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Sao Tomé

Attente – Waiting

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Cette semaine fut à nouveau remplie de journées ensoleillées et chaudes, à croire que les soit-disant journées ininterrompues de pluie sont une légende pour effrayer les visiteurs. Je n’ai toutefois pas eu l’occasion d’en profiter beaucoup car cette semaine j’ai été occupé principalement par la révision d’une montagne de procédures et autres documents et la rédaction de mon rapport de visite qui doit être prêt dès le jour de mon arrivée en Europe puisque je suis attendu au siège immédiatement après mon retour.
J’ai malgré tout en l’occasion de me balader un petit peu dans la plantation autour des bureaux, si ce n’est pour vérifier quelques détails concernant l’organisation des opérations et structures en place.
Comme indiqué dans les nouvelles précédentes, ici l’existence de la pandémie est loin des pensées de tous et venant de l’Europe (même si je n’y ai passé que quelques semaines), le contraste de l’attitude des gens est surprenante. Dans mon rapport j’ai d’ailleurs fait état du fait que peut-être l’approche est un peu trop désinvolte, en particulier compte tenu du fait qu’un nombre non négligeable de collègues font la navette entre la capitale et la plantation tous les jours dans un minibus sans que personne ne porte de masque et/ou ne se lave les mains en arrivant. Il y a quelques mois plusieurs collègues ont testé positif pour le Covid et l’un d’eux à même passé plusieurs semaines à l’hôpital, mais cela n’avait pas poussé la direction à faire plus que mettre quelques lave-mains à l’entrée des bureaux et de l’usine qui ne sont plus utilisés par personne à l’heure actuelle.
Alors est arrivé ce qui devait arriver et l’un des collègues avec qui je viens de passer plusieurs jours à partager bureau, voiture et repas vient de recevoir un résultat positif pour le Covid, test que je lui avais recommandé de faire par précaution car il se plaignait d’avoir un début de grippe. Il a fallu attendre quatre jours pour recevoir le résultat du test, mais heureusement dans l’attente il a quand même jugé plus prudent de rester à la maison. Toujours est-il que j’ai passé plusieurs jours avec lui alors qu’il commençait a ressentir le début de grippe et il a donc été décidé que je devais moi-aussi me mettre en isolation. Il n’était pas envisageable que je reste à l’hôtel, qui n’est absolument pas équipé pour assurer des mesures de protection adéquates et j’ai donc déménagé dans la maison d’un collègue qui est actuellement en congé, ce qui n’est pas sans certains avantages. A l’hôtel cela faisait bientôt trois jours qu’il n’y avait plus d’électricité et/ou d’eau, sauf pendant une demi-heure le soir quand ils allumaient le générateur pour que leur unique client (moi) puisse prendre une douche. Ici, la maison est alimentée en courant et en eau 24h/24h et est située dans un parc plein d’arbres et de fleurs magnifiquement entretenu.
Ce week-end mon intention était de faire une excursion vers l’une des plages des environs pour tâter un petit peu de la mer et partager quelques photos de ces sites extraordinaires et avec le soleil radieux qui brille aujourd’hui cela aurait effectivement été magnifique, mais voilà que je suis à présent interdit de sortie en attendant la venue d’une équipe médicale qui doit venir tester toutes les personnes qui ont été en contact avec le collègue malade et le résultat du test. Hormis le fait que je suis interdit de sortie (même si je me sens tout à fait bien), un test positif voudrait dire que je ne pourrai pas prendre le vol de retour vers l’Europe programmé pour samedi dans l’attente d’un test négatif… Ceci est particulièrement contrariant car notre fille se marie le 12 mai et je préfèrerais pouvoir être présent en personne plutôt qu’au travers d’un écran en visioconférence. Je devrais en savoir un peu plus dans le courant de la semaine et dans l’immédiat j’essaie de profiter du site magnifique dans lequel je réside (même si c’est un peu forcé). Je ne sais pas si c’est grâce aux tisanes d’Artémisia que Marie-Claude et moi continuons de prendre régulièrement ou une autre raison, mais je me sens tout à fait bien et j’espère donc que le test confirmera cela.
J’ai encore un paquet de documents (en portugais) à revoir, seule chose qui me reste à faire hormis mon rapport, et donc une occupation qui est possible même dans ma situation actuelle sans aucun problème. Ah oui parce qu’en plus de ne plus avoir de problèmes avec l’eau ou l’électricité, ici j’ai aussi un excellente connexion internet…
Dans l’immédiat mes problèmes sont plus d’un ordre logistique car je ne puis évidemment plus faire appel à la cuisine de l’hôtel pour mes repas et comme ce confinement a été décidé juste au début du week-end il me faut attendre jusqu’à lundi pour recevoir des provisions, car ici tout est fermé le week-end. Heureusement il a quelques boîtes de conserve dans la maison donc je ne vais pas dépérir pendant ces quelques jours.
Nous nous réjouissons de recevoir de vos nouvelles,
Marc et Marie-Claude

Un jour moins ensoleillé – A less sunny day
Le lever du Jour à Sao João do Angolares – Early morning at Sao João do Angolares
Art?
Mon logement actuel… – My current lodgings…
Tandis qu’en Normandie tout est calme – While in Normandy all is quiet

This week was again full of sunny and warm days, as if the so-called uninterrupted rainy days are just a legend to scare away visitors. However, I did not have the opportunity to enjoy them much as this week I was mainly busy with the revision of a mountain of procedures (in Portuguese) and other documents and the writing of my visit report which has to be ready on the day of my arrival in Europe as I am expected at the headquarters immediately after my return.
I have nevertheless had the opportunity to wander around the plantation around the offices, if only to check a few details about the organisation of the operations and structures in place.
As mentioned in the previous news, the existence of the pandemic is far from everyone’s thoughts here and coming from Europe (even though I only spent a few weeks there), the contrast in people’s attitudes is surprising. In my work report I mentioned that perhaps the approach is somewhat too casual, especially considering that a significant number of colleagues commute between the capital and the plantation every day in a minibus without anyone wearing a mask and/or washing their hands when they arrive. A few months ago several colleagues tested positive for Covid and one even spent several weeks in hospital, but this did not prompt management to do more than put a few hand-washing facilities at the entrance to the offices and the factory, which are no longer used by anyone.
Then what had to happen happened and one of the colleagues with whom I have just spent several days sharing office, car and meals has just received a positive result for Covid, a test I had recommended to get himself tested because he was complaining of having the beginning of the flu. It took four days to receive the test result, but fortunately he still thought it safer to stay home. However, I spent several days with him as he began to feel the onset of flu and it was decided that I too should go into isolation. It was not feasible for me to stay in the hotel, which is not equipped to provide adequate protection, so I moved into the house of a colleague who is currently on leave, which is not without its advantages. At the hotel there had been no electricity and/or water for nearly three days, except for half an hour in the evening when they turned on the generator so that their only guest (me) could have a shower. Here the house has 24 hour power and water and is situated in a beautifully maintained park full of trees and flowers.
This weekend my intention was to take a trip to one of the nearby beaches to feel the sea and share some photos of these extraordinary sites, and with the bright sun shining today it would have been wonderful indeed. But now I am banned from going out while waiting for a medical team to come and test everyone who has been in contact with the sick colleague and then wait for the result of the test. Apart from the fact that I am grounded (even though I feel perfectly fine), a positive test would mean that I would not be able to take the flight back to Europe scheduled for Saturday until such time as I can get a negative test… This is particularly upsetting as our daughter is getting married on the 12th of May and I would prefer to be there in person rather than through a video conference screen. I should know a bit more later this week and in the meantime I am trying to enjoy the beautiful location where I am currently staying (even if it is somewhat forced). I don’t know if it is because of the Artemisia teas that Marie-Claude and I continue to take regularly or some other reason, but I am feeling just fine, so I hope the test will confirm this.
I still have a bunch of documents (in Portuguese) to review, the only thing I have left to do apart from my report, and therefore I have an occupation that is possible even in my current situation without any problems. Oh yes, because in addition to not having any problems with water or electricity, here I also have an excellent internet connection…
For the time being my problems are more of a logistical nature as I can’t use the hotel kitchen for my meals and as this confinement was decided just at the beginning of the weekend I have to wait until Monday to receive provisions, because everything here is closed on weekends. Fortunately there are a few tins of food in the house so I won’t be wasting away during these few days.
We look forward to hearing from you,
Marc and Marie-Claude

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Nature

Descendre plus bas pour le texte en français.

As I am currently preparing my mission report in English (colleagues here speak little French and I speak even less Portuguese), I decided that for once this newsletter could start in English as well. I just completed two weeks in Sao Tomé, and many ask me how it is, what I have seen, how are the people, etc. To be honest, this last week I have not been much out of the office as my focus was mainly on policies, procedures, reports, etc., but of course that did not stop me from chatting with local colleagues, sometimes with only my broken Portuguese as a means of communication.
The pandemic has temporarily put a serious dent in it, but Sao Tomé’s major source of revenues (other than international aid that is said to account for 90% of the country’s budget) is tourism. Although some nice resorts exist in Sao Tomé, most of the tourists come here for the (lush) nature and its bird life rather than for its beaches. So today, as the weather seemed to be nice, I decided to head into the hills and try to enjoy some of the nature that people are paying to come and visit.
As mentioned in my previous news, the hotel I am staying at is an old farm complex from the Portuguese colonial times and at the back of it there is a road that goes into the hills, so why not start there: The first three kilometres of the road is in rather good condition. It must have been build at great cost because in some places on one side it is carved out of the rock of the mountain and on the other it is build up with stone walls that seem to have resisted through time rather well. The road is paved with black volcanic stones that have been polished like cobble stones over the time and, as I discovered, are rather slippery when wet, but hardly any puddles or mud to walk through. On either side of the road there are plantations of cocoa, coffee, bananas and other crops that are obviously being maintained and regularly harvested. The road itself is also well maintained with the grass kept short and the fallen trees removed to allow the passage of a car or a truck (I guess to collect the harvest). The people I met along the road were tending their crops or clearing the road, all very friendly and surprised to see this guy just going for a walk. I guess this is not the place where most tourists go for their nature experience.
Eventually the maintained road and gardens stop and the road turns into a path going through the forest. In fact this is not true, the colonial road is still there in its full width, it just is not maintained like the first part is. I was told that the Portuguese build roads and railways going right to the centre of the island, so maybe this is one of these and I decided to explore further.
When the Portuguese came to Sao Tomé, the island had no population and also traditional food crops did not exist. The Portuguese therefore decided to line all the roads and railways with bread trees to provide part of the sustenance needs by the workers (slaves and contracted) brought to Sao Tomé from Angola, Mozambique and the Cape Verde islands. Many of these bread trees are still there, they have obviously become huge but they are a sure sign of the presence of a former road of some sort. Fruits of the bread tree are quite nice, they can be eaten as chips, fries, mashed (like potatoes) and probably other ways that I have not yet tested. However when left to (over) mature on the tree it becomes a ball of mushy white paste enclosed in a thick peel that literally explodes when it finally drops to the ground. Definitely not something one wants to be on the receiving end of. Anyway, it felt like I had reached the tropical forest that makes the reputation of the island as beyond the bread trees I could see nothing but dense tropical vegetation.
As I was walking along the path, I came across an old lady coming my way and obviously delighted to see me. I could not really understand what she was saying except going on and on about a “cabra” (which I think means goat) and promptly turned around and walked with me. A little further we did indeed come across a (rather large) billy goat and I thought that maybe she wanted me to help her get hold of the animal, but she just (albeit carefully) walked past the animal and I just followed suit. A little further along the path we came across a little shag where an elderly man gave me a long explanation, which I hardly understood. All I could make from it is that the lady was his wife and he thanked me for helping her. I did not know how to tell him that I had done nothing except walking in her company for a few hundred meters.
Pursuing my walk I eventually reached what seemed to be the ridge of the hill and was surprised to see an orange tree full of fruits. Then a little further along the path I found myself in the middles of a huge complex of buildings, largely reclaimed by nature, in front of which there was a whole orchard of citrus trees laden with oranges. A little further, two men apparently squatting in the remains of one of the buildings, explained that this place was used as a breeding farm for poultry, goats, pigs and other animals during the colonial period. I am not sure why they chose to go this far up the hill, but they certainly did not think small. From there on the path became much more difficult to follow and at several places I had to climb over mounts of fallen trees and branches, so eventually I decided that this was as far as my exploratory walk for the day would go. According to the app on my phone (what else do you do without a map) I had climbed 600 meters and covered 6 kilometres, not a hike but not bad for a Sunday stroll.
Obviously I returned the same way I came (there is only this one road), but it is surprising how things can look different depending on the direction of one’s travels. Except for snakes, there are no dangerous animals as such on the island and I felt therefore rather confident walking through the forest, with even a ray of sunshine coming through the canopy once in a while.
Then I came across our friend the billy goat, standing in the middle of the road and looking at me with what did not look like friendly eyes. It is just a billy goat right? But when I moved to the right, he moved to the right, when I moved to the left he moved to the left and somehow he was a rather large bugger. I am not really scared of goats, or any animals for that matter, but my back is just on the mend from having been quite painful and somehow jostling with a billy goat did not seem like the best idea just now. I started looking around me for a stick of some sort, but it is interesting how somehow in the middle of the forest, when you need a piece of wood there is none within reach. At least now I understood why the old lady (and her husband) were so happy about my presence, but clearly while the goat might not want to take it up to two people, now I was fair game. As I was pondering my options a (rather young) goat appeared a little further along the path and realising my adversary was a perv, I took my cue and promptly moved on. Voila, now you have a glimpse of my first encounter with the Sao Tomean nature, which is absolutely beautiful and the people really friendly, so do not hesitate to visit.
We hope to hear from you soon, as usual,
Marc and Marie-Claude

Old road – Vieille route
Symbol of Caué – Symbole de Caué
Less maintained road – Route moins entretenue
Another impressive roc – Un autre rocher impressionant
Hiding in the ruins – Caché dans les ruines

Comme je suis en train de préparer mon rapport de mission en anglais (les collègues ici parlent peu le français et je parle encore moins le portugais), j’ai décidé que, pour une fois, cette newsletter pourrait également commencer en anglais. Je viens de passer deux semaines à Sao Tomé, et beaucoup me demandent comment c’est, ce que j’ai vu, comment sont les gens, etc. Pour être honnête, cette dernière semaine, je ne suis pas beaucoup sorti du bureau car je me concentrais principalement sur les politiques, les procédures, les rapports, etc., mais bien sûr, cela ne m’a pas empêché de discuter avec des collègues locaux, parfois avec, pour seul moyen de communication, mon portugais approximatif.
La pandémie a temporairement porté un sérieux coup à l’économie de Sao Tomé, dont la principale source de revenus (hormis l’aide internationale qui représenterait 90 % du budget du pays) est le tourisme. Bien qu’il existe quelques belles stations balnéaires à Sao Tomé, la plupart des touristes viennent ici pour la nature (luxuriante) et ses oiseaux, plutôt que pour ses plages. Aujourd’hui, comme il semblait faire beau, j’ai décidé de me rendre dans les collines et d’essayer de profiter un peu de la nature que les gens paient pour venir voir.
Comme je l’ai mentionné dans mes précédentes nouvelles, l’hôtel où je loge est un ancien complexe agricole datant de l’époque coloniale portugaise et, à l’arrière, il y a une voie qui mène dans les collines, alors pourquoi ne pas commencer par là ? Les trois premiers kilomètres sont en assez bon état. Elle a dû être construite à grands frais car, à certains endroits, elle est taillée d’un côté dans la roche de la montagne et, de l’autre, construite avec des murs de pierre qui semblent avoir plutôt bien résisté au temps. La route est composéee de pierres volcaniques noires polies comme des pavés au fil du temps et, comme je l’ai découvert, plutôt glissantes lorsqu’elles sont mouillées, mais il n’y a pratiquement pas de flaques d’eau ou de boue tout au long du chemin. De part et d’autre on peut observer des plantations de cacao, café, bananes et autres cultures manifestement soignées et régulièrement récoltées. La route elle-même est également bien entretenue, l’herbe est maintenue courte et les arbres tombés sont enlevés pour permettre le passage d’une voiture ou d’un camion (j’imagine pour venir chercher la récolte). Les gens que j’ai rencontrés le long de celle-ci s’occupaient de leurs cultures ou l’entretenaient , tous très amicaux et surpris de voir ce type qui se promenait le long de ce passage carrossable. Je suppose que ce n’est pas l’endroit où la plupart des touristes vont pour faire l’expérience de la nature.
Finalement, route entretenue et jardins s’arrêtent et cèdent la place à un chemin qui traverse la forêt. En fait, ce n’est pas vrai, la route coloniale est toujours là dans toute sa largeur, mais n’est plus entretenue. On m’a expliqué que les Portugais ont conçu des routes et des chemins de fer allant jusqu’au centre de l’île, alors peut-être que celle que je suis aujourd’hui va elle aussi vers le centre et j’ai décidé d’explorer plus loin.
Lorsque les Portugais sont arrivés à Sao Tomé, l’île n’avait pas de population et les cultures vivrières traditionnelles n’existaient pas non plus. Les Portugais ont donc décidé de planter des arbres à pain le long de toutes les routes et voies ferrées afin de subvenir à une partie des besoins alimentaires des travailleurs (esclaves et contractuels) amenés à Sao Tomé depuis l’Angola, le Mozambique et les îles du Cap-Vert. Beaucoup de ces arbres à pain sont encore là, ils sont évidemment devenus énormes mais ils sont un signe certain de la présence d’une ancienne route en quelque sorte. Les fruits de l’arbre à pain sont assez agréables à manger, ils peuvent être consommés en chips, en frites, en purée (comme les pommes de terre) on en fait aussi une farine extrêmement nutritive et il y a probablement d’autres utilisations que je n’ai pas encore testées. Cependant, lorsqu’on les laisse (trop) mûrir sur l’arbre, ils se transforment en une boule de pâte blanche crêmeuse enfermée dans une peau épaisse qui explose littéralement lorsqu’elle tombe enfin sur le sol. Ce n’est certainement pas quelque chose que l’on a envie de recevoir sur la tête. Quoi qu’il en soit, j’avais l’impression d’avoir atteint la forêt tropicale qui fait la réputation de l’île, car au-delà des arbres à pain, je ne voyais plus que de la végétation tropicale dense.
Alors que je marchais le long du chemin, j’ai croisé une vieille dame qui venait dans ma direction et qui était visiblement ravie de me voir. Je n’ai pas vraiment compris ce qu’elle disait, si ce n’est qu’elle n’arrêtait pas de parler d’une “cabra” (ce qui, je pense, signifie chèvre) et elle s’est retournée et a marché avec moi. Un peu plus loin, nous avons effectivement rencontré un bouc (plutôt grand) et j’ai pensé qu’elle voulait peut-être que je l’aide à attraper l’animal, mais elle est simplement (bien que prudemment) passée devant l’animal et j’ai suivi. Un peu plus loin sur le chemin, nous sommes tombés sur une petite cabane où un homme âgé m’a donné une longue explication, que j’ai à peine comprise. Tout ce que j’ai pu en tirer, c’est que la dame était sa femme et qu’il m’a remercié de l’avoir aidée. Je ne savais pas comment lui dire que je n’avais rien fait d’autre que de marcher en sa compagnie pendant quelques centaines de mètres.
Poursuivant ma promenade, j’ai fini par atteindre ce qui semblait être la crête de la colline et j’ai été surpris de voir un oranger plein de fruits. Puis, un peu plus loin sur le chemin, je me suis retrouvé au milieu d’un immense complexe de bâtiments, en grande partie récupérés par la nature, devant lequel se trouvait tout un verger d’agrumes chargés d’oranges. Un peu plus loin, deux hommes apparemment installés dans les restes d’un des bâtiments, m’ont expliqué que cet endroit était utilisé comme ferme d’élevage de volailles, de chèvres, de porcs et d’autres animaux pendant la période coloniale. Je ne sais pas trop pourquoi ils ont choisi d’aller aussi loin sur la colline, mais ils n’ont certainement pas pensé petit. À partir de là, le chemin est devenu beaucoup plus difficile à suivre et, à plusieurs endroits, j’ai dû escalader des amas d’arbres et de branches tombés, si bien que j’ai fini par décider que ma promenade exploratoire de la journée s’arrêterait là. Selon l’application de mon téléphone (que faire d’autre sans carte), j’avais grimpé 600 mètres et parcouru un peu plus 6 kilomètres (jusqu’au sommet) , pas une vraie randonnée mais pas mal pour une promenade dominicale.
Bien entendu, je suis revenu par le même chemin que celui par lequel je suis arrivé (il n’y a qu’une seule route), mais il est surprenant de voir à quel point les choses peuvent être différentes selon le sens du voyage. A l’exception des serpents, il n’y a pas d’animaux dangereux en tant que tels sur l’île et je me sentais donc plutôt confiant en marchant dans la forêt, avec même un rayon de soleil traversant la canopée de temps en temps.
C’est alors que je suis tombé sur notre ami le bouc, debout au milieu de la route et me regardant avec des yeux qui n’avaient pas l’air amicaux. C’est juste un bouc, non ? Mais quand je me suis déplacé vers la droite, il s’est déplacé vers la droite, quand je me suis déplacé vers la gauche, il s’est déplacé vers la gauche et c’était un bougre assez grand. Je n’ai pas vraiment peur des chèvres, ni d’aucun animal d’ailleurs, mais mon dos est en voie de guérison après avoir été assez douloureux et me mesurer avec un bouc ne semblait pas être la meilleure idée du moment. J’ai commencé à chercher un bâton autour de moi, mais c’est intéressant de voir comment, au milieu de la forêt, quand on a besoin d’un morceau de bois, il n’y en a pas à portée de main. Au moins, je comprenais maintenant pourquoi la vieille dame (et son mari) étaient si heureux de ma présence, mais il est clair que si le bouc ne voulait pas s’en prendre à deux personnes, j’étais maintenant une proie facile. Alors que je réfléchissais à mes options, une chèvre (plutôt jeune) est apparue un peu plus loin sur le chemin et, réalisant que mon adversaire était un pervers, j’ai pris la mesure de la situation et me suis rapidement éloigné. Voilà, vous avez maintenant un aperçu de ma première rencontre avec la nature de Sao Tomé, qui est absolument magnifique et les gens vraiment sympathiques, alors n’hésitez pas à la visiter.
Nous espérons avoir de vos nouvelles bientôt, comme d’habitude,
Marc et Marie-Claude

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Pluie – Rain

Voici une semaine que je suis à Sao Tomé, plutôt dans le sud-est de l’île entre Sao Joao do Angolares où se trouve l’hôtel qui m’héberge et Riveira Peixe qui est la localité principale près du centre de la plantation. En fait la plantation s’étend jusque dans le sud de lîle vers Porto Alegre et a la réputation (dixit notre neveu, qui est venu ici en stage il y a deux ans) d’être une vraie pissotière parce qu’il pleut tout le temps. Notre neveu va jusqu’à prétendre que les pluies et l’humidité permanente ont même eu raison de son ordinateur, raison pour laquelle j’ai préféré voyager avec mon ancien laptop qui donne déjà des signes de fatigue depuis nos dernières semaines en RDC, mais curieusement depuis que je suis ici il fonctionne tout à fait normalement… allez comprendre.
Il faut dire que le « pispot » (pour ceux qui ne parleraient pas la langue de Vondel, c’est l’équivalent flamand de pissotière, car je n’ai pas encore appris comment cela s’exprime en portugais) qui m’avait été annoncé ne s’est pas encore matérialisé, il est vrai qu’il a plu (deux fois) depuis que je suis ici, une fois pendant la nuit mais dès le lendemain il a fait grand beau et j’ai vu de la pluie ce matin, mais au moment où je vous écris ces lignes le soleil a refait son apparition et il fait radieux. Cela étant dit, mes collègues me disent que ce temps est tout à fait inhabituel et que pour l’un d’eux qui est arrivé il y a cinq mois, c’est la première fois qu’il voit un ciel bleu sans nuages.
Bon, assez parlé de pluie qu’il n’y a pas (encore) vraiment, ce n’est probablement pas ces informations-là qui vous intéressent le plus. Cette première semaine a été consacrée en grande partie à la prise de contact avec la plantation, qui est relativement jeune car elle a été replantée entre 2011 et 2014 sur des zone qui étaient précédemment des plantations d’état de cacao, café et aussi palmiers à huile, mais où partout il y des traces des développements massifs qui avaient été réalisés par les colons portugais avec même une voie de chemin de fer qui reliait la côté au centre de pays pour transporter les noix de coco, principale production de l’époque. A quelques très rares petits morceaux près, toutes les voies ont disparu, mais les tronçons parfois creusés dans la roche ou au contraire où des digues surélevées sont généralement toujours présentes et utilisées par la population pour accéder à leurs jardins ou la forêt pour aller chasser. De temps en temps il est possible de voir des vestiges d’ouvrages d’art permettant à la voie ferrée de traverser les multiples rivières et torrents qui parsèment le pays. La plupart de ces ponts sont écroulés et ont été remplacés par des gués, qui ne sont évidemment praticables que lorsque le niveau d’eau n’est pas gonflé par les pluies. A l’époque, les portugais bordaient toutes les voies (ferrées ou non) avec des arbres à pain pour stabiliser les coteaux et en même temps fournir un moyen de subsistance aux travailleurs car à l’origine l’île de Sao Tomé n’avait ni population ni plantes comestibles connues. Bref, un peu partout dans la plantation il y a des lignes d’arbres à pain massifs qui dénotent la présence d’une route ou d’une ancienne voie de chemin de fer et à juger du nombre de ces arbres que j’ai vu pendant les balades dans la plantation, les anciens colons n’avaient pas chômé. Dans la plantation elle-même, entre les palmiers, tous les grands arbres ont été préservés. D’une part cela permet aux oiseaux et en particulier aux rapaces, d’avoir un perchoir, mais d’autre part compte tenu de la grande fertilité du sol et des pluies abondantes, ceux-ci ne représentent pas une concurrence pour les éléments nutritifs nécessaires aux palmiers. En fait, la plantation n’utilise ni engrais chimiques ni pesticides et a été certifiée organique depuis quelques années. Il a toutefois été décidé d’essayer de booster un petit peu la production en appliquant un peu d’engrais organique, dans ce cas du fumier de moutons composté, mais les palmiers n’ont pas l’air de souffrir beaucoup du fait que jusqu’à ce jour ils n’ont eu que la fertilité du sol pour se développer. Un peu partout en bordure de la plantation (qui à certains endroits sont des petites parcelles limitées à la zone qui avait été défrichée pour y établir les plantations autrefois) il y a des cacaoyers, caféiers, poivriers, vanilliers plus ou moins exploités et évidemment des (restes) de plantations de cocotiers dont la taille suggère qu’ils sont là depuis très longtemps. Sans aucun doute favorisés par le climat, en une semaine j’ai déjà eu l’occasion de voir quatre serpents dans la plantation (indistinctement appelés cobras ici) et il semble que dans certaines parcelles les travailleurs ont même dû suspendre la récolte tellement il y en avait. Du coup, j’ai évidemment fait bien attention aux endroits où je mettais les pieds et les branches en-dessous desquelles je passais. Mais mes collègues me disent que depuis la présence d’Agripalma (2009) il n’y a jamais eu d’accident de morsure de serpent. Ce que j’ai aussi et entendu vu en nombre important sont les chasseurs qui partent vers le parc national pour y chasser tout gibier possible, principalement des singes et oiseaux. L’un des chasseurs rencontrés, armé d’une pétoire de fabrication russe, avait tiré six singes (dont plusieurs manifestement des jeunes) qu’il ramenait fièrement vers le village pour les manger. A la vue de notre mine peu enthousiaste, il s’est empressé d’ajouter qu’il allait aussi à la pêche si cela devait nous intéresser. Le seul moment où j’étais un peu moins fier était lorsque nous avons entendu plusieurs coups de feu tous proches alors que nous étions en train d’explorer des vestiges de plantation de cacao dans la forêt, j’ose espérer que les chasseurs savent faire la différence entre leur gibier et un visiteur…
La combinaison d’eau et de chaleur fait que la végétation est évidemment luxuriante et combinant cela avec un terrain accidenté et une multitude de petits torrents et autres cours d’eau crée une environnement assez extraordinaire, surtout lorsque l’on se retrouve soudainement surplombant la mer qui vient lécher les rochers en contre-bas. J’ai essayé de faire quelques photos pour illustrer cela, mais elles sont loin de refléter l’ambiance, les sensations et les odeurs. Les odeurs en particulier sont extraordinaires sans pour autant pouvoir réellement en déterminer l’origine car je n’ai pas nécessairement vu des fleurs ou des fruits qui pourraient en être l’origine, sans doute cachés dans la canopée des grands arbres qui nous surplombaient.
Parlant de saveurs, l’hôtel ou je suis logé, Roça Sao Joao, est une ancienne ferme, comme il en reste un peu partout dans l’île, qui est tenue par un chef dont la réputation n’est plus à faire au Portugal où il avait son propre show télévisé, et dont la cuisine est basée essentiellement sur les produits du terroir. La Roça (qui est l’équivalent de « plantation ») a encore ses propres serres et jardin potager dont proviennent les produits (légumes, fruits, épices) que l’on va récolter en fonction des besoins en plus des produits de la pêche locale. Le petit déjeuner est une orgie de fruits (carambole, cajamangue, fruit de la passion, ananas, avocat, papaye, goyave) que je dévore avant de partir à la plantation (pas trop tôt car ici le travail ne commence qu’à 7 heures) et le dimanche midi (aujourd’hui donc) le chef propose un menu de dégustation de 10 plats que j’ai l’intention de tester. Le restaurant et la cuisine est un même et grand espace ouvert sur une espèce de grande terrasse couverte en bois qui surplombe le baie de Angolares et où il est possible d’admirer tous les ingrédients exposés dans des plats ou accrochés aux poutres de la cuisine. Les choses sont un peu difficiles pour l’hôtel en ce moment car Covid aidant je suis le seul client pendant la semaine et un autre couple c’est ajouté hier soir en visite de la capitale. Pour les trois clients de ce jour il n’y a pas moins de dix personnes en cuisine, je sais puisqu’ils sont tous devant moi tandis que j’écris ces nouvelles sur l’une des tables du restaurant. La pandémie a mis un gros coup de frein à l’économie locale qui dépend principalement du tourisme et hormis les personnes qui sont ici pour des raisons professionnelles (comme moi) les seuls autres étrangers sont des jeunes (filles principalement) qui viennent du Portugal pour des projets d’études et/ou ONG, mais qui gravitent dans les environs de la capitale et ne descendent pas vers le sud (plus humide) alors que les plus belles plages sont dans le nord.
Hier j’ai accompagné un collègue jusqu’à la capitale (qui compte quand même 56.000 habitants) et en route nous nous sommes arrêtés dans une petite gargote locale pour manger un morceau de poisson fraîchement pêché dans la mer juste à nos pieds.  C’était délicieux, mais il ne faut pas être pressé et du coup nous sommes arrivés tout juste à temps au supermarché où mon collègue souhaitait faire ses provisions pour la semaine. Supermarché qui pourrait être n’importe où en Europe (enfin plutôt au Portugal compte tenu de la marque des produits que l’on y trouve). Nous étions un petit peu à la bourre, donc je n’ai pas vraiment eu l’occasion de prendre des photos des plus beaux bâtiments qui datent de l’époque coloniale et dont plusieurs sont vraiment bien préservés. Ce sera pour une prochaine fois…
Tandis que je profite de la chaleur tropicale de Sao Tomé, Marie-Claude profite du climat plus frais de la Normandie, où elle peaufine les aménagements de notre maison et se plie aux règles de confinement qui ne lui permettent pas de bouger beaucoup.
Nous espérons très bientôt avoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude

I have been in Sao Tome for a week now, in the south-east of the island commuting between Sao Joao do Angolares where the hotel I am staying at is located and Riveira Peixe which is the main town near the centre of the plantation. In fact, the plantation extends to the south of the island towards Porto Alegre and has the reputation (according to our nephew, who came here for an internship two years ago) of being a real piss pot because it rains all the time. Our nephew goes as far as to say that the rain and the permanent humidity even got the better of his computer, which is why I preferred to travel with my old laptop, which was already showing signs of fatigue since our last weeks in the DRC, but strangely enough, since I’ve been here, it’s been working perfectly normally… go figure.
It must be said that the permanent rain that was announced before I travelled has not materialised yet, It is fair to say that it has rained (twice) since I have been here, once during the night, but the next day it was very sunny and for the second I actually saw rain this morning when I woke up, but as I write this newsletter, the sun has come out again and it is a bright and pleasant (warm) day again. Having said that, my colleagues do tell me that this weather is quite unusual and that for one of them, who arrived five months ago, it is the first time he has seen a blue sky without clouds.
Well, enough about the rain not really happening (yet), it is probably not the information you are most interested in. This first week was largely devoted to getting to know the plantation, which is relatively young as it was replanted between 2011 and 2014 on areas that were previously state plantations of cocoa, coffee and also oil palms, but where everywhere there are traces of the massive developments that had been carried out by the Portuguese settlers, who went as far as building a railway that linked the coast to the centre of the country to transport coconuts, the main production at the time. With the exception of a few very small pieces, all the tracks have disappeared, but the sections sometimes dug into the rock or where the passage had to be raised are generally still present and used by the population to access their gardens or the forest to go hunting. From time to time it is possible to see the remains of bridges that allowed the railway to cross the many rivers and streams that dot the country. Most of these bridges have collapsed and have been replaced by fords, which are obviously only passable when the water level is not swollen by the rains. At the time, the Portuguese lined all the roads (railways or not) with breadfruit trees to stabilise the hillsides and at the same time provide a means of subsistence for the workers, as originally the island of Sao Tome had no population and no known edible plants. In short, all over the plantation there are lines of massive breadfruit trees that denote the presence of a road or an old railway line and judging by the number of these trees I saw while walking around the plantation, the old settlers had not been idle. In the plantation itself, between the palm trees, most of the large trees have been preserved. On the one hand this provides a perch for birds, especially raptors, but on the other hand, given the high fertility of the soil and the abundant rainfall, they do not compete for the nutrients needed by the palms. In fact, the plantation does not use chemical fertilisers or pesticides and has been certified organic for some years. However, it has been decided to try to boost production a little by applying some organic fertiliser, in this case composted sheep manure, but the palm trees do not seem to suffer much from the fact that up to now they have only had the fertility of the soil to grow on. All around the edges of the plantation (which in some places are small plots limited to the area that had been cleared in the past to establish the previous plantations) there are cocoa and coffee trees, and pepper and vanilla vines more or less exploited and of course (remnants of) coconut plantations whose size suggests that they have been there for a very long time. Undoubtedly favoured by the climate, in one week I already had the opportunity to see four snakes in the plantation (indistinctly called cobras here) and it seems that in some plots the workers even had to suspend the harvest because there were so many. So I was obviously very careful about where I stepped and which branches I walked under. But my colleagues tell me that since the presence of Agripalma (2009) there have never been any snakebite accidents. What I also saw and heard in large numbers were hunters going towards the neighbouring national park to hunt any game they could find, mainly monkeys and birds. One of the hunters we met while walking around the plantation, armed with a old Russian-made hunting rifle, had shot six monkeys (several of them obviously very young) which he proudly carried back to the village to eat. At the sight of our unenthusiastic face, he hastened to add that he would also go fishing if we were interested. The only time I was a little less proud was when we heard several gunshots nearby as we were exploring the remains of an overgrown cocoa plantation next to the forest, I hope the hunters can tell the difference between their game and a visitor…
The combination of water and heat makes the vegetation very lush and combining this with the rugged terrain and a multitude of small streams and rivers creates a rather extraordinary environment, especially when you suddenly find yourself overlooking the sea that licks the rocks below. I tried to take some pictures to illustrate this, but they are far from reflecting the atmosphere, the sensations and the smells. The smells in particular are extraordinary, but I could not really determine their origin because I did not necessarily see any flowers or fruits that could be the source, probably hidden in the canopy of the big trees that were above us.
Speaking of flavours, the hotel where I stay, Roça Sao Joao, is an old farmhouse, like the ones that are left all over the island, which in this case has been taken over and is run by a chef whose reputation is well known in Portugal where he had his own TV show, and whose cuisine is essentially based on local products. La Roça (which is the equivalent of “plantation”) still has its own greenhouses and vegetable garden from which the produce (vegetables, fruit, spices) are harvested according to need, in addition to the products of local fishing. Breakfast is an orgy of fruit (carambola, cajamango, passion fruit, pineapple, avocado, papaya, guava) that I devour before leaving for the plantation (not too early as work here work only starts at 7am) and on Sunday lunchtime (so today) the chef proposes a 10-course tasting menu that I intend to try. The restaurant and the kitchen are the same large open space on a large covered wooden terrace overlooking the Bay of Angolares, where you can admire all the ingredients displayed in dishes or hanging from the kitchen beams. Things are a bit difficult for the hotel at the moment as a result Covid. I am the only customer during the week and another couple came last night visiting from the capital. For today’s three guests there are no less than ten people in the kitchen, I know because they are all in front of me as I write this news on one of the restaurant tables. The pandemic has put a big dent in the local economy which depends mainly on tourism and apart from people who are here for professional reasons (like me) the only other foreigners are young people (mainly girls) who come from Portugal for study projects and/or NGOs, but who gravitate to the outskirts of the capital and don’t go down south (wetter) when the most beautiful beaches are in the north.
Yesterday I accompanied a colleague to the capital (which has a population of 56,000) and on the way we stopped at a small local restaurant to eat some grilled fish freshly caught in the sea just below us. It was delicious, but you can’t be in a hurry and so we arrived just in time at the supermarket where my colleague wanted to stock up for the week. A supermarket that could be anywhere in Europe (well, more like Portugal, given the brand name of the products they sell). We were a bit short of time, so I didn’t really have the opportunity to take pictures of the most beautiful buildings which date from the colonial era and many of which are really well preserved. That will be for another time…
While I am enjoying the tropical heat of Sao Tomé, Marie-Claude is enjoying the cooler climate of Normandy, where she is fine-tuning our house decoration and furnishing and complying with the confinement rules that do not allow her to move around much.
We hope to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude

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Les Alpes - The Alps

Les Vacances sont Finies – Holidays are Over

Nous sommes rentrés du Congo pour trouver une Europe confinée à différents degrés et de manière tellement variable que nos esprits simples ont un eu un peu de mal à comprendre comment les choses allaient se passer. Ayant, de fait, été assignée à résidence pendant un an à Mapangu, Marie-Claude (et moi) aspirions à être dans nos affaires pour reprendre pied en Europe et avons donc décidé d’aller nous installer en Normandie avant que les frontières belges ne se ferment. Nous pensions naïvement qu’après au plus un mois les chose se seraient calmées et que nous pourrions nous déplacer pour prudemment aller visiter nos proches et en particulier nos parents, enfants et petite-fille que nous n’avions plus vu depuis plus d’un an. Ça c’étaient nos plans à la fin du mois de janvier… depuis les choses ne se sont pas améliorées et nous avons fini par passer toutes nos vacances à deux en Normandie où nous avons été occupés à faire toutes sortes de travaux et petits aménagements dans la maison, toutes ces chose que nous avions prévu de faire de longue date et jamais le temps de s’y mettre. Tout n’est pas fini (il faut en garder pour de prochaines vacances) mais nous avons bien avancé et du coup nous n’avons pas vu le temps passer.
Maintenant ce sont les préparatifs pour notre prochaine mission. Dans un premier temps je partirai seul à Sao Tomé (petite île située dans le Golfe de Guinée) pendant un mois, en mission d’audit. Marie-Claude reste en Normandie pour continuer les petits travaux et s’occuper de Makala (notre chienne). Makala qui revit, même si elle reste maigre comme un clou et ne mange pas grand chose. Il faut dire que quand nous sommes arrivés du Congo nous étions persuadés Marie-Claude et moi que les jours de Makala étaient comptés, elle ne mangeait plus rien et avait beaucoup de mal à se déplacer. Maintenant elle court devant nous durant toutes les promenades que nous faisons de plus en plus longues et se précipite vers son bol dès que nous rentrons pour voir si par hasard des bonnes choses y auraient abouti.
Parlant de nos poilues, nous avons appris que malheureusement notre chat, Griezel, qui était restée avec nos remplaçants à la Cathédrale, est morte, probablement empoisonnée. Je soupçonne que les mécaniciens ont profité de mon départ pour mettre du poison contre les rats autour du générateur car ils prétendaient que sinon les rats mangeaient les fils électriques. Je m’étais toujours opposé à l’utilisation de poison et préconisé l’utilisation de pièges car j’avais vu les ravages que faisaient le poison sur la faune locale dans la plantation quand nous étions arrivé (serpents et rapaces morts). Mais les pièges il faut s’en occuper et le poison c’est plus “facile”. Comme Griezel chassait et mangeait ses proies, elle aura probablement attrapé un rat empoisonné et puis voilà…
Dans notre petit nid de Normandie nous avons eu pas mal de démêlés avec les rongeurs par le passé. Lors de notre dernier passage il y a près de 18 mois nous avions bardé la maison de pièges à souris pour éviter de retrouver des nids dans nos couettes, oreillers ou autre linge de maison. Surprenamment, nous n’avons trouvé ni souris (piégée ou non) ni trace de passage dans la maison, à croire qu’elles ne sont plus intéressées où que tous les accès sont fermés. Nous veillons toutefois à ne laisser aucune nourriture qui pourrait les attirer, chose que nous avons appris à faire de manière stricte en RDC pour les rongeurs et pour les cafards. Quel bonheur ici de ne pas devoir chasser des cafards dans la cuisine tous les matins… c’est une petite chose, mais vous ne pouvez pas imagines combien il est agréable de ne pas devoir tout enfermer dans des sacs hermétiques, y compris les appareils électroménagers dont les petits interstices semblent particulièrement prisés par les cafards pour y pondre.
Nous venons de réceptionner nos malles venues de Mapangu, juste à temps pour que je puisse récupérer certains équipements nécessaires à ma prochaine mission à Sao Tomé. Nous avons opté d’entreposer les malles dans la grange car, malgré nos précautions, il est certain que des cafards ont profité du voyage et nous espérons que les gelées nocturnes auront raison des insectes avant d’amener nos affaires dans la maison.
Le déballage reste à faire, donc nous ne savons pas encore combien de ces créatures ont profité du voyage. Généralement elles privilégient les objets en bois (masques et boîtes), mais tout ce qui présente des petites cavités est prisée pour y déposer des œufs qui n’attendent qu’un moment d’inattention pour éclore…
Nous ne savons pas encore grand chose de notre prochaine destination (temporaire) si ce n’est que c’est aussi un plantation de palmiers à huile située dans le sud de l’île de Sao Tomé, où il pleut beaucoup… La plantation est nettement plus petite que celle de Brabanta avec 2.100 hectares, mais c’est une plantation certifiée bio qui n’utilise donc ni pesticides ni engrais chimiques.
Sao Tomé est une petite île volcanique de 850km² mais dont le relief culmine quand même à plus de 2.000m d’altitude et dont la population est d’environ 200.000 habitants, dont plus de 25% vivent dans la capitale. J’ai un peu de mal à imaginer ce à quoi je dois m’attendre car la population de la ville de Sao Tomé n’est même pas le double de celle de la cité de Mapangu, à la différence qu’ici il y a un aéroport international, des supermarchés, hôtels, etc.
Cette fois pas de malles et de chien en cage pour le départ, je pars seul dans un premier temps avec juste deux petits sacs pour découvrir ce nouveau pays et laisse pour le moment Marie-Claude et Makala dans notre nid normand.
Je suis arrivé hier après-midi sur le territoire sao toméen après un voyage sans histoires mais quand même un départ très matinal, car mon taxi était à 3h05 devant la porte, et un monceau d’attestations et d’autorisations pour pouvoir voyager. Durant le mois que je passer ici je loge à l’hôtel, car les logements de la plantation sont tous occupés. l’hôtel est une ancienne batisse coloniale qui a été remise en état avec beaucoup de goût et dont, heureusement, le restaurant est ouvert malgré la pandémie. L’hôtel et le restaurant est tenu par un chef paraît-il célèbre au Portugal qui est toute la journée dans sa cuisine et prépare des plats avec des produits frais du jardin, rien que le petit déjeuner était déjà prometteur. A partir de demain je vais découvrir la plantation et je vous raconterai un peu plus à ce propos la semaine prochaine.
A bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Montreuil l’Argillé
La nature reprend ses droit – Nature reclaiming its rights – Kapellen (Belgium)
Kapellen
A Sao Tomé aussi, masques et lavage des mains – In Sao Tomé also masks and nand washing
Vue de ma chambre ce matin – View from my room this morning
Les alentours de l’hôtel – Hotel surroundings

We returned from the Congo to find Europe confined to such varying degrees that our simple minds had some difficulty in understanding how things would work out. Having, in fact, been under house arrest for a year in Mapangu, Marie-Claude (and I) yearned to regain a foothold in Europe without the frustration of avoiding physical contact with everyone and so decided to move to Normandy before the Belgian borders closed. We naively thought that after a month at the most things would have calmed down and that we would be able to travel to visit our relatives and in particular our parents, children and granddaughter whom we had not seen for over a year. That was our plan at the end of January… since then things have not improved and we ended up spending our entire holiday the two of us in Normandy, where we were busy doing all sorts of work and small improvements to the house, all the things we had planned to do for a long time and never had time to do. It is not all finished (we have to save some for a future holiday) but we have made good progress and so we have not seen the time go by.
Now we are preparing for our next mission. At first I will go alone to Sao Tomé (a small island in the Gulf of Guinea) for a month, on an audit mission. Marie-Claude will stay in Normandy to continue the small jobs and to take care of Makala (our dog). Makala is alive again, even though she is still as thin as a rail and does not eat much. In fact, when we arrived from Congo we were convinced Marie-Claude and I that Makala’s days were numbered, she didn’t eat anything and had a lot of trouble moving around. Now she runs ahead of us on all the walks we take, which are getting longer and longer, and rushes to her bowl as soon as we get home to see if by chance any goodies have ended up there.
Speaking of our animals, we have learned that unfortunately our cat, Griezel, who had been staying with the new GM and his wife at the Cathedral, has died, probably poisoned. I suspect that the mechanics took advantage of our departure to put rat poison around the generator as they claimed that otherwise the rats would eat the wires. We always opposed the use of poison and advocated the use of traps because Marc had seen the havoc that poison was wreaking on the local wildlife on the plantation when we arrived (dead snakes and raptors). But traps have to be taken care of and poison is “easier”. As Griezel hunted and ate her prey, she probably caught a poisoned rat and then that was that…
In our little nest in Normandy we have had quite a few problems with rodents in the past. The last time we were here, nearly 18 months ago, we had put mouse traps around the house to avoid finding nests in our duvets, pillows and other household linen. Surprisingly, we did not find any mice (trapped or not) or any trace of them in the house, as if they were no longer interested or all accesses were closed. However, we are careful not to leave any food that might attract them, something we have learned to do strictly in the DRC for rodents and cockroaches. It is a small thing, but you cannot imagine how nice it is not to have to seal everything up in airtight bags, including appliances whose little gaps seem to be particularly popular with cockroaches for nesting.
We have just received our trunks from Mapangu, just in time for me to pick up some equipment for my next mission in Sao Tome. We opted to store the trunks in the barn as, despite our precautions, cockroaches have certainly taken advantage of the trip and we are hoping that the night frosts will get the better of the insects before we bring our stuff into the house.
The unpacking has yet to be done, so we don’t know yet how many of these creatures took advantage of the trip. Generally they prefer wooden objects (masks and boxes), but anything with small cavities is prized for depositing eggs that are just waiting for a moment of inattention to hatch…
We don’t know much about our next (temporary) destination yet, except that it is also an oil palm plantation located in the south of Sao Tome Island, where it rains a lot… The plantation is much smaller than Brabanta’s with 2,100 hectares, but it is a certified organic plantation which does not use pesticides or chemical fertilizers.
Sao Tomé is a small volcanic island of 850km² but with mountains reaching more than 2,000m and a population of about 200,000 inhabitants, of which more than 25% live in the capital. I cannot imagine what to expect because the population of Sao Tome is not even twice that of Mapangu, except that here there is an international airport, supermarkets, hotels, etc.
This time, no trunks and no dog in a cage for the departure, I am going alone at first with just two small bags to discover this new country and leave Marie-Claude and Makala in our Norman nest for the moment.
I arrived yesterday afternoon in Sao Tome after an uneventful journey but a very early start, as my taxi was at 3.05am in front of the door, and a heap of permits and other official documents to be able to travel. During the month that I will spend here I stay in a hotel, as the plantation’s accommodation is all occupied. The hotel is an old colonial building that has been tastefully refurbished and fortunately the restaurant is open despite the pandemic. The hotel and restaurant is run by a chef who is apparently famous in Portugal and is in the kitchen all day preparing dishes with fresh produce from the garden. The breakfast alone was promising. From tomorrow I will discover the plantation and I will tell you more about it next week.
Hoping to hear from you soon,
Marc & Marie-Claude