Categories
Mapangu Uncategorised

Montagnes Russes – Roller Coaster

See below for English version

Cette semaine est sans nulle doute la plus pluvieuse cette année et peut-être même depuis que nous sommes arrivés au Congo, il a plu presque tous les jours et certains jours je n’ai pu regagner la maison que grâce aux quatre roues motrices de la voiture, alors que normalement entre le bureau et la Cathédrale la route est “relativement” bonne. Les conséquences pour les routes, et en particulier les petites routes pentues entre les blocs de la plantation, sont assez spectaculaires. Ainsi arrivé près du bureau il faut viser entre deux trous, dont une ravine de plus de 1 m de profondeur qui s’est creusée en quelques heures de pluie “abondante”.

Malgré cela, j’ai (par chance sans nulle doute) pu faire mon aller-retour en vélo presque tous les jours, mis à part un jour où je me suis fait très sérieusement tremper, à la grande hilarité des enfants qui rentraient de l’école et se faisaient arroser eux aussi. Ils avaient l’air de penser qu’il y avait une justice malgré tout. Généralement ici en cas de pluie, d’orage ou de risque d’orage les écoles sont fermées, sans doute à cause du danger de se balader en terrain découvert en cas d’orage plutôt que le manque d’étanchéité des toits de l’école (il y a certaines écoles où les toitures sont effectivement quelque peu “percées”). Toujours est-il que leur prévisions météo ne sont apparemment pas meilleures que les miennes et nous étions tous sous la pluie. Fort de cette expérience, je circule maintenant avec un sac étanche dans mon sac à dos, pouvant ainsi en cas de besoin mettre mon téléphone, portefeuille et autres accessoires sensibles à l’abri de l’eau.

Comme te terrain est très sableux, même après une pluie diluvienne, il ne faut que quelques heures pour que le sol soit à nouveau quasi sec et suffisamment dur pour pouvoir circuler en bicyclette sans trop de problèmes.

Malgré ces pluies généreuses, nos palmiers sont repartis en grève et après quelques mois où nous avons été obligés de jeter des régimes par manque de capacité d’usinage, maintenant c’est l’inverse et l’huilerie est à l’arrêt au moins un jour sur deux. C’est assez frustrant car nous arrivons tout juste à remettre les cycles de coupe de la plantation à jour. Le cycle de coupe est la période entre deux passages dans la plantation pour récolter les régimes murs et généralement cela se fait tous les 7 à 9 jours. Pendant la période de pointe (de juillet à septembre), comme il n’était pas possible d’envoyer tous les régimes récoltés à l’usine, nous avions essayé d’espacer les récoltes en espérant ainsi retarder la maturation et avoir un peu plus de régimes à usiner après la pointe. La récolte dans certaines parties de la plantation a ainsi été espacée d’abord à 15 jours, puis 24, etc. pour en arriver à plus de 60 jours dans certains blocs. Les régimes n’avaient évidemment pas disparus, mais la majorité des fruits étaient soit trop murs soit pourris et non seulement n’y avait-il pas plus de régimes à envoyer à l’usine mais en plus nous avons été confrontés à un travail titanesque de trier des montagnes de fruits pour séparer ceux qui étaient encore plus ou moins usinables de ceux à jeter. Nous avons enfin terminé ce travail de triage et repris un cycle de coupe normal… la semaine dernière (deux mois après la fin de la pointe). Nous en avons évidemment tirés nos leçons et l’année prochaine nous garderons un cycle de coupe normal partout et les régimes en trop pour l’usine seront simplement mis à la poubelle, nous économisant ainsi des mois de main d’œuvre supplémentaire pour des fruits de qualité médiocre.

Le seul avantage d’avoir une activité de récolte moins importante est d’avoir beaucoup de véhicules disponibles pour transporter l’engrais qui est en train d’arriver par barge à notre port, car il y en a plus de 2.000 tonnes soit 40.000 sacs à décharger et distribuer à travers la plantation. A défaut d’avoir un ballet de tracteurs apportant des régimes à l’usine nous avons maintenant une chorégraphie de véhicules chargés de sacs blancs qui partent dans toutes les directions. Enfin sacs blancs qui ne sont pas toujours visibles car nous sommes obligés de jongler avec des bâches pour essayer de protéger tout cela des pluies.

Outre l’engrais, nous nous préparons fébrilement pour toute une série de visites importantes, la première (demain) étant le gouverneur et quatre ministres qui débarquent à Mapangu et ont évidemment besoin d’être véhiculés, logés, nourris, etc. sans compter les autres demandes de dernière minute qui vont sans nul doute être formulées… Le lendemain (mardi) ce sont les CFO et CTO du groupe Socfin qui débarquent pour quelques jours, là au moins nous avons l’avantage de savoir à qui nous avons à faire et quels sont les objectifs de leur visite et surtout qu’ils ne vont pas massacrer nos véhicules en essayant de transporter 25 personnes d’un coup dans une jeep en essayant de battre des records de vitesse. Nos chauffeurs savent qu’ils ne peuvent pas rouler trop vite, mais ils ne sont évidemment pas en mesure de refuser de prendre du monde sur instruction des autorités.

De son côté, Marie-Claude brave le froid, la pluie et la neige fondante en faisant des aller-retour entre son gîte, l’appartement d’Emilie, la clinique et les courses à faire. Heureuse de pouvoir être là pour aider notre fille mais souhaitant (et moi aussi) que nous soyons un peu plus avancé en matière de teleportation.

Sinon ici c’est la routine habituelle, metro-boulot-dodo, ou une variante du genre…

Espérant avoir de vos nouvelles très bientôt,

Marie-Claude & Marc

This week was undoubtedly the wettest of the year and maybe even since we arrived in Congo, it rained almost every day and some days if it had not been for my four-wheel drive vehicle I would not have made it home, despite the road between the office and the Cathedral being “relatively” good. The consequences for the roads, more specifically for the small roads within the plantation, are quite spectacular. Near the office one must aim between two large holes, one of which more than 1m deep appeared in just a few hours of “heavy” rain.

Despite all this (probably down to pure luck), I was able to cycle between home and the office almost every day, except for one day when I got thoroughly soaked to the great joy of children who were themselves returning from school under the rain. They seemed to think that there was some justice after all. In general, when it rains, thunders or there is a risk of thunder the schools here are closed, probably more because of the risk of being in open ground (on the way to or from school) with risks of lightning than because of the water tightness of the school buildings (some do indeed have a few “leaks” in the roof). All be it that their weather forecast does not seem to be much more reliable that mine and all of us ended up rather drenched. Given this experience, I now carry a waterproof bag in my back pack, which enables me to keep my phone, wallet and other sensitive accessories safe from getting wet.

As the ground is mainly sand, even after a major rain fall, it taken only a few hours for the ground to be almost dry and sufficiently hard to cycle without too much trouble.

Despite the generous rains, our palm trees have gone on strike again and after a few months of excessive production forcing us to throw away part of the production because of limited processing capacity, now it is the opposite and the pressing factory does not operate at least every second day. It is rather frustrating because we are only just managing to return to a normal harvesting cycle in the plantation. The harvesting cycle is the period of time between two passages in the plantation to harvest the mature fruit bunches and usually this cycle is between 7 and 9 days. During the peak production period (from july to september), as it was not possible to process all the mature fruit bunches, we tried to delay the harvest hoping that this way the fruit bunches would not mature quite as quickly and we might have more left fro after the peak period. The cycle was thus extended first to 15, then 24 days to finally reach more than 60 days in some parts of the plantation. The fruit bunches did not disappear, but when we resumed harvesting these blocs most of the fruits were either over-mature or rotten and we did not have more abundant harvests than in the parts of the plantation where we maintained a normal cycle. In fact it was even worse because we were faced with the enormous task of separating the fruit that was still reasonably good from those that had to be thrown away. We have finally finished this sorting work and resumed a normal harvesting cycle… last week (two months after the end of the peak production period). We have certainly learned our lessons and next year we will keep a normal harvesting cycle everywhere and those fruit bunches that the factory cannot process will be thrown away, this way we will spare months of extra labour to save poor quality fruits.

The only advantage of having little to harvest at the moment is that we have a lot of vehicles at our disposal to transport the fertiliser that started arriving by barge at our port, because there is about 2,000 tonnes or 40,000 bags that need to be off-loaded and distributed throughout the plantation. Instead of having convoys of tractors bringing fruit bunches to the factory we now have a ballet of vehicles loaded with white bags going to all corners of the plantation. The white bags are not always visible of course, because with the rains we have to cover them with tarpaulins in the hope of protecting them from water damage.

Besides the fertilisers, we are frantically busy preparing for a series of important visits, the first (tomorrow) being a visit of the governor and four ministers coming to Mapangu and who need to be transported, housed, fed, etc. plus all other demands that will undoubtedly be formulated by such “important” guests. The following day we have our group’s CFO and CTO arriving for a few days’ visit, but at least for them we know what they expect and how to make their visit fruitful and comfortable. Especially we know that they will not break our vehicles by trying to transport 25 people in one car or attempt to break speed records. Our drivers know they are not supposed to drive too fast, but how can they refuse to load people if the authorities say so…

On her side, Marie-Claude is braving the cold, rain and snow while going back and forth between her current abode, Emilie’s flat, the hospital and the shopping. Happy to be there to help our daughter but wishing (and me also) that tele-portation technology was a little more advanced so we could more easily spend time together.

Otherwise here it is the usual routine, commute-work-sleep, with some variances.

Hoping to hear from you soon,

Marie-Claude & Marc

Categories
Mapangu Uncategorised

Forces Mécaniques – Mechanic Forces

See below for English version

Cette semaine est passée très rapidement, sans doute parce qu’elle a été fort remplie et je n’ai pas trop eu le temps de faire grand-chose, pourtant j’aurais tendance à vouloir dire que c’était une semaine comme les autres…

Nous avons évidemment une notre quota habituel de petits événements, mais qui semblent être relativement anodins, où alors c’est parce que nous devenons graduellement immunisés contre la manière dont les congolais arrivent à “changer” les choses que nous pensons acquises et immuables.

Nous vous avions décrit dans les nouvelles précédentes comment ici, pour une raison qui m’échappe, nos travailleurs arrivent à tout casser ou endommager, même les objets les plus robustes. Il y moins d’un an, nous étions très fier d’avoir trouvé un petit véhicule (motoculteur) à quatre roues motrices avec un petit moteur diesel mono-cylindre à démarrage manuel, sans électricité, sans suspensions, sans aucun accessoire potentiellement cassable… Eh bien, c’est quand même arrivé et notre « Buffalo » est à présent les quatre fers en l’air parce que le moteur a serré. C’est là que le mystère congolais entre en piste dans toute sa grandeur car tous les matins les chauffeurs doivent vérifier le niveau d’huile de leur véhicule en présence d’un témoin et noter le résultat dans la fiche du véhicule avent de démarrer celui-ci. Dans le cas du motoculteur, le niveau a été vérifié et un manquement d’huile ayant été constaté ils ont rajouté 1 litre d’huile (pas rien pour un moteur dont le carter n’en contient que 1,5l) avant de commencer sa journée de travail. Le moteur n’a aucune fuite d’huile apparente et ne fume absolument pas, donc logiquement il ne devrait pas consommer d’huile. Qui plus est, malgré la simplicité de l’engin, il y a un voyant rouge qui s’allume lorsque le niveau d’huile est trop bas, et pourtant… quelques heures plus tard le moteur s’est définitivement arrêté faute de lubrifiant.

La consommation d’huile est pourtant un sujet que nous connaissons car certains de nos camions consomment jusqu’à 30 litres d’huile par jour… eh oui, presque autant que le carburant. Pourtant cette forte consommation ne semble pas être à cause de vol, contrairement au carburant (gas-oil et essence) qui disparaissent par centaines de litres tous les jours sans que nous n’arrivions à coincer les responsables à chaque fois. Certes l’huile de vidange est très recherchée pour traiter le bois utilisé pour les constructions, mais comme il y en a des quantités importantes disponibles au garage, pourquoi risquer sa place en la volant dans un moteur. Enfin voilà, le motoculteur que nous pensions à l’épreuve des artistes locaux ne l’est pas et n’a pas même résisté un an… heureusement que nous avons un très bon garagiste qui pourra nous remettre cela en état.

Pour rester dans le sujet des véhicules, suite à une réunion avec d’autres directeurs généraux du groupe en Côte d’Ivoire au début de cette année, j’ai voulu commencer à former des chauffeurs féminins, chose inconnue ici à Mapangu. En effet, mon collègue du Liberia m’avait expliqué que depuis qu’il utilisait des femmes pour conduire les engins agricoles il avait beaucoup moins de problèmes de casse, car les femmes seraient moins brutales avec leur machine et surtout plus attentives aux détails lorsque l’engin ne fonctionne pas exactement comme il devrait. Il a été nécessaire d’insister un petit peu, mais maintenant nous avons deux chauffeuses confirmées qui se débrouillent très bien et arborent un sourire jusque derrière les oreilles tellement elles sont fières d’avoir pénétré ce domaine jusqu’à présent réservé à la gente masculine. Quatre autres femmes sont en formation, pas toujours sans petites difficultés, mais avec des résultats spectaculaires compte tenu du fait qu’avant cela elles n’avaient jamais mis le postérieur dans aucun véhicule (pas même sur un vélo). Cette semaine nous avons toutefois évité la catastrophe car un des tracteurs conduit par une des femmes en formation avec son instructeur assis à côté d’elle a visé à côté d’un pont et s’est retrouvé à moitié au-dessus du vide, heureusement retenu par la remorque qu’il tirait. Il n’y a heureusement pas eu de casse, ni mécanique ni humaine, mais une grosse frayeur et il n’est pas clair pourquoi ni le chauffeur en formation ni l’instructeur n’ont pu éviter cette erreur. Je soupçonne qu’ils ont tous deux été distraits par quelque chose qui se passait à côté du pont, une conversation prenante avec un passant peut-être… la formation continue.

Nous sommes passés à côté d’une autre catastrophe au port, lors du déchargement d’une grosse pièce pour l’usine avec la grue. L’opérateur de la grue a fait une fausse manœuvre et actionné la remontée du mauvais câble (notre grue est équipée de deux câbles et deux crochets) dont le crochet n’était pas utilisé et donc déjà complètement remonté. La tension exercée sur le crochet bloqué en haut de la grue a provoqué une tension telle que les écrous de son attache ont lâché et ont été propulsés comme des projectiles dans toutes les directions. Heureusement personne n’a été touché, mais à en juger des impacts sur un des conteneurs situés sur le quai, le résultat aurait pu être fatal si une personne avait été touchée… L’opérateur de la grue a provisoirement été assigné à d’autres tâches et c’est maintenant seulement le chef de garage qui est autorisé à manipuler la grue.

Finalement, petite information domestique, Makala est passée chez le coiffeur aujourd’hui et Griezel trouve cela très peu à son goût. Je n’ai pas réussi à faire une photo de Griezel avec le dos bombé et la queue dressée en brosse à bouteilles.

Voici pour les derniers potins de Mapangu. Nous vous souhaitons une excellente semaine en espérant bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

This week has gone by very quickly, probably because it has been very busy with little time left to do much else, yet I would be tempted to say that it was a week as usual…

We have obviously had our usual quota of small events, but these seem rather benign, or it is because we are gradually becoming immune to the way the Congolese manage to “change” things and to which we are becoming oblivious.

We did describe in previous postings how here, for reasons I am yet to understand, our workers manage to break damage litterally everything, even the most robust items. Less than a year ago, we proudly started using a small all-terrain vehicle, 4-wheel drive with a single cylindre hand-started diesel engine, with no electrics, no suspension, no otentially breakable accessory… Well, despite all this promissing attributes ou “Buffalo” has been slain and is now out of service because it was operated without engine oil. This is where the Congolese mystery steps into full swing because every morning all the drivers have to check the oil level of their engine with a witness and consign the result in the vehicle’s log book before it can be started. In the case of the “Buffalo”, a shortage of oil was noticed  and 1 liter of oil was added (not insignificant for an engine that only has the capacity for 1.5 liters) before the day’s work was started. The engine, which is still rather new, shows no leaks and the engine does not smoke, so it can be reasonable be assumed that it should not consume any oil. Furthermore, despite the very basic design of the machine, there is a red light flashing when the oil level is too low, and yet… a few hours later the engine seized because there was no oil left in it.

Engine oil consumption is a subject that we know very well because some of our trucks consume up to 30 litres of it every day… yes that is almost as much as the fuel they use. Yet this high consumption does not seem to be the result of theft, unlike fuel (gasoil and gasoline) which disappears in hundreds of litres every day despite regularly catching the culprits red-handed and handing them over to the judiciary authorities. Used engine oil is widely used to treat construction wood against termites and rot, but we have this in large quantities at our garage so why put your job on the line by stealing it out of an engine? Nevertheless, this wonderful vehicle, which we thought to be just what we needed to withstand the assaults of our local artists has not even lasted one year… fortunately we have a very good mechanic who will be able to get it on the road again.

To continue on the subject of vehicles, after a meeting with other group general managers in Ivory Coast earlier this year, I wanted to start training women to drive our vehicles, something that was unheard of here in Mapangu. My colleague from Liberia explained that ever since he started using female drivers he experienced much fewer breakages because women are less brutal with their machine and also more attentive to details when the engine does not run the way it should. It has been somewhat of an uphill battle, but now we have two confirmed female tractor operators, who manage rather well and go around with a huge smile, proud to have penetrated a realm that was until then exclusively the domain of men. We have four more women being trained, not always without small difficulties, but with spectacular results given that prior to that they had never handled a mechanical tool, not even a bicycle. This week we did however avoid a catastrophe because one of the tractors, operated by one of our trainee drivers with her instructor seated next to her, missed a bridge and found itself dangling above the void fortunately held back by its trailer. There has fortunately been no damage, neither mechanical nor human, but a serious scare and it is not clear how the trainee driver and the instructor managed to make this mistake. I suspect they were distracted by something happening on the side of the road, a discussion with a bystander maybe… the training continues.

We had another near miss at the port, while offloading a barge with our crane. The crane operator mistakenly pulled on the wrong cable (the crane has two cables and hooks), which was already at its highest position. Because of the tension applied to the already blocked cable, its bolts started to pop one after the other shooting in all directions like bullets. Fortunately nobody was hit, but judging by the impact they made on a nearby container the outcome could have been fatal if someone had been hit by one of the projectiles. The crane operator has temporarily been assigned to other tasks and only the head of the garage is now allowed to operate the crane until further notice.

Finally, Makala had a haircut today and Griezel does not find it to her liking. I did not manage to take a picture of Griezel hissing with a raised back and the tail straight up like a bottle brush.

So far for the Mapangu news. We wish you an excellent week, hoping to hear from you soon,

Marc & Marie-Claude

Categories
Mapangu Uncategorised

Tournants Inattendus – Unexpected Turns

English version below

Il y a des choses qui sont parfois difficiles à expliquer ou qui paraissent illogiques ou inattendues et puis il y a des développements inattendus…

Prenez les saisons ici à Mapangu, pendant la saison des pluies, alors qu’il y a souvent des nuages et que (comme cette semaine par exemple) il pleut presque tous les jours, les vues sont spectaculaires et permettent de voir les collines à 40km ou plus de chez nous. En ce moment depuis la Cathédrale nous avons une vue tout à fait claire sur le Kasaï qui serpente au loin. Il arrive certes parfois que tôt le matin des nuages bas traînent dans certaines vallées, mais ceux-ci se dissipent très rapidement et n’empêchent pas de voir au loin entre les zones nuageuses bien délimitées.

En saison sèche, paradoxalement, l’atmosphère est en permanence brumeuse et pendant plusieurs mois nous ne voyons même plus ou à peine les parties du Kasaï toutes proches. Il ne s’agit pas de poussière comme c’est le cas dans certains pays d’Afrique de l’ouest ou l’air se charge de poussière venue des zones désertiques de l’intérieur. Chez nous c’est du brouillard qui détrempe toutes les surfaces (souvent l’eau dégouline des toiles moustiquaires de la maison) et nos collègues qui se déplacent en moto sont obligés de mettre un imperméable pour ne pas arriver à destination mouillés comme s’ils avaient été pris dans une averse.

Un autre phénomène assez inattendu concerne nos palmiers, qui sont connus pour apprécier une humidité quasi permanente, ce qui est assez logique puisqu’ils sont originaires des régions équatoriales où la pluviométrie est continue pendant presque toute l’année. Ici, la pointe de la production des palmiers démarre juste après le début de la saison sèche et après la reprise des pluies elle chute de manière spectaculaire. Notre saison sèche dure environ 3 mois et par coïncidence (?) la pointe de production s’étend elle aussi sur une période d’environ 3 mois.

Finalement, alors que l’on pourrait penser que les pluies rafraîchissent l’atmosphère, il fait généralement plus frais pendant la saison sèche et plus chaud pendant la saison des pluies. Ici la chaleur reste tout à fait supportable, sans doute en partie parce que nous sommes quand même à 750m au-dessus du niveau de la mer, mais il y a cette différence qui se marque pendant les quelques mois de saison sèche.

Le retour de la saison des pluies est un facteur dont je dois tenir compte pour mes déplacements en vélo et jusqu’à présent il est clair que je n’ai pas encore trouvé le moyen d’estimer le temps qu’il fera. Au début de cette semaine nous avons eu une bonne pluie pendant le temps de midi et j’ai jugé plus prudent de renoncer de prendre le vélo pour aller au bureau, malgré le fait que la pluie avait plus ou moins cessé et en fait il a fait tout à fait sec le reste de la journée, donc j’aurais pu me lancer sur mon vaillant destrier sans craintes.

Le lendemain, jugeant que le ciel était tout à fait dégagé et qu’il ne pleuvrait probablement pas deux jours de suite, j’ai fait le trajet en vélo. La loi de la vexation aidant, je me suis fait prendre par la pluie au retour, pas une très grosse pluie mais suffisante pour bien me mouiller moi et la route. Etre mouillé ici ne dérange pas trop car il fait chaud et d’une certaine manière, mis à part les gouttes de pluie qui perturbent la visibilité au travers de mes lunettes, c’est en fait assez agréable car rafraîchissant. Par contre, problème auquel je n’avais pas encore été confronté, le sable mouillé forme une sorte de boue fine qui vient se loger dans les roues et engrenages de la chaîne et finit par bloquer celle-ci, ce qui est surprenant et fort désagréable en particulier dans les fortes côtes car on se retrouve tout à coup à l’arrêt… Je ne suis heureusement pas tombé, mais j’ai été obligé de pousser mon vélo à la main sur quelques mètres en le secouant pour faire tomber la boue avant de pouvoir reprendre la route.

Certes pas à cause de la pluie ou du blocage de ma chaîne, cette semaine je n’ai pas échappé à la chute à cause d’un cochon (il y en a beaucoup qui errent sur la piste pour aller se vautrer des les drains de la route qui se remplissent d’eau à la faveur des pluies). Le dit cochon a jugé bon de traverser juste devant mes roues sans crier gare et je n’ai pas réussi à l’éviter. L’animal a évidemment gueulé comme s’il était sur le point d’être égorgé et moi je me suis retrouvé les quatre fers en l’air au grand bonheur des quelques enfants qui étaient dans les parages. Mis à part un coude et genou un peu rappé et le guidon du vélo qui n’était plus dans l’axe (mais que j’ai pu redresser) il n’y a pas eu de gros bobo et je sais maintenant qu’il faut se méfier des cochons qui n’indiquent pas leur intention de traverser ou de tourner.

Enfin, pour rester dans le sujet des choses inattendues, après moins d’une semaine à Mapangu, Marie-Claude a du reprendre l’avion pour la Belgique pour aller assister Emilie qui est malheureusement obligée de rester strictement couchée pour les prochains mois. Outre la nécessité d’avoir quelqu’un qui puisse préparer à manger et exécuter les autres tâches ménagères qu’Emilie ne peut pas faire elle-même quand elle est seule, nous avons jugé qu’il était important de lui donner un support moral pour l’aider à tenir le coup couchée et incapable de faire grand-chose d’autre que de lire ou regarder des films. Les poilues sont un peu désorientées car à peine avaient-elles retrouvé leur maîtresse qu’elle disparaît à nouveau avec le résultat qu’elles sont plus câlines que jamais en me suivant comme mon ombre dans toute la maison.

Nous vous souhaitons une excellente semaine en espérant avoir de vos nouvelles,

Marc et Marie-Claude (en Belgique)

Sometimes matters can be difficult to understand, seem illogical or take unexpected turns…

Take the seasons here in Mapangu, during the rain season, although there are often clouds and (as for example this week) it rains almost every day, the views are spectacular and visibility enables to clearly see hills more than 40km distant from where we are. At the moment we have a crystal clear view from the Cathedral of the Kasai river meandering away despite the sky being heavy with rain clouds. It does happen that in the morning some clouds linger in the valleys, but these disappear very quickly and do not prevent seeing distant objects in between them.

During the dry season, surprisingly, the atmosphere is constantly misty and during several months it is hard to see even the closest part of the river. It has nothing to do with dust blown by winter storms from the desert, as it sometimes happens in west African countries during the dry season. Here it is mist which makes everything wet (often our mosquito nets around the house are dripping with water in the morning) and our colleagues going to work on their motorbikes have to wear rain coats to avoid arriving completely soaked as if they had been caught in a downpour. Yet we can have up to 3 months without a single rainy day.

Another phenomenon which is unexpected relates to the palm trees, which are know to prefer constant moisture as these originate from equatorial forests where rainfall is continuous during most of the year. Here the palm trees have their peak production when the rain season starts and the productivity plummets shortly after the return of the rains. Our dry season lasts for about three months and as a coincidence (?) the peak production also lasts for about three months.

Finally, although you may think that the rains are cooling the atmosphere, the coolest period of the year is during the dry season and the warmest during the rain season. Here it is never really hot, probably in part because we are at about 750m above sea level, but the difference is still notable during the few months of dry season.

With the return of the rains I have to plan my bike trips or try to guess if it is likely to rain before getting started and it is clear that I am not yet able to master the local weather forecast. Earlier this week it rained during our lunch time and I thought it might resume later in the day so decided to take the car. Of course the rest of the day turned out to be bright and dry. I could have cycled without risk of arriving soaked at the office or on the way back home…

The following day there was not a cloud to be seen in the sky and I decided that it would probably not rain two days in a row, so went off to the office on my bike. Murphy’s law however kicked in and it rained on the way back home, not very heavily but enough to soak me and the road. The rain in itself is not really unpleasant as it is rather warm and actually pleasantly refreshing but it does make visibility more difficult because of the water on my glasses. However the main problem is the thin mud ai created on the road that makes it more slippery but worse gets caught in the cogs and wheels of the chain, which eventually blocks. When the chain blocks in the middle of a hill climb it is surprising to be suddenly at a stop, although fortunately I have not fallen and all it took was to push the bike by hand over a few meters while shaking off the mud before resuming the pedalling.

While this had nothing to do with rain or mud, I did not escape falling down this week because of a pig (there quite a few pigs wandering on the roads in search of the cooling water in the drains dug out along the road). This particular pig decided to cross just before my wheels and I did not manage to avoid it. Of course the animal screamed as if it was being slaughtered and I found myself spread out on the road at the great pleasure of some kids a little further along the way. Except for a bruised elbow and knee and an out of kilt handle bar (which I promptly set straight again) the damage was limited. However from now on I will be more careful with pigs knowing that they do not signal when changing directions or crossing the road.

Lastly, to stay on the subject of unexpected developments, after less than a week in Mapangu Marie-Claude unfortunately had to travel back to Belgium to assist Emilie who is strickly to lay down for the next months. Besides the need to have someone who can help with food and household chores, which Emilie is not allowed to do herself when alone, we thought it would also be better if she had some moral support during the coming months not being able to do much besides some reading and film watching. Our hairy friends are somewhat disoriented to have the house mistress disappear after having only just returned and as a result they are particularly cuddly and follow me everywhere around the house.

We wish you an excellent week hoping to hear from you,

Marc et Marie-Claude (in Belgium)

Categories
Mapangu Uncategorised

Repartis pour un Tour – Gone for another Tour

English version below

Eh voila, après d’excellentes vacances passées principalement en Normandie, nous avons retrouvé notre petit nid congolais, attendus de pied ferme par tous et en particulier Makala (notre chienne) et Griezel (notre chatte).

Nos deux poilues sont en grande forme, Makala un petit peu grassouillette alors que depuis notre retour elle mange plutôt sans exagérations. En notre absence peut-être qu’elle mange pour compenser le stress et puis elle fait probablement moins d’exercices. Griezel est pareille à elle-même, pas grassouillette du tout et très câline (entre ses longues siestes).

Le potager n’est pas trop dégarni avec juste ce qu’il faut de place pour faire des nouveaux semis de légumes et fleurs avec toutes les semences que nous avons ramenées dans nos soutes.

La volaille a profité de notre absence pour se remettre à pondre, y compris les pintades, avec une moyenne de 3 œufs de pintades et un de poule par jour. Nos cuisiniers en ont distribué un petit peu, mais malgré cela nous nous retrouvons devant un stock de près de 100 œufs, dont certains ne sont plus de toute première fraîcheur… Pourtant nous avions donné instruction de ne pas stocker trop d’œufs, d’autant plus que pendant nos congés le générateur n’a pas fonctionné et qu’ils sont donc restés à température « ambiante »( pas aussi fraîche qu’en Europe à cette saison.)

En notre absence ausssi, une tornade a arraché une partie de la toiture et fait tomber le mât de transmission radio de la plantation, tout a été remis en ordre avant notre arrivée, même si le mât a manifestement été remis en place sans niveau… Nous avons eu une grosse pluie (sans vent) cette nuit et aucune fuite n’est constatée au lever, donc (touchons du bois) nous sommes bien au sec pour le moment. La végétation a manifestement bien profité des pluies de ces derniers mois car tout est luxuriant et vert, y compris la végétation autour de la maison où nous allons devoir faire un sérieux travail de coupe-coupe si nous ne voulons pas être tout à fait envahis pas les herbes, même si toutes les fleurs sont très jolies et donnent une merveilleuse touche de lumière à l’ensemble.

Etant tout juste de retour, nous n’avons pas énormément de nouvelles à partager. Nous n’avons passé qu’une journée (et deux nuits) à Kinshasa, logés dans notre habituel petit coin de paradis au Cercle Elais, pendant laquelle Marie-Claude a fait quelques rapides courses pour compléter nos réserves de nourriture car dans quelques semaines nous aurons à nouveau coup sur coup une série de visiteurs qu’il faudra nourrir, abreuver, etc. Comme cette fois-ci c’est le grand patron lui-même qui sera en visite sur la plantation, tout doit être au carré, y compris les logements, repas, état de la plantation et tout le reste, donc nous allons être bien occupés.

Cette fois, notre retour s’est fait direct à la plantation avec un vol affrété. L’avion était… très plein avec comme d’habitude les fonds pour la paie, les bagages (nous avions près de 130kg de bagages avec tous les accessoires ramenés de Belgique) et 480kg de nourriture (principalement pour les expatriés dont certains ont un grand appétit…) en plus de 8 passagers pas tous aussi sveltes que nous. Exceptionnellement l’avion est resté en attente sur notre piste toute la journée pour permettre à quelques visiteurs de faire un rapide tour de la plantation puis retourner à Kinshasa le jour même. Par la force des choses c’était une très courte visite, mais il semble que c’était juste ce qu’il fallait pour que deux de nos clients et un technicien puissent avoir un aperçu des opérations de Brabanta et ainsi être mieux à même de comprendre ce qui est possible et ce qui ne l’est pas pour répondre à leur besoins ou souhaits. Au retour, le pilote a en plus accepté de faire un survol de toute la plantation, ce qui a permis aux passagers d’avoir une vue d’ensemble de la plantation et de prendre quelques belles photos malgré la courte visite.

Ce matin, après notre traditionnel petit déjeuner du dimanche avec une omelette au fromage (stock d’œufs oblige), nous avons été faire une promenade dans la plantation avec Makala. Malgré les fortes pluies de la nuit, le sable avait déjà absorbé la plus grande partie de l’eau et nous n’avons pas trop pataugé. Makala, qui était extrêmement enthousiaste de faire une promenade avait un peu la langue pendante au retour car il fait malgré tout une douce chaleur et sa toison a bien repoussé depuis sa dernière coupe (juste avant nos vacances).

Nos voisins sont eux aussi revenus avec un chien, un Rhodesian Ridgeback de 6 mois nommé Django, qui a déjà la taille de Makala et à en juger de la taille de ses pattes va certainement encore grandir (un peu). Les chiens ne se sont pas encore rencontrés, mais nous pensons qu’en faisant quelques balades de concert Makala acceptera la présence d’un autre canidé dans son territoire. Sinon entre Makala et Griezel c’est le grand amour car quand nous sommes revenus de notre balade ce matin le chat s’est précipité pour se frotter contre les pattes du chien avec des ronronnements de satisfaction, sa copine était revenue.

Finalement, pour ceux qui ont généreusement contribué au matériel scolaire, livres, jeux, etc. sachez que nous avons finalement tout reçu ici à Mapangu et distribué une grande partie aux différentes écoles en espérant que les élèves pourront en tirer avantage. En outre, grâce aux participations que nous avons collectées au travers de la vente des tapis du Kasaï, nous avons pu aider à la (re)construction de 3 écoles et financer les frais scolaires (minerval, uniforme, matériel scolaire) de 20 élèves. Merci encore mille fois pour votre générosité !

A très bientôt vous lire,

Marc & Marie-Claude

There we are, after excellent holidays spent mainly in Normandy, we are back in our Congolese nest, where we were expected eagerly by all and in particular by Makala (our dog) and Griezel (our cat).

Our two hairy companions are in great shape, Makala has probably gained some weight although since our return she does not seem to eat all that much. Maybe she has been stress eating during our absence and she has probably been exercising a lot less while we were away. Griezel is unchanged, certainly not fat and very kudly (in between long naps).

The vegetable garden is not too barren, with just enough space to plant new vegetables and flowers with all the seeds that we brought back in our luggages.

The poultry decided that our absence was the best time to start laying, including the Guinea Fowl, with an average of 3 or 4 eggs per day. Our housekeepers have distributed some, but despite that we find ourselves with a hoard of about 100 eggs, some of which are not too fresh any more… we did ask not to keep too many, especially given that during our absence the generator did not run and they have been kept at “ambient” temperature (not quite as cool as in Europe at this time of the year).

During our absence part of our roof was torn off and the plantation radio mast (which is located on our house) was flattened because of a tornado, but everything was back in working order for our return, although for the mast they clearly did not have a level… We had some heavy rain (without wind) last night and the house was free of water, so (touch wood) we appear to be safe and dry.

Nature has obviously benefited well from the rains these pas months as everything is luxuriant and green, including plants around the house that will need some serious pruning if we do not want to be completely invaded, even though there are loads of flowers that give a wonderful look to the whole setting.

As we have only just returned, there is not that much news to share. We spent one day (two nights) in Kinshasa, staying in our usual little Eden of the Elais Club, during which time Marie-Claude made some quick purchases to complete our food supplies because in a few weeks’ time we will have a sizeable group of visitors coming to Mapangu. As this time we will also have the big boss visiting, we need to make sure everything is ship shape, including housing, food, beverages, state of the plantation, etc., so we will be rather busy.

This time we flew directly to Mapangu in a chartered small plane. The flight was… very full with the usual funds for the workers’ pay, luggage (we had close to 130kg with all the items brought back from Belgium) and about 480kg of food (mainly for the expats, some of whom have huge appetites…) in addition to 8 passengers, not all as slender as we are. Exceptionally the plane stayed on our airfield for the whole day because we had some clients who wished to visit the plantation but had to return to Kinshasa on the same day. The visit was obviously very short, but apparently just enough to satisfy our visitors, on top of which the pilot circled the plantation on the way back, which gave the visitors an opportunity to see the whole plantation from above and take some good pictures.

This morning, after a traditional Sunday breakfast with cheese omelette (we have some egg reserves to go through), we went for a walk in the plantation with Makala. Despite the heavy rains of the night, all the water had already been absorbed by the sand and it was not unpleasant to walk in the dirt paths. Makala, who was extremely keen to go walking had her tongue trailing on the way back, after all it is rather warm and her hair has grown back quite nicely since her last trim just before our holidays.

Our neighbours have returned from their holidays with a puppy… a 6 month old Rhodesian Ridgeback that has already the size of Makala and may grow (a little bit) more judging by the size of its paws. The dogs have not met yet (Makala is not the most social with other dogs), but we think that by making joint walks with the dogs they should get used to each other and Makala might accept the intruder on her territory. Between Makala and Griezel it is great love and when we returned from our walk the cat came to rub itself on the dog’s legs with a loud purring, her friend was back.

Finally, for those who generously helped with school material, please be informed that everything finally arrived here in Mapangu and that a large part has been distributed to various schools, hoping that the students will be able to benefit from them. Besides, thanks to the money collected with the sale of the Kasai carpets, we were able to help (re)build 3 schools and fund the schooling (tuition fees, uniform, school material) of 20 students. Thank you again for your generosity!

We hope to hear from you soon,

Marc & Marie-Claude