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Sao Tomé

Travail – Work

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Sao Tomé est l’image que l’on se fait le l’île de Robinson Crusoé, une végétation luxuriante plein de plantes et fruits à portée de main quand on a un creux, les plages de sable doré avec cocotiers et des rivières et/ou sources d’eau douce un peu partout. Qui ne serait pas tenté de s’installer dans un hamac entre deux cocotiers avec un petit poisson grillé sur le feu et une manne de fruits les plus délicieux les uns que les autres. Ajoutez à cela le fait que l’île grouille de personnes désirant améliorer les choses pour l’île et ses habitant comme l’aménagement de points d’eau, la construction d’écoles ou de logements, la protection des singes et civettes, le reboisement et j’en passe. Bref plus de 95% du budget annuel de l’état de Sao Tomé est financé par des aides diverses, le reste venant du tourisme et des quelques activités agro-industrielles comme le cacao (où ce qu’il en reste), la noix de coco et l’huile de palme.
Le code du travail est tout à fait aligné avec ce modus vivendi car pour tout travail dur (travail en plantation par exemple) les heures de travail sont limitées à 30 heures par semaine et il est interdit de faire travailler quelqu’un pendant plus de 5 heures d’affilées sans accorder une pause de une heure. En plantation ce n’est pas trop un problème car d’une part la toute grande majorité des travailleurs rangent leurs outils bien avant les cinq heures réglementaires (beaucoup rentrent à la maison à peine 2-3 heures après le début de la journée pour aller se reposer, pêcher, chasser ou travailler dans leur propre jardin) et d’autre part la journée réglementaire n’est que de cinq heures. Proposer à quelqu’un de faire des heures supplémentaires (après la pause de “midi”) est presque considéré comme une insulte. Cet horaire est un peu plus problématique à l’huilerie car on ne peut pas vraiment arrêter une usine comme cela pendant une heure et ici la pause de midi est sacrée, pas question de suggérer un décalage ou une compensation.
Le personnel administratif n’est pas aussi chanceux car eux doivent “travailler” 45 heures par semaine, avec la pause de midi qui fait évidemment partie (de fait) de l’horaire de travail. Ceux qui viennent de la ville considèrent que leur travail commence à partir du moment où ils posent leurs fesses dans le bus, donc pas besoin de demander au chauffeur de rouler trop vite, et il faut évidemment compter le voyage de retour (beaucoup plus rapide de fait, mais pas sur papier). En pratique, cela veut dire que les bureaux, garage, magasin, etc. sont déserts au plus tard à 16 heures, moment ou en principe on arrête le générateur. Seulement je n’ai pas nécessairement terminé de faire ma part du travail et qui dit pas de générateur dit pas d’internet, pas de lumière et pas de ventilateur dans le bureau (je n’ai pas de climatisation et cela m’arrange très bien). J’ai demandé au pauvre bougre qui s’occupe du générateur qu’il reste une demi heure de plus quand je suis au bureau, mais je me sens gêné de faire tourner une énorme machine (80 kvA) juste pour mon internet et mon ventilateur, il faudra que je trouve une autre solution. Travail fini ou pas, au plus tard à 16h30 je ferme boutique pour généralement passer encore une petite heure à l’huilerie, où se trouve également l’équipe comptable (enfin le directeur financier car à cette heure-là son équipe, qui vient de la capitale) a déjà repris la route de leur domicile alors que dans le meilleur des cas ils sont arrivés à 9h30 au bureau… (cela me rend fou, car en plus je ne vous explique pas combien ils sont productifs dans leur travail).
Mon horaire de travail est infiniment plus relax qu’à Brabanta, je ne quitte le maison que vers 6h30 puisque les appels sont à 5-10 minutes à vélo max, une luxueuse pause de midi de une heure et en théorie je suis à la maison au plus tard vers 17h30 (moment de la tombée de la nuit).
Le samedi est une demi-journée de travail, et quand je dis demi c’est exactement cela, personne (ni même les expatriés) ne sont encore au travail à 12h01, c’est sacré. Pour la plupart des expatriés c’est aussi le seul jour (après-midi) où il est possible d’aller faire ses emplettes au supermarché à la capitale (les magasins sont fermés le dimanche). Le samedi après-midi au supermarché est un peu comme le club des expatriés, car je ne connais pas encore grand monde mais les quelques personnes que je connais (et c’est encore très limité) sont souvent elles aussi dans les allées du magasin pour faire leurs réserves de la semaine.
Ce week-end était un peu spécial car samedi soir nous avons organisé un repas d’adieux pour notre directeur financier partant et il était donc nécessaire d’être de retour à temps, mais sinon il est “habituel” de se retrouver dans un restaurant sur la route vers Sao Tomé city pour prendre le déjeuner du samedi ensemble avant de l’un aller faire juste des courses et l’autre rester en ville pour visiter une plage ou passer un moment avec sa petite amie.
Comme c’était déjà le cas quelques fois précédemment, ce dimanche matin je suis allé faire un tour en plantation en VTT avec l’un de mes collègues. Cela permet de voir la plantation sous une autre perspective et surtout aller dans des coins où je ne peux certainement pas aller avec mon 4X4 de ville. Ici pas de sable comme à Mapangu, même lorsque nous longeons la mer, mais par contre il y a des pierres (beaucoup de pierres) et il suffit d’une pierre un peu grosse mal placée quand on est en train de gravir une côte pour se retrouver soudainement arrêté. Redémarrer dans une côte un peu raide pleine de cailloux est… difficile et m’oblige donc parfois à poursuivre à pied jusqu’à ce que la pente soit un peu moins raide. Je ne suis pas certain qu’un vélo avec assistance électrique comme celui que j’avais au Congo soit beaucoup plus aisé dans le genre de terrain que nous avons ici. J’avais fait la bêtise d’emporter mon VTT sans le faire vérifier avant de partir et comme c’est un vélo que j’ai depuis environ 12 ans, il y a certains accessoires qui commencent à afficher des signes de fatigue, dont un assez essentiel… le pneu arrière qui affichait des excroissances de plus en plus prononcées sur certains flancs. Heureusement notre magasinier à réussi à me trouver une nouvelle paire de pneus et de chambres à air, ce qui fait que ce matin j’ai pu faire mon tour avec un vélo nouvellement chaussé, sans craintes de voir mon pneu soudainement exploser ou autrement se désagréger.
Marie-Claude de son côté en Normandie a eu une semaine beaucoup plus mouvementée car suite à des pluies plus abondantes qu’à l’accoutumée, le Guiel (petite rivère à côté de la maison) à commencé à monter jusqu’au dessus du niveau de l’île pour finalement venir jusqu’à la maison et graduellement inonder celle-ci. Le niveau d’eau dans la maison n’a heureusement pas atteint des proportions catastrophiques, mais les quelques centimètres étaient suffisant pour potentiellement endommager tapis, fauteuils et autres meubles bas. Avec l’aide des sapeurs pompiers de Montreuil l’Argillé les meubles essentiels ont pu être placés à l’abri de l’eau montante (sans éviter le bris de l’un ou l’autre bibelot, comme il se doit quand il y a ce genre d’intervention). Le niveau d’eau est heureusement redescendu assez rapidement laissant une fine couche d’argile collante dans toute la maison qu’il a fallu nettoyer à force de passages répétés au savon noir. La maison est à nouveau tout à fait en ordre, mais les inondations ont provoqué des dégâts à l’extérieur en arrachant les supports de l’auvent du lavoir, forçant la structure des vannages, délogeant les grosses pierres qui protègent la berge côté maison et amenant une quantité impressionnante de débris de toutes sortes qui sont restés accrochés par ci par là dans le jardin.
Nous espérons que vous aussi avez pu passer une agréable week-end après une semaine de dur labeur. A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Sao Tomé is the image one has of Robinson Crusoe’s island, with lush vegetation full of plants and fruits at hand when one is hungry, golden sandy beaches with coconut palms and rivers and/or fresh water springs everywhere. Who wouldn’t be tempted to lay in a hammock between two coconut palms with a small fish grilled on the fire and a manna of fruits each more delicious than the other. Add to this the fact that the island is full of “volunteers” who want to improve things for the island and its inhabitants, such as the construction of water points, schools or housing, the protection of monkeys and civets, reforestation and so on. In short, more than 95% of the annual budget of the state of Sao Tome is financed by various aids, the rest coming from tourism and some agro-industrial activities such as cocoa (or what is left of it), coconut and palm oil.
The labour code is fully aligned with this modus vivendi as for any hard work (plantation work for example) working hours are limited to 30 hours per week and it is forbidden to make someone work for more than 5 hours in a row without giving a one hour break. For plantation work this is not too much of a problem because on the one hand the vast majority of workers put their tools away well before the five-hour limit (many go home just 2-3 hours after the start of the day to rest, fish, hunt or work in their own gardens) and on the other hand the work day is only five hours for these workers anyway. To suggest to someone to work overtime (after the “lunch” break) is almost considered an insult. This schedule is a bit more problematic at the oil mill because you can’t really shut down a factory like that for an hour and here the lunch break is sacred, so there’s no question of suggesting a shift or compensation.
The administrative and mill staff are not so lucky as they have to “work” 45 hours a week, with the lunch break obviously being a (de facto) part of the working hours. Those who come from the city consider that their work starts from the moment they get on the bus, so there’s no need to ask the driver to drive too fast, and of course you have to take into account the return journey (much faster in fact, but not on paper). In practice, this means that offices, garages, shops, etc. are deserted by 4pm at the latest, which is when the generator is normally switched off. But I have not necessarily finished doing my share of the work (I know, I should be more efficient!) and no generator means no internet, no light and no fan in the office (I do not have air-conditioning and that suits me fine). I have asked the poor bastard who runs the generator to stay for an extra half hour when I am in the office, but I feel embarrassed to run a huge machine (80 kvA) just for my internet and my fan, so I will have to find another solution. Work finished or not, at the latest at 4.30 pm I close up shop to generally spend another hour at the oil factory, where the accounting team is also based. Well that is the financial director because by the time I get there his team, who comes from the capital has already gone back home, even though in the best case they arrived at 9.30 am at the office… (it drives me crazy, because I don’t even want to tell you how productive they are at work).
My work schedule is infinitely more relaxed than in Brabanta, I only leave home around 6:30 am since muster calls are no more than 5-10 minutes away by bike, a luxurious one hour lunch break and in theory I’m home no later than 5:30 pm (when it gets dark).
Saturday is a half working day, and when I say half it is exactly that, no one (not even expatriates) are still at work at 12:01, it is sacred. For most expats it is also the only day (afternoon) when it is possible to go shopping at the supermarket in the capital (the shops are closed on Sundays). Saturday afternoon at the supermarket is a bit like the expat club, even though I don not know many people yet but the few I do know (and it is still very limited) are often also in the aisles of the shop to stock up for the week.
This weekend was somewhat special as last night (Saturday) we had a farewell meal for our departing finance director, so it was necessary to be back in time, but otherwise it is “usual” to meet at a restaurant on the way to Sao Tome city to have our Saturday lunch together before one goes off just to do some shopping and the other stays in town to visit a beach or spend some time with his girlfriend.
As was already the case a few times before, this Sunday morning I went for a bike (mountain bike) ride in the plantation with one of my colleagues. This allows me to see the plantation from another perspective and to go to places where I certainly cannot go with my city 4X4. Here there is no sand like in Mapangu, even when we ride along the sea, but there are stones (a lot of stones) and it only takes one big stone in the wrong place when you are climbing a hill to suddenly find yourself stopped. Restarting on a steep hill full of stones is… difficult and therefore sometimes forces me to continue on foot until the slope is a little less steep. I am not sure if an electrically assisted bike like the one I had in Congo would be much easier in the kind of terrain we have here. I had made the mistake of taking my mountain bike with me without checking it before I left and as the bike is about 12 yearsold, there are some accessories that are starting to show signs of fatigue, one of which is quite essential… the rear tyre which was showing increasingly pronounced growths on some of the sidewalls. Fortunately our shopkeeper managed to find me a new pair of tyres and tubes, so this morning I was able to ride my bike with a new set of tyres, without fear of my tyre suddenly exploding or otherwise falling apart.
Marie-Claude in Normandy had a much more eventful week as, following heavier than usual rainfall, the Guiel (a small river next to the house) began to rise above the level of the island and eventually came to the house and gradually flooded it. The water level in the house fortunately did not reach catastrophic proportions, but the few centimetres were enough to potentially damage carpets, armchairs and other low furniture. With the help of the Montreuil l’Argillé fire brigade, the essential furniture was able to be placed out of the way of the rising water (without avoiding the breakage of any of the knick-knacks, as is to be expected when there is this kind of intervention). Fortunately, the water level went down quite quickly, leaving a thin layer of sticky clay all over the house, which had to be cleaned by repeated use of black soap. The house is now back to normal, but the floods have caused damage to the exterior by tearing off the supports of the wash-house awning, forcing the structure of the sluices, dislodging the large stones that protect the bank on the house side and bringing an impressive quantity of debris of all kinds that has been left hanging here and there in the garden.
We hope that you too had a pleasant weekend after a week of hard work. See you soon,
Marc & Marie-Claude

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Sao Tomé

Bio – Organic

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Cette semaine je voudrais vous parler de la plantation, puisque c’est la (seule) raison de notre présence à Sao Tomé. Je dis notre car Marie-Claude doit me rejoindre prochainement pour nous installer de manière plus ou moins prolongée dans le pays. La plantation, portant le nom d’Agripalma, est située dans la province de Caué, dans le sud-est de l’île de Sao Tomé. La plantation représente une superficie totale de 2.100 hectares de palmiers à huile, mais, compte tenu de la topographie du terrain, les parcelles plantées sont réparties sur une assez grande superficie et tout comme à Brabanta il me faut au moins une heure pour arriver aux abords de certains blocs, sans toutefois toujours pouvoir y pénétrer avec mon 4×4 “de luxe”. En effet, je dispose d’un 4×4 un peu “jouet” par rapport à mes habituels moyens de locomotion. La conséquence directe étant que je n’ose pas me risquer dans des terrains vraiment accidentés… Compte tenu de la nature des routes.
Une bonne partie de la plantation était déjà plantée avec du palmier à huile suite à une initiative de l’état par la suite abandonnée et une autre a été plantée dans d’anciennes plantations de cacaoyers abandonnées elles aussi. Pour ceux qui sont familiers avec Google Earth, la plantation est bien visible sur les photos satellites, séparée en deux parties, l’une plus petite dans l’extrême pointe sud et l’autre plus grande à une quinzaine de kilomètres au nord-est de celle-ci. Mais dans les deux cas les parcelles sont disposées un peu comme de la dentelle entre les rivières et les pentes trop escarpées. Et justement pour ceux qui pensent explorer les environs de la plantation sur les cartes en ligne, ne vous laissez pas tromper par l’apparente existence d’un aéroport à côté de Porto Alegre. Je suis allé repérer les lieux et il est encore possible de distinguer les contours de ce qui a jadis été une piste d’atterrissage, mais aujourd’hui l’avion qui s’y aventurerait rencontrerait des cultures de manioc et d’autres plantes vivrières, sans compter les trous qui ont probablement été creusés pour diverses raisons.
Parlant de cacao, pour lequel Sao Tomé était réputé dans la passé, nous avons aussi une petite plantation de cacaoyers d’environ 20 hectares que j’ai découvert au hasard d’une balade à vélo il y a quelques semaines. Malheureusement celle-ci a manifestement été négligée et est en assez piteux état. Néanmoins c’est un petit projet auquel j’ai l’intention de m’attaquer lorsque les aspects de la plantation des palmiers seront mieux sous contrôle. Je dis que Sao Tomé était un producteur de cacao réputé car il a produit jusqu’à 36.000 tonnes de cacao par an et a fait la fortune des colons portugais à côté des produits du cocotier. Aujourd’hui Sao Tomé produit tout juste 1.500 tonnes de cacao annuellement et la grande majorité des plantations sont abandonnées et envahies par la végétation naturelle. Bon nombre de nos îlots de palmeraies sont entourés de ce qui reste des cacaoyers, aujourd’hui mélangés à un mélange d’autres arbres et arbustes qui ont repris possession des lieux.
Mais revenons à nos moutons (palmiers), je voulais vous parler de la plantation de palmiers à huile et non de l’histoire du cacao à Sao Tomé. L’île de Sao Tomé est presque sur l’équateur ce qui fait que toute l’année (à quelques minutes près) le soleil se lève à 5h30 et se couche à 5h30. Il pleut aussi presque toute l’année, encore que pour le moment il se passe parfois trois ou quatre jours sans vraie pluie (ce qui m’arrange pour mes périples en vélo jusqu’au bureau). Outre la pluviométrie idéale pour le palmier à huile, les sols volcaniques de Sao Tomé sont naturellement assez fertiles et tout pousse donc de manière assez luxuriante sans devoir s’en occuper beaucoup. Les palmiers ont même tendance à croître de manière excessive, au point qu’il a été envisagé d’en arracher une partie pour donner à ceux qui restent plus de place pour se développer. Dans ces conditions, il était assez logique de décider de ne pas mettre d’engrais et comme le palmier n’est pas sensible à beaucoup de maladies ni menacé par beaucoup d’insectes nuisibles il n’est pas nécessaire d’utiliser de pesticide. La plantation et son huilerie ont ainsi pu obtenir une certification européenne “BIO” qui permet (en théorie) de vendre l’huile à un meilleur prix et ainsi compenser le fait que la plantation est plutôt petite.
Ne pas utiliser de pesticide ne pose absolument pas de problèmes, les quelques insectes qui s’aventurent à attaquer les palmiers sont plutôt rares et ceux qui pourraient faire des dégâts plus importants sont assez faciles à éliminer à la main lorsqu’ils sont présents. La seule inconnue pour le moment concerne un petit insecte qui fait des ravages dans les plantations de la côte ouest de l’Afrique, mais qui pour le moment ne semble pas être présent sur l’île. Croisons les doigts pour que cela reste ainsi.
Compter sur la seule fertilité naturelle des sols pour assurer une bonne production est toutefois une lubie, les palmiers sont très sains certes, mais avec une production de plus de 20 tonnes de régimes par hectare et par an, il est clair que les nutriments naturellement présents dans le sol ne peuvent pas être suffisants sur le long terme. Nous avons donc commencé à appliquer des engrais certifiés organiques pour essayer de booster la production et maintenir la fertilité des sols. Je puis vous assurer que, hormis le compost dont les performances nutritives sont bonnes nécessitent un apport de plusieurs dizaines de tonnes par hectare (faites le calcul), les engrais organiques certifiés ne courent pas les rues. Ici nous avons opté pour un engrais à base de fumier de moutons composté, séché et pelletisé qui vient d’Espagne et un apport en potasse naturelle allemand. Pour le moment l’engrais est stocké dans le seul dépôt disponible qui se trouve à côté des maisons d’habitation des expatriés ce qui fait que nous avons l’impression d’habiter près d’une bergerie, les bêlements en moins.
Toutes les autres opérations d’entretien (désherbage, élimination des ligneux, nettoyage des chemins, etc.) est uniquement effectuée à la main. Curieusement, probablement à cause du feuillage très dense des palmiers et l’absence d’ensoleillement intense permanent, la végétation en-dessous des palmiers reste très modeste et il est relativement facile de garder les sous-bois sous contrôle.
Outre la plantation, l’huilerie fait partie de la certification bio, ce qui n’est pas sans problèmes, parfois épineux. Ainsi dans d’autres huileries, lorsqu’il y a un débordement d’huile celle-ci est récupérée et réinjectée dans le processus de fabrication où elle est filtrée et stérilisée. Dans le cas d’une huilerie bio nous ne pouvons pas faire cela car il n’y a plus de garantie d’origine puisque l’huile aurait pu être contaminée avec des produits non-organiques tels que des lubrifiants. Pour résoudre ce problème nous sommes graduellement en train de remplacer tous les graisses, fluides hydrauliques et autre lubrifiants par des produits “alimentaires” qui, même s’ils ne sont pas nécessairement bio, évitent le risque de contamination de nos huiles par des produits minéraux ou synthétiques.
La certification bio ne se limite pas aux seuls aspects de la plantation et des produits qui y sont utilisés, ainsi des aspects environnementaux et sociaux entrent également en ligne de compte. Certains aspects peuvent paraître évidents, mais ils doivent néanmoins être documentés et prouvés. Cela concerne par exemple l’absence de travail forcé ou de travail de mineurs d’âge, le respect des lois, le paiement d’un salaire décent, le logement des travailleurs, l’accès aux soins, à l’éducation ou affiliation syndicale, le traitement des déchets et effluents, etc. Je découvre qu’il y a une énorme différence entre le fait d’appliquer toutes ces règles et le fait de devoir documenter et prouver que celles-ci sont bien suivies. Ainsi il n’y a rien de plus frustrant que d’avoir un auditeur auquel on vient rapporter qu’un travailleur a déchiré sa botte (parfois le jour même ou la veille) et de voir le processus de certification remis en question alors que tous les autres travailleurs présents sont en ordre. Heureusement ces exigences ne se limitent pas à la certification bio, ce travail est également nécessaire pour l’obtention de la certification de production d’huile de palme durable et aide donc à justifier (un peu) les montagnes de papier qu’il est nécessaire de produire dans le cadre de ces processus.
Compte tenu de la certification bio, en principe, tous les produits émanant de la plantation peuvent être vendus avec ce label. Pour le moment nous n’avons pas encore de débouchés pour les noix de palmistes (amandes restant après pressage des fruits de palmier à huile), qui sont elles aussi riches en huile et dont les tourteaux peuvent servir à l’alimentation animale. Nous espérons que dans un avenir pas trop lointains qu’Agripalma aura également la possibilité de valoriser les palmistes ou des produits dérivés de palmistes avec le label bio.
En espérant que ces lignes vous trouveront bien et de vous lire très bientôt,
Marc et Marie-Claude

This week I would like to talk to you about the plantation, as it is the (only) reason for our presence in Sao Tome. I say “our” because Marie-Claude will be joining me soon to settle in the country for a while. The plantation, named Agripalma, is located in the province of Caué, in the south-east of the island of Sao Tomé. The plantation has a total area of 2,100 hectares of oil palms, but due to the topography of the land, the planted plots are spread over a fairly large area and just like in Brabanta it takes me at least an hour to get to the outskirts of some of the blocks, although I cannot get inside the plantation itself with my luxury 4×4 due to the nature of the roads. Much of the plantation was already planted with oil palm as a result of a government initiative that was later abandoned, and some of it was part of former cocoa plantations that were also abandoned. For those familiar with Google Earth, the plantation is clearly visible on satellite photos, separated into two parts, a smaller one at the extreme southern tip of the island and a larger one some 15 km to the north-east of this one. But in both cases the plots are laid out like lace between the rivers and the steep slopes. And just for those who think they are exploring the plantation’s surroundings on online maps, do not be fooled by the apparent existence of an airport next to Porto Alegre. I went to check out the area and it is still possible to make out the outline of what was once an airstrip, but today the plane that ventures there will encounter cassava and other food crops, not to mention the holes that have probably been dug for various reasons.
Speaking of cocoa, for which Sao Tome was famous in the past, we also have a small cocoa plantation of about 20 hectares that I discovered during a bike ride a few weeks ago. Unfortunately this plantation has obviously been neglected and is in a rather poor state. Nevertheless it is a small project that I intend to tackle when the aspects of the oil palm plantation are better under control. I say that Sao Tome was a famous cocoa producer as it produced up to 36,000 tons of cocoa per year and made the fortune of the Portuguese settlers alongside coconut products. Today Sao Tome produces just 1,500 tonnes of cocoa annually and the vast majority of the plantations are abandoned and overgrown with natural vegetation. Many of our palm groves are surrounded by what remains of the cocoa trees, now mixed with a variety of other trees and shrubs that have taken over.
Coming back to the subject of this newsletter (palm trees), I wanted to talk to you about the oil palm plantation and not about the history of cocoa in Sao Tome. The island of Sao Tomé is almost on the equator, which means that all year round (give or take a few minutes) the sun rises at 5.30am and sets at 5.30am. It also rains almost all year round, although at the moment there are sometimes three or four days without any real rain (which suits me for my bike trips to the office). Apart from the ideal rainfall for oil palms, the volcanic soils of Sao Tomé are naturally quite fertile, so everything grows rather luxuriantly without having to tend to it much. The oil palms even tend to overgrow, so much so that at one point it was considered an option to uproot some of them to give the remaining ones more room to grow. Under these conditions, it was quite logical to decide not to use fertiliser and as the oil palm is not prey to many diseases or insects there is no need to use pesticides. The plantation and its oil mill have thus been able to obtain European “BIO” certification, which (in theory) allows the oil to be sold at a better price and thus compensates for the fact that the plantation is rather small.
Not using pesticides is not a problem at all, the few insects that venture to attack the palm trees are quite rare and those that could do more damage are quite easy to eliminate by hand when they are present. The only unknown at the moment is a small insect that wreaks havoc on plantations on the west coast of Africa, but for the moment does not seem to be present on the island. Fingers crossed that it stays that way.
Relying on natural soil fertility alone to ensure good production is however a fad, the palms are very healthy indeed, but with a production of more than 20 tons of bunches per hectare per year, it is clear that the nutrients naturally present in the soil cannot be sufficient in the long term. We have therefore started to apply certified organic fertilisers to try to boost production and maintain soil fertility. I can assure you that, apart from compost, which has a good nutritional performance but requires several dozen tonnes per hectare (do the maths), certified organic fertilisers are not widely available. Here we have opted for a fertilizer based on composted, dried and pelletized sheep manure from Spain and a complement of natural potash coming from Germany. At the moment the (remaining) fertiliser is stored in the only available depot, which is next to the expatriates’ houses, so we feel like we are living next to a sheepfold, minus the bleating.
All other maintenance operations (weeding, removal of woody plants, cleaning of paths, etc.) are done by hand. Curiously, probably because of the very dense foliage of the palms and the absence of permanent intense sunlight, the vegetation under the palms remains very modest and it is relatively easy to keep the undergrowth under control.
In addition to the plantation, the oil mill is part of the organic certification, which is not without its problems, some of them thorny. In other oil mills, for example, when there is an overflow of oil, it is recovered and fed back into the production process where it is filtered and sterilised. In the case of an organic oil mill we cannot do this as there is no guarantee of origin as the oil could have been contaminated with non-organic products such as lubricants. To solve this problem we are gradually replacing all greases, hydraulic fluids and other lubricants with “food grade” products which, although not necessarily organic, avoid the risk of contamination of our oils with mineral or synthetic products.
Organic certification is not limited to aspects of the plantation or mill and the products used, environmental and social aspects are also taken into account. Some aspects may seem obvious, but they must be documented and proven. These include, for example, the absence of forced or underage labour, compliance with laws, payment of a decent wage, workers’ housing, access to health care, education or trade union membership, waste and effluent treatment, etc. I am discovering that there is a huge difference between applying all these rules and having to document and prove that they are being followed. So there is nothing more frustrating than having an auditor come in and report that a worker has torn his boot (sometimes the same day or the day before) and having the certification process questioned when all the other workers present are in order. Fortunately these requirements are not limited to organic certification, this work is also required for sustainable palm oil production certification and therefore helps to justify (somewhat) the mountains of paper that need to be produced in these processes.
Being certified organic, in principle all products from the plantation can be sold with this label. At the moment we do not yet have an outlet for the palm kernels (inner “almond” left after pressing the oil palm fruit), which are also rich in oil and whose cake can be used for animal feed. We hope that in the not too distant future Agripalma will also have the possibility to valorise palm kernels or palm kernel products with the organic label.
We hope that these lines will find you well and hope to read you soon,
Marc and Marie-Claude

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Plage – Beach

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Je n’oserais dire que la semaine qui s’est écoulée est une semaine ordinaire car je suis encore en pleine phase d’adaptation, de découvertes et d’apprentissage, mais je commence à trouver mes marques et à me sentir plus à l’aise, même quand mes interlocuteurs ne parlent que le portugais et ont l’air de penser qu’il va de même pour moi. Outre l’apprentissage de la langue, une de mes priorités était de trouver un logement pour notre nouveau directeur financier qui arrive jeudi. Car, comme je crois l’avoir déjà expliqué, nous serons sept expatriés sur la plantation d’ici peu et nous ne disposons que de cinq maisons, raison pour laquelle je squatte une chambre dans la maison de l’actuel directeur financier. Cette solution n’est pas envisageable pour le collègue qui va nous rejoindre car les autres maisons ne disposent pas d’une vraie chambre d’amis qui s’y prête et la construction de nouvelles maisons (programmée) prendra au minimum quelques mois. Même si l’hôtel où j’ai séjourné au début de ma mission est plein de charme et relativement proche de la plantation, c’est une solution acceptable pour une visite temporaire mais pas pour quelqu’un qui doit s’installer à long terme, donc je me suis mis en chasse pour une solution alternative. Il vous paraîtra peut-être surprenant que ce soit le nouveau venu, ne parlant pas encore bien la langue, qui s’occupe de la recherche d’un logement, mais j’ai découvert que si je ne le fais pas il y a un réel risque de ne pas avoir de solution (autre que l’hôtel). Lors de mon précédent séjour j’avais déjà abordé le sujet avec le propriétaire de l’hôtel qui m’avait proposé d’éventuellement nous louer une petite maison située à l’arrière de l’hôtel ce qui, sans être idéal, avait semblé être une bonne solution. Seulement voilà, après avoir convenu de petits travaux à faire et du loyer à payer, le propriétaire à soudainement fait volte face car il espère que le tourisme va reprendre et aura besoin de la place.
Cette semaine j’ai donc été visiter une autre maison, qui appartient à la belle-famille de l’un de mes prédécesseurs et qui serait tellement bien que j’aurais certainement l’envie de m’y installer moi-même. La maison est effectivement hyper moderne, construite avec des matériaux nobles (bois, céramique, liège) et située au milieu d’un grand parc avec de grands arbres. Qui plus est, dans le même complexe, il y a un hôtel avec restaurant, piscine et tout et tout, qui fournit l’eau (traitée) et l’électricité 24 heures sur 24. Mais il y a quand même un revers à la médaille, d’une part, la maison est située à 45 minutes de route de la plantation si on roule normalement et d’autre part, les propriétaires ont jugé bon de clôturer le jardin avec un grillage de 2 m de hauteur placé à 3-4 m de la maison elle-même… Bref une jolie maison donnant l’impression d’être dans un camp retranché. Cela étant dit, même si je n’envisagerait pas d’y habiter moi-même, c’est la seule solution que nous avons pour le moment pour loger notre nouveau collègue dans des conditions confortables et c’est probablement moins grave pour un directeur financier d’être un peu plus loin de la plantation.
De mon côté, je vais continuer à occuper la chambre d’amis du directeur financier actuel et comme c’est la maison que nous allons occuper après son départ dans quelques semaines cela me permet de prendre mes marques petit à petit. Le grand avantage de loger juste à côté de la plantation est de pouvoir aller au bureau en vélo, pour le moment tous les jours mais on verra comment cela se présente lorsque les pluies auront réellement repris. Comme pour le week-end passé, cette fin de semaine aussi j’ai décidé de laisser mon collègue profiter de sa maison sans être dérangé et cette fois je suis parti vers le sud de l’île où je loge dans un eco-lodge sur la plage faisant face à la “Isla das Rolhas”, petite île située juste au sud de Sao Tomé située juste sur l’équateur. Le lodge est composé de petits pavillons en bois sur pilotis d’un confort irréprochable avec eau, électricité et même une connexion wifi (qui me permet de vous écrire ces lignes). La plage est bordée de cocotiers comme il se doit et ce matin au lever du jour j’ai été faire un plongeon dans la mer qui est évidemment délicieuse. Même si la distance jusqu’ici n’est pas très grande, la route est fortement dégradée et (en particulier avec mon 4×4 de ville) il faut y aller tout doucement pour ne pas faire de casse, donc on met plus longtemps à parcourir la dizaine de kilomètres jusqu’ici que de remonter à la capitale. Fort de mon expérience hôtelière précédente je m’attendais à être en petit comité, mais à en juger par le nombre de tables préparées pour le petit déjeuner il y à plutôt beaucoup de monde. Outre la plage, qui est chouette mais pas ma passion, il y a moyen de faire des randonnées dans la forêt avoisinante, ce qui est beaucoup plus à mon goût.
Cette semaine nous avons également eu la visite de représentants de la fondation Real Madrid qui encadre des jeunes et leurs entraineurs qui veulent jouer au football. Outre les formations techniques la fondation essaye également d’équiper les (parfois très) jeunes avec des tenues, chaussures et matériel sportif. C’était l’occasion de réunir tous les jeunes (filles et garçons) sur le terrain de foot de la plantation. Les enfants étaient presque aussi excités par les tenues et les chaussures que les photos que nous prenions et dès que je me mettais accroupi pour prendre des photos des plus petits, immanquablement l’un ou l’autre venait se mettre à côté de moi pour regarder l’image sur l’appareil et aussi caresser mes cheveux car apparemment ma tignasse grisonnante et lisse est quelque chose d’inédit et les plus petits n’avaient aucune réserve à venir mettre leurs mains sur ma tête.
Cou-cou, c’est Marie-Claude! J’aurais bien voulu voir cela ;). Je suis toujours en train de profiter de notre petit coin de paradis Normand où la météo est plutôt clémente aussi. Cela fait du bien d’être en “pause civilisée” un peu plus longtemps que d’habitude après nos cinq années de brousse et, particulièrement, l’année passée durant laquelle je suis restée constamment à la maison et dans le jardin… Tout en étant consciente que c’était préférable à un petit appartement en ville quelque part. Mais là, au moins, j’aurais pu sortir de temps en temps avec un masque, et en prenant des précautions, pour voir d’autres personnes, faire quelques courses, etc je dois dire que dès notre arrivée ici, comparé à Mapangu, c’était la liberté!
C’est aussi la première fois depuis longtemps que je suis présente lors d’un passage de saison et c’est très très agréable! Le bémol, évidemment, c’était de ne pouvoir profiter pleinement de nos retrouvailles avec nos aimés, mais, au moins, nous avons pu nous voir “un peu”. De plus, cette semaine, Emilie et sa famille vont venir passer quelques jours en Normandie!
Nous espérons avoir de vos nouvelles en espérant que la normalisation des choses vous permet de voir plus facilement famille et amis,
Marc & Marie-Claude

Le Guiel à côté de la maison en Normandie – The Guiel next to the house in Normandy

I wouldn’t dare to say that the past week has been an ordinary one, as I am still in the middle of an adapting, discovering and learning phase, but I am starting to get my bearings and feel more comfortable, even when my interlocutors only speak Portuguese and seem to think that I do too. Apart from learning the language, one of my priorities was to find accommodation for our new finance director who arrives on Thursday. Because, as I think I’ve already explained, there will be seven of us on the plantation before long and we only have five houses, reason why I am squatting in a room in the house of the current financial director. This is not an option for the colleague who will be joining us, as the other houses do not have a proper guest room and the construction of new houses which are (planned) will take at least a few months. Although the hotel I stayed at at the beginning of my mission is charming and relatively close to the plantation, it is an acceptable solution for a temporary visit but not for someone who has to settle down for the long term, so I went on the hunt for an alternative solution. It may come as a surprise to you that the newcomer that I am, not yet fluent in the language, should be the one to do the accommodation search, but I found that if I did not do it, there was a real risk of not having a solution (other than a hotel). During my previous stay I had already discussed the subject with the owner of the hotel, who offered to rent us a small house located at the back of the hotel and without being ideal we had concluded that it would be a good solution. However, after having agreed on the small works to be done and the rent to be paid, the owner suddenly did an about-face because he hopes that tourism will resume and his expectation is that he will need the place to accomodate tourists.
So this week I went to visit another house, which belongs to the in-laws of one of my predecessors and which (I was told) was so nice that I would certainly want to move there myself. The house is indeed very modern, built with noble materials (wood, ceramics, cork) and situated in the middle of a large park with tall trees. What’s more, in the same complex, there is a hotel with a restaurant, swimming pool and everything, which provides (treated) water and electricity 24 hours a day. But there is a catch (two actually), on the one hand the house is a 45 minute drive from the plantation if you drive normally and on the other hand the owners have seen fit to fence off the garden with a 2m high fence placed 3-4m away from the house, in short a nice house that gives the impression of being in an entrenched camp. That said, although I wouldn’t consider living there myself, it is the only solution we have at the moment to house our new colleague in comfortable conditions and it is probably less of a problem for a financial director to be a little further away from the plantation.
For my part, I will continue to occupy the guest room of the current finance director and as this is the house we will occupy after his departure in a few weeks’ time this allows me to settle in gradually. The great advantage of staying right next to the plantation is that I can cycle to the office, at the moment every day but we’ll see how it goes when the rains really start. Like last weekend, this weekend too I decided to let my colleague enjoy his house without being disturbed and this time I went to the south of the island where I stay in an eco-lodge on the beach facing the “Isla das Rolhas”, a small island just south of Sao Tome located right on the equator. The lodge is made up of small wooden pavilions on stilts of impeccable comfort with water, electricity and even a wifi connection (which allows me to write these lines). The beach is lined with coconut trees as it should be and this morning at dawn I went for a dip in the sea which is obviously delicious. Even if the travel distance from the plantation to here is not very long, the road is very bad and (especially with my city 4×4) one has to go very slowly to avoid breakage, so it takes longer to cover the ten kilometres to here than to drive from the plantation to the capital. With my previous hotel experience I expected to encounter only few other guests, but judging by the number of tables prepared for breakfast there are rather many people. Apart from the beach, which is nice but not my passion, there are ways to hike in the nearby forest, which is much more to my taste.
This week we also had a visit from representatives of the Real Madrid Foundation (supported by Agripalma), which helps young people and their coaches who want to play football. In addition to technical training, the foundation also tries to equip the (sometimes very) young people with uniforms, shoes and sports equipment. It was the occasion to gather all the youngsters (boys and girls) on the football field of the plantation. The children were almost as excited about the outfits and shoes as the photos we were taking. As soon as I crouched down to take photos of the little ones, one or other would inevitably come and stand next to me to look at the picture on the camera and also stroke my hair as apparently my sleek greyish hair is something new and the little ones had no reservations about putting their hands on my head.
Hello! Marie-Claude here! Just a few words to prove “I am still alive and kicking”. I am still in our corner of paradise in Normandy where life can be so sweet and the weather, quite fine, actually ! It is nice to enjoy more time in a civilised corner of the world. Specially after five years in Mapangu, and, even more, after spending the whole of last year without leaving home, not even once… Even though I was aware of the privilege of not being in a small flat without garden in a city… But, in that case, I would, at least, have been able to go out, with a mask & taking precautions, to see other people or do something else, from time to time. And to do my own shopping and be sure they were still other people to see 😉 I have to say that arriving in Normandy, even in the worst of the confinement was like a breath of fresh air… Behind a mask.
It is also the first time since quite a while that I am in Europe during a season change, I had not seen winter changing into spring and now, almost summer for a very long time and it is delightful ! Downside of it was, of course, not to be able to be near our beloved ones, but we could spend some time together and see eachother “in the flesh” . On the top of this, I’m expecting Emilie’s family visit for a few days next week and very much looking forward to it !!!
We look forward to hearing from you and hope that the normalisation of things will make it easier for you to see family and friends,
Marc & Marie-Claude

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Petit à petit je fais mon nid a Agripalma, même si pour le moment j’ai plus le sentiment d’être un coucou, car j’ai décidé de quitter l’hôtel et de squatter une des chambres dans la maison qui sera la nôtre dans un mois. Je cohabite donc avec un de mes collègues qui a décidé de quitter la plantation pour se rapprocher de sa famille vivant en France. Habiter dans une maison dans la concession de la concession apporte un nombre de changements dans la routine de tous les jours et surtout un plus grand confort. En effet, ici plus de pannes de courant ou manque d’eau puisque nous assurons nous-mêmes la production d’électricité (malheureusement avec un générateur) et l’approvisionnement en eau. L’autre principal avantage est d’être à une courte distance de toutes les installations, ainsi j’ai pu même aller à pied à certains appels et cette semaine j’ai commencé à faire la route jusqu’au bureau ou l’huilerie à vélo (eh oui, j’ai déjà pris mon VTT dans mes bagages cette fois-ci). Les bureaux ne sont pas très loin (environ 2 km) mais situés au sommet d’une petite côte qui combinée avec une température ambiante qui fleurte avec les 30°C est suffisante pour être en nage à l’arrivée. Contrairement à Mapangu, ici il n’y a malheureusement pas de douches, mais je crois qu’avec l’habitude et un peu d’organisation (une chemise de rechange) cela doit être gérable. Car sinon, mis à part les sorties en vélo en plantation éventuelles du dimanche, si je ne fais pas cela je risque de passer tout mon temps, soit assis au bureau, soit les fesses dans le fauteuil (très confortable) de la voiture.
Les collègues qui me voient débarquer à pied ou à vélo aux lieux d’appel ou au bureau me demandent immanquablement si ma voiture est en panne, car ils conçoivent difficilement pourquoi je choisirais un vélo alors que je dispose d’une luxueuse voiture. En effet, ma voiture de fonction ici ne ressemble en rien à la vieille guimbarde que j’avais à Mapangu, mais malgré son confort et tous les gadgets que nous considérons comme normaux en Europe (airbag, climatisation, bluetooth, camera de recul, détecteurs de proximité, etc.) elle a un défaut majeur: ce n’est pas une voiture avec laquelle je puis me rendre dans les parties moins accessibles de la plantation. Raison de plus pour me mettre au vélo, car, au pire, je peux le pousser ou le porter pour traverser les zones difficiles. Cela étant dit, même le VTT a ses limites car dans certaines parties de la plantation (dans laquelle il y a beaucoup de rivières et de torrents) il faut traverser les cours d’eau via des gués dont les fonds ne sont pas souvent planes ou prévisibles. Rien de tel qu’une pierre (même pas trop grosse) cachée sous l’eau pour se retrouver… mouillé.
Mon challenge principal reste l’apprentissage de l’idiome local, le portugais, mais j’ose penser que les choses progressent favorablement car je n’ai plus peur de me lancer dans des discussions avec les employés, même si parfois j’ai beaucoup de mal à comprendre ce qu’ils disent. En parallèle je fais assidument mes leçons de portugais tous les jours et mes cellules grises ne doivent pas encore toutes être perdues car j’arrive à retenir pas mal des mots que je suis supposé apprendre, tous les espoirs sont donc permis. Un collègue portugais m’a dit que si je ne parlais pas la langue de manière courante après trois mois, tous les espoirs étaient perdus… et je ne veux certainement pas faire partie de cette catégorie là.
Ce week-end, pour laisser mon collègue en paix dans sa maison, j’ai décidé de passer le week-end à l’extérieur et cette fois mon dévolu est tombé sur un “city trip” à la capitale où je me suis réservé une chambre dans un guesthouse tenu par un charmant portugais. Ce petit hôtel me rappelle celui où je logeais à Kigali, avec juste une dizaine de chambres, un joli petit jardin bien tenu et une piscine dans laquelle j’ai déjà fait un plongeon hier soir. Avant d’arriver en ville, je me suis arrêté pour déjeuner dans une gargote en bord de mer avec trois de mes collègues. Le petit cabanon ne paye pas de mine, mais la cuisine est absolument fabuleuse avec un poisson (bonito) fraîchement pêché cuit à la perfection sur un feu de bois… j’en ai encore les papilles gustatives qui frétillent.
Peu après m’être installé à l’hôtel, un ancien collègue de Socfin (qui à monté une petite usine fabricant des produits organiques à base de noix de coco ici à Sao Tomé) est venu me chercher pour prendre un verre et faire connaissance. Il se fait que juste derrière le coin de l’hôtel il y a une petite chocolaterie artisanale (et aussi bio) où il est possible de prendre un café (ou un chocolat chaud dans mon cas) et surtout de déguster toutes sortes de chocolats les plus délicieux les uns que les autres. Le chocolat chaud était divin et la compagnie fort agréable, bref mes premières expériences de week-end citadin sont plutôt positives. Je ne suis évidemment pas sorti sans acquérir quelques réserves de chocolat, ne fut-ce que pour maintenir mes papilles gustatives en éveil. Le hasard (?) faisant que j’ai des rendez-vous ici en ville lundi matin (rencontre avec notre secrétaire général, qui est aussi candidat aux présidentielles cette année…, visite du port et réunions avec des clients/partenaires potentiels), je profite de toute la journée de ce dimanche pour explorer un petit peu la ville. Ce matin je me suis contenté de faire le tour d’une partie de la baie et de visiter le musée national, visite pour laquelle ils ont dûs aller chercher les clefs car manifestement les visiteurs se font rares. Le musée rassemble une collection d’objets glanés dans les fermes coloniales (meubles, vaisselle, photos, outils) et des statues et vêtements religieux, le tout un peu défraîchi mais au milieu de tout cela il y avait un grand-father’s clock en état de marche et donnant une heure exacte. Beaucoup de bâtiments d’origine de la ville sont dans un état de délabrement plus ou moins avancé et dans la baie il y a plusieurs bateaux à moitié submergés, ce qui donne une bonne idée de la profondeur restreinte des eaux du port. Les portes-conteneurs doivent donc rester au large tandis que des barges font le va-et-vient entre le port et les bateaux pour acheminer les conteneurs.
L’ambiance est très agréable avec ça et là des petits groupes de personnes assises sous un arbre à refaire le monde avec les chiens (il y en beaucoup ici) profondément endormis à leurs pieds.
Ce midi j’ai l’intention d’aller manger dans un restaurant un peu plus huppé où, paraît-il, ils font une mousse au chocolat qui vaudrait le détour. Fort de ma dégustation de chocolat hier après-midi je me dis que ce n’est probablement pas une mauvaise idée de rester sur la lancée, mais pour le verdict de cette expérience il vous faudra attendre les nouvelles de la semaine prochaine.
Nous espérons avoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

Little by little I am making my nest in Agripalma, even if at the moment I feel more like a cuckoo, because I decided to leave the hotel and squat one of the rooms in the house that will be ours in a month. I am living with a colleagues who will be leaving the plantation early July to be closer to his family living in France. Living in a house in the concession brings a number of changes to my daily routine and above all a greater comfort. Indeed, here there are no more power cuts or lack of water, since we provide our own electricity (unfortunately with a generator) and supply of water. The other main advantage is to be at a short distance from all the facilities, so I can even walk to some muster calls and this week I started to ride my bike to the office or the oil mill (yes, I took my mountain bike in my luggage this time). The offices are not very far (about 2 km) but located at the top of a small hill which combined with an ambient temperature of 30°C is enough to be somewhat wet when arriving at the office. Unlike Mapangu, there are unfortunately no showers here, but I think that with practice and a bit of organisation (a spare shirt) it should be manageable. Otherwise, apart from the possible plantation bike rides on Sundays, if I do not do this I risk spending all my time either sitting in the office or with my butt in the (very comfortable) car seat.
Colleagues who see me walking or cycling to the muster or the office inevitably ask me if my car has broken down, as they find it hard to understand why I would choose to cycle when I have a luxury car. Indeed, my company car here is nothing like the old lady I had in Mapangu, but despite its comfort and all the gadgets we consider normal in Europe (airbag, air-conditioning, bluetooth, reversing camera, proximity sensors, etc.) it has one major drawback: it is not a car with which I can get to the less accessible parts of the plantation. All the more reason for me to take my bike, because in the worst case I can push or carry it through difficult areas. That said, even the mountain bike has its limits because in some parts of the plantation (in which there are many rivers and streams) you have to cross the streams via fords whose bottoms are often not flat or predictable. There is nothing like a stone (not even a big one) hidden under the water to find yourself… wet.
My main challenge remains learning the local idiom, Portuguese, but I dare to think that things are progressing favourably because I am no longer afraid to engage in discussions with the employees, even if sometimes I have a lot of trouble understanding what they say. Meanwhile I am continuing my Portuguese lessons every day and my grey cells must not be completely buggered yet because I am able to remember quite a few of the words I am supposed to learn, so all hopes are not lost. A Portuguese colleague told me that if I didn’t speak the language fluently after three months, all hope was lost… and I certainly don’t want to be in that category.
This weekend, in order to leave my colleague in peace in his house, I decided to spend the weekend away and this time my heart fell on a “city trip” to the capital, where I booked a room in a guesthouse run by a charming Portuguese. This small hotel reminds me of the one where I stayed in Kigali, with just under a dozen rooms, a nice little garden and a swimming pool in which I already took a dip yesterday evening. Before arriving in town, I stopped for lunch at a seaside shed with three of my colleagues. The little shack did not look like much, but the food is absolutely fabulous with freshly caught fish (bonito) cooked to perfection over a wood fire… my taste buds are still tingling.
Shortly after settling into the hotel, a former colleague from Socfin (who has set up a small factory producing organic coconut products here in Sao Tome) came to pick me up for a drink and to get to know each other. It just so happens that just around the corner from the hotel there is a small artisanal (and also organic) chocolate factory where you can have a coffee (or a hot chocolate in my case) and above all taste all sorts of chocolates, each more delicious than the last. The hot chocolate was heavenly and the company very pleasant, so my first experiences of my city weekend is rather positive. Of course I did not leave the place without acquiring some chocolate, if only to keep my taste buds on the alert. As chance (?) has it, I have appointments here in town on Monday morning (meeting with our secretary general, who is also running president in the elections this year…, a visit to the port and meetings with potential clients/partners), I can take advantage of the whole day this Sunday to explore the city a little. This morning I just walked around a part of the bay and visited the national museum, a visit for which they had to dearch for the keys because visitors are obviously scarce. The museum has a collection of items gleaned from colonial farms (furniture, crockery, photos, tools) and religious statues and vestments, all a bit faded but in the middle of it all there was a working grandfather clock giving an exact time. Many of the town’s original buildings are in varying degrees of disrepair and in the bay there are several half-submerged ships, which gives a good idea of the limited depth of the harbour. The container ships have to stay offshore while barges go back and forth between the port and the ships to move the containers.
The atmosphre is very pleasant, with small groups of people seated in the shade of a tree having highly philosophical discussions (I guess) with dogs (there are many here) lying unconscious at their feet.
This lunchtime I’m planning to eat at a slightly more upmarket restaurant where I hear they make a chocolate mousse that would be worth a visit. After my chocolate tasting yesterday afternoon I think it is probably not a bad idea to keep the momentum going, but you will have to wait for next week’s news for the verdict on this experience.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude