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2017 Fut – 2017 Was

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Nous voici aux derniers soubresauts de l’an 2017 qui aura été une année pleine d’aventures et d’événements, certains un peu plus compliqués que d’autres, mais dans l’ensemble une année qui nous aura encore une fois permis de découvrir un tas de nouvelles facettes de la vie ici qui continue d’être passionnante. Encore quelques jours et Marie-Claude sera à nouveau avec moi à Mapangu pour démarrer une nouvelle année d’aventures dans notre Toscane congolaise.

A la veille de la nouvelle année il semble approprié de faire un rapide tour des événements les plus marquants des douze mois passés.

En janvier j’ai abandonné Marie-Claude à Mapangu pour participer à une réunion avec tous les directeurs généraux du groupe à Abidjan, que je visitais pour la première fois. A Abidjan j’ai eu l’occasion de passer un moment inoubliable avec des compatriotes rencontrés par hasard en Belgique et que j’ai l’impression d’avoir connu depuis toujours. La réunion était suivi de cinq jours (quatre pour moi) de vélo dans les environs du Grand Béréby. N’ayant plus été assis sur un vélo depuis mon arrivée au Congo, ou presque, la course “Bike for Afrika” organisée avec le personnel de SN Brussels aura surtout été éprouvante pour mon postérieur mais m’a donné l’envie de faire du vélo ici aussi, ce qui est maintenant le cas.

Fin mars, Marie-Claude a pris les devants tandis que je retournais en Côte d’Ivoire pour une autre réunion, concernant les aspects environnementaux de nos plantations, et aurais dû poursuivre avec une visite des plantations du groupe au Nigeria. La situation au Congo et en particulier dans le Kasaï m’a toutefois obligé à retourner en RDC pour gérer une menace d’attaque de la plantation par les milices de Kamuina Nsapu. La décision fut finalement prise d’évacuer toutes les femmes et enfants ainsi que les expatriés, qui avaient été mentionnés comme objectif spécifique des milices. J’ai dû prolonger mon séjour au Congo pour gérer la plantation à distance depuis Kinshasa tandis que les autres expatriés sont partis à l’étranger pour prendre des vacances ou simplement attendre que la situation se calme. Début mai nous avons graduellement pu regagner la plantation et j’ai finalement pu rejoindre Marie-Claude qui attendait en Belgique. Nos vacances ont commencé par 10 jours de découverte du Portugal avec des amis, voyage qui fut absolument féerique.

Dès notre retour à Mapangu, au début du mois de juin, j’ai pu commencer à faire du vélo grâce à une VTT avec assistance électrique qui me permet de faire la route entre la Cathédrale et le bureau en une grosse demi-heure sans être tout à fait mort à l’arrivée. A l’exception des jours de pluie, le vélo est maintenant devenu un rituel de toutes les après-midi qui me permet de faire de l’exercice régulièrement et semble apprécié par les collègues congolais que je croise sur la route pour être plus proche d’eux.

De juin à septembre la situation dans la plantation a été très intense car la production a littéralement explosé et nous avons du tenter le mieux possible de gérer la capacité de notre huilerie pour ne pas perdre trop. Pendant cette période nous avons eu plusieurs visiteurs, dont notre neveu qui est venu passer trois semaines de stage à la Brabanta et que nous avons appris à mieux connaître avec beaucoup de plaisir.

En octobre nous sommes à nouveau rentrés pour des vacances. Cela semble être très proche des vacances précédentes mais il faut savoir qu’ici nous vivons un peu comme sur une île sans possibilité de divertissement autres que les quelques activités que nous organisons entre expatriés. Il est important de rentrer en Europe de manière régulière pour ne pas devenir des broussards asociaux et surtout de voir d’autres têtes que les mêmes expatriés tous les jours, même si certains sont très sympathiques. Nous avons commencé nos vacances avec une croisière en famille à l’occasion des 60 ans de mariage de mes parents, qui fut géniale car nous a permis de nous retrouver tout en découvrant des coins de la Normandie que nous ne connaissions pas. Nous avons ensuite passé la plus grande partie du mois d’octobre dans notre maison en Normandie où nous avons eu le bonheur d’accueillir mes parents ainsi que nos enfants Renaud, Emilie et son compagnon Filip.

Moins d’une semaine après notre retour à Mapangu début novembre, Marie-Claude a dû repartir pour la Belgique pour assister notre fille Emilie, enceinte, qui avait reçu ordre de “la faculté” de rester couchée à cause d’une grossesse difficile. Et puis, le jour de notre anniversaire de mariage, une toute petite fille appelée Lynn est née très fort en avance mais en bonne santé et qui, grâce à beaucoup de soins et d’amour, doit maintenant prendre des forces et du poids pour pouvoir rejoindre ses parents à la maison. Marie-Claude n’ayant plus réellement de rôle à jouer pendant cette période de transition, viendra me rejoindre dans notre coin de brousse à la fin de cette semaine.

Pendant l’absence de Marie-Claude nous avons accueilli plusieurs visiteurs à la maison, heureusement comme mon épouse avait très bien formé nos cuisiniers (qui en ont profité pour porter fièrement les uniformes que nous leur avions ramené de Belgique) nos visiteurs ne sont pas repartis trop affamés ou malades et l’honneur est sauf.

Ce soir nous nous retrouvons une dernière fois pour cette année entre expatriés pour fêter la fin de l’année et célébrer l’année nouvelle, même si j’opterai probablement pour un retrait stratégique avant minuit, mais ça vous ne le saurez que l’année prochaine.

Nous remercions tous ceux qui nous ont aidé à vivre cette année extraordinaire et en particulier nos enfants pour leur gentillesse et la fierté qu’ils nous procurent tous les jours, mes parents qui sont présents à chaque instant dans notre vie même à des milliers de kilomètres, et à nos amis que nous voyons trop peu mais que nous avons tellement de plaisir à retrouver.

Nous vous souhaitons à tous un très “bon Bout d’An” (expression empruntée aux cassidiens) et évidemment tout le meilleur pour l’année nouvelle en espérant comme d’habitude avoir de vos nouvelles,

Marie-Claude & Marc

We have reached the last stretch of 2017, a year that has been filled with adventures and events, some a little more complicated than others, but overall a year that once again allowed us to discover all kinds of new aspects of life, which makes it all so exciting. A few more days and Marie-Claude will be back with me in Mapangu to start a new year of adventure in Congo’s Tuscany.

At the eve of a new year it seems appropriate to make a quick tour of all the most striking events of the past twelve months.

In January I abandoned Marie-Claude in Mapangu to attend a  meeting with the other general managers of the group in Abidjan, which I visited for the first time. In Abidjan I also had the opportunity to spend some memorable moments with a Belgian family that we met by pure coincidence only a few years ago in Kapellen, but whom I have the impression to have known for ever. The meeting was followed by five days (four for me) of cycling in the Grand Béréby area. Not having cycled much for close to a year, the “Bike for Africa” race organised with staff from SN Brussels has been prticularly memorable for my backside but gave me the desire to start cycling here in Mapangu as well, which is now the case.

End of March, Marie-Claude travelled ahead to Belgium while I went back to Ivory Coast for another meeting, related to environmental aspects of our plantations, after which I was supposed to visit another plantation in Nigeria. However, the situation in Congo and in the Kasai province in particular forced me to abort the trip and return to DRC to manage a security threat for our plantation due to the advancing of Kamuina Nsapu militia. We eventually decided to evacuate all spouses, children and the expatriates as the latter ones were reported to be a specific target of the militia. As a result I extended my stay in Congo to manage the plantation from a distance in Kinshasa, while the other expatriates travelled abroad for some holidays or just wait for the situation to quieten down. Early May it became possible to gradually return to the plantation and I finaly regrouped with Marie-Claude who was waiting in Belgium. Ou holidays started with a 10 day discovery trip to Portugal with friends, which turned out to be a one of the best holidays we had in a very long time.

As soon as we returned to Mapangu in early June I was able to start cycling thanks to an electrically assisted mountain bike, which I use to travel between the Cathedral and the office without being completely dead on arrival. Except for rainy days, cycling has now become a daily ritual every afternoon which is taking me about half an hour each way and ensures I do sufficient exercise and seems to be appreciated by our local staff as it enables a closer contact.

Fron June to September the plantation was extremely busy as production letteraly exploded and we had to do our best to limit the harvest losses due to shortage of milling capacity. During this time we had several visitors, one of which was our nefiew who spent three weeks as a trainee at Brabanta and whom we got to know better with much pleasure.

In October we once again went to Europe for holidays. They may seem very close to the previous holidays but this is because here we live pretty much on an island with no opportunities of distraction except for the few activities we organise with the other expatriates. It is important to go back home once in a while to avoid becoming asocial bush people and more importantly see other people than our colleagues, even if some of them are becoming good friends. We started our holidays with a family cruise on the Seine to celebrate my parents’ sixtiest wedding anniversary, which was great because we could all spend time together while discovering aspects of Normandy that we did not know. We then spent most of October in our house in Normandy where we were fortunate to have my parents and our children Renaud, Emilie and her partner Filip stay with us.

Less than a week after returning to Mapangu early November, Marie-Claude had to return to Belgium to assist our daughter Emilie, who was pregnant, as she was under strict instructions to remain in bed because of pregnancy complications. And then, on our wedding anniversary, a tiny little girl called Lynn was born very much in advance but in good health and who, with a lot of love and care, must now build up her strength and weight before being able to go home with her parents. As Marie-Claude no longer has a role to play during this transition period, she will come back to join me in our corner of wilderness at the end of this week.

During Marie-Claude’s absence we hosted several visitors at home, fortunately because of my wife’s excellent training of our housekeepers (who used the opportunity to proudly wear the cook uniforms we had brought back for them from Belgium) our visitors left without being too hungry or ill, so the honour is safe.

This evening we will meet one last time this year with the expatriates to celebrate the end of the year and the beginning of a new one, even though I will probably opt for a stretegic retreat before midnight, but that is something you will only get to know next year.

We thank all those of you who helped making this year extraordinary and in particular our children for their kindness and making us proud every day, my parents who seem to be present in our lives evry day even when thousands of kilometres away and our friends whom we see not often enough but when we meet it feels as if it was just yesterday.

We wish you a very good “Year End” (expression borrowed from the people in Cassis) and of course all the bast for the year to come, and as usual look forward hearing from you.

Marie-Claude & Marc

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Noël – Christmas

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Nous voilà dans les périodes de fêtes, ce soir c’est le réveillon de Noël et dans une semaine l’année 2017 fera partie de l’histoire. Les fêtes de fin d’année ici se traduisent par une suite incessante de visiteurs qui viennent “présenter leurs vœux de fin d’année” mais en fait viennent s’assurer qu’ils seront sur la liste des personnes recevant une petit cadeau de la société. Pour cela nos frères congolais n’ont absolument aucune honte à quémander, même si quelques semaines auparavant les mêmes personnes nous forçaient à payer des taxes, amendes et autres pénalités généralement accompagnées de dessous de table excessifs, aujourd’hui ils se présentent comme partenaires de la société qu’il ne faut pas oublier dans l’octroi de distribution de bidons d’huile ou autre colis de fin d’année. Mais ici, cela se passe ainsi et nous allons ainsi distribuer pas loin de 50.000 litres d’huile à nos travailleurs et “partenaires” extérieurs, comme chaque année d’ailleurs, ce qui va littéralement inonder le marché local où généralement nous ne vendons pas plus de 5.000 litres d’huile par mois.

Heureusement il n’y a pas que l’huile, c’est une période de fêtes pour laquelle tout le monde se prépare et répète, en particulier les églises (de toutes confessions) qui rivalisent de puissance avec leurs installations sono dont le niveau est tellement poussé à bout que le son n’a plus grand chose de religieux… Pour l’occasion apparaissent des équipements (amplificateurs, hauts-parleurs, guitares électriques, batteries et autres instruments de musique) que je n’aurais sincèrement pas cru exister ici. Ils sont transportés à dos d’homme ou sur des vélos depuis je ne sais où et disparaissent aussi mystérieusement qu’ils sont apparus après les célébrations. Dans certains cas, je présume pour que le “son” porte mieux vers les ouailles qui n’ont pas eu l’occasion de venir à l’église, des gros hauts-parleurs directionnels en forme d’entonnoirs sont placés à l’extérieur des bâtiments religieux. C’est d’ailleurs assez cocasse de les voir arriver car ces cornes qui font souvent près de 1m de longueur sont, comme toutes choses, portées sur la tête et de loin on a l’impression de voir une procession d’extra-terrestres le long de la route.

Parlant de transport, et surtout parce que moi-même je suis régulièrement sur la route avec le mien, je mes suis intéressé à compter les vélos que je croise et surtout de compter ceux qui sont utilisés comme prévu par leur concepteur… Le résultat est intéressant car sur les 60+ vélos que j’ai croisé ou dépassé ces derniers jours moins de 5 avaient une selle et je n’en ai croisé que 4 avec une personne assise sur le vélo (que j’ai compté parmi ceux que je présume être équipé d’une selle) tous les autres étaient utilisé comme “brouette” transportant parfois plus de 200kg de marchandises. Pour le poids, il est possible de l’affirmer parce que les sacs de maïs font 100kg et que je vois régulièrement des vélos sur lesquels deux de ces sacs ont été chargés. Le plus souvent il y a deux, voire trois, personnes pour pousser ou freiner le vélo, dans les montées il y a une personne à l’avant qui tire avec une corde et un autre qui pousse à l’arrière, tandis que dans les descentes c’est à l’arrière qu’une personne retient le vélo avec une corde. Il y a peu de temps j’ai croisé un de ces vélos dont le propriétaire ne parlait pas le français, il m’a expliqué en “portugais” qu’il venait de l’Angola avec ses marchandises, dont la frontière est quand même à 450km d’ici… tout cela pour gagner une poignée de dollars!

En cette saison le Kasaï est à son niveau le plus élevé et la navigation est beaucoup plus aisée parce qu’il n’y a plus tous les bancs de sable et bas-fonds qui ralentissent les barges. Par contre l’économie tourne au ralenti et qui plus est nous ne produisons presque pas d’huile pour le moment, ce qui fait que les transporteurs sont peu enclins à faire monter leurs convois car ils risquent de devoir faire au moins une partie de l’aller-retour à vide. Ainsi, comme c’était du reste le cas l’année dernière, les bars et commerces de Mapangu sont dépourvus de stocks (surtout de bière) au moment où les affaires devraient être les meilleures. Enfin quelques malins qui ont réussi à préserver de petites réserves revendent celles-ci à des prix exorbitants. J’avais suggéré à notre responsable de l’économat de faire des réserves plus conséquentes en octobre ou novembre pour éviter les problèmes qu’il avait eu l’année dernière, mais planifier les choses à l’avance est manifestement une des choses avec laquelle les gens d’ici ont beaucoup de difficultés.

Nous allons bénéficier coup sur coup de deux longs week-ends, ici long veut dire plus d’un jour car le samedi est une journée de travail comme les autres,  demain lundi 25 décembre et le lundi 1er janvier seront fériés, même ici.

Nous vous souhaitons à tous encore une fois d’excellentes fêtes de fin d’année.

Marie-Claude et Marc

Matin brumeux – Misty morning

Pêcheur du Kasaï – Kasai fisherman

Balade sur la Kasaï – Trip on the Kasai

Sanga-Sanga Beach

Here we are again in the festive season, tonight we celebrate Christmas eve and in one week’s time 2017 will be history. Festive season here means an endless series of visitors coming to present their “best wishes” but in fact want to make sure they are on the list of those that will benefit from an end of year present from the company. For these kinds of demands our Congolese brothers have absolutely no shame to ask, even if a few weeks earlier the same people have been forcing us to pay taxes, fines and other penalties usually going with some substantial under the table settlements. Today they come claiming to be our partners that should not be forgotten in our handing out of oil or other end of year goodies.

Here, that’s the way it goes and we will end up distributing close to 50,000 litres of oil to our workers and external “partners”, as it happens every year in fact, which will literally submerge the local market where usually we sell no more tyan 5,000 litres of oil per month.

Fortunately the festive season is not just about oil, it is a time of celebration for which everybody is getting prepared and rehearsing, in particular the churches (of all denominations) that compete with the power of their sound systems of which the level is pushed to such limits that the sounds coming out of the speakers does not have much of a religious tone to it any more…. On these occasions an amazing array of equipment (amplifiers, sound boxes, electric guitars, drum sets and other music instruments) appears from nowhere and I would never have imagined that any of these would even exist here! These arrive from all around on people’s head and bicycles and will disappear as mysteriously after the celebrations as they have come. In some cases, probably to entice those that have not made it to the church, directional loudspeakers in the shape of large cones are installed on the outside of the religious buildings and, yes, they make a lot of noise! It is actually rather funny to see these large speakers arrive because, as most things here, they are usually carried on the head and from a distance people carrying these cones that are sometimes 1m long look like extra-terrestial beings walking along the road.

Talking about transport, and especially because I am regularly on the road riding mine, I got to count the other bicycles that I passed on the way and in particular those that are not used the “conventional” way… The result is quite interesting because out of the 60+ bicycles that I counted these past few days less than 5 actually had a saddle and I only passed 4 with people actually riding them (these are included in the numbers presumably with a saddle). All the other bicycles were used as a kind of wheelbarrows to carry loads sometimes exceeding 200kg. For the weight it is actually possible to tell because bags of maize here weigh 100kg and I regularly see bicycles carrying two of these bags. Most of the time there are two or even three people to a bicycle to help push the bike up the hill or help brake it going down the slope. Going up there is often one person up front pulling on a rope while another one is pushing at the back, while going down hill there would be someone holding back the load with a rope at the back of the bicycle. A short while ago I passed a bike whose owner did not speak French, he told me in “Portuguese” that he was coming with his goods from Angola, whose border is about 450km from here… all for a handful of dollars!

At this time of the year the Kasai river is at its highest and navigation is a lot easier because all the sand banks and shallow waters that usually slow the barges down are no longer a concern. However since the economic slow down and furthermore the fact that we hardly produce any oil at the moment, transporters are not too keen to travel up river because they might have to return with an empty hold. As a consequence, like last year, all the bars and shops of Mapangu have run out of stock and beer in particular, at a time when business should be the most interesting. There are a few who managed to stash small stocks that now sell for unseen prices. I did suggest to our store manager (which is independent from the plantation) to make sure sufficient stocks were ordered in October-November to avoid last year’s problems, but advance planning is clearly something with which the locals are struggling very much.

We are about to enjoy two subsequent long week-ends, here long means more than one day because Saturday is a normal working day, as tomorrow Monday 25th is Christmas Day and next Monday will be New Year’s Day, here also.

Once again we wish you all very fine year end celebrations.

Marie-Claude et Marc

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Nouvelle Génération – New Generation

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Après le silence de la semaine passée, dont vous comprendrez la raison en lisant ces nouvelles, cette semaine la grande nouvelle vient de la Belgique plutôt que du Congo. En effet, il y a quatre jours, le jour de notre 37ième anniversaire de mariage, Emilie a donné le jour une toute petite Lynn avec beaucoup de fracas et de précipitation. Notre première petite-fille est née beaucoup plus tôt que prévu, car elle n’était attendue qu’au mois de mars, et n’est donc pas encore un poids lourd avec moins d’un kilo mais a quand même signalé sa venue au monde avec un cri et a respiré toute seule.

A des milliers de kilomètres de distance je n’ai évidemment pas été en première ligne pour partager les angoisses, joies et émotions qui ont été très fortes, mais heureusement Marie-Claude était là et grâce à la technologie d’aujourd’hui je puis parler tous les jours avec Emilie et suivre l’éclosion de cette merveilleuse petite chose qui lui est arrivée.

Compte tenu de sa venue trop précoce, Lynn est évidemment loin de pouvoir rentrer à la maison avec ses parents et les rares photos que j’ai vu laissent plus de place à l’imagination qu’à une image réelle car la fillette est emmaillotée dans une sorte de cocon et doit porter un petit masque sur le nez pour lui assurer un apport adéquat d’oxygène, mais il n’y a aucun doute que c’est la plus merveilleuse petite créature qui soit. Les autres bonnes nouvelles sont d’une part que dans la chambre de Lynn à la maternité, il y a un lit où Emilie (ou Filip) peuvent, s’ils le souhaitent, passer la nuit avec leur fille (ce qu’Emilie m’a dit avoir la ferme intention de faire le plus souvent possible) et évidemment qu’Emilie n’est plus confinée au lit et va pouvoir reprendre des activités autres que de lire, regarder des films ou dormir.

Ici à Mapangu les journées ont été bien remplies elles aussi avec le travail habituel de la plantation et le passage successifs de visiteurs, dont le dernier groupe est arrivé dimanche passé en fin de matinée. Comme l’un de ces visiteurs était mon « grand » patron et que tout le monde (ils étaient 5 dont 3 médecins)  logeait à la Cathédrale il y avait largement de quoi s’occuper avec les préparatifs, les repas, logistique de transport, etc. Vous comprendrez qu’écrire des nouvelles n’était pas mon immédiate priorité. Mais maintenant que tout le monde est parti et que les choses sont un peu plus calmes, je puis reprendre le récit de nos aventures au Congo, qui pour le moment sont calmes. Plusieurs de mes collègues sont partis en Europe pour les fêtes de fin d’année et nous serons donc un plus petit comité que d’habitude pour la fin de l’année, mais cela a son charme aussi.

Les provisions pour les prochaines 6 semaines (eh oui, nous n’aurons plus de vol venant sur la plantation avant la fin du mois de janvier) sont arrivées avec l’avion qui est venu reprendre nos visiteurs jeudi matin. Comme c’est une période malgré tout spéciale, j’en ai profité pour commander quelques produits inhabituels tels que du saumon fumé, des pommes et des filets de saumon, mais à la réception les choses n’étaient pas exactement telles que demandées… j’ai bien reçu le saumon fumé (hourrah!, même s’il n’était pas dans un frigo box et a eu un peu chaud, mais j’espère que le fait d’être fumé assure sa conservation même un peu “chaud”), mais les pommes se sont révélées êtres des pommes… de terre et le saumon frais n’est pas arrivé (sans doute n’a-t-il pas réussi à remonter le fleuve Congo). Mais il y a des tas de bonnes choses ici que nous n’aurions pas eu si facilement en Belgique telles que ananas frais (j’ai du mal à suivre la production de notre jardin), des papayes, de fruits de la passion, des œufs frais de nos pintades, etc. donc le festin de Noël et nouvel an ne sera pas sans gâteries.

Il y a régulièrement des artistes et/ou marchands qui passent par Mapangu pour proposer des œuvres d’art ou objets traditionnels “anciens” et nouveaux auxquels j’ai beaucoup de mal à résister. Ainsi nous avons constitué une petite collection de masques de toutes sortes, dont certains assez originaux, et d’une variété assez surprenante comme illustré par les photos ci-dessous. Nous ne savons pas trop ce que nous allons en faire car ils ne sont pas toujours faciles à accrocher à un mur, mais la variété des formes et des couleurs est spectaculaire.

Comme le week-end prochain nous serons peut-être fort pris par les préparatifs de nos festins et autres célébrations de Noël , nous vous souhaitons dès à présent d’excellentes fêtes de fin d’année en espérant, comme d’habitude, d’avoir de vos nouvelles.

A bientôt vous lire,

Marie-Claude et Marc

After last week’s silence, which you will understand from reading on, this week the major news comes from Belgium rather than Congo. Indeed, four days ago, on our 37th wedding anniversary, Emilie gave birth to a tiny Lynn with a lot of commotion and hurry. Our first grand-daughter was born much sooner than anticipated, as she was only due in March, and is therefore far from being a heavy weight with less than one kilogram, but nevertheless announced her arrival in this world with a cry and breathing on her own.

Several thousand kilometres away I have obviously not been on the front line to share the anguishes, joys and emotions which were very strong, but fortunately Marie-Claude was there and thanks to our modern technology I am able to speak with Emilie and Marie-Claude every day to follow the unfolding of this marvellous little thing that has come to us.

Given that she decided to come rather too early, Lynn will not be able to go home with her parents just yet and the few pictures that I have seen leave more to the imagination than a real image of the little girl as she is wrapped in a warm cocoon and has a mask to help her breathe and ensures she gets all the oxygen that she needs, but there is no doubt that she is the most marvellous small creature there can be. The other good news is that Emilie (or Filip) will be able to stay for the night in Lynn’s room if they wish (which I understand Emilie is planning on doing as much as possible) and obviously Emilie is no longer confined to her bed and will be able to do other things than just reading, watching movies or sleep.

Here in Mapangu we have been busy as well with the usual plantation workload and a series of visitors, the last of which arrived here last Sunday morning. As one of these visitors was my “big boss” and that the whole group (there were 5 people including 3 physicians) were  staying at the Cathedral, it was a rather busy time getting everything organised for meals, transport and other needs. You will understand that writing something for the blog was not the most important priority. But, now that everybody has gone and the dust has settled, I can resume my writing about our adventures in Congo, where all is quiet at the moment. Several of my colleagues have gone to Europe for the festive season and we will therefore be a fewer of us to celebrate Christmas and New Year, which is not without its charm.

Our supplies for the next 6 weeks (yes, no more flights planned until the very end of January) arrived with the plane that came to collect our visitors this Thursday morning. As it is after all a special time, I ordered some special treats such as smoked salmon, apples and fresh salmon, but the box did not quite hold the items I was expecting. I did receive some smoked salmon, which was not in a cool-box but let’s assume that since it is smoked it will have withstood the short period at “warmer” temperatures, the apples turned out to be potatoes and the fresh salmon apparently did not make it up the Congo river in time… However here we have things that would be difficult to come by in Belgium such as fresh fruit from the garden (pineapples, pawpaws, passion fruit, etc.), fresh guinea fowl eggs and all the fresh vegetables that will make us very tasty end of year dinners.

I regularly have artists and art merchants knocking on my door to offer “antique” and recent artworks or traditional artefacts that I cannot resist buying once in a while. As it goes we now have quite a collection of masks of all kinds and colors, some of which quite unusual and certainly in a much wider variety than I would have expected as illustrated in the pictures above. I am not too sure what to do with them as they are not that easy to hang on the wall, but I am sure we will find a way to put them to good use.

As next week-end we might be very busy with preparing food and other things for our celebrations, we take this opportunity to wish you a very Merry Christmas and Happy New Year, hoping as usual to hear from you.

Looking forward to reading you,

Marie-Claude and Marc

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Huiles – Big Shots

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Notre premier lot de visiteurs vient de repartir pour l’Europe, satisfaits (je crois) de leur visite et nous ayant permis d’identifier quelques points d’attention qui se perdent un peu dans la masse à force d’avoir le nez dessus tous les jours. C’était très sympa et nous avons bien rigolé, mais ces visites ne sont pas sans conséquences car d’une part on a tendance à manger beaucoup plus que d’habitude (surtout le soir), pour certains peut-être aussi écluser un verre ou deux de plus que d’habitude, et surtout beaucoup moins d’exercice car pas question de faire du vélo quand il faut véhiculer tout ce beau monde.

Nos visiteurs du groupe ont fait place à un autre groupe, le Gouverneur du Kasaï et sa suite, qui sont arrivés hier en plein milieu de notre paie, dont l’organisation est toujours assez prenante. En effet, en quelques heures nous devons payer environ 3.000 personnes en cash en veillant à ce que cela ne tourne pas en pugilat ou émeute lorsque les travailleurs se font embusquer par leur créanciers à la sortie du bureau de paie. La Brabanta a connu des émeutes assez graves vers la fin 2015 (nous n’étions juste pas encore là) où il a fallu faire appel à l’armée pour maîtriser la situation et pendant les mois qui ont suivi nous avons systématiquement fait venir un contingent de militaires pour sécuriser la paie.

Comment se passe la paie:
– il est d’abord nécessaire d’apporter l’argent de la paie depuis Kinshasa, car ici il n’y a ni banque ni autre caisse pouvant nous fournir les billets nécessaires pour payer tout le monde. L’argent est acheminé sous escorte de la banque à l’avion que nous affrétons et sur notre piste de Mapangu il est attendu par une escorte policière qui l’amène jusqu’au coffre de la plantation. Pour transporter de l’argent ainsi en avion nous devons évidemment planifier cela avec la banque pour avoir les billets nécessaires et obtenir une autorisation de la banque centrale (qui n’est autre qu’une forme de taxe). Généralement une paie représente près de 350kg de billets, donc pas quelque chose que l’on charge sur le tape-cul d’une motocyclette.
– le jour précédent la paie, nous faisons venir une demi-douzaine de policiers d’Ilebo pour encadrer la police locale dans leur travail de sécurisation des bureaux de paie qui sont répartis à plusieurs endroits dans la plantation.
– Le jour-même de la paie, une cinquantaine d’employés qui ont été sélectionnés pour leur sérieux et surtout leurs capacités de lecture et d’écriture, sont temporairement employés comme agents payeurs et reçoivent chacun la fiche de paie et l’argent pour le compte d’une soixantaine de travailleurs. Les agents payeurs et policiers sont alors dispatchés, chaque équipe dans un véhicule, vers les bureaux de paie.
– Les bureaux de paie sont en fait des conteneurs dans lesquels nous avons aménagé trois compartiments avec des portes de part et d’autre, chaque compartiment correspondant à une section de la plantation (nous en avons douze au total). Dans le compartiment il y a une table où est installé l’agent payeur assisté du chef de section, du superviseur et du capita de chaque travailleur afin de s’assurer que c’est bien la bonne personne qui vient retirer sa paie. Les travailleurs entrent dans le bureau de paie par la porte d’un côté et ressortent de l’autre.
– Outre les agents payeurs, l’argent et leur escorte policière, il faut également amener tous les travailleurs jusqu’au bureau de paie car certains habitent dans des villages à plusieurs heures de marche de là. Pour cela nous utilisons notre flotte de tracteurs avec remorque et camions, surtout pour ramener tout le monde à la maison après la paie.
– Le jour de la paie il y a un énorme marché qui s’installe à côté des bureaux de paie avec des commerçants qui viennent parfois de plusieurs centaines de kilomètres de là pour ventre vêtements, nourriture (manioc, maïs, sel, viande boucanée, poisson fumé et autres délicatesses), savon, piles, seaux et bassines. Il y a même des petits restaurants qui s’installent ainsi que de agents “financiers”. Depuis quelque temps, certaines aubettes restent en place en permanence et offrent quelques produits de base essentiels tels que savon, concentré de tomate, unités de téléphone ou piles.

La paie rassemble donc des dizaines de milliers de personnes et comme le gouverneur a choisi d’arriver à ce moment-là, les notables m’ont appelé très inquiets me demandant de suspendre la paie pour qu’il y ait plus de monde pour l’accueillir au “stade” de Mapangu. J’ai calmement expliqué qu’il était peut-être préférable d’avoir moins de monde au stade qu’une émeute quasi garantie et ils ont compris sans passer par le guichet n°5 (désolé pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire du guichet n°5, mais je ne puis pas l’expliquer ici…).

Ce matin le Gouverneur m’a convoqué à une réunion, puis son service de protocole m’a informé qu’il viendrait à la Cathédrale et là je viens d’apprendre, par un coup de téléphone du Gouverneur, qu’il préférait que je vienne le voir dans sa résidence provisoire (notre maison de passage) lorsqu’il en aura fini avec les notables. J’ai finalement eu mon entretien et pendant près d’une heure et demi nous avons refait le monde. Je suis sorti de notre entretien avec le sentiment que nous allons bien travailler ensemble et qu’il est conscient de l’importance que notre société représente pour sa région, la seule grande société de la province (95.000 km² et 3,2 millions d’habitants). A suivre…

Le prochain lot de visiteurs importants arrive dimanche prochain pour une visite de 4 jours et seront tous logés à la Cathédrale. Le fait d’être sans Marie-Claude ici n’est pas évident, mais seul j’arrive à me débrouiller sans trop de casse, par-contre quand il y a des visiteurs la qualité de la réception n’est évidemment pas la même, malgré le fait que Marie-Claude a très bien formé nos cuisiniers et que ceux-ci préparent des petits plats tout à fait délicieux. J’ai déjà prévenu tout le monde qu’ils ne s’attendent pas à des miracles…

Voila pour les potins de cette semaine. J’espère qu’ils vous trouveront bien et nous nous réjouissons d’avoir de vos nouvelles.

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

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Our first batch of visitors have just left for Europe, satisfied (I think) of their visit and helped us identify some attention points that tend to get swamped into the mass of small matters with which we have to deal on a daily basis. It was actually quite fun, but these visits are not without consequences as on one hand we tend to eat more (especially in the evenings), some perhaps also take one or two more drinks than usual, and most importantly I do much less exercise because it is not really possible to drive our visitors around on the back of my bicyle.

Our group visitors have left the space for another group, the Governor of Kasaï and his suit, who arrived yesterday in the middle of our pay, which is a fairly significant organisation. In a few hours’ time we have to pay about 3,000 people in cash, while trying to avoid the operation turning into a general fight or uprising when some of the workers are ambushed by their creditors when coming out of the pay booth. This happened towards the end of 2015 (we were not here yet) and the army had to be called upon to restore order in Mapangu. For a while we have systematically called on the army to come and secure our pay operations, but this is fortunately no longer necessary.

How is the payment of our agents organised:
– first we have to bring the actual cash from Kinshasa as here in Mapangu there is no bank or other saving institution that could supply the money. The money is escorted from the bank in Kinshasa to an airplane that we hire to fly to Mapangu where in turn it is escorted by police to the plantation’s safe. To transport cash like this on a plane requires some planning, first with the bank to make sure the necessary bank notes are available and obtain a permit from the Central Bank (which boils down to another tax) to transport the funds. Usually our monthly pay represents about 350kg of bank notes, thus not something that can casually be lopped on the back of a moped.
– the day preceding pay day, we send transport to Ilebo (usually our dugout canoe) to fetch half a dozen policement who will support the local police force in securing the pay operations that take place in booths around the plantation.
– on the actual day, about 50 employees that have been selected for their seriousness and reading and writing capabilities are temporarily appointed as pay agents and each receive the pay slips and the cash for about 60 workers. The pay agents and police force is then dispatched by car to their respective pay centres.
– the pay centres or booths are in fact converted containers, in which three compartments are made with each a door on each side and each compartment is used as pay both for one section of the plantation (we have twelve of them). In each compartment there is a table for the pay agent, who is assisted by the section head, supervisor and team capita to ensure that the rightful beneficiary is collecting his or her pay. The workers line up and enter through one door and exit through the other.
– besides the pay agents, money and policemen, it is also necessary to bring the workers from their village (sometimes several hours walking) to the pay centre and for this we use tractors with trailers and trucks. This is especially important after the pay has been completed to ensure that our workers reach home before the night.
– on pay day there is a huge market that appears around the booths with traders sometimes coming from several hundred kilometres away to sell clothing, food (cassava, corn, salt, dried meat, smoked fish and other delicacies), soap, batteries, buckets and basins. There are even small restaurants as well as “financial” services who have their store front in the market. For some time now, some of the stall seem to become permanent and offer some basic products such as soap, tomato concentrate, telephone units or batteries to the passer-bys.

On pay day there are probably tens of thousands of people assembling and since the Governor chose to arrive on the very same day, the authorities of Mapangu called me very worriedly asking that we suspend the pay so that more people could come to the Governor’s speech in the Mapangu “stadium”. I quietly explained that it was probably preferable to have fewer people at the Governor’s rally than an almost guaranteed revolution if we were to stop paying our workers and they immediately agreed that this was indeed a better option (probably remembering the problems of 2015).

Early this morning I received an invitation to come and meet the Governor, then one of his field officers informed me that the Governor would rather come and see me at home and finally the Governor called himself asking if I would not mind coming to his temporary residence (our guest house) for a private meeting after he would have dismissed the local dignitaries. I did meet him for about an hour and a half and somehow I got the feeling that for once this is someone with whom we can have a constructive relationship. After all we are the only large company in the whole province (95,000 km², 3.2 million inhabitants) and therefore an important partner.

The next visitor batch arrives on Sunday and will stay 4 days, all will stay at the Cathedral. Being without Marie-Claude is obviously not pleasant, but I somewhat manage on my own without too much damage. But the quality of service is obviously not the same when visitors come, despite the fact that our cooks have been superbly trained by Marie-Claude and that I or my guests will certainly not suffer from unsavoury food. I nevertheless warned them that they should not expect miracles…

That’s it for this week’s gossip. I hope these will find you well and we look forward hearing from you.

Until soon,

Marc & Marie-Claude