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Petits Bobos – Little Mishaps

Dans une plantation comme la nôtre, avec ses 300km carrés, 600km de routes, ponts, rivières, ports, ateliers, etc. qui plus est dans un pays comme le Congo où rien n’est fait dans les règles, il est évident que des incidents ce sont et vont se passer. Certains plus graves et mémorables, qui malgré le fait qu’ils se soient déroulés avant notre arrivée sont régulièrement évoqués autour d’un verre le soir, et puis les évènements peut-être plus anodins mais qui méritent une photo ou un entrefilet dans notre lettre.

Tous les évènements ici sont souvent associés à des actes de sorcellerie, magie, interventions spirituelles ou autre manque de respect aux traditions ancestrales. Ces croyances affectent même nos employés les plus éduqués, ainsi certains de nos cadres préfèrent se porter pâles si la nuit précédente il aperçoiventt un hibou (qui du reste leur parlerait), donc vous pouvez vous imaginer à quel point la majorité de nos travailleurs qui n’ont jamais quitté leur village ancestral sont convaincus de la force des esprits…

Lors de l’établissement de la plantation, il a été décidé d’aménager des terrasses pour planter les palmiers de manière à prévenir des problèmes d’érosion, mais ici le concept de terrasse est inconnu. Pour ne pas perdre de temps, la société a fait venir des terrassiers Indonésiens qui pourraient faire ce travail avec leur bulldozer les yeux fermés, petite kretek au coin de la bouche. Selon l’histoire que l’on nous a relatée, l’un de ses bulldozers aurait enseveli un travailleur qui faisait la sieste dans les fourrés et n’aurait pas entendu venir l’engin. Les versions de cet incident varient toutefois et il semblerait qu’en fait l’infortunée victime était déjà morte avant et aurait été placée à cet endroit pour s’en débarrasser. En fait, l’opérateur indonésien ne savait même pas qu’un corps avait été enseveli et ce serait une poule qui en creusant frénétiquement aurait indiqué à la population locale (par hasard présente sur les lieux avec la poule) où se trouvait la victime. D’autres versions racontent que c’est une main dépassant du sol et s’agitant par force magique qui a révélé l’endroit de l’enfouissement. Le fin mot de l’histoire ne sera jamais entièrement élucidé, si ce n’est que le conducteur de bulldozer et son assistant ont dû rapidement être exfiltrés de la région pour qu’ils ne soient pas à leur tour massacrés.

Rassurez-vous, la plupart des évènements n’impliquent pas mort d’homme, ainsi une autre histoire qui revient régulièrement concerne la grue de notre port à Mapangu. Cette grue de 60 tonnes, achetées et baptisée à Anvers, a été acheminée jusque Mapangu par barge et vu l’importance de cette machine c’est le directeur technique lui-même qui a décidé de procéder à son déchargement. Les circonstances de ce déchargement ne sont pas connues précisément, si ce n’est que la grue est tombée dans le Kasaï, à côté du quai de notre port, bloquant ainsi tout autre déchargement. La seule solution pour résoudre ce problème était de faire venir une autre grue plus grosse et flottante pour repêcher celle tombée dans l’eau. Une telle grue ne court pas les “rues” et il aura fallu près de 6 mois pour trouver et faire venir un engin suffisamment puissant pour sortir le nôtre de sa situation indésirable. L’histoire ne dit pas ce qu’il est advenu du directeur technique (qui ne travaille plus ici), mais la grue est maintenant ancrée dans un gigantesque bloc de béton et manipulée avec beaucoup d’égards et de respect.

Nos “routes”, qui sont en réalité toutes des pistes en sable, sont un vrai casse-tête car dès qu’il pleut l’eau de ruissellement creuse de grosses crevasses et/ou provoque des gigantesques bourbiers et en saison sèche elles se transforment en gros bacs à sable dans lesquels même avec 4 ou 6 roues motrices il est parfois difficile de bouger. Il arrive aussi régulièrement que nos véhicules se renversent, généralement sans conséquences graves si ce n’est de la tôle froissée, mais pas toujours aisé à remettre sur ses pattes.

Grue au repos

Ainsi, une de nos pelles à chenille a décidé de se mettre sur le flanc et il n’y paraît peut-être pas sur la photo, mais se sont de gros engins pesant près de 25 tonnes et qu’il n’est donc pas si facile que ça de remettre sur ses “chenilles”. Dans ce cas particulier nous avons dû faire appel à l’un de nos bulldozer (qui fait à peu près le même poids) qui nous a permis de remettre les choses d’aplomb. Ici rien n’est impossible, car comment expliquer qu’une pelle à chenille puisse se renverser sur un terrain relativement plat alors que dans son utilisation elle sera dans des situation bien plus “pentues” sans problèmes. Depuis que nos travailleurs ont réussi à casser une enclume en deux morceaux, j’ai retiré le mot impossible de mon vocabulaire, ici “tout” est possible!

Comme indiqué précédemment, nous avons beaucoup de véhicules sur la route, motos, voitures, tracteurs, camions, engins lourds, etc. et il n’est donc pas surprenant que de temps en temps l’un ou l’autre accident se passe. Tous les jours nous évacuons près de 400 tonnes de régimes de palme sur des distances allant jusqu’à 20km de pistes. Les camions et tracteurs transportent à chaque fois entre 5 et 10 tonnes et il arrive donc régulièrement que le tout se renverse à cause d’un trou ou une bosse dans la route.

Tracteur défoncé

Parfois ce sont des problèmes techniques comme les freins qui lâchent dans une pente et dans le cas illustré ci-dessus cela à cassé le tracteur en deux. Le chauffeur s’en est sorti avec quelques côtes fêlées et de fortes émotions, mais a quand même passé quelques semaines à l’hôpital pour s’en remettre. Pour certains ce tracteur aurait été déclassé, mais ici nous sommes au Congo et donc tout se casse mais tout se répare aussi, avec des pièces de récupération, des pièces fabriquées entièrement avec de la soudure et une meuleuse et de l’ingéniosité.

Nous vous avons déjà parlé des problèmes de feux dans les forêts qui nous entourent, malheureusement avec la saison sèche ce phénomène ne fait que s’accentuer et déborde parfois dans la plantation, malgré les coupe feux, tours de guet et autres précautions prises.

Incendie en plantationService anti-incendie

Nos moyens de lutte anti-incendie sont limités, pas de canadair, camions avec motopompes et autres solutions, mais des bassins d’eau, des pelles et des allumettes pour allumer des contre-feux. Ces incendies permettent également de s’apercvoir combien l’huile de palme et ses fruits sont de bons combustibles. Ainsi les anciens palmiers, qui ont souvent plus de 25m de hauteur, semblent relativement préservés par l’incendie et pourtant si l’on observe attentivement, la couronne de ces arbres est en feu (regardez le palmier en haut à gauche de la photo ci-dessus plus attentivement…).

Outre ces évènements plus marquants, tous les jours il y a des crevaisons, ensablements, fuites, pannes de courant, blessure par machette, etc. qui font que nous n’avons pas besoin de regarder la télévision pour être diverti. Sans compter que c’est aussi chez le Directeur Général que l’on vient pour toutes sortes de problèmes qui n’ont rien avoir avec le travail comme demande de caution pour libérer un travailleur qui a été mis au cachot pour adultère, demande d’aide pour l’alimentation en eau potable de la mission, transport de la députée nationale vers sa résidence, etc. Pour avoir un tout petit peu la paix à la maison et en particulier le dimanche, nous avons fait placer une barrière et un garde à l’entrée de notre parcelle, espérons que cela marche.

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

 

In a plantation of 300 square km, 600km of roads, bridges, rivers, ports, workshops, etc., moreover in a country like Congo where nothing is done by the book, it is obvious that things have and will go wrong from time to time. Some more significant and memorable past events are still regularly being recounted over a drink, despite having happened before most of us were here and others maybe less critical but still worth a picture and a brief note in our blog.

Most events here are supposedly linked to sorcery, magic, spiritual acts or disregard for traditions. These beliefs are also strong with the most educated people in the company, some of our managers will not report to work if the previous night they have seen an owl (which has been talking to them). So you can imagine that most of our workers, who have seen little beyond their villages, are convinced about the spiritual forces surrounding them.

When the plantation was established, it was decided that in some parts terraces had to be made to ensure that soil erosion remained under control, however here the concept of terraces is unknown. In order not to loose time, the company hired Indonesian bulldozer operators, who can do this kind of work with their eyes closed and a few kreteks to keep them going all day. According to the story that we were told, one of them unknowingly buried a local worker who had been sleeping in the bushes and did not hear the machine coming. There are however different versions to this story and another one is that the victim had already been dead and had been placed there to get rid of the body. In fact the Indonesian operator did not even know someone had been buried  if it had not been for a chicken (coincidentally present in this remote part of the plantation) reportedly frantically digging at the precise spot of the body to indicate its location to the locals. Others say that the body was discovered because of one of his hands sticking out of the ground and magically moving to attract attention. The bottom line of this story is that the Indonesian operator and his assistant had to be removed swiftly from the area to prevent them being killed by the locals seeking revenge.

Rest assured, most events do not involve death, and one of the other stories regularly told is that of the crane at the factory harbour in Mapangu. This 60 ton crane, purchased and christened in Antwerp, arrived in Mapangu by barge and given the importance of this machine the technical director decided that it was best if he managed the disembarkation himself. Precise circumstances of this operation are vague, but the crane ended up in the river, next to the quay rather than on it as was planned, preventing any other barges to be off-loaded at the port. The ony way to resolve this was to bring another bigger (floating) crane to Mapangu to pull the original one out of the water. This was easier said than done because such cranes are not readily available and it took about 6 months to find one with sufficient capacity for this job to Mapangu. The story does not say what happened to the technical director, but the crane is now secured on a massive concrete foundation and used with a lot of care and respect.

Our “roads”, in fact all sandy dirt tracks, are a real headache because when it rains the run-off water immediately creates deep gullies and/or generates huge mud pools and during the dry season the dry sand compares to sandy dunes in which even a 4×4 or 6×6 has trouble getting through. It is therefore quite usual to have vehicles stuck or flipping over, usually without consequences other than some bent metal, but not always easy to put back on their feet.

Grue au repos

So it happened that one of our excavators decided to lie on its side and although t may not be obvious from the picture, this beast is good for about 25 tons and therefore not so easy to put back upright. In this particular case we had to use one of our buldozers (weighing about the same) to get the excavator back on its tracks. Here nothing is impossible, because how would you explain the flipping over of such a machine on a relatively level ground, when it is designed to work in very steep terrain without problems. Since some of our workers managed to break the workshop anvil in two parts I have removed the word “impossible” from my vocabulary, here “everything” is possible.

As mentioned earlier, we have a lot of vehicles on the road in the plantation ranging from motorcycles and cars to tractors, trucks and heavy machinery and it is therefore surprising that once in a while we have some accidents. Every day we have to move about 400 tonnes of fruit bunches  up to 20km on dirt tracks. Trucks and tractors carry between 5 and 10 tonnes each and it happens regularly that because of a ditch or other road defect the load falls over.

Tracteur défoncé

Sometimes we have technical problems such as brake failure in a downward slope, as pictured above, which in this case broke the tractor in two. The driver fortunately escaped with minor injuries, but still had to spend some time in hospital because of very painful ribs. Some would say that this is the end of the tractor, but here in Congo while everything gets broken al can also be made with scraps of metal, home made spare parts and a good dose of creativity.

Previously we have also mentioned the problem we have with fires in the surrounding forests, unfortunately with the dry season this is only getting worse and sometimes affects our plantation as well, despite preventive measures such as fire barriers and watchers.

Incendie en plantationService anti-incendie

Our means to fight fires are limited, no canadairs or fire engines, but water buckets, spades and matches to light preventive fires. These fires also show how well palm oil and fruit bunches are burning well. Older palm trees, often more than 25m high, seem relatively immune to the fire and yet if you watch closely the top of these trees is actually on fire (look closely at the top left corner of the above picture…).

Besides these more significant event, every day we have our share of small mishaps such as punctures, vehicles stuck in the sand, leeks, power failures, machete injuries, etc. which means that you do not need a television to be entertained. Besides this, as a General Manager I have also to deal with al sorts of things that are not work related such as demands for money to release a worker that has been jailed for adultery, request of assistance to supply the mission with drinking water, transportation for the local MP to her residence, etc. To have some degree of privacy at home, especially on a Sunday, we have decided to install a gate and security at the entrance of our plot, let’s hope this willl work.

We look forward hearing from you,

Marc & Marie-Claude

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Voyage – Travel

Nous sommes revenus de Kinshasa, après une semaine de vie citadine, pour retrouver Makala en pleine forme à la Cathédrale et des quantités de légumes récoltés dans le potager pendant notre absence.

Les voyages ici ne se passent jamais tout à fait comme prévu et cette fois-ci n’a pas fait exception. Nous sommes arrivés bien à temps à l’aéroport national de Ndolo pour embarquer dans le vol “régulier” hebdomadaire sur Ilebo (anciennement Port Franky). Vol “régulier” veut dire avion que Muller, un des commerçants les plus importants de la région, affrète tous les vendredis pour transporter ses marchandises et quelques passagers. Comme nous sommes des clients réguliers, il nous réserve toujours les places requises dans son avion, quitte à virer d’autres passagers ou débarquer du fret.

Cette fois, le fret était un groupe électrogène de 650kg embarqué vaille que vaille dans l’avion, mais sans être réellement arrimé et donc un danger potentiel pour les passagers en cas d’atterrissage forcé ou arrêt trop brusque. En dernière minute il a donc été décidé d’affréter un deuxième avion pour le reste des marchandises et les passagers, résultat nous sommes partis avec 3 heures de retard, mais une sage décision.

Les avions sont des Let (fabrication Tchèque), généralement pilotés par des Ukrainiens, qui peuvent transporter jusqu’à 1.500kg et atterrir sur presque n’importe quel terrain. La piste de Ndolo étant truffée de nids de poules, déjà au décollage on sent que l’avion est mis à rude épreuve, mais une fois en l’air le vol n’est pas désagréable, si ce n’est un peu bruyant. Cette fois nous avons même eu droit à une hôtesse et un service de boisson pendant le voyage qui dure environ 2 heures.

A Ilebo, ou nous avons atterri juste après l’avion transportant le groupe électrogène et comme il est rare de voir deux avions en même temps sur cet aéroport la foule était spectaculaire, y compris de part et d’autre de la piste elle-même où des centaines d’enfants étaient embusqués dans les herbes à quelques mètres de l’avion. Mieux vaut ne pas penser à ce qui pourrait arriver si l’avion devait dévier de sa trajectoire. La piste d’Ilebo est faite d’herbe qui avait récemment été brûlée avec pour résultat un énorme nuage noir provoqué par le souffle de l’avion.

A Ilebo nous avons retrouvé trois collègues en partance pour l’Europe en vacances. Ils avaient eu beaucoup de mal à arriver par pirogue à cause d’un brouillard très dense et donc heureux que l’avion ne soit pas arrivé trop tôt. Sur l’aéroport le service de sécurité (une ou deux personnes) était tout à fait débordé et des centaines de personnes se baladaient autour des avions à prendre des photos, toucher l’avion, faire la conversation avec les passagers arrivant ou partants. Heureusement ici la crainte des attentats n’existe pas et presque tout le monde se connaît, donc pourquoi se tracasser. Le premier avion est reparti, avec nos collègues, avant que n’ayons pris la route pour la pirogue et cela aussi se passe de manière “spectaculaire”, car tandis que les passagers arrivant sont en train chercher leurs bagages débarqués dans un tas juste à côté de l’avion, celui-ci démarre ses moteurs et part en faisant voler sacs, chapeaux et autres objets légers dans tous les sens.

Dans la pirogue qui nous ramène à Mapangu, nous sommes trois passagers (Le Grand Chef Coutumier, Marie-Claude et moi) avec tout un équipage composé d’un piroguier, aide-piroguier, mécanicien et chef de la sécurité, c’est quand même le “grand patron” qui voyage alors toutes les précautions sont de mise… Comme nous sommes peu nombreux, un des collègues en a profité pour charger des casiers de bière, même si dans la pirogue le balast n’est pas vraiment nécessaire. Le voyage en pirogue est toujours aussi féerique, mais plutôt que de décrire celui-ci j’ai inclus encore une fois des photos.

A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

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Départ sur un affluent du Kasaï – Departure on a feeder of the Kasai

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Pirogue traditionnelle – Tradition dugout canoe

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Vestiges de la flotte d’Ilebo – Remains of the Ilebo fleet

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Port d’Ilebo – Ilebo port

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Le Kasaï – The Kasai

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Une autre vue du Kasaï – Another Kasai view

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Le port de Mapangu – Mapangu port

We returned from Kinshasa, after a week of city life, to find Makala in top form at the “Cathedral” and huge amounts of vegetables harvested during our absence.

Travels never quite happen the way they are planned and this trip was no exception. We arrived well in time at the national airport of Ndolo to take the weekly “regular” flight to Ilebo (former Port Franky). “Regular” flight means aircraft rented every Friday by Muller, one of the main traders of the region, to carry his freight and some passengers. As we are regular customers, he always ensures that we have seats available, even if that requires taking off other passengers or reducing the freight.

This time the main part of the freight was a 650kg generator that they managed to get into the aircraft at great pains, but with no means of properly securing it and therefore a potential danger for passengers in case of an emergency landing. At the last moment it was therefore decided to load a second aircraft for the remaining freight and passengers, which took about three hours to organise, but a preferred solution as far as we are concerned.

The aircraft is a Czech made Let, usually with a Ukrainian pilot, able to carry up to 1,500 kg and land on almost any type of surface. The Ndolo airport is a good test as its runway is one large collection of potholes and one feels the way the aircraft is put to test during take-off. Once airborne, the flight is not uncomfortable if not a little noisy and this time we even had a hostess serving a drink during the flight, which lasts about 2 hours.

In Ilebo we landed just after the aircraft carrying the generator and as it is rare to have two aircrafts at the same time on this airport, the crowds were massive, including hundreds of children lining the runway a few meters from the passing aircraft. Better no to think what might happen if the aircraft were to go slightly off course. The Ilebo runway is just made of grass, that was recently burned, which causes the landing and departing aircraft to generate huge black clouds of dust and ashes.

In Ilebo we met with three colleagues on their way to Europe for holidays. They struggled to arrive with the dugout canoe in the morning because of the very thick mist on the river and were somewhat happy that the plane arrived with some delay. At the airport security services (one or tow persons) were clearly overwhelmed by the crowd with hundreds of people milling around the crafts, taking pictures, touching the planes or talk with the lucky arriving or departing passengers. Luckily here there is no fear of malicious act and furthermore everybody more or less knows each other, so why worry? The first aircraft left with our colleagues before we left the airport and that also was quite spectacular. While arriving passengers were still looking for their luggage and packages piled just outside the air-plane, the pilot started the engines and taxied away sending bags, hats and other light stuff flying around in a cloud of dust and ashes.

In the dugout canoe bringing us back to Mapangu we are three passengers (The Tribal Chief of Mapangu, Marie-Claude and myself) in addition to the crew made out of the canoe pilot, his aid, a mechanic and the head of security, after all it is the “big boss” on board so better be prepared… As we are only a few on board, one of our colleagues used the opportunity to load crates of beer in the canoe, not that we need any ballast. The trip down the river remains wonderful, but rather than describing it I have again attached a few pictures.

Hoping to read you soon,

Marc & Marie-Claude

 

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Logement – Housing

Cette nouvelle entrée avait été écrite la semaine passée, mais, pour une raison que nous ne comprenons pas, a disparu en même temps que les photos que nous avions essayé de charger et faute de temps ce n’est que maintenant que je vais pouvoir ré-écrire celui-ci.

Nous sommes arrivés hier après-midi à Kinshasa pour une visite d’une semaine dont les bust sont multiples:  d’une part obtenir nos visas de sortie pour notre départ en vacances le mois prochain, pour rencontrer rencontrer des clients et partenaires commerciaux et pour amener notre félin chez le vétérinaire.

Pour rester dans le thème de ce courrier, commençons pas notre logement à Kinshasa, où nous sommes à nouveau à l’Hôtel des Voyageurs qui fait partie du Cercle Elaeis, l’ancien cercle des planteurs de palmier à huile de l’ère coloniale qui est maintenant un soit-disant club privé avec des installations sportives, restaurants , chambres et petits studios, dans lequel nous sommes logés. Depuis que nous avons découvert cet endroit nous avons renoncé à l’idée de trouver un  pied à terre kinois car c’est plus économique, nous n’avons pas à nous tracasser de l’entretien et autres problèmes qui sont immanquables dans une place occupée occasionnellement de plus, c’est tout prêt du bureau. Le studio est situé dans un bloc de trois étages avec vue sur un grand parc dans lequel il y a une collection impressionnante d’arbres de toutes sortes, principalement des palmiers évidemment, et ou habitent toutes sortes d’oiseaux dont des perroquets. La grande différence avec Mapangu est qu’ici nous vivons presque en permanence dans l’air conditionné car l’humidité est très élevée en plus de la température plutôt chaude. De plus, étant en ville, il y a malgré tout beaucoup de bruit dès que les fenêtres sont ouvertes, chose à laquelle les broussards que nous sommes ne sont pas habitués.

Des logements à la plantation vous connaissez déjà notre “Cathédrale” décrite dans des messages précédents. Les seules nouveautés à signaler sont au niveau de l’ameublement, où nous avons récupéré des chaises en paille, beaucoup plus adaptées à notre nouvelle table en bois noir et qui vont bien avec l’éclairage “industriel” que nous avons récupéré de l’ancienne usine. Notre maison reste aussi une maison de passage, bien que beaucoup de visiteurs préfèrent loger dans ce qui est maintenant la “Maison de Passage de Direction”, ancienne maison du DG, située plus proche de l’usine et des bureaux.

Notre voisin le plus proche est un jeune agronome belge et sa femme (belge elle aussi), qui habitent l’une des maisons jumelles située pas très loin de la Cathédrale. C’est une des constructions les plus récentes de la plantation et faisait partie d’un plan de construire tout un “compound” pour les expatriés avec piscine, terrains de sport, etc. parce qu’à l’origine l’usine devait être construite non loin de là. Tout cela à changé suite au vote de la loi agricole (qui prévoyait entre autres d’obliger toutes les sociétés agricoles d’avoir un actionnariat majoritairement congolais), qui ont poussé les actionnaires à renoncer à l’usine initialement prévue et réhabiliter plutôt l’ancienne usine à un coût nettement moindre. Ainsi de toutes les maisons qui auraient du être construites autour de la Cathédrale il n’y en a qu’une qui a vu le jour. Il était prévu que nos voisins s’occuperaient de fournir la communauté expatriée en produits frais (légumes, fruits, œufs, viande) et ont à cet effet aménagé un gigantesque jardin potager, un énorme poulailler, élevage de chèvres et de moutons en plus des chats et chiens, bref un vrai petit jardin zoologique. Pour des raisons qui ne sont pas entièrement claires ce projet est tombé à l’eau et chacun s’occupe de son propre potager et approvisionnement.

Notre voisin expatrié suivant habite à 10km de la Cathédrale au “Camp Directeur” où se trouvent les habitations du Directeur Agronomique (un français de notre âge) qui habite seul avec sa chienne et son perroquet (sa femme est restée en France mais pourrait venir le rejoindre à la fin de cette année), la Maison de Passage de Direction et la maison de notre Directeur des Relations Publiques (un congolais qui habite à Mapangu depuis toujours). Les maisons du Camp Directeur sont des maisons anciennes qui existaient déjà avant que la Socfin ne reprenne la plantation, mais qui ont été remises à neuf et sont maintenant équipées de manière comparable à la Cathédrale.

Les autres expatriés (Directeur Technique, Directeur Financier, Responsable d’Usine, Responsable du Garage, Responsable Constructions et Responsable de Secteur Plantation) vivent à deux kilomètres de là dans des maisons de toutes sortes qui ont l’avantage d’avoir de l’électricité de manière quasi permanente (puisque l’usine tourne maintenant 24h sur 24) mais aussi le bruit de l’usine, du va-et-vient des camions et tracteurs, etc. C’est là aussi que nous avons notre “Cercle”, sorte de club house ou il est possible de prendre un verre à la fin de la journée sur la terrasse au bord du Kasaï, mais aussi responsable de nuisance sonore car nos collègues congolais apprécient la musique mais souvent celle-ci est débitée à des volumes qui excèdent la capacité de l’installation et perd ainsi un peu (beaucoup) de la sonorité musicale recherchée. Je dois avouer que je ne suis pas un visiteur assidu du Cercle, d’une part parce que je n’ai pas envie de casser l’ambiance en demandant d’atténuer le volume de la “musique” pour profiter un peu plus du calme de la rivière et du concert de grenouilles qu’il est alors possible de percevoir et, d’autre part, parce que c’est quand même à presque une demi heure de route de la maison et que nous restons des “couche-tôt”. Pendant la matinée le Cercle est utilisé comme crèche pour les enfants des agents de la société, mise en place en partie pour permettre à Responsable de Secteur Plantations, un jeune agronome français qui vit à Mapangu avec son épouse ivoirienne et leur petit garçon de deux ans et demi, de sociabiliser son enfant.

Il n’y a évidemment pas que des expatriés sur la plantation, loin de là, et tous doivent être logés. Tous les cadres congolais vivent soit aux alentours de l’usine dans des maisons voisines des expatriés, mais aussi dans un groupe de maisons situées près du centre agronomique, à quelques kilomètres de la Cathédrale. A la grande différence des expatriés, qui sont en moyenne une ou deux personnes par maison, nos collègues congolais vivent à neuf ou dix dans leur maison car ils ont tous 6-7 enfants en moyenne et ont généralement des neveux, nièces, belles-sœurs et/ou autres membres de la famille qui vivent sous leur toit.Sachant que la plus grande partie des maisons ont deux chambres à coucher, cela fait beaucoup de monde dans peu de place.

Comme la majorité de nos travailleurs viennent de villages en-dehors de la plantation, souvent à plus de 20 ou 30km, il est indispensable de les loger sur place et donc de construire des maisons. Initialement les travailleurs étaient logés dans des maisons construites en blocs de béton qui en plus d’être fort onéreuses on l’inconvénient d’être fort bruyantes et chaudes. Maintenant nous construisons les maisons en blocs de terre crue (adobe) qui sont beaucoup plus agréables à vivre (fraîches et acoustiquement beaucoup plus absorbantes) et ont l’énorme avantage de coûter moins d’un cinquième du prix. A ce jour il y a environ 700 maisons pour les travailleurs, mais une grande partie sont des maisons en pisé qui ont une durée de vie assez courte, construites rapidement en attendant de pouvoir agrandir le parc des maisons en dur.

Pour tous, expatriés comme travailleurs, le grand problème de la plantation est l’alimentation en eau. Toutes les maisons et presque tous les camps doivent être approvisionnés avec des camions-citerne plusieurs fois par semaine, une logistique non négligeable pour n’avoir que de l’eau impropre à la consommation car outre la contamination pendant le transport, nous n’avons pas de puits ou de sources dont le débit est suffisant pour alimenter tout le monde. Nous sommes en pourparler avec une société de forage qui pourrait prochainement venir nous aménager quelques forages, mais l’eau est généralement à plus de 80-100m de profondeur et la nature du terrain essentiellement sableux ne permet pas de réaliser des puits à la main.

L’autre grand défi ici est l’électricité. Les maisons des cadres sont alimentées par des générateurs, que nous espérons rapidement remplacer par des installations solaires, mais dans les camps et villages il n’y a rien. Depuis quelques mois nous avons commencé la distribution de lampes solaires (Waka-waka) qui ont l’avantage d’avoir une grande autonomie d’éclairage mais aussi de permettre le chargement de téléphones, objet que tous semblent utiliser, même dans le villages les plus reculés. Nous, pendant quelques jours c’est le luxe avec l’eau courante et l’électricité en “permanence”, des restaurants, des magasins, et tout et tout.

Nous espérons que vous avez apprécié la lecture. A bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

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This latest entry was written last week, but for reasons we do not understand, disapeared while trying to upload pictures and due to lack of time I had to wait until now to be able to rewrite it.

We arrived in Kinshasa yesterday afternoon for a multi purpose week of exit visa (for our holidays next month), client and supplier meetings and to bring our feline to the vet.

To stay in the theme of this posting, let’s start with our accommodation in Kinshasa, where we are once again staying at the “Traveler’s Hotel”, which is part of the “Cercle Elaeis” a former oil palm planter’s center dating back to colonial times and now a so-called private club with sport installations, restaurants and small studios. Since we discovered this place we have decided that there was little sense in renting a flat for our stays in Kinshasa because it is cheaper, we do not have the hassle of all the small things that will go wrong and it is very close to the office. The studio we have at the moment is located in a three story building overlooking a huge parc with an impressive collection of trees (mainly palm trees) and many birds, including wild parrots. The main difference with Mapangu is that here we live almost permanently with air-conditioning because the moisture is much higher, it is warmer and quite noisy when the windows are open.

Regarding housing on the plantation you already know about our dwelling from previous posts. The only recent change relates to furniture as we now have “new” chairs (coming from the former GM’s house in Kinshasa) that are much nicer with our black wood table and the industrial lights that were recovered in the factory. Our house remains also a guest house, although many recent visitors preferred staying in what is now called the “Directors Guest House”, formerly the GM’s house, closer to the factory and the offices.

Our closest neighbours are a young Belgian agronomist and his wife (also Belgian), living in one of the twin houses located in the same compound as our Cathedral. It is one of the most recent constructions on the plantation, initially planned to include a number of other similar houses for expatriates in the compound, with swimming pool, tenis court, etc. because at the start the factory was to be built close by. This all changed when the government issued a new “agricultural law” in which, amongst others, it was decreed that all companies must be majority owned by Congolese. Based on this law, that is yet to become active, the shareholders decided that the initially planned factory would be replaced by the refurbishment of the old one at a much lower cost. This is why all but one of the houses planned to be built around the Cathedral were scrapped. It was also planned that our neighbours would manage a small farm to supply the expatriates with vegetables, fruits, eggs and meat, for which they have installed a large vegetable garden, chicken coop and herd of sheep and goats. In addition to this they have dogs, cats and pigeons and were also planning to raise partridges. However, for a reason that is yet to be fully explained, the project was cancelled and every one looks after his or her own vegetable garden and supply of fresh produce.

Our next closest expatriate neighbour lives about 10km from our place in what is called the Director’s Camp, where there are three houses for the Agronomic Director (a Frenchman of our age), who lives alone with his dog and parrot (his wife stayed in France but might be joining him at the end of the year), the Director’s Guest House and the house of our Director of Public Relations (a Congolese who has been here forever). These house all date from the previous plantation before it was taken over by Socfin, but have been completely refurbished and are now comparable to the Cathedral in comfort.

The other expatriates (Technical Director, Financial Director, Factory Manager, Garage Manager, Construction Manager and Plantation Sector Manager) live 2km further in the Factory Camp, which includes houses of different kinds and ages but have the main advantage of having electricity almost permanently as the factory now operates 24 hours a day. The disadvantages are the noise of the factory, trucks and tractors going and coming, and also from the “Cercle” our plantation club house where people can relax after work with a drink overlooking the Kasai river. Our Congolese colleagues love very loud music, preferably at levels way beyond the capacity of the sound system, with the resulting noise distortions. I must confess that I am not a frequent visitor of the club house, partly because of the noise (which I could have turned down if needed) but also because it is a small half hour drive from our house and we like to call it a day quite early. The “Cercle” also serves as a nursery in the morning, started mainly for the purpose of the 2 and 1/2 year old son of the Plantation Sector Manager, a young French agronomist who used to live with his wife in the other twin house at the Cathedral compound with his Ivorian wife, to help socialise their child.

There are obviously  not only expatriates on the plantation, far from it, and all have to be housed. Most of the Congolese management staff live in houses in the same compounds around the factory, with a small group also living in houses near the plantation offices a few kilometres from the Cathedral. The main difference with the expatriates, generally living with one or two persons in the house, is that our Congolese friends usually share the house with 9 or 10 people, because they all have 6-7 children, plus nefews, nieces or other members of the extended family. Knowing that most houses have only two bedrooms makes for a very crowded accommodation.

As most of our workers come from surrounding villages often more than 20 or 30km away, it is essential to offer them accommodation on the plantation, which requires the construction of many houses. Initially houses were built with concrete blocks, however in addition to being very expensive to build these are noisy and hot. We now build houses with clay (adobe) bricks that are much more comfortable (cool and quiet) and have the huge advantage of costing one fifth of the concrete ones. Today we have about 700 houses, however a large number are still traditionally built with sticks and clay, with a short life span, while the more permanent houses are being constructed.

For all, expatriates as well as workers, the main challenge is water supply. All the houses are supplied with water trucks several times a week, quite an organisation only to supply dirty river water as we have no wells or springs that could supply everybody. We are trying to get a company to come and drill some wells, which is not easy in our sandy soil with water generally at depths of more than 80m.

The other main challenge is electric power. Management staff has a few hours of electricity from generators, which I aim to replace as quickly as possible with solar power, but in the camps and villages there is nothing. For a few months now we have been distributing solar (Waka-waka) lamps that have the advantage of a huge autonomy in addition to having a USB socket to load mobile telephones (which everybody seems to have, even in the most remote villages). For us these days in Kinshasa it is pure luxury with permanent electricity in addition to restaurants and shops…

We hope you enjoyed reading this post and that we’ll  hear from you soon,

Marc & Marie-Claude