our discussions to the workers. That was all it took for our workers to decide not to stay in the field today, especially since we are also paying the advance wages today, which is another incentive not to hang around at work. This did not stop them from complaining when the truck that was supposed to take them home did not leave right away because it had to wait for the few people who had decided to work despite all these “distractions”…
Another problem that we are having trouble solving is the construction of unauthorised houses on the plantation. We have tried to block the building sites, but as soon as we turn our backs, the construction work starts again and we have a whole series of houses established on the plantation, often built by people who have nothing to do with Agripalma. In fact, what attracts these constructions is the access to electricity, as we are one of the only places on the island where our generators work regularly and reliably. Initially, when the plantation was set up, the management agreed to set up a power distribution network to the houses in the community to allow them to have some light after dark. Gradually the inhabitants of the houses expanded the range of electrical appliances used from radio and television, to refrigerator, then electric cooker and for some even a small workshop with a welding set, etc. This is without counting all the clandestine houses that connect directly to the network, sometimes without a fuse or other safety device, and so, not surprisingly, the system that was initially intended for lighting only, found itself overloaded with great risks of fire because the cable was too small and therefore became hot after a short time.
So we decided to cut off the power supply until all the illegal and/or unsafe connections were eliminated and thus eliminated the main motivation for people to come and build houses in our concession. The next step will be to install meters (pre-paid) for all legitimate connections and thus hopefully avoid burning out our electrical installation. Some of my colleagues were afraid of a revolution when we cut off the power, but since (for the time being) the electricity is distributed free of charge, I have instead received the support of several community residents who have pledged to help us remove unauthorised connections (obviously to ensure that their own supply is restored as soon as possible). This is especially important because if and when we eventually install a micro-hydro plant, it should not be put at risk due to over-consumption. But we are not there yet and for the moment the most important thing is to avoid having a fire in our own installations, which we have just escaped in the last few days.
As you can read, we are keeping ourselves busy and have no shortage of things to solve or improve, which is probably the reason why we are here in the first place.
Apart from that, it is interesting to note that our current temperatures due to the season called “gravada” here are much more pleasant than the average in Europe where the heat wave seems to persist; we have an average of 24°C without air conditioning. The only downside is that there is much less sun because of the persistent cloud cover. On the other hand, the cage for passion fruit vines that we had built is starting to be well covered and the blue morning glories that we planted at the same time are also well established.
As usual, we hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Mobilité – Mobility

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Sao Tomé, comme sans doute beaucoup d’autres pays dans le monde aujourd’hui, est confronté à une augmentation très importante du coût de tous les produits de consommation allant de la nourriture à l’énergie. Cette augmentation, qui a été initiée pendant la période du Covid, est à présent exacerbée par la guerre en Ukraine et affecte tant la disponibilité des produits que leur prix, qui dans certains cas ont plus que doublé.
Ce qui suit est probablement une répétition d’idées déjà partagées précédemment, je ne m’en souviens plus trop et si c’est le cas désolé pour le manque d’originalité…
Sao Tomé n’est pas très grand avec ses 1.000 km², mais ne dispose d’aucun moyen de déplacement qui ne soit pas dépendant d’énergie fossile, que ce soit voitures, minibus ou moteurs hors-bord pour les bateaux. La taille de l’île est juste trop grande pour envisager des déplacements à pied ou à vélo (surtout à cause des nombreuses dénivellations) et dépend donc de carburants importés principalement depuis l’Angola. Il est question de commencer des travaux d’exploration de pétrole au large de l’île de Sao Tomé, mais ce n’est probablement pas un projet qui va générer des résultats avant de nombreuses années (si cela aboutit) ce qui fait que dans l’immédiat le pays reste tributaire d’apports énergétiques extérieurs. Les seules ressources en devises du pays sont l’exportation de quelques produits agricoles (huile de palme, cacao, coco, poivre, vanille) et le tourisme, mais cela ne représente qu’une petite fraction des besoins du pays qui importe quasi tout ce qu’il consomme à l’exception de poisson, de fruits à pain et de vin de palme. Les touristes sont de plus en plus nombreux dans l’île, surtout en cette saison et maintenant que les restrictions de voyage sont largement supprimées, tous s’attendent à pouvoir louer une voiture pour explorer le pays et avoir de l’électricité dans leurs lieux de villégiature, pour lesquels il faut du carburant, ce qui ne fait qu’accentuer les besoins de carburant.
Cette question de carburant est également très pertinente pour notre plantation, tous nos besoins (transport, électricité, cuisine) sont tributaires d’énergie fossile et importée. Cette question n’est pas anodine car si nous souhaitons réellement développer des plantations durables au-delà des prochaines décennies nous devrons trouver d’autres solutions à nos besoins énergétiques. Les besoins d’électricité pour l’huilerie, les bureaux et les habitations sont probablement les plus aisés à résoudre car outre que la biomasse qui résulte du processus d’extraction de l’huile de palme permet théoriquement de produire la vapeur nécessaire pour faire fonctionner une turbine, nous sommes aussi entourés de cours d’eau où il devrait être possible d’aménager des systèmes hydro-électriques d’une capacité suffisante pour répondre à tous nos besoins.
Un problème plus épineux est celui de la mobilité et/ou transports, pour lequel il existe des idées mais qui ne sont pas aisées à mettre en œuvre ou, pour certaines, nécessitent encore des recherches et expérimentations qui vont prendre du temps. Dans cette lettre, je vais essayer d’étayer quelques idées qui pourraient (ou pas) un jour permettre de rendre Agripalma totalement indépendant d’énergies fossiles, voir même rendre la plantation et ses opérations réellement durable. Dans les développements dits “verts” qui sont largement promus dans le monde, ce sont généralement les solutions électriques qui sont mises en avant. Voyez le nombre de véhicules électriques ou hybrides qui sont offerts sur le marché, l’installation de panneaux solaires sur les toits des bâtiments ou les parcs d’éoliennes qui se multiplient dans nos paysages. Pourtant je ne crois pas que ce soit une solution à long terme car la production et surtout le stockage de toute cette électricité fait appel à des matières premières dont les ressources sont limitées, qui sont elles-même polluantes et vont générer un problème futur de recyclage (panneaux solaires, éoliennes et batteries) dont nous ne comprenons pas l’envergure.
L’un des besoins de transport le plus important dans notre plantation concerne l’évacuation de la récolte vers l’huilerie (jusqu’à 200 tonnes par jour) et dans une moindre mesure le transport des rafles et fibres (utilisés comme matière organique) vers la plantation. Une solution qui a été évoquée serait la mise en place d’une réseau de câbles sur lesquels seraient accrochés des wagonnets dont le déplacement serait assuré par des moteurs électriques alimentés par des petites centrales hydro-électriques. Ce principe de transport n’est pas nouveau et existe déjà dans diverses sortes de plantations (bananeraies, palmeraies à huile, etc.) mais dans le cas particulier d’Agripalma confrontée à un problème de topographie avec des déclivités trop importantes. Ce système de transport, un peu comme les trains, ne peut pas grimper ou descendre des pentes trop importantes sans installer des systèmes de crémaillères qui rendent les choses beaucoup plus compliquées et onéreuses. Nous n’avons toutefois pas renoncé à explorer cette solution potentielle qui devrait théoriquement nous permettre de remplacer une douzaine de tracteurs et camions représentant une consommation mensuelle de carburant de l’ordre de 3.000 à 4.000 litres. Outre la seule économie de carburant, un tel “cable-way” permet également de significativement réduire les coûts de maintenance de routes, construction ou réparation de ponts et est donc (théoriquement) une solution économique en plus d’être environnementalement attractive. Il suffit juste de trouver un moyen de contourner les pentes et/ou de les attaquer de manière innovante, sans pour cela mettre en place un système de téléphérique complet comme utilisé dans les alpes et autres réseaux de ski (encore que ceci pourrait peut-être solutionner le problème).
Pour les transports légers (voitures, motos, etc.) sur des distances plus importantes que celles faisable à bicyclette, encore une fois je ne crois pas que la solution à long-terme soit électrique, même si dans un premier temps cela pourrait être une solution de transition pour passer du fossile au renouvelable. A long terme, une solution pourrait être trouvée dans les piles à combustible pour lesquelles la source énergétique (entendez hydrogène) pourrait être produite localement utilisant encore une fois les abondantes ressources des cours d’eau de la plantation. Même si la technologie existe déjà, il est vrai que sa mise en application dans une plantation telle que la nôtre est encore un projet très distant, ce serait théoriquement une solution qui permettrait à la plantation d’être 100% autonome et renouvelable en énergie. Cette idée, si elle est faisable à l’échelle d’une plantation comme Agripalma, pourrait aussi être une solution pour le pays en général, mais ne verra probablement pas le jour dans un avenir immédiat compte tenu des intérêts que le gouvernement détient dans le système actuel. Cette réserve serait encore exacerbée si les explorations pétrolières devaient aboutir. Dans l’attente de tels développements nationaux nous pouvons continuer à rêver de solutions applicables à notre échelle et j’ose espérer que rapidement nous pourrons mettre en place nos premières micro-centrales hydro-électriques voire une solution pour le transport en plantation qui ne serait plus tributaire de tracteurs et camions, que ce soit par câble, rail ou autre système qu’il nous reste à découvrir.
Nous espérons très bientôt avoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

Exemples de tranport par câble hors Agripalma – Examples of cable transport outside Agripalma

Sao Tome, like probably many other countries in the world today, is facing a very significant increase in the cost of all consumer products from food to energy. This increase, which was initiated during the Covid period, is now being exacerbated by the war in Ukraine and is affecting both the availability of products and their prices, which in some cases have more than doubled.
What follows is, according to Marie-Claude, a repetition of earlier posts. I do not exactly remember and if indeed this is just another version of the same ideas I will try to do better next time…
Sao Tome is not very large at 1,000 km², but has no means of travel that is not dependent on fossil fuels, be it cars, minibuses or outboard motors for boats. The size of the island is just too big to consider walking or cycling (especially because of the many hills) and therefore relies on imported fuels mainly from Angola. There is talk of starting oil exploration work off the island of Sao Tome, but this is probably not a project that will generate results for many years (if at all), so for the time being the country remains dependent on external energy supplies. The country’s only foreign currency resources are the export of a few agricultural products (palm oil, cocoa, coconut, pepper, vanilla) and tourism, but this represents only a small fraction of the country’s needs, as it imports almost everything it consumes except fish and breadfruit. The growing number of tourists on the island, especially at this time of year and now that travel restrictions have been largely lifted, all expect to be able to hire a car to explore the country and have electricity at their resorts, for which fuel is needed.
This fuel issue is also very relevant to our plantation because today all our needs (transport, electricity, cooking) are dependent on fossil and imported energy. This issue is not insignificant because if we really want to develop sustainable plantations beyond the next few decades we need to find other solutions to our energy needs. The electricity needs for the oil mill, offices and homes are probably the easiest to solve because besides the biomass that results from the palm oil extraction process theoretically allows us to produce the steam needed to run a turbine, we are surrounded by rivers where it should be possible to develop hydro-electric systems of sufficient capacity to meet all our needs.
The more difficult problem is that of mobility and/or transport, for which there are ideas but which are not easy to implement or, for some, still require research and experimentation which will take time. In this news item, I will try to develop some ideas that could (or not) one day make Agripalma totally independent from fossil fuels, or even make the plantation and its operations truly sustainable. In the so-called “green” developments that are widely promoted around the world, it is usually the electric solutions that are put forward. Look at the number of electric or hybrid vehicles on the market, the installation of solar panels on the roofs of buildings or the wind farms that are multiplying in our landscapes. However, I do not believe that this is a long-term solution because the production and especially the storage of all this electricity requires raw materials whose resources are limited, which are themselves polluting and which will generate a future recycling problem (solar panels, wind turbines and batteries) whose scope we do not understand.
One of the most important transport needs in our plantation is the evacuation of the harvest to the oil mill (up to 200 tons per day) and to a lesser extent the transport of empty fruit bunches and fibres (used as organic matter) to the plantation. One solution that has been suggested is to set up a network of cables on which wagons would be attached and moved by electric motors powered by small hydroelectric plants. This principle of transport is not new and has already existed in various types of plantations (banana plantations, oil palm plantations, etc.) but in the particular case of Agripalma, which is confronted with a problem of topography with excessively steep slopes, this solution is not readily applicable. This transport system, a bit like trains, cannot climb or descend steep slopes without installing rack systems, which make things much more complicated and expensive. However, we have not given up on exploring this potential solution, which should theoretically allow us to replace a dozen tractors representing a monthly fuel consumption of around 3,000 to 4,000 litres. In addition to the fuel savings alone, such a “cable-way” would also significantly reduce the costs of road maintenance, construction or repair of bridges and is therefore (theoretically) an economical solution as well as being environmentally attractive. It is just a matter of finding a way to get around the slopes and/or to tackle them in an innovative way, without setting up a complete system such as those used in the alps and other ski resoirts (although this could perhaps solve the problem).
For light transport (cars, motorbikes, etc.) over distances greater than those feasible by bicycle, again I do not think the long-term solution is electric, although initially it could be a transitional solution from fossil to renewable. In the long term, a solution could be found in fuel cells for which the energy source (i.e. hydrogen) could be produced locally, again using the plantation’s abundant water resources. Even if the technology already exists, it is true that its application in a plantation such as ours is still a very distant project, it would theoretically be a solution that would allow the plantation to be 100% autonomous and renewable in energy. This idea, if feasible on the scale of a plantation like Agripalma, could be a solution for the country in general but is unlikely to see the light of day in the immediate future given the interests that the government holds in the current system, which would be further exacerbated if oil exploration were to succeed. While waiting for such national developments we can continue to dream of solutions applicable to our scale and I dare to hope that soon we will be able to put in place our first micro hydro-electric power stations or even a solution for transport in plantations which would no longer be dependent on tractors and trucks, be it by cable, rail or other system which we have yet to discover.
We hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude