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Pas Seulement du Palmier – Not Only Palm Trees

Bonjour vous tous, nous revoici !

Jusqu’à présent nous vous avons présenté Mapangu comme étant une plantation de palmiers à huile, et en quelque sorte c’est vrai car c’est la seule culture industrielle qui a été mise en place sur la concession. Or le climat du Kasaï pourrait également convenir à la culture de l’Hévéa ou arbre à caoutchouc et comme le groupe essaye généralement de combiner les deux cultures pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, ici aussi cette culture pourrait être implantée.

Mais voilà, mettre en place une plantation d’Hévéa est une opération de longue haleine, voyez plutôt:
– la multiplication d’arbres à caoutchouc industriels se fait traditionnellement par greffe, car il n’est pas possible de transmettre les caractéristiques désirées (résistance à la casse au vent, production abondante de latex, etc) par le semis de graines.
– pour pouvoir faire des greffes, il faut du matériel de greffage (greffons), qui doit donc nécessairement être produit sur place car transporter des greffons est difficile et serait trop couteux à réaliser à grande échelle.
– les greffons sont obtenus à partir de bois de greffage, prélevé sur des arbres qui ont eux-même été greffés (avec quelques greffons importés par avion et utilisés au plus quelques jours après leur prélèvement) et régulièrement recepés pour toujours avoir des jeunes branches sur lesquels les greffons peuvent être prélevés.
– les greffes se font sur des portes greffes, qui sont simplement des plants obtenus par semis de graines d’Hévéa.
– pour planter, disons, 5.000 hectares d’arbres à caoutchouc, soit 2.500.000 arbres il faut beaucoup de bois de greffe et donc plusieurs années pour créer des jardins à même de produire les greffons nécessaire, sachant qu’il n’y a évidemment pas 100% de réussite lors du greffage.
– depuis quelques années la Brabanta est donc en train de développer petit à petit une collection de différents clones d’Hévéa qui doivent servir à tester leur adaptation aux conditions climatiques et de sol locales et au besoin fournir le bois de greffe nécessaire le jour où l’on déciderait de se lancer dans la production de caoutchouc.
– ce n’est pas la fin de l’histoire, car après avoir planté un arbre à caoutchouc il faut encore attendre environ 7 ans avant de pouvoir commencer à récolter le latex. Autant dire que nous ne seront plus que probablement plus là si un jour Brabanta devait produire du latex.
Depuis quelques jours, nous avons commencé à mettre en place un essai de plantation d’Hévéa à plus grande échelle (6 hectares) qui devra également servir de jardin à bois potentiel le jour où la décision serait prise de se lancer dans cette production. Les plants (greffés) que nous plantons pour le moment ont été semés il y a un peu plus d’un an, mais sont déjà de jeunes arbres d’une taille non négligeable et en particulier la racine pivot qui fait parfois plus d’un mètre cinquante. Pour extraire ces plants de la pépinière nous avons dû construire une machine spéciale qui permet de tirer les plants à la verticale afin d’extraire le plant avec l’entièreté de son pivot.
La plantation de notre jardin à bois à grande échelle va durer quelques semaines et nous pourrons vous en dire plus et vous montrer le résultat seulement lorsque la plantation commencera à débourrer. En attendant voici quelques photos de la pépinière et de la préparation de plants.

Cette semaine nous avons eu notre vol mensuel sur plantation pour nous apporter nos vivres frais, la paie et quelques passagers, dont l’inspecteur de la régie des voies aériennes en visite annuelle pour la certification de notre piste. Il pleuvait abondamment durant toute la matinée avant l’arrivée de l’avion et il y avait également assez bien de vent provoqué par le temps orageux. Nous avons donc avisé le pilote (par radio) d’être prudent car la piste était glissante et d’atterrir de préférence vers l’ouest pour être contre le vent. Pour une raison que nous ignorons, et certainement pas par manque de manche à air (récemment remplacée avec une manche à air de dimension internationale – 2,4m de longueur), le pilote a décidé d’atterrir avec le vent avec le résultat qu’il n’a réussi à arrêter l’avion qu’en bout de piste alors que d’habitude il ne lui faut même pas la moitié pour immobiliser l’aéroplane. Les passagers n’ont rien remarqué, si ce n’est des nuages qui semblaient aller aussi vite que l’avion, mais au sol nous avons quand même eu un moment d’inquiétude. Heureusement comme la piste est située en pleine savane, dans le pire des cas l’avion se serait retrouvé dans les herbes… Pas très différent de la piste de l’aéroport d’Ilebo !

Notre inspecteur des voies aériennes à trouvé que la peinture des marquages au sol était un peu défraîchie, que le personnel de sécurité de la piste devrait être équipé d’uniformes spécial aviation, que nous devrions installer des détecteurs de métaux pour contrôler les passagers, etc. N’oublions pas que notre piste est un aéroport privé, ou seuls des personnes attachées à- ou visitant- la plantation arrivent et partent. Pour avoir un point de comparaison, l’aéroport commercial (appartenant à l’état) d’Ilebo est une piste en herbe (dont la hauteur dépasse souvent les 30cm) dépourvue de tout marquage, sans manche à air, sans extincteur, enfin sans rien. Je dois reconnaître avoir eu du mal à garder mon sérieux lorsque l’inspecteur a commencé son rapport et la liste des recommandations auxquelles nous devrions nous conformer pour ne pas payer de pénalités lors de sa prochaine inspection.

L’inspecteur des voies aériennes a quand même concédé que notre piste était la meilleure et la mieux équipée des aéroports domestiques du pays, y compris celui de Kinshasa, mais bon il faut toujours trouver une excuse pour soutirer un peu d’argent là où on pense en trouver et il est certain que ceux de l’état ont des finances à zéro.

Dans un autre domaine, que nous avons déjà abordé, j’essaye de faire l’inventaire des besoins des écoles de la concession et de parer aux besoins urgents là où s’est possible. Ce matin Marie-Claude et moi avons rapidement visité une école primaire dont les toitures ont été arrachées par les vents violents qui accompagnent les orages de cette saison. Ce sont heureusement des toitures en paille assez faciles à réparer avec des matériaux locaux, mais même ces petites choses nécessitent un coup de pouce de l’extérieur.

Pour les écoles, nous avons déjà demandé de nous aider selon vos moyens avec la collecte de matériel scolaire (à déposer au bureau chez Gilles, Wilmingtonstraat 3 – 2030 Anvers), mais ceux qui souhaiteraient aider par d’autres moyens, tous les gestes sont les bienvenus et appréciés. ,

Que vous raconter d’autre ? Comme nous ne sommes arrivés qu’en février de cette année, tout ce que nous vivons comme conditions climatiques en ce moment sont autant de nouveautés. Il faudrait noter tout pour être mieux préparé pour l’année suivante mais rien n’est mal fait.
Lorsque nous sommes revenus de vacances tout commençait à reverdir et trois pluies plus loin, la différence est énorme. Tout à l’honneur de “Papa Abas” et “Papa Doudou” nos jardiniers, les abords immédiats de la maison étaient verts, maintenant tout fleuris. Et le terrain se métamorphose. Les plants de Lantana se sont bien développés, les Canas font des rejets, les Cosmos locaux d’un orange vif égayent les bords de la maison, et nous avons beaucoup plus d’oiseaux. Je sais, au fond de moi, que nous devrons faire d’autant plus attentions aux serpents, mais “nous traverserons cette rivière” en temps et heure . . .
Lors de notre arrivée il faisait étouffant mais en ce moment, en général, nos nuits ont +/- 24° et nos jours +/- 30° ce que nous trouvons idéal !
Le réveil à simulateur d’aube est une véritable innovation dans notre confort quotidien nous ne nous apercevons (presque) plus qu’il fait nuit noire lorsque la journée commence!
Nous avons organisé un nettoyage de plafond et chasse aux chauve-souris pour limiter l’extension de la colonie, nous les entendons moins et il faudra sans doute recommencer le processus quelque fois pour faire comprendre le message. Mais cela fonctionne.
L’odeur commençait à être un peu trop entêtante !
Pour pouvoir parvenir à changer nos ampoules sans l’aide d’une échelle de pompier nous avons demandé à ” faire baisser ” les ampoules et placé des chapeaux fabrication locale comme abat-jour et le résultat est ludique!
Bref, chaque journée apporte sa petite amélioration et nous ne trouvons pas vraiment le temps de nous ennuyer ni l’un ni l’autre

Merci de nous suivre et à bientôt vous lire,

Marie-Claude et Marc

semis-hevea-2016

Semis Hevea 2016 – Hevea 2016 seedlings

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Pépinière Hevea 2015 greffés – Hevea 2015 seedlings grafted

arrachage-hevea

Extraction de plants d’Hevea – Hevea stump pulling

heveas-arraches

Hevea, habillage des stumps – Hevea stump preparation

visite-ecole-tshiamundenda

Arrêt à l’école de Tshiamundenda – Stop at the Tshiamundenda school

ecole-tshiamundenda

Classes de/of Tshiamundenda

atterrissage-avion

Atterrissage avec le vent – Landing with the wind

abat-jour-chapeau

Abat-jour chapeau – Hat lamp shade

en-route-pour-lappel

En route pour l’appel – On the way to the roll call

Hello everybody, here we are again!

Until now we have always spoken about Mapangu as being an oil palm plantation, which is true since this is the only industrial crop that we are processing on the estate. However the Kasai climate could also suit rubber production and since the group usually tries to have both crops in each plantation to avoid putting all eggs in one basket, here also Hevea or rubber trees could be grown.

However establishing a rubber plantation is not done just like that and requires log term planning:
– multiplying rubber trees must be done with clones (grafting) because the desirable traits of selected Hevea varieties (resistance to wind breakage, latex yield, etc.) cannot be transmitted through seedlings
– In order to multiply the planting material local production of grafting material is needed because it would be too difficult and costly to import large quantities of cloning material from abroad
– grafts are taken from trees that have originally been established with material flown in from other collections and regularly cut back to ensure a continuous production of fresh grafting material
– grafting is done on seedlings obtained from Hevea seeds, sown as soon as possible after harvesting because their germination power does not last very long
– to plant say 5,000 hectares of rubber trees, or about 2.5 million trees, a lot of grafting wood is necessary, especially given that the success rate is obviously never 100%
– for a few years now, Brabanta has been developing a small collection of rubber trees, to test these against the local climate and soil conditions and also prepare a reserve of grafting wood should it be decided to develop this on an industrial scale
– this is not the end of the story, because once planted it takes another 7 years before production starts. It is therefore most likely that we will no longer be in Mapangu when rubber will come out of the plantation, if at all.

A few days ago, we started putting in place a large scale (6 hectares) rubber trial in the savannah, which will also be used as grafting wood reserve should it be decided to go ahead with this crop. The (grafted) saplings that we are planting have been sown a little over one year but have already developed into significant plants, some of which have a pivot root extending more that 1.5m down. To extract these plants we built a special machine that allows to pull the trees out of the ground vertically in order to get the full length of the main root out of the ground.
Planting will take another few weeks and we will be able to tell you more once the planted stumps have started growing again. Meanwhile some picture of the work at the nursery and stump preparation.

This week we had our monthly flight to Mapangu to bring fresh produce, money to pay our staff and some visitors, amongst which an inspector from the civil aviation on his annual control of our air strip. It was raining heavily during the whole morning before the aircraft arrived and it was also very windy because of the stormy weather. We therefore advised the pilot (by radio) to be cautious because of the wet surface and to land preferably west ward into the rather strong wind. For some unknown reason, and certainly not through lack of indication as we recently installed a new wind sleeve of 2.4m length (international standards), the pilot decided to land with the wind and as a result almost made it pas the end of the runway, while usually he does not even need half the length to bring the aircraft to a stand still. The passengers did not notice that anything was amiss, except perhaps the fact that clouds were moving as fast as the air-plane, but on the ground we had a moment of worry, although in the worst case the plane would have continued into grass of the savannah, not very different from the Ilebo airport!
Our inspector found that the markings on the strip were not as fresh as they could, that the security staff at the strip should have official civil aviation outfits and that we were missing metal detectors to check the passengers before boarding the aircraft. Let us not forget that this air strip is a private airport used only for staff and visitors. As a point of comparison, the state airport of Ilebo is a grass surface, often knee high or higher, with no markings on the ground, no wind sleeve, no fire extinguishers, well nothing actually. I must confess that I found it difficult not to burst out with laughter when the inspector started listing our shortcomings and what should be done to avoid penalties on his next visit. He later confessed that our airport was better that any other domestic airport in the country, including the one in Kinshasa, but that we were the only ones with some money and that everybody has to live…

On another subject, which we already mentioned in prior postings, I am trying to identify the most pressing needs of the schools in and around the plantation. These schools are run by the national education department, however if we do not intervene to ensure that the basic infrastructure is maintained the kids would be having their classes under a tree at best. In addition to (French) school material, which you can have delivered at Gilles office (Wilmingtonstraat 3 – 2030 Antwerpen) there are other means to help. This morning Marie-Claude visited a primary school whose thatched roof has been blown off by the gusts of wind that accompany the thunder storms. This is relatively easy to repair with local materials, but a little help makes it so much easier.

What else to tell you? As we have only been here since February this year, we are still discovering the seasons and climatic aspects of Mapangu this very moment. We should take notes to be better prepared next year, but nothing is lost.

When we returned from our holidays, everything was starting to turn green, but after three heavy rains the difference is huge. Thanks to “Papa Abas” and “Papa Doudou”, our two gardeners, the surroundings of the house, which were green, are now full of flowers. The Lantanas have become well developed, the Canas are multiplying and local Cosmos varieties are giving the surroundings of the house a pleasant orange touch and we have a lot more birds. I know somewhere that this is also potentially a higher risk of having snakes around the house, but we will cross that bridge wen we get there. When we returned from holidays it was really hot, but right now at night we have about 24°C and during the day no more than 30°C, which we think is ideal!

Our wake up in the morning has become much more pleasant with the sunrise simulator, which almost makes us forget that it is pitch dark outside when we start the “day”. We organised a thorough cleaning and bat hunt in the roof because the noise and the smell was becoming unpleasant, even downstairs, but we know that this will not last and that we will have to repeat the operation in the near future.

Changing broken bulbs in the house was proving to be a challenge as the ceilings are about 4m high. Marie-Claude had them lowered and used locally made straw hats as lamp shades which is fun and effective. No need for a ladder to change a bulb now!
Each day brings its improvements and changes and makes it difficult to be idle for both of us.

Thank you for reading our blog and looking forward to hear from you,

Marie-Claude and Marc

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Combat des Chefs – Chiefs’ Battle

Une semaine sans avoir une surprise, je crois que cela n’existe pas ici au Congo, et les bonnes surprises sont plus rares, si vous voyez ce que je veux dire. Pourtant cela arrive et cette semaine ce fut le cas dans un domaine tout à fait surprenant.

Précédemment nous vous avions déjà expliqué que tout notre approvisionnement pour l’usine et la plantation (pièces de rechange, carburant et lubrifiants, engrais, matériel agricole, véhicules, etc.) vient principalement de Kinshasa par barge. Ce voyage dure au minimum 3 semaines, pendant lesquelles beaucoup de choses peuvent se passer. Ainsi nous avons des barges qui se sont échouées, d’autres qui sont tombées en panne et puis surtout des choses qui disparaissent, surtout quand il s’agit de produits en vrac tels que de l’huile, du carburant, du ciment, engrais et j’en passe. Pour parer aux “disparitions”, nous mettons en place toutes sortes de mesures préventives, dont le jaugeage des barges dans lesquelles les huiles et carburant sont pompées. Ainsi la semaine passée nous avons reçu une commande de 100m3 de gasoil en vrac dans une barge et la (bonne) surprise fut de découvrir que nous avons reçu un volume plus grand que prévu (généralement nous avons des pertes pouvant aller jusqu’à plus de mille litres), comme quoi les bonnes surprises sont possibles.

Une autre bonne surprise concerne notre huilerie. Il faut savoir que dans les huileries industrielles comme la nôtre il est considéré normal d’obtenir des taux d’extraction de l’ordre de 22% d’huile et une toute bonne huilerie peut pousser cela jusqu’à 23 voire même 23,5%. Alors voilà, depuis le début de ce mois nous obtenons en moyenne 24,5% d’huile de nos régimes et si l’on pouvait éliminer quelques pertes il serait même possible de pousser cela jusqu’à 25%. Ces résultats, même s’ils nous mettent en tête du groupe, soulèvent évidemment des questions, un tel taux est-il réellement possible. En parallèle, il semblerait que les rendements aux champs ont fortement baissé, normal pour cette saison, car il y a moins de régimes, mais les agronomes trouvent que la baisse est un peu trop marquée. Ainsi depuis les dernières semaines il y a une joute entre le directeur agronomique et le directeur industriel, qui tourne autour des mesures du pont bascule. En effet, des pesées incorrectes au pont bascule pourraient expliquer pourquoi les rendements des champs sont (trop) bas et les taux d’extraction (trop) élevé. Chacun mène ses enquêtes, invoque des erreurs chez l’autre, etc. afin de déterminer si les chiffres sont plausibles ou non. En fin de compte, ce qui importe c’est la quantité d’huile que nous produisons, mais chaque département veut pouvoir prétendre au mérite des résultats obtenus. Affaire à suivre…

Il n’y a pas qu’en interne que les “chefs” veulent contester les résultats. Ainsi nous devons chaque année nous acquitter de taxes sur nos instruments de mesure et de stockage. Comme expliqué dans un message précédent, rien n’échappe à nos inspecteurs, ainsi même un mètre pliant ou un verre gradué font l’objet d’une taxe. Cette semaine nous avons vu débarquer le patron des inspecteurs, prétendant que les relevés avaient été inexacts et qu’une amende devait être payée pour fausse déclaration. L’élément principal du litige concerne les 62 manomètres que nous avons déclaré, alors que l’inspecteur estime que nous en avons omis 58, passibles chacun d’une taxe de 50 dollars + 40% d’amende, soit environ 4.000 dollars. Pour un tel montant le “chef” n’hésite pas de se déplacer en personne jusqu’à Mapangu. Mais voilà, après vérification il semblerait que nous avons déclaré un nombre correct de manomètres, mais que ceux-ci ont été transcrit dans leur PV comme étant des baromètres. Il est évident que le baromètre n’a pas sa place dans une usine, mis à part peut-être un dans le bureau du directeur, mais comme les manomètres n’apparaissent pas dans leur PV il y a manifestement fraude. L’erreur, qui est de leur chef, ayant été constatée, le “chef” devrait retourner à Ilebo les mains vides, sans compter les frais de voyage et de logement qu’il a encouru pour rien. Cela n’est évidemment pas “possible”, donc essai de négocier un règlement “à l’amiable” de la part du “chef” des inspecteurs et refus de notre directeur financier. Finalement nous finissons par payer quelque chose pour éviter la défaite totale de notre inspecteur et “entretenir” de bonnes relations.

Nous avons le même genre de débat avec la commission des eaux et de l’énergie, qui veut que nous payions une taxe sur notre consommation d’eau, que nous pompons dans la rivière, traitons pour la purifier avant de l’utiliser comme vapeur dans l’huilerie avant de la rejeter après traitement dans la rivière. En principe la taxe est à payer sur l’eau consommée quand elle est fournie par la régie des eaux, mais voilà ici il n’y a pas de réseau d’eau publique, donc en principe pas de taxe à payer, c’est sans compter les besoins des autorités locales qui ne souhaitent pas passer à côté de ce manque à gagner. Je vous passe les détails, mais cette discussion qui remonte jusqu’au ministre de l’agriculture traîne depuis des mois et ne semble pas avoir d’ issue , sauf si nous lâchons du “leste”…

Il y en a beaucoup d’autres comme cela, tous plus ou moins dans la même veine (taxe de production, taxe de déboisement, taxe de reboisement, taxe pour l’entretien des routes, taxe fluviale, taxe de chargement de barge, taxe de déchargement de barge, taxe de manutention, taxe sur les lieux de stockage, etc.) ce qui nous occupe tous les jours et aiguise nos capacités de négociation.

Comme la saison des pluies est revenue, nous profitons de la saison pour planter des arbres (comme expliqué dans des nouvelles précédentes) mais aussi des hévéa (arbres à caoutchouc) sur environ 6 hectares pour réaliser ce que nous appelons un jardin de bois à grande échelle (JBGE) qui servira à tester le potentiel de cette culture ici à Mapangu et servira de matériel de greffe si cette culture devait être développée ici. Cette plantation se fait en savane, à côté de notre piste d’aviation et d’un essai de palmiers à huile sur 200 hectares qui donne des résultats très prometteurs. Sur base de ces essais il est fort probable que toute extension de la plantation se fasse en savane plutôt que de replanter des anciennes palmeraies, où le travail d’extirpation des anciens palmiers est long et onéreux.

Aujourd’hui est aussi un jour festif, que nous avons passé à faire nos tâches habituelles du dimanche de boulangerie, préparation de Kombutcha et yaourt, etc., mais pas de balade dominicale aujourd’hui. En effet hier j’ai eu la maladresse de me fouler la cheville en jouant au volley avec des collègues. Rien de grave, mais suffisamment présente pour éviter de faire des excès. Côté gastronomie, le repas de capitaine et chou-fleur (pas du jardin celui-là) était arrosé de pétillant de Kombucha rosé (au thé d’hibiscus) et le point d’orgue était une tatin de mangue vertes, avec de la vraie crème fraîche, je vous laisse saliver pendant que je déguste.

A la maison il y a aussi de petits changements, notre évier de la cuisine (en métal inox) commençait à se déchirer de manière trop importante pour encore envisager une réparation (même ici) et nous l’avons remplacé par un évier en béton fait sur mesure, réalisé et signé par notre maçon Mr. Triphon. Nous avons aussi quelques étagères de plus et un jardin qui se fleurit de plus en plus, bref on continue de s’installer le mieux possible.

A très bientôt vous lire,

Marc et Marie-Claude

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Nouvel évier en construction – New sink buing built

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Evier fini – Sink finished

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Signature évier – Sink signature

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Le pain de la semaine – This week’s bread

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Tatin de mangues vertes – Green mango tatin

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Pétillant de Kombutcha rose – Pink Kombutcha fiz

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La bougie – The candle

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Préparation du JBGE – Preparation of the LSWG

One week without a surprise is something that is not conceivable here in Congo, and the good surprises are rather few, if you see what I mean. However it does happen and this week we had one most surprising good surprise.

Previously we already explained that all our supplies for the factory and the plantation (spare parts, fuel and lubricants, fertilisers, farming equipement, vehicles, etc.) mainly come by barge from Kinshasa. This trip takes at lest three weeks, during which many things can happen. We had barges getting stranded on sand banks, other that broke down and mainly things that disappear, especially with bulk loads such as oil, fuel, cement and others. To avoid these “losses” we put in place all sorts of preventive measures, amongst which gauging of the barges for oil and fuel, to make sure the level has not “changed” between loading and unloading. Last week we received our monthly load of 100m3 of fuel and the (good) surprise was that we received more fuel than expected (usually we have short falls that cans be in the thousand litres), just to say that unexpected things can also be positive.

Another good news relates to our factory. You must know that in a palm oil factory it is considered normal to have an extraction rate of about 22% oil from fresh fruit bunches and for a very good oil factory it can reach 23 or even 23.5%.In our case, since the beginning of this month, we have an average of 24.5% and if we could resolve some of the losses that still take place we could even reach 25%. These results, even if they put us at the top of the group’s factories, obviously raise a lot of questions, is such a rate really possible? In parallel it appears that our plantation yields have significantly dropped, which is normal for this season because of the reduced number of fruit bunches, but our agronomists feel that the drop is too significant. As a result we have an ongoing battle between the agronomic director and the technical director, debating whether the weighing bridge is not underestimating the weights. If the bridge does records incorrect weights, it could explain why the extraction rate is (spectacularly) good and the perceived yields of fruit bunches (too) low. Each one is conducting his own investigations and raises possible mistakes made by the other, to decide if the recorded numbers are right or wrong. In the end all that matters is the amount of oil being produced and sold, but each one would like to claim his rightful contribution to the results. Matter to be further investigated…

The contest of the “chiefs” is not limited to internal company matters. Each year we have to pay taxes on our measurement and storage equipemnt. As explained in a prior posting, nothing escapes our inspectors and even folding meters and graduated flasks are subject to taxation. This week the “chief” inspector showed up claiming we had not declared all our measuring devices and that we had to pay a fine in addition to the unpaid taxes. The main item being contested are 58 undeclared pressure gauges, which represents a potential tax and fine of more than 4,000 dollars. After some research it appeared that we had declared 62 gauges, but the inspector mistakenly wrote these items down as barometers (which has absolutely no place in an oilery, except perhaps one in the director’s office). For such an amount the “chief” was eager to come personnally to Mapangu and unwilling to return to Ilebo empty handed, in addition to which he had already spent some of the expected bounty on “travel and accommodation” expenses. After a lengty battle between the “chief” and our CFO, we finally paid something to the chief inspector to avoid a loss of face and “maintain” our good relationship.

We have had the same kind of battle with the water & energy commission, that wants us to pay taxes for water consumption, which we pump in the river, treat in our plant, use to generate steam in the factory and return to the river after treatment. In theory this tax is due for water supplied by the water board, but this body has no distribution network in Mapangu, hence the need to do it ourselves. This does not stop local authorities from trying to perceive moneys and despite discussions that go all the way up to the minister of agriculture (supporting our claim) the battle remains unresolved unless we give something to help the commission to “survive”…

There are many others like that, some more legitimate than others (production levy, tax otn deforestation, tax on tree planting, tax for road maintenance, river tax, barge loading levy, barge unloading levy, handling levy, storage tax, etc.) which keeps us busy every day and sharpens our negotiation skills.

As the rain season has returned, we use the opportunity to plant trees (as explained in a prior posting) including Hevea (rubber trees) on about 6 hectares to establish a Large Scale Wood Garden (LSWG), which will test the potential for a rubber plantation in Mapangu and serve as grafting material should this ever take place. This plantation takes place on savana land, next to our airstrip and a 200 hectare oil palm trial showing high potential. On the basis of these trials it is most likely that future plantation extensions will take place on savana land rather than replanting old plantations, where the work to remove old trees is long and costly.

Today is also a celebration day, which we spent doing our usual Sunday chores such as bread baking, Kombutcha brewing, Yoghurt, etc. but no Sunday walk this time because I sprained my ankle playing volley with colleagues yesterday afternoon. Nothing bad, but present enough to warrant some caution. On the gastronomy side, the meal of Capitaine fish and cauliflower (not from the garden unfortunately) was accompanied by some pink Kombutcha fiz and concluded by a green mango tatin with real fresh cream, I leave you to your imagination while a savour the real thing.

At home we also have some improvements, our kitchen sink (in stainless metal) was cracking from all sides and past repair (even here). We replaced it with a far more practical one made from concrete by our own bricklayer, Mr. Triphon. We also have some additional shelves and our garden in gaining in flowers and plants of all sorts, in short we continue to settle in as best as we can.

We hope to hear from you soon,

Marc et Marie-Claude

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Loi des Séries – Law of Series

J’ai lu un jour, probablement dans une publication pseudo-scientifique, qu’un évènement ne se passe jamais de manière isolée. Sans toujours pouvoir identifier un lien apparent, souvent ce sont plusieurs choses qui se passent en même temps de manière plus ou moins séquentielle, d’où le terme de « Loi des Séries ».

Juste avant notre arrivée, il y a ainsi un nombre d’évènements qui ont eu lieu, que nous avions déjà suggéré dans nos nouvelles de la semaine dernière, dont le fil conducteur est l’argent ou plutôt l’enrichissement illicite, mais que l’on pourrait classifier dans la loi des séries. Comme nous n’étions pas là, il se peut que la séquence des évènements ne soit pas entièrement correcte, mais comme ceux-ci ne sont pas directement liés (en apparence) cela n’a probablement pas beaucoup d’importance si l’ordre n’est pas respecté ici.

Le premier évènement concerne les transferts d’argent entre la plantation et Kinshasa. Comme il n’y a pas de banque à Mapangu, il arrive fréquemment que des travailleurs et personnes extérieures à la plantation viennent déposer de l’argent chez notre caissier pour ensuite les faire retirer par un membre de la famille chez notre caissier à Kinshasa. Cela nous permet d’aider les gens à transférer de l’argent sans frais et d’autre part approvisionne un petit peu notre caisse, pour laquelle nous devons sinon faire venir de l’argent par avion pour faire la paie à la fin de chaque mois. Notre chef comptable a découvert qu’il pouvait ainsi encaisser des versements fictifs en établissant des faux reçus de caisse pour ensuite les faire retirer par un membre de sa famille à l’autre bout. Il a réussi à cacher son jeu pendant quelques mois avant que le pot aux roses ne soit découvert et de fuir, non sans avoir encore dérobé un gros montant d’argent dans la caisse, sans fioritures cette fois. Aux dernières nouvelles il se serait réfugié en Angola, sans doute jusqu’à ce que son magot soit épuisé.

Le comble est qu’il s’était fait embaucher, à notre insu, chez l’un de nos concurrents, espérant peut-être se trouver une nouvelle poule à plumer. Mais comme nous sommes plutôt partenaires que concurrents et échangeons quasi toutes les semaines nos expériences, nous avons été tous les deux surpris d’apprendre, l’un que leur futur employé avait fui avec la caisse et l’autre qu’il prétendait que le changement de poste avait été discuté et agréé par nous.

Le deuxième évènement, beaucoup plus tragique, concerne la paie des enseignants de l’école catholique de Mwembe, l’équivalent de moins de 3.000 dollars, que le médecin de Mwembe ramenait de Mapangu en moto à la demande de Caritas. Comme tout se sait ici, des villageois ont eu vent de ce transport de fonds et décidé d’attaquer le médecin et son chauffeur au détour d’un chemin à l’aide d’un « poupou » sorte de fusil de chasse fabriqué à l’aide d’un morceau de tuyau en acier galvanisé avec un percuteur de fortune. Les histoires disent que une fois sur trois la mitraille sort du mauvais côté et qu’il y aurait plus de victimes parmi les chasseurs que de gibier tué. Cette fois-ci malheureusement ce n’est pas le cas et le chauffeur de la moto a été tué tandis que le médecin a été blessé au visage et probablement perdu en partie la vue… Les trois « bandits » ont été appréhendés dès le lendemain, mais le mal était fait. Il est certain que suite à cela nous allons être encore beaucoup plus prudents lors de nos transferts de fonds, qui se font déjà sous escorte policière.

Le troisième évènement est une’’ resucée’’, à moindre échelle, du premier, à savoir le détournement de fonds. N’ayant pas accès aux transferts de fonds, cette personne-ci fabriquait des faux bons de réquisition pour des achats locaux de bics, calculatrices, papier, savon, agrafeuses, etc. qu’il donnait ensuite à son épouse pour les revendre sur le marché local. Les montants étaient certes petits, mais à force de faire cela de manière régulière pendant une longue période le résultat reste non négligeable. Cette personne a, elle-aussi, pris la fuite, probablement moins loin puisque le magot est beaucoup plus petit.

Nous savons qu’il y en a d’autres, entre autres très certainement du trafic de carburant et de lubrifiants, mais nous n’avons pas encore trouvé de moyen infaillible pour empêcher cela. On nous vole aussi de l’huile de palme, des matériaux de construction, des engrais et j’en passe ce qui nous oblige de faire un travail de police en plus de tout le reste.

Voici pour l’explication des contrariétés évoquées dans notre lettre précédente.

Pour le reste, notre retour aux habitudes de brousse se déroule prédictiblement avec son lot de frustrations et de joies …

Lever 4:30h, c’est moins dur que cela paraît, mais il faut s’y re-faire quand même.

Pour Marie-Claude, se réhabituer à avoir quelqu’un dans la maison dès 6:30h, prendre le temps d’expliquer le nombre de fois qu’il faut et vérifier que la réponse « OUI » veut, effectivement signifier une compréhension. Il est assez fréquent de recevoir des réponses déconcertantes comme : Avez-vous rincé le seau ? Non, j’ai nettoyé le seau avec de l’eau…  Noter, pour le service du personnel du bureau de Mapangu, les présences des travailleurs assignés au site de la « Cathédrale ». Ce qui implique qu’ils défilent tous devant les marches de la maison à l’aube naissante. Faire bouillir de grandes casseroles d’eau à refroidir puis verser dans les filtres gravitaires pour l’eau potable, nettoyer ceux-ci une fois par semaine, maintenir le stock de yaourt, reconstituer son lait au fur et à mesure des besoins (chic : il y A du lait en poudre à l’économat!), faire du pain pour la semaine, en ce moment Marc est notre boulanger;),  savoir qu’internet est un peu plus capricieux et le signal pour les portables très peu prévisible (mais internet existe, ce qui n’était pas le cas lors de nos aventures africaines précédentes !)

Découvrir quel nouveau chemin les averses équatoriales ont trouvé pour s’inviter dans la maison (cela dépend généralement de la direction des vents) et trouver des parades. Apprécier les innovations: notre cuisinière à gaz est enfin arrivée et installée ce qui nous rend indépendant de l’activité du groupe pour cuisiner et faire fonctionner la ”zanzibar” pour avoir du café à loisir ( YES ! ) Apprécier le fait que l’inverseur grillé lors du dernier orage est remplacé et fonctionne. Nous avons ainsi à nouveau de la lumière et de l’eau 24h sur 24h !

Dans nos paquets, Marie-Claude à ramené une multitude de petites lampes solaires et à piles qui donnent énormément de charme à la maison une fois la nuit tombée. Il y a aussi un réveil avec simulation d’aube qui rend les réveils avant l’aube beaucoup plus civilisés !

Bref, nous nous installons, où plutôt devrais-je dire que Marie-Claude nous installe.

Merci  à vous qui nous lisez et nous écrivez,

Marie-Claude et Marc

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port de Mapangu et sa grue à présent écrouée

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Aube du 13 octobre 1-2-3

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Somewhere I read that an event never occurs in isolation, without an obvious link they often tend to happen several at a time, hence I guess the term of “Law of Series”.

Just before our return in Mapangu there has been a series of events, which we alluded to in our previous posting, for which the tread is money or rather illicit enrichment. As we were not present at the time the sequence may not be correct, however as these have no (obvious) link it probably does not matter too much if the sequence is not respected here.

The first event is related to money transfer between the plantation and Kinshasa. As there are no banks here, it often happens that workers or even people from outside the plantation deposit money with our cashier to subsequently have a member of their family collect the money from our cashier in Kinshasa. It helps people transfer money to their relatives at no cost and on the other hand is a source of cash for the plantation, which has otherwise to be flown in for the payment of staff at the end of each month. Our treasurer discovered that he could forge deposits and have a member of his family come and collect the money at the other end. He managed to hide his game for a few months before the scam was uncovered and he fled, not without taking one last substantial amount of cash, without too much hiding this time. According to the information we managed to gather, he is now somewhere in Angola, probably until his loot is used up.

On top of all this, our treasurer had arranged to be hired by a competitor without our knowledge. However, as we are rather partners than competitors and share information almost on a weekly basis, we were both surprised to find out one that their future employee had fled with the kitty and the other that he had been hired supposedly with our full knowledge.

The second event, far more tragic, relates to the pay of the teachers of the catholic school of Mwembe, a little less than 3,000 dollars, that the physician of Mwembe was bringing back by motor bike at the request of Caritas. As everything is known here, some villagers got wind of the funds being transported and decided to attack the physician and his driver at some remote spot along the raod with a “poupou”. A poupou is a rifle made locally out of a piece of galvanised pipe with a locally made triggering device. Rumour goes that these “devises” more often than not explode at the wrong end and that it kills or maims more hunters than wildlife. This time, unfortunately, it was not the case and the driver of the motor bike was killed while the physician was injured in the face and will probably lose (at least part of) his sight… The three culprits were caught the following, but the harm had been done. For sure we will be even more cautious with the transport of our own funds, which is already being done under police escort.

The third event, a smaller scale version of the first one, also relates to fraudulent transactions. Not being able to access the funds being transferred like our treasurer, this person wrote fake requisition notes for local purchases such as pens, calculators, paper, soap, staplers and staples, etc., which he then gave to his wife to sell on the local market place. The amounts were not huge, but doing this exercise repeatedly over a period of time added to an amount that is not negligible. This person also has fled, probably not as far as Angola as the loot is much less substantial.

We know there are other illicit actions going on, among others with our fuel and lubricants, but we have not yet found a way to completely stop the process. Palm oil, construction material, fertilisers and other things are also being diverted from their intended use, which means that we also have to do some policing in addition to the rest of the work.

So much for the problems we suggested in our previous posting.

For the rest, our return to the routine of bush life is moving on with its predictable lot of frustrations and joys…

Wake up at 4:30h, it is not as bad as it sounds, but needs some getting used to never the less.

For Marie-Claude, who loves her quietness, getting used to the fact that from 6h30 staff arrives at home, exercise patience while explaining things, and checking whether a “Yes” answer actually confirms understanding. On the other hand, it often happens that the answer given is not entirely clear, such as “Have you rinsed the bucket? No, I have cleaned the bucket with water… Record attendance of the staff attached to the “Cathedral” site on behalf of the human resource department in Mapangu. This means that they all show up on our door step at the crack of dawn. Then all the usual chores that we prefer to do ourselves such as boiling water for the filter (which needs to be cleaned twice a week because of the dirt in the water), make yoghurt (YES! Powder milk is available in the local shop !), bake bread (at the moment Marc takes care of the bakery work), knowing that internet is not that reliable and the phone network erratic at best (still incomparably better than not having either at all as during our previous life in Africa).

Discover which new route the tropical rains will find to invite themselves inside (usually depending on the wind direction) and take remedial action. Enjoy the improvements such as the newly arrived gas cooker, which means that we no longer depend on the generator when wishing to boil some water (YES!). Appreciate the fact that are inverter (killed by lightning during our holidays) has been replaced and works (despite the manual being in German only, somewhat lesser spoken by our staff here). We are back to 24h à day light in the house!

In our luggage, Marie-Claude brought a multitude of solar and battery operated lamps providing an enormous amount of charm to the house after sundown. We now also have an alarm clock with simulated sun rise, which makes it much more civilised to wake up when it is still pitch dark outside!

In summary, we are settling in, or I should rather say that Marie-Claude is making sure our nest is comfy.

Thank you for reading us and those sending us messages,

Marie-Claude et Marc

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Finies les Vacances – Holidays are Over

Toutes bonnes choses ont une fin et il en va de même pour ces vacances qui sont passées trop vite ! Nous sommes restés principalement en Normandie où, pour la première fois, nous avons passé plus d’une semaine dans notre maison à Montreuil l’Argillé. Le temps nous a été très favorable :  un seul jour de pluie en un mois et pour rehausser le tout nous avons eu la visite de plusieurs amis en plus de nos enfants et des parents de Marc, merci à tous ceux qui sont venus ou se sont manifestés, nous en sommes honorés et heureux !

De retour au Congo depuis lundi 3 octobre,  après quelques jours à Kinshasa, où la tension est palpable, nous avons regagné Mapangu par la route car, grande nouvelle, le bac est à nouveau plus ou moins opérationnel. J’avais déjà fait la route une fois, à tombeau ouvert, il y a un an lors de ma visite de prospection, mais pour Marie-Claude c’était la première fois qu’elle découvrait l’approche de Mapangu sur les deux jours de route et de piste. « Long mais pas une once de regret ! » dit Marie-Claude. En plus nous avons eu une « chance de pendu » car les pluies nous ont épargnés avant et pendant notre périple !

Nous avons fait la route en deux jours avec une étape à Idiofa, chez les sœurs Apa (brésilienne fort symathique), Pélagie et Valentine (natives et tout aussi chaleureuses) qui nous attendaient avec un repas chaud. Idiofa est à 680km de Kinshasa, dont 585km de route asphaltée en relativement bon état et puis c’est de la piste, plutôt mauvaise. Après une brève halte à Kikwit (où nous sommes arrivés après 9h de route)  pour saluer le père Léon,  en résidence dans le magnifique monastère de Mvanda, construit par des sœurs italiennes, pour six mois de prières et de retraite, rencontre d’où nous sommes, comme d’habitude avec le père Léon, repartis les mains pleines de bonnes choses (confitures, miel et vin de pamplemousse) fabriquées par les sœurs.  Arrivée à Idiofa après 13 heures de route, pendant lesquelles nous avons heureusement pu nous relayer au volant le chauffeur et moi. Nous avons eu beaucoup de chance sur la piste car il n’avait pas trop plu avant notre passage et les quelques véhicules que nous avons dû croiser ou dépasser, sans compter les nombreux camions en panne ou renversés, étaient chaque fois à des endroits ou il était possible de passer (plus ou moins) à deux.

Les paysages le long de la route sont souvent superbes, mais je dois dire que l’état de la route demande une concentration continue qui fait que nous n’en avons pas toujours pleinement profité. Le long de la route il y a une série de barrages de la police et de l’immigration qui ont la réputation de ne pas toujours être des plus agréables, mais comme la voiture et notre chauffeur sont connus pour passer assez régulièrement, nous nous sommes arrangés pour que ce soit le chauffeur qui soit au volant dans ces occasions-là, grâce à quoi nous sommes passés sans attendre à tous les barrages avec quelques francs congolais de ‘’lubrification’’ à chaque fois.

Après cinq heures de route depuis Idiofa, arrivée à la rivière « Loange » au village de Katembo où l’on traverse à bord du bac. Notre chauffeur avait l’air de dire que « pour le DG les choses ne traînent pas trop » mais il nous a quand même fallu une heure pour faire la traversée car le moteur est manifestement en bout de course. Une équipe de la Brabanta était venue à notre rencontre à notre futur point d’arrivée pour y  amener  carburant, huile et outillage afin de s’assurer que rien ne contrarie notre passage d’une rive à l’autre.

 Après 14 heures d’un voyage sans problème (sauf un embourbement sauvé in extremis dans un passage boueux de la plantation, ce qui aurait été la honte !) retour à nos pénates congolaises.

 Makala a hésité avant de se précipiter à notre rencontre, ne reconnaissant pas la voiture qui venait d’arriver, mais lorsque nous sommes sortis nous avons eu droit à une fête accompagnée de gémissements de bonheur à la grande hilarité d’Alain et de Guy qui avaient pris soin d’elle et de Griezel, la chatte qui ronronnait comme une tronçonneuse pour se mettre au diapason. Toutes deux ont l’air en grande forme.

Le paysage a changé de manière spectaculaire depuis notre départ, tout a reverdi et notre vue s’étend de nouveau jusqu’à l’horizon avec le Kasaï qui serpente majestueusement dans le bas de la vallée, nuances contrastées de tons froid et chaud grâce aux bancs de sable qui ne sont pas encore inondés. Quel bonheur !

 Alain et Guy avaient fait des bouquets de fleurs un peu partout dans la maison (qui était « nickel » ) et concoctés un bon repas + dessert.  Après quoi nous nous sommes rafraîchis et attaqués au déballage de nos bagages qui semblent avoir très bien supporté les secousses de la piste. Ainsi que de caisses héritées de la résidence du D.G. à Kinshasa,  arrivées le jour de notre départ en vacances en août donc, pas déballées. Grande joie de Marie-Claude qui « avait un boentje » pour la vaisselle de la maison de Kinshasa.

Les seuls bémols sont qu’il n’y avait pas assez de carburant pour faire tourner le générateur, que notre connexion internet ne marche pas (raison pour laquelle vous n’aurez pas reçu ces nouvelles avant lundi) et que la foudre à détruit notre inverseur, permettant d’avoir du courant la nuit pour la pompe à eau et autres conforts.

L’après-midi,  je suis allé faire un rapide point avec le directeur agronomique, qui avait assuré mon intérim pendant les vacances et le soir j’ai fait acte de présence chez le directeur technique qui avait invité tout le monde pour un repas et de la danse, Marie-Claude était un peu crevée et a préféré  continuer à déballer, relancer la fabrication de yaourt, nettoyer le filtre à eau et en remplacer les pièces (bisannuelle et annuelle)du filtre, ce qui fait qu’aujourd’hui  nous avons déjà pu consommer de l’eau délicieuse et « fabrication maison » pas en bouteilles achetées et datant de Dieu seul sait quand. Le yaourt draînera cette nuit et sera prêt pour le « ptit dèje » de demain.  Ma présence à la fête du soir n’a été que symbolique car la fatigue de la route a rapidement commencé à me rattraper et j’ai jugé plus prudent de renoncer à la danse (malgré ma passion pour ce genre d’activités).

Marie-Claude a ramené de jolis objets  pour embellir notre résidence et nous profitons du dimanche pour nous reposer et en installer quelques unes.

Beaucoup de choses se sont passées pendant notre absence, pas toutes très bonnes, mais nous réserverons cela pour une prochaine missive pour nous permettre de mieux en comprendre le fin mot . . .  Toutefois rassurez-vous, mis à part les petits bobos de la maison mentionnés précédemment, rien ne nous concerne personnellement et nous sommes très heureux d’être de retour chez nous.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

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All good things come to an end, and the same goes for our holidays which went past far too quickly. We mainly stayed in Normandy where, for the first time, we were able to stay for more than one week in our house at Montreuil l’Argillé. We were most fortunate with the weather, as we only had one rainy day over a period of a month and in addition had the pleasure of receiving the visit of several friends on top of our children and Marc’s parents. Thanks to all those who have come or got in touch, we are honoured and very happy of these attentions!

Back in Congo since Monday 3 October, after a few days in Kinshasa, where the tension is high, we travelled to Mapangu by road because, great news, the ferry is once again working (more or less). I already travelled by road (at very high speed) when I visited Congo one year ago before accepting the job here, but this was a first for Marie-Claude to approach Mapangu driving for two days on road and track. “Long but without an once of regret!” says Marie-Claude. On top of that we were extremely lucky because we were spared rains just before and during our trip, which would have made the journey much more difficult.

We travelled two days, with a stop-over in Idiofa, staying with sisters Apa (a very sympathetic Brazilian nun), Pélagie and Valentine (both Congolese and just as much welcoming), who had prepared a warm meal. Idiofa is some 680 km from Kinshasa, most of which (585 km) tarred road and the remainder a rather bad track. We briefly stopped in Kikwit (after 9 hours of driving) to give our greetings to father Léon, residing for a 6 months retreat in the beautiful Monatsry of Mvanda, built by Italian nuns. As usual we have left him loaded with presents including jams, honey and grapefruit wine made by the nuns. We arrived in Idiofa after 13 hours of driving, during which the driver and Marc were fortunately able to relay each other. We were very lucky on the track because, as mentioned earlier, it had not rained too much before our passage and the few vehicles that we passed, including a number of trucks that were broken down or on their side, were each time in places where it was possible to share the road (more or less) two abreast.

The sceneries were often superb, however I must confess that the state of the road required total attention and that it was not always possible to fully embrace the beauty of the places we passed. Along the road there are a number of police and or migration barriers, which are known for harassing the few vehicles daring the road, however as our vehicle and driver are well known for doing this road for many years, we organised ourselves for the driver to be at the wheel at these barriers, which enabled us to move along swiftly with only a few francs to lubricate the process.

After five hours from Idiofa, we reached the river « Loange », village of Katembo, where we had to cross by ferry. Our driver suggested that as General Manager, things would be swift, but it nevertheless took us about an hour to make it across because the engine of the ferry is obviously close to giving up and struggling to fight the strong current of the river. A Brabanta team had come to meet us on the other side of the river, equipped with fuel, lubricants and tools to make sure the passage would happen smoothly.

After 14 hours of travel without problems (except for nearly getting stuck in the mud on the plantation, which would have been a disgrace) we made it back to our Congolese home.

Makala dit not immediately react to our arrival, as she did not recognise the car that just arrived, but when we disembarked we were greeted with yelps of joy at the great pleasure of Alain and Guy who took good care of her and Griezel, purring like a chainsaw. Both look in great form.

The scenery has changed spectacularly since our departure, everything is green again and the view extends to the horizon with the Kasai River majestically swerving at the bottom of the valley. Contrasts of warm and cold colours with the sand banks (not yet covered by the river) shining white and gold in the sun. What a wonder!

Alain and Guy had taken perfect care of the house, which was spotless clean and decorated with flowers, plus a nice meal and desert waiting to be served. After that and some refreshing, we started unpacking our luggage, which seems to have handled the rough track rather well. We also discovered a few boxes of crockery left by our predecessor in Kinshasa, which had arrived just before our departure. Great joy for Marie-Claude, who had fallen in love with the plates and cups of the house.

The only (minor) problems were that the generator was out of fuel, our internet connection is down (reason for not receiving this newsletter before Monday) and thunder destroyed our inversor, which means we are again without water during the night.

In the afternoon I (Marc) briefly met with the agronomical director, who replaced him during our holiday) and in the evening briefly showed up at the technical director’s house, who had organised a dinner and dance for the expatriates. Marie-Claude was exhausted and preferred to quietly continue her unpacking, prepare yoghurt, clean the water filter (which enables us to have fresh clean water today rather that the uncertain bottled water). The yoghurt will drain during the night ready for breakfast tomorrow. Marc’s presence at the party was merely symbolic because of a badlly needed rest and decision  was taken to prudently return home and skip the dance (despite a deep longing for this kind of activity . . .  )

Marie-Claude returned with a hoard of nice items to decorate the house and we quietly use our free time this Sunday to start organising some of the things she brought back.

Many things happened during our absence, not all very good, but we will tell you more about these in another posting as we need to understand things better beforehand… However rest assured, except for the inconveniences mentioned above, nothing is directly related to us and we are very happy to be back « home »!

We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude