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Alimentation en Eau – Water Supply

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S’il y a bien un élément vital pour tous, où que nous soyons dans le monde, c’est l’eau. Nous en avons évidemment besoin d’eau (potable) pour vivre, mais aussi pour nous laver, faire la lessive, arroser les plantes, etc.
Dans nos contrées “modernes” il est acquis que l’eau soit non seulement disponible à volonté lorsque l’on ouvre le robinet mais aussi que celle-ci soit potable et donc consommable sans traitement particulier. Il est vrai que parfois l’eau semble contenir trop de chlore ou encore être trop riche en calcaire et donc moins agréable à boire directement à la sortie du tuyau ou à utiliser pour faire un thé ou un café. Même si certains préfèrent utiliser des systèmes à base de charbon actif ou autres substances permettant d’éliminer les goûts indésirables de l’eau ou d’acheter de l’eau “de source” en bouteille, le fait est que l’eau du robinet est fondamentalement potable.
Quand l’eau est disponible au robinet (ce qui est loin d’être fréquent), cette notion de potabilité est beaucoup plus relative dans les pays chauds, d’une part parce que souvent la gestion des réseaux d’eau potable est moins “rigoureuse” et d’autre part à cause de la nature même du climat chaud qui fait que les éventuelles bactéries présentes peuvent se multiplier beaucoup plus rapidement.
Nous avons rarement pu avoir de l’eau réellement courante dans nos divers lieux de résidence africains, étant presque chaque fois dépendant d’une citerne ou autre système de stockage à la maison avec ou sans pompe (hydrophore) pour avoir assez de pression dans sa douche. Ici à Sao Tomé nous avons en quelque sorte l’eau courante à la maison, qui vient d’un château d’eau situé dans l’huilerie, lui-même alimenté par une station de pompage amenant l’eau depuis une rivière en contre-bas. L’eau de la rivière n’est évidemment pas potable car il y a certainement de multiples créatures (humaines ou autres) qui affectent la rivière en amont, mais en plus elle est assez trouble après les pluies. Pour son utilisation dans les chaudières de l’huilerie (qui est la raison primaire de l’installation) l’eau doit être clarifiée avec des floculants et son pH doit être corrigé avant de passer dans un décanteur puis d’être stockée dans le château d’eau. Sans être potabilisée, en principe, l’eau est au moins débarrassée des plus grosses impuretés et clarifiée (en principe car à en juger la couleur de l’eau qui sort parfois de nos robinets le système n’est pas infaillible).
Ayant une aversion certaine contre la consommation d’eau en bouteilles (qui sont de plus, malheureusement, presque toujours en plastique) et surtout dans un pays comme Sao Tomé où le recyclage est quasi inexistant et le traitement des déchets douteux, nous nous sommes équipés d’un filtre à eau. Le filtre que nous avons installé nous fournit toute l’eau qui, directement ou indirectement, est utilisée pour notre consommation (y compris le brossage des dents) et nous a ainsi permis de fonctionner sans acheter une seule bouteille d’eau depuis que nous sommes installés à Ribeira Peixe. Le seul problème que nous avons eu concerne l’alimentation en eau elle-même car la canalisation qui amène l’eau jusqu’à la maison a été endommagée et, comme celle-ci est enterrée à 1m de profondeur sur environ 1km de distance, trouver la fuite n’a pas été une mince affaire. Heureusement ici il pleut “régulièrement” et grâce à des bacs positionnés stratégiquement en-dessous des points de fuite de nos gouttières par Marie-Claude nous avions au moins de quoi alimenter notre filtre. La situation est maintenant heureusement résolue (les deux fuites ont été identifiées et réparées), même si je soupçonne qu’une des deux fuites ait été le résultat du maniement un peu trop enthousiaste de l’opérateur de la pelle, mais l’important est de pouvoir à nouveau compter sur la disponibilité d’eau “propre”.
Dans la plantations nous avons plusieurs adductions d’eau émanant de sources différentes pour alimenter les villages, bureaux et autre installations situées en amont de l’huilerie. Les canalisations utilisées pour ces installations (généralement en polyéthylène) n’ont souvent pas été mises sous terre (ou alors de manière très symbolique) avec le résultat que les tuyaux se trouvent fréquemment exposés aux risques d’endommagement. Il est intéressant de constater que les problèmes rencontrés sur ces conduites d’eau ne sont généralement pas le résultat d’accidents (pierre pointue, morsure de cochon, etc.) mais d’actes volontaires. En effet, les travailleurs qui ont soif trouvent plus facile de donner un coup de machette dans le tuyau et (d’essayer) de colmater le trou par la suite avec une bandelette de caoutchouc ou autre système comparable. Il va sans dire que la combinaison de ces multiples “prises” d’eau et de l’omniprésence de cochons et autres animaux dans la plantation fait que la pression de l’eau en fin de course est fortement réduite et que celle-ci est malheureusement contaminée.
Une des opérations prévue au calendrier des travaux est la réparation et l’enfouissement systématique de toutes les canalisations d’eau. J’espère que nous arriverons à faire enterrer les tuyaux à plus de 20cm de profondeur (ce qui implique une supervision sérieuse des travaux) car sinon il ne faudra pas beaucoup de temps pour que les effets combinés des cochons et des pluies ne fassent remonter les installations à l’air libre.
Dans le même cadre de travaux hydrauliques, nous envisageons également d’alimenter l’huilerie au départ d’une source plutôt que pomper l’eau de la rivière. Il semblerait que pour cela nous disposions d’une source dont le débit est plus que suffisant en amont de l’huilerie, ce qui nous économiserait le coût de pompage et probablement aussi des quantités de produits de traitement nécessaires (eau claire = pas de floculants), ce qui serait aussi un plus pour la qualité de l’eau des maisons. Evidemment cela nécessite un investissement assez conséquent, car il sera nécessaire d’aménager une conduite (enterrée!) sur 4 ou 5 km, mais d’après nos calculs celui-ci sera rapidement récupéré. Je n’irai pas jusqu’à dire que cela permettra de rendre l’eau potable (car pour cela il faudrait envisager un dispositif de chloration), mais cela devrait la rendre plus naturelle.
Petite observation finale, au Kasaï où l’eau était rare les gens étaient incapables de fermer correctement les robinets pour essayer d’économiser le peu d’eau disponible. Ici, où il ne faut jamais aller très loin pour trouver ne fut-ce qu’un petit torrent ou cours d’eau, les utilisateurs veillent généralement à fermer scrupuleusement les robinets et surtout à les garder en état, même quand ce sont des petits enfants qui viennent prendre de l’eau à la fontaine.
En espérant, comme d’habitude, de recevoir de vos nouvelles.
A bientôt,
Marc & Marie-Claude

Hormis cette dernière photo de notre filtre à eau (avec une housse pour le protéger de la lumière) les photos n’ont rien avoir avec le sujet, vous avez bien deviné. Except this last picture of our water filter (with a cover to protect it from light) the pictures have nothing to do with the subject, you guessed correctly.

If there is one element that is vital for everyone, wherever we are in the world, it is water. We obviously need (drinking) water to live, but also to wash ourselves, do our laundry, water our plants, etc.
In our “modern” countries, it is taken for granted that water is not only available at will when we turn on the tap, but also that it is drinkable and can therefore be consumed without any particular treatment. It is true that sometimes the water seems to contain too much chlorine or feels too “hard” and is therefore less pleasant to drink straight from the tap or to use for making tea or coffee. Although some people prefer to use activated carbon systems or other substances to remove unwanted tastes from the water or to buy bottled “spring” water, the fact is that tap water is basically safe to drink.
When water is available from the tap (which is far from frequent), this notion of drinkability is much more relative in hot countries, partly because the management of drinking water networks is often less “rigorous” and partly because of the very nature of the hot climate, which means that any bacteria present can multiply much more rapidly.
We have rarely been able to have real running water in our various African homes, almost always depending on a cistern or other storage system at home with or without a pump (hydrophore) to get enough pressure in the shower. Here in Sao Tome we have some kind of running water at home, which comes from a water tower in the oil mill, itself fed by a pumping station bringing water from a river below. The river water is obviously not drinkable as there are certainly multiple creatures (human or otherwise) affecting the river upstream, but in addition it is quite cloudy after the rains. For its use in the oil mill boilers (which is the primary reason for the installation) the water has to be clarified with flocculants and its pH corrected before it is passed through a decanter and then stored in the water tower. Without being potabilised, in principle, the water is at least cleaned of the largest impurities and clarified (in principle, because judging by the colour of the water that sometimes comes out of our taps the system is not infallible).
Having a certain aversion to drinking bottled water (which, unfortunately, is almost always made of plastic) and especially in a country like Sao Tomé where recycling is almost non-existent and waste treatment is dubious, we equipped ourselves with a water filter. The filter we installed provides us with all the water that is directly or indirectly used for our consumption (including brushing our teeth) and has thus enabled us to function without buying a single bottle of water since we moved to Ribeira Peixe. The only problem we have had is with the water supply itself as the pipe that brings the water to the house has been damaged and, as it is buried 1m deep for about 1km, finding the leak was no easy task. Fortunately it rains “regularly” here and thanks to trays strategically positioned underneath the leakage points of our gutters by Marie-Claude we had at least enough to feed our filter. The situation is now thankfully resolved (both leaks have been identified and repaired), although I suspect that one of the two leaks was the result of the over-enthusiastic handling of the digging-machine operator, but the important thing is to be able to rely on the availability of “clean” water again.
On the plantation we have several water supplies from different sources to villages, offices and other facilities upstream of the oil mill. The pipes used for these facilities (usually polyethylene) have often not been laid underground (or only symbolically) with the result that the pipes are frequently exposed to the risk of damage. It is interesting to note that the problems encountered on these water pipes are generally not the result of accidents (sharp stones, pig bites, etc.) but of voluntary acts. Indeed, thirsty workers find it easier to cut the pipe with a machete and (try) to plug the hole afterwards with a rubber band or similar. It goes without saying that the combination of these multiple water “derivations” and the omnipresence of pigs and other animals in the plantation means that the water pressure at the end of the run is greatly reduced and that it is unfortunately contaminated.
One of the operations planned in the work schedule is the systematic repair and burying of all water pipes. I hope that we will manage to have the pipes buried at a depth of more than 20cm (which implies serious supervision of the work) because otherwise it will not be long before the combined effects of the pigs and the rains bring the installations up into the open air.
In the same context of hydraulic works, we are also considering supplying the oil mill from a spring rather than pumping water from the river. It would seem that we have a spring with a more than sufficient flow rate upstream of the oil mill, which would save us the cost of pumping and probably also the quantities of treatment products needed (clear water = no flocculants), which would also be a plus for the quality of the water in the houses. Obviously this requires a fairly large investment, as it will be necessary to lay a pipe (buried!) over 4 or 5 km, but according to our calculations this will be quickly recovered. I won’t go so far as to say that this will make the water drinkable (for that we would have to consider a chlorination system), but it should make it more natural.
A final observation, in Kasai where water was scarce people were unable to turn off the taps properly to try and save the little water available. Here, where you never have to go very far to find even a small stream or river, users are generally careful to turn off the taps and above all to keep them in good condition, even when it is small children who come to the fountain to take water.
We hope to hear from you, as usual.
See you soon,
Marc & Marie-Claude

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Mucumbli

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Ce week-end nous avons décidé de nous échapper de la plantation et (surtout) de la pluie pour aller découvrir un autre coin de l’île, dans le nord-ouest près de Neves, où (paraît-il) il y a un climat beaucoup plus agréable avec plus de soleil et moins de pluie.
Le côté Ouest de l’île de Sao Tomé a un relief beaucoup plus accidenté avec des falaises rocheuses au pied desquelles une route a été taillée en bordure de l’océan. Le climat est effectivement totalement différent, beaucoup plus sec avec des zones tout à fait pelées qui nous rappellent les mornes d’Haïti. Il y a même un coin où l’on pourrait se croire en bordure du sahel avec des baobabs aux troncs imposants et beaucoup plus de plantes de zones sèches comme des cactus (candélabres comme disaient les haïtiens) et autres plantes succulentes.
Ce qui frappe très fort aussi, malheureusement, c’est la crasse et les ordures le long de la route entre la capitale et ici. La différence est-elle liée au fait que dans les environs de la plantation la population est beaucoup plus clairsemée ou parce que les abondantes pluies font le nettoyage ou encore parce que la végétation clairsemée révèle plus les crasses abandonnées? Toujours est-il que c’est un aspect un peu moins éblouissant de ce côté de l’île.
Nous avons choisi de loger dans un endroit appelé Mucumbli, géré par un couple d’italiens et composé de toute une série de pavillons situés en bordure d’une falaise surplombant la mer. Notre pavillon du jour comporte deux chambre et deux salles-de-bain (pour le cas ou Marie-Claude et moi déciderions de faire chambre à part) et une petite terrasse avec une vue sur l’océan à couper le souffle. Les pavillons sont construits avec un mélange de pierres naturelles et bois et décorés avec beaucoup de goût utilisant principalement de l’artisanat local, nous sommes tout à fait sous le charme.
Devant le pavillon il y a un escalier escarpé qui permet de descendre le long de la falaise pour rejoindre la mer dont la bande de plage est composée de sable noir très foncé sur le haut et de galets (noirs aussi) à partir du bord de l’eau.
En retrait de l’eau, alors que la langue de terre est plutôt étroite, il y a des plantations de cocotiers, cacaoyers, arbres à pain, bananiers et amandiers (locaux) qui semblent plutôt en bonne santé malgré l’océan tout proche. Pour les cocotiers cela n’a rien de spécial puisque ce sont des arbres qui aiment le sel, mais c’est beaucoup moins habituel de trouver des cacaoyers ou bananiers si proches de la mer.
Depuis Mucumbli il y a une route qui permet d’aller vers l’intérieur du pays et accéder au sentier qui monte jusqu’au pic de Sao Tomé à plus de 2.000m d’altitude. Il est toutefois recommandé de prévoir deux jours pour faire cette excursion avec une étape dans un camping proche du pic, donc pas une balade pour ce week-end car nous devons repartir à Ribeira Peixe cet après-midi. Nous devrons probablement prendre un ou deux jours de congé pour venir explorer ces coins, pour lesquels il est recommandé de prendre un guide, car notre week-end de plantation (du samedi après-midi au dimanche soir) est trop court pour combiner la route jusqu’ici et une ascension du pic.
Sans surprise vu la nationalité des propriétaires, le menu du restaurant de Mucumbli comporte beaucoup de plats italiens et ceux que nous avons goûtés étaient délicieux. Contrairement aux autres restaurants que nous avons testé jusqu’à présent, le choix des plats, aussi, est impressionnant avec des options pour tous les goûts allant des lacto-intolérants aux végans et quelques desserts qui valent le détour. La seule chose qui nous a légèrement perturbée lorsque nous avons voulu nous installer pour manger quelque chose hier soir est le choix des tables. Nous nous étions installé, Marie-Claude et moi, à une petite table pour deux personnes au bord de la terrasse pour profiter du soleil couchant sur l’océan sans prêter trop attention aux noms des tables. En fait, chaque table porte nom du studio dans lequel on est logé et notre table était plus à l’intérieur du restaurant. Lorsque l’on nous à demandé de déménager nous avons fait remarquer qu’il n’y avait personne d’autre et qu’il suffisait de changer les écriteaux… eh non. Pour finir nous avons pu garder une (autre table) en bord de terrasse pour constater que personne n’a utilisé celle où nous nous étions préalablement installé de toute la soirée.Ces petits belges qui viennent perturber le bon ordre des choses!
Nous avons passé une nuit délicieusement calme bercés par le bruit du ressac et l’occasionnel bruit de l’un ou l’autre animal nocturne. A notre surprise, l’océan est beaucoup plus calme de ce côté que sur la côte Est où il y a généralement des vagues assez importantes et ce matin nous avons trouvé tout un groupe de pêcheurs tranquillement installés dans leur barques (individuelles) en train de papoter pendant qu’ils jetaient leurs lignes dans l’eau et remontaient régulièrement des poissons (pas très gros). Il y avait ainsi une dizaine de barques toutes proches les unes des autres ce qui permettait aux pêcheurs de discuter tranquillement comme s’ils étaient sur un marché en train de préparer leur étals.
Ce matin, nous avons pu récupérer la même table que celle utilisée hier soir et donc profiter pleinement de la vue sur l’océan.
Alors que nous essayons de converser au mieux de notre portugais avec le personnel, nous avons découvert qu’ils parlent un français impeccable et (petit clin d’œil à notre passé d’expatriés) que Mucumbli est aussi le consulat de Hongrie ! Nous n’avons toutefois pas l’impression que la langue magyare soit usitée par les personnes rencontrées.
Pendant notre petit déjeuner nous avons eu la compagnie de petits oiseaux gris et bleus pas du tout farouches à la recherche de miettes de pain. Il y en a même un qui est venu se percher sur mon ordinateur pendant que je vous écris ces lignes, mais évidemment n’est pas resté pour sa photo…
Voilà, cette fois nos nouvelles ont pris la forme d’une brochure touristique, mais c’est dans l’esprit de Sao Tomé qui dépend (en partie) du tourisme pour ses ressources économiques.
En espérant vous lire très bientôt,
Marc & Marie-Claude

Baobabs

This weekend we decided to escape from the plantation and (especially) the rain to discover another part of the island, in the northwest near Neves, where (it seems) there is a much better climate with more sun and less rain.
The western side of Sao Tome has a much more rugged terrain with rocky cliffs at the foot of which a road has been cut along the ocean. The climate is indeed totally different, much drier with areas that are completely bare and remind us of the mornes of Haiti. There is even a corner where one could believe oneself to be on the edge of the sahel with baobabs with imposing trunks and many more dry zone plants such as cactus (candelabras as the Haitians used to say) and other succulent plants.
What is also very striking, unfortunately, is the filth and rubbish along the road between the capital and here. Is the difference related to the fact that the population around the plantation is much sparser, or is it because the heavy rains do the cleaning, or is it because the sparse vegetation of this area reveals more of the abandoned dirt? In any case, it is a little less dazzling on this side of the island.
We chose to stay at a place called Mucumbli, run by an Italian couple and made up of a series of pavilions on the edge of a cliff overlooking the sea. Our assigned lodge has two bedrooms and two bathrooms (in case Marie-Claude and I decide to sleep in separate rooms) and a small terrace with a breathtaking view of the ocean. The pavilions are built with a mixture of natural stone and wood and decorated with great taste using mainly local crafts, we are quite charmed.
In front of the pavilion there is a steep staircase leading down the cliff to the sea where the beach strip is made up of very dark black sand on the top and pebbles (also black) from the water’s edge.
Set back from the water, while the spit of land is rather narrow, there are plantations of coconut, cocoa, breadfruit, banana and almond trees (local) which seem to be quite healthy despite the nearby ocean. The coconut trees are nothing special as they are salt-loving trees, but it is much less usual to find cocoa or banana trees so close to the sea.
From Mucumbli there is a road that allows you to go inland and access the trail that climbs to the peak of Sao Tomé at an altitude of over 2,000m. However, it is recommended to allow two days to do this excursion with a stopover at a campsite near the peak, so not a walk for this weekend as we have to head back to Ribeira Peixe this afternoon. We will probably have to take an extra day or two to come and explore these areas, for which a guide is recommended, as our plantation weekend (Saturday afternoon to Sunday evening) is too short to combine the drive up here with a climb to the peak.
Unsurprisingly, given the nationality of the owners, the menu at the Mucumbli restaurant includes a lot of Italian dishes and the ones we tried were delicious. Unlike the other restaurants we’ve tried so far, the choice of dishes, too, is impressive with options for all tastes from lacto-intolerant to vegan and a few desserts that are well worth a look. The only thing that slightly perturbed us when we wanted to settle down to eat something last night was the choice of tables. Marie-Claude and I sat at a small table for two on the edge of the terrace to enjoy the sunset over the ocean without paying too much attention to the table names. In fact, each table was named after the studio we were staying in and our table was more inside the restaurant. When we were asked to move we pointed out that there was no one else there and that all we had to do was change the signs… well no. Finally we were able to keep a table on the edge of the terrace only to find that no one used the one we had previously chosen all evening… those little Belgians who come and disrupt the order of things!
We spent a delightfully quiet night lulled by the sound of the surf and the occasional noise of one or other nocturnal animal. To our surprise, the ocean is much calmer on this side than on the east coast where there are usually quite large waves and this morning we found a whole group of fishermen quietly sitting in their (individual) boats chatting away as they cast their lines into the water and regularly pulled up (not very large) fish. There were about ten boats all close to each other which allowed the fishermen to chat quietly as if they were in a market preparing their stalls.
This morning, we were able to use the same table as the one used last night and enjoy the view of the ocean.
As we tried to converse in our best Portuguese with the staff, we discovered that they speak impeccable French and (as a nod to our expat past) that Mucumbli is also the Hungarian consulate! However, we did not get the impression that the Magyar language was used by the people we met.
During our breakfast we had the company of small grey and blue birds, not at all shy in their search for breadcrumbs. One of them even came to perch on my computer while I was writing these lines, but obviously didn’t stay for his photo…
So, this time our news has taken the form of a tourist brochure, but it is in the spirit of Sao Tome which depends (partly) on tourism for its economic resources.
Hope to read you soon,
Marc & Marie-Claude

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Presse – Press

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Je sais que beaucoup (trop) de personnes pensent que le palmier à huile et l’huile de palme sont un fléau et qu’il y a lieu de les bannir de son alimentation, boycotter voire de condamner sa culture pour être la cause principale du déclin de notre environnement et de notre santé. La raison principale qui incite le consommateur à décrier le palmier à huile serait la destruction des forêts tropicales, principalement en Asie du sud-est et par extrapolation en Afrique et Amérique latine. Il est indéniable que certaines plantations (y compris mais pas seulement de palmiers à huile) ont contribué à l’érosion forestière dans les zones tropicales, mais les superficies d’anciennes forêts occupées par des plantations de palmiers sont minoritaires comparé aux autres activités que ce soit l’élevage, la culture du soja ou l’agriculture itinérante, mais ce n’est pas non-plus une justification pour proscrire cette culture pour de nombreuses raisons que je vais essayer d’expliquer plus bas.
Prenons d’abord un peu de recul sur la cause de l’expansion mondiale du palmiers à huile. La principale raison de son existence est le résultat de la combinaison d’une croissance démographique mondiale et d’une augmentation de la quantité de matières grasses consommées par personne. L’augmentation de la consommation individuelle de matière grasse n’est pas seulement l’huile que l’on met dans sa salade ou dans la poêle pour cuire son repas, mais aussi dans une multitude de produits que nous achetons tous les jours comme des savons, cosmétiques, plats préparés, pâtes, etc. L’omniprésence d’huile de palme dans une aussi grande gamme de produits est lié au fait qu’elle est relativement bon marché et surtout qu’elle se solidifie naturellement à température ambiante, évitant ainsi un processus d’hydrogénation pour transformer des huiles liquides (soja, tournesol, colza, etc.) en huile semi-solide ou solide nécessaire pour certains produits (margarines) ou préparations culinaires. Le problème de l’hydrogénation est que cette procédure provoque la formation d’acides gras trans qui sont une cause de problèmes cardio-vasculaires, donc pas nécessairement une meilleure solution pour la santé.
Plutôt que de décrier le palmier à huile, la première chose à faire est de s’attaquer à la source du problème qui est une consommation démesurée d’huiles et matières grasses dans notre alimentation (surtout dans les pays riches) et pour nos carburants. Beaucoup (trop) de personnes pensent que le passage aux bio-carburants permet de continuer à voyager et généralement augmenter ses besoins énergétiques sans impact sur le réchauffement climatique, sans trop penser d’où provient la matière première pour produire les besoins exponentiels en bio-carburants.
La deuxième question à se poser est de savoir comment remplacer l’huile de palme que l’on veut éliminer? En oubliant pour le moment la question de l’hydrogénation, produire la même quantité d’huile avec d’autres oléagineux (soja, colza, tournesol, etc.) nécessiterait une surface agricole entre 5 et 10 fois supérieure à celle du palmier, sans compter que les besoins de rotation peuvent nécessiter des superficies encore plus importantes. Où allons-nous trouver ces superficies si ce n’est en éliminant les forêts tempérées pour créer les surfaces agricoles nécessaires?
La troisième question concerne l’impact sur l’environnement. Il est vrai que le palmier à huile est une mono-culture, mais c’est une culture perenne qui produit pendant 25 à 30 ans et plus et même si la biodiversité d’une plantation à huile est certainement beaucoup plus limitée que celle d’une forêt, il y a une multitude de créatures animales et végétales qui vivent dans une plantation de palmier à huile qui ne nécessite généralement aucun traitement pesticide et dont la grande majorité des opérations est manuelle, donc avec un impact limité sur le voisinage des plantations. La culture du soja, colza ou tournesol est également une mono-culture et même si esthétiquement on peut aimer voir un tapis de colza ou un champ de tournesol en fleurs, la bio-diversité d’une telle culture est quasi nulle. Hormis les rares cultures en bio, ces cultures annuelles nécessitent en général l’application d’herbicides et pesticides en quantité non-négligeable et les rares animaux qui y trouvent refuge se trouvent confrontés à des machines énormes qui contribuent au coût énergétique élevé de telles cultures.
Finalement, l’aspect économique et social est aussi important car une plantation d’huile de palme est la ressource unique de 4-5 personnes par hectare dépendant directement ou indirectement de celle-ci. De plus, les plantations sont généralement responsables d’une part importante du tissu social par le biais d’écoles, de soins médicaux, d’infrastructures sanitaires, etc. qui n’existeraient pas dans d’autres circonstances.
Il est donc éminemment frustrant de se voir accusé de tous les maux dans la presse internationale, y compris récemment à l’encontre d’Agripalma, sur base de présomptions non-vérifiées.
La solution? Un meilleur encadrement des plantations afin d’assurer qu’elles respectent l’environnement (au sens large) et qu’elles sont gérées de manière durable. Il existe pour cela une charte (RSPO) que toutes les plantations du groupe Socfin sont en train de mettre en place ou l’ont déjà fait. Cette procédure veille à ce que toutes les opérations des plantations soient menées en respect de l’environnement (mesures de précaution dans la manipulation et utilisation de produits pétroliers et chimiques, gestion des déchets, gestion de l’eau, etc.), des employés (salaires adéquats, logements, soins, éducation) et des communautés riveraines (respect des traditions et des lieux sacrés, consultations, compensations, etc.).
Le “plus” de notre plantation ici à Sao Tomé est le fait de travailler en bio, ce qui veut dire que même dans des situations exceptionnelles aucun produit chimique n’est utilisé, de même seul de l’engrais organique est utilisé et même dans l’huilerie aucun produit chimique n’est utilisé pour l’entretien des machines et/ou des bâtiments.
Les besoins en matières grasses ne vont pas diminuer, pas dans l’immédiat en tout cas, et les plantations de palmiers à huile sont les mieux placées pour répondre à ces besoins. Mais plutôt que d’augmenter les superficies, l’accent doit être mis sur une augmentation de la productivité des plantations existantes (ou abandonnées, car il y en a beaucoup en Afrique centrale).
Pour le reste, manger moins gras, utiliser de préférence son vélo et limiter ses déplacements en avion (nous sommes mal placés pour donner des conseils à ce sujet…) sont des actions plus efficaces que de crier au loup et honnir l’huile de palme.
Ces nouvelles manquent un peu d’humour, nous essayerons de faire mieux la prochaine fois, mais il fallait que cela sorte…
Nous espérons très bientôt vous lire,
Marc & Marie-Claude

Cocotier dans le jardin – Coconut tree in the garden
Ylang-Ylang
Fruit à pain – Jack fruit
Plantation avant élagage – Plantation before pruning
Et après élagage – And after pruning
Matière organique pour la plantation – Organic matter for the plantation
Fleur dans le jardin – Flower in the garden
Nouvelles plantations – New plantings

We know that (too) many people think that oil palm and palm oil are a scourge and should be banned from their diet, boycotted and even condemned for being the main cause of the decline of our environment and our health. The main reason for consumers to decry palm oil is the destruction of tropical forests, mainly in South East Asia and by extrapolation in Africa and Latin America. It is undeniable that some plantations (including but not limited to oil palms) have contributed to forest erosion in tropical areas, but the area of former forest occupied by palm plantations is small compared to other activities such as cattle ranching, soybean cultivation or shifting cultivation. This is not a good enough reason for banning palm oil, for a number of reasons which I will try to explain below.
Let us first take a step back from the cause of the global expansion of oil palm. The main reason for its growth is the result of a combination of global population growth and an increase in the amount of fat consumed per person. The increase in individual fat consumption is not only the oil we put in our salad or in the pan to cook our meal, but also in a multitude of products we buy every day such as soaps, cosmetics, ready meals, pasta, etc. The omnipresence of palm oil in such a wide range of products is linked to the fact that it is relatively cheap and above all that it solidifies naturally at room temperature, thus avoiding a hydrogenation process. Hydrogenation is a technique used to transform liquid oils (soya, sunflower, rapeseed, etc.) into the semi-solid or solid oil needed for certain products (margarines) or culinary preparations. The problem with hydrogenation is that this procedure causes the formation of trans-fatty acids which are a cause of cardiovascular problems, so not necessarily a better solution for health.
Rather than decrying palm oil, the first thing to do is to tackle the source of the problem, which is the excessive consumption of oils and fats in our food (especially in rich countries) and for fuel. Many (too many) people think that switching to biofuels allows them to continue to travel and generally increase their energy needs without impacting on global warming, without thinking too much about where the raw material to produce the exponential need for biofuels comes from.
The second question to ask is how to replace the palm oil that we want to eliminate? Leaving aside for the moment the question of hydrogenation, producing the same amount of oil from other oilseeds (soya, rapeseed, sunflower, etc.) would require between 5 and 10 times more agricultural land than palm, not to mention the fact that rotation needs may require even more land. Where are we going to find these areas if not by eliminating temperate forests to create the necessary agricultural areas?
The third question concerns the impact on the environment. It is true that oil palm is a mono-crop, but it is a perennial crop that produces for 25 to 30 years and more and even if the biodiversity of an oil plantation is certainly much more limited than that of a forest, there are a multitude of animal and plant creatures that live in an oil palm plantation. Furthermore a plantation that generally does not require any pesticide treatment and where the vast majority of the operations are manual, thus with a limited impact on the vicinity of the plantations. The cultivation of soya, rapeseed or sunflower is also a mono-crop and even if aesthetically one may like to see a carpet of rapeseed or a field of sunflower in bloom, the bio-diversity of such a crop is almost zero. Except for the rare organic crops, these annual crops generally require the application of herbicides and pesticides in non-negligible quantities and the rare animals that find refuge there are confronted with enormous machines that contribute to the high energy cost of such crops.
Finally, the economic and social aspect is also important because a palm oil plantation is the sole resource of 4-5 people per hectare depending directly or indirectly on it. In addition, plantations are usually responsible for a significant part of the social fabric through schools, medical care, health facilities, etc. that would not exist in other circumstances.
It is therefore eminently frustrating to be accused of all kinds of evil in the international press, including recently against Agripalma, on the basis of unverified presumptions.
The solution? Better supervision of plantations to ensure that they respect the environment (in the broadest sense) and are managed in a sustainable manner. To this end, there is a charter (RSPO) that all Socfin Group plantations are currently implementing or have already implemented. This procedure ensures that all plantation operations are carried out with respect for the environment (precautionary measures in the handling and use of petroleum and chemical products, waste management, water management, etc.), for the employees (adequate salaries, housing, care, education) and for the local communities (respect for traditions and sacred places, consultations, compensation, etc.).
The “plus” of our plantation here in Sao Tome is the fact that we work organically, which means that even in exceptional situations no chemicals are used, only organic fertiliser is used and even in the oil mill no chemicals are used for the maintenance of the machines and/or buildings.
The need for fats is not going to decrease, not in the immediate future anyway, and oil palm plantations are best placed to meet this need. But rather than increasing the area, the focus should be on increasing the productivity of existing (or abandoned, as there are many in Central Africa) plantations.
For the rest, eating less fat, using a bicycle and limiting air travel (we are not in a position to give advice on this subject…) are more effective actions than crying wolf and hating palm oil.
This news lacks a bit of humour, we’ll try to do better next time, but it had to come out…
We hope to read you soon,
Marc & Marie-Claude

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Petites Créatures – Small Creatures

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Usually we start our posts in French, first because it is our mother tongue and also because when we were in Congo everything happened in French. Here the latter argument is less solid as everything is in Portuguese (at least outside home) or in English (with my colleagues when our newly learned Portuguese is not sufficient to get the message across clearly enough, which still happens regularly…).
Today we though the subject of small(er) creatures seemed to be as good as any and, let’s face it, often the small creatures are considered less important and overlooked in our newsletters.
The first item on today’s agenda are mosquitoes, one expects that in a warm and humid climate such as Sao Tomé there should be nothing stopping mosquitoes from breeding with gusto and, why not, throw in a good measure of malaria or dengue fever on top. On my first visit to Sao Tomé my predecessor told me that the mosquitoes here were human flesh eating monsters and that on some occasions he had to seek medical help to treat nastily infected mosquito bites. While I was not worried too much about malaria because I brought a stock of Artemisia tea that I consumed dutifully during a full week, as we did in Mapangu, I do not like the prospect of trying to sleep with those little buggers zooming around my ears. The hotel I was staying at did have a semblance of mosquito nets on the room’s windows, but definitely not enough to keep these bloodthirsty creatures at bay. However, during the evenings spend in the hotel’s restaurant, which was in fact just a great open terrace, I had neither bites nor disturbing buzzing around my ears and fortunately the same goes for the nights in my room, which I ended up using for almost a month.
Thus, I assumed that somehow the hotel was deprived of undesirable tiny flying creatures, but that the plantation and in particular the house where we would be staying Marie-Claude and I was not. However after several months living in our new home, the number of mosquitoes we encountered can be counted on the fingers of one hand. Nevertheless we dutifully continue to take our regular Artemisia infusions, if not against malaria at least in the hope that it will keep potential Covid-19 infections at bay until such time as we either end up being vaccinated or the pandemic somehow goes away.
This is not to say that we do not have small creatures in the house, we have a few flies that I find particularly annoying and whose life expectancy in our house is limited as they will be hunted down with little pity. We also have myriads of tiny little ants that seem to self generate in the most unexpected places either to feast on a forgotten bread crumb, a piece of soap or traces of food in the sink. These are so small that it is almost impossible to feel them on your skin and when some happen to be eaten because they have somehow managed to make their way in the food (usually snacks), it is almost impossible to tell if they made it into one’s mouth or not.
Smallish creatures that are less pleasant, but fortunately not too frequent inside the house are centipedes, some of them are actually rather big (15-20cm long) and look absolutely evil. According to our local colleagues they are as bad as they look, causing severe burns and able to hide in the tiniest spaces because they are very flat. The few that did make it into the house are no longer part of this world, if not in the form of food for other creatures. In our house there are not too many occupants besides those occasional visitors described above, except for a colony of small bats that reside in the roof of our terrace. The little squeaks we hear during the day are not much of disturbance, but their droppings that litter the floor of the upper terrace (see picture in the previous newsletter) is somehow less pleasant, especially because of the smell. It is however very nice to see waves of these small whitish creatures flying away at dusk and they probably help keeping the population of small insects under control.
Our lower terrace, being completely enclosed in mosquito nets, is the area where we spend most of our time, and even if there were many unpleasant insects this would not be too much of an issue. We did however discover that outside there are some nasty creatures lurking in the form of humongous horse flies (“tafao”) and, as Marie-Claude can confirm, their bites are seriously unpleasant.
When we can, we spend some time on the beach near the plantation, usually at low tide, with the purpose to look for driftwood or other small things left on the beach by the retreating see. Tides here are not huge, about 1.5m between high and low, but sufficient to reveal all sorts of bits and pieces that can be scavenged. Besides driftwood that comes in all kinds of shapes and forms, we discovered that this beach in particular has quite a few exoskeletons of flat urchins, while we have not (yet) been able to actually see a live one. Eventually all these pieces of wood, shells and other collectables will be used to make something, we just do not know yet what it will be and meanwhile they decorate various corners and shelves of the house.
Some of the palm trees in the plantation tend to accumulate a whole variety of small plants growing in the crevices of the trunks. Most of the plants are ferns, but sometimes also flowering plants or even young trees. These plants never get very large as the area where they can develop their roots is limited, but hese make some interesting vertical gardens where in turn insects, birds and snakes find a cosy environment to thrive. Surprisingly there are fewer of these plants growing on palm trees here, where it is constantly warm and humid, than in Mapangu with a marked dry season. This difference may be due to the fact that the climate here is much more favourable to the growth of the palm trees and as a result there is much less light filtering below the canopy.
Finally there are things that make a difference in our daily life such as extraordinary mushrooms with a lace-like veil appearing in front of the house, picking up a coconut to drink and eat fresh from the garden or the multitude of birds that surround the house, which we can hear more than we can see.
We hope this newsletter will find you well and as usual hope to hear from you. very soon,
Marc & Marie-Claude

Flat urchin endoskeleton / endosquelette d’oursin plat
Amazing mushrooms / surprenants champignons
Shutter handles diiscovered in one of Sao Tomé small shop / poignées chinées dans un bric à brac de Sao Tomé
reflection of a painting inside the mirror of a art work made by one of Marc’s collegue / reflet d’une peinture dans un miroir inséré dans une peinture crée par un collègue
chaises grignotées par le chien de notre prédécesseur en cours de rénovation / chairs gnawed at by our predecesseur’s dog being upgraded

Habituellement, nous commençons nos nouvelles en français, d’abord parce que c’est notre langue maternelle et aussi parce que lorsque nous étions au Congo, tout se passait en français. Ici, ce dernier argument est moins solide puisque tout se passe en portugais (du moins en dehors de la maison) ou en anglais (avec mes collègues quand mon portugais fraîchement appris ne suffit pas à faire passer le message assez clairement, ce qui arrive encore régulièrement…).
Aujourd’hui, nous avons pensé que le sujet des petites créatures était le plus approprié et, avouons-le, les petites créatures sont souvent considérées comme moins importantes et négligées dans nos bulletins d’information habituels.
Le premier point à l’ordre du jour est celui des moustiques. On s’attend à ce que, dans un climat chaud et humide comme celui de Sao Tomé, rien n’empêche les moustiques de se reproduire avec ardeur et, pourquoi pas, d’ajouter une bonne dose de malaria ou de dengue. Lors de ma première visite à Sao Tomé, mon prédécesseur m’a dit que les moustiques étaient des monstres mangeurs de chair humaine et qu’il avait parfois dû demander une aide médicale pour soigner des piqûres de moustiques infectées. Je ne m’inquiétais pas trop de la malaria, car j’avais apporté une réserve de thé d’artémisia que j’ai consommée consciencieusement pendant une semaine entière, comme nous l’avons fait à Mapangu, mais je n’aime pas la perspective d’essayer de dormir avec de petits insectes qui tournent autour de mes oreilles. L’hôtel où je logeais avait bien un semblant de moustiquaire aux fenêtres de la chambre, mais certainement pas assez pour tenir à distance ces créatures assoiffées de sang. Cependant, durant les soirées passées au restaurant de l’hôtel, qui n’était en fait qu’une grande terrasse ouverte, je n’ai eu ni piqûre ni bourdonnement gênant autour des oreilles et, heureusement, il en a été de même pour les nuits passées dans ma chambre, que j’ai finalement utilisée pendant près d’un mois.
J’ai donc supposé que, d’une manière ou d’une autre, l’hôtel était privé d’indésirables petites créatures volantes, mais que la plantation et en particulier la maison où nous allions loger Marie-Claude et moi ne l’était pas. Cependant, après plusieurs mois de vie dans notre nouvelle maison, le nombre de moustiques que nous avons rencontrés se compte sur les doigts d’une main. Néanmoins, nous continuons consciencieusement à prendre nos infusions régulières d’artemisia, pas tant contre la malaria que dans l’espoir de tenir à distance des infections potentielles par le virus Covid-19 jusqu’à ce que nous soyons vaccinés ou que la pandémie disparaisse.
Cela ne veut pas dire que nous n’avons pas de petites créatures dans la maison, nous avons quelques mouches que je trouve particulièrement agaçantes et dont l’espérance de vie chez nous est limitée car elles sont chassées sans grande pitié. Nous avons également des myriades de minuscules fourmis qui semblent s’autogénérer dans les endroits les plus inattendus, pour se régaler d’une miette de pain oubliée, d’un morceau de savon ou de traces de nourriture dans l’évier. Elles sont si petites qu’il est presque impossible de les sentir sur la peau et, lorsqu’elles sont mangées parce qu’elles ont réussi à se frayer un chemin dans la nourriture (généralement des snacks), il est presque impossible de savoir si elles sont arrivées dans la bouche ou non.
De (petites) créatures moins agréables, mais heureusement pas trop fréquentes à l’intérieur de la maison, sont les chilopodes ou mille pattes, dont certains sont en fait assez grands (15-20 cm de long) et ont l’air absolument diaboliques. Selon nos collègues locaux, ils sont aussi mauvais qu’ils en ont l’air, causant de graves brûlures et capables de se cacher dans les plus petits espaces car ils sont très plats. Les rares exemplaires qui ont réussi à entrer dans la maison ne font plus partie de ce monde, si ce n’est sous forme de nourriture pour d’autres créatures. Dans notre maison, il n’y a pas beaucoup d’occupants en dehors des visiteurs occasionnels décrits ci-dessus, à l’exception d’une colonie de petites chauves-souris qui résident dans le toit de notre terrasse. Les petits couinements que nous entendons pendant la journée ne sont pas très dérangeants, mais leurs excréments qui jonchent le sol de la terrasse “supérieure” (voir photo dans la lettre précédente) sont quelque peu moins agréables, surtout à cause de l’odeur. Il est cependant très chouette de voir des vagues de ces petites créatures blanchâtres s’envoler à la tombée de la nuit et elles contribuent probablement à maintenir la population de petits insectes sous contrôle.
Notre terrasse étant complètement fermée par des moustiquaires, du moins la partie du rez-de-chaussée, c’est la zone où nous passons la plupart de notre temps etmême s’il y avait beaucoup d’insectes désagréables cela ne serait pas trop un problème. Nous avons cependant découvert qu’à l’extérieur, de vilaines créatures rodent sous la forme d’énormes taons “tafao” et, comme Marie-Claude peut le confirmer, leurs piqûres ou morsures sont sérieusement désagréables.
Lorsque nous le pouvons, nous passons un peu de temps sur la plage près de la plantation, généralement à marée basse, dans le but de chercher du bois flotté ou d’autres petites choses abandonnées sur la plage par la mer qui se retire. Les marées ne sont pas énormes ici, environ 1,5 m entre la marée haute et la marée basse, mais elles sont suffisantes pour révéler toutes sortes de choses qui peuvent être récupérées. En plus du bois flotté qui se présente sous toutes sortes de formes, nous avons découvert que cette plage en particulier possède pas mal d’exosquelettes d’oursins plats, bien que nous n’ayons pas (encore) pu en voir un vivant. Tous ces morceaux de bois, coquillages et autres objets de collection finiront par être utilisés pour fabriquer quelque chose, mais nous ne savons pas encore ce que ce sera. En attendant, ils décorent divers coins et étagères de la maison.
Certains des palmiers de la plantation ont tendance à accumuler toute une variété de petites plantes qui poussent dans les crevasses des troncs. La plupart de ces plantes sont des fougères, mais parfois aussi des plantes à fleurs ou même de jeunes arbres. Ces plantes ne deviennent jamais très grandes car la zone où elles peuvent développer leurs racines est limitée, mais elles forment d’intéressants jardins verticaux où, à leur tour, les insectes, les oiseaux et les serpents trouvent un environnement confortable pour se développer. Étonnamment, il y a moins de ces plantes qui poussent sur les palmiers ici, où il fait constamment chaud et humide, qu’à Mapangu, où la saison sèche est marquée. Cette différence peut être due au fait que le climat est ici beaucoup plus favorable à la croissance des palmiers et qu’il y a donc beaucoup moins de lumière qui filtre sous la canopée.
Enfin, il y a des petites choses dans le jardin qui occupent nos sens, comme des champignons extraordinaires avec un voile en forme de dentelle apparus juste de vant la maison, la cueillette d’une noix de coco pour boire et manger des produits frais du jardin ou la multitude d’oiseaux qui entourent la maison, que l’on entend plus que l’on ne voit et qui nous réveillent le matin.
Nous espérons que cette lettre d’information vous trouvera en bonne santé et, comme d’habitude, nous espérons avoir de vos nouvelles très bientôt,
Marc & Marie-Claude