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Petit à petit je fais mon nid a Agripalma, même si pour le moment j’ai plus le sentiment d’être un coucou, car j’ai décidé de quitter l’hôtel et de squatter une des chambres dans la maison qui sera la nôtre dans un mois. Je cohabite donc avec un de mes collègues qui a décidé de quitter la plantation pour se rapprocher de sa famille vivant en France. Habiter dans une maison dans la concession de la concession apporte un nombre de changements dans la routine de tous les jours et surtout un plus grand confort. En effet, ici plus de pannes de courant ou manque d’eau puisque nous assurons nous-mêmes la production d’électricité (malheureusement avec un générateur) et l’approvisionnement en eau. L’autre principal avantage est d’être à une courte distance de toutes les installations, ainsi j’ai pu même aller à pied à certains appels et cette semaine j’ai commencé à faire la route jusqu’au bureau ou l’huilerie à vélo (eh oui, j’ai déjà pris mon VTT dans mes bagages cette fois-ci). Les bureaux ne sont pas très loin (environ 2 km) mais situés au sommet d’une petite côte qui combinée avec une température ambiante qui fleurte avec les 30°C est suffisante pour être en nage à l’arrivée. Contrairement à Mapangu, ici il n’y a malheureusement pas de douches, mais je crois qu’avec l’habitude et un peu d’organisation (une chemise de rechange) cela doit être gérable. Car sinon, mis à part les sorties en vélo en plantation éventuelles du dimanche, si je ne fais pas cela je risque de passer tout mon temps, soit assis au bureau, soit les fesses dans le fauteuil (très confortable) de la voiture.
Les collègues qui me voient débarquer à pied ou à vélo aux lieux d’appel ou au bureau me demandent immanquablement si ma voiture est en panne, car ils conçoivent difficilement pourquoi je choisirais un vélo alors que je dispose d’une luxueuse voiture. En effet, ma voiture de fonction ici ne ressemble en rien à la vieille guimbarde que j’avais à Mapangu, mais malgré son confort et tous les gadgets que nous considérons comme normaux en Europe (airbag, climatisation, bluetooth, camera de recul, détecteurs de proximité, etc.) elle a un défaut majeur: ce n’est pas une voiture avec laquelle je puis me rendre dans les parties moins accessibles de la plantation. Raison de plus pour me mettre au vélo, car, au pire, je peux le pousser ou le porter pour traverser les zones difficiles. Cela étant dit, même le VTT a ses limites car dans certaines parties de la plantation (dans laquelle il y a beaucoup de rivières et de torrents) il faut traverser les cours d’eau via des gués dont les fonds ne sont pas souvent planes ou prévisibles. Rien de tel qu’une pierre (même pas trop grosse) cachée sous l’eau pour se retrouver… mouillé.
Mon challenge principal reste l’apprentissage de l’idiome local, le portugais, mais j’ose penser que les choses progressent favorablement car je n’ai plus peur de me lancer dans des discussions avec les employés, même si parfois j’ai beaucoup de mal à comprendre ce qu’ils disent. En parallèle je fais assidument mes leçons de portugais tous les jours et mes cellules grises ne doivent pas encore toutes être perdues car j’arrive à retenir pas mal des mots que je suis supposé apprendre, tous les espoirs sont donc permis. Un collègue portugais m’a dit que si je ne parlais pas la langue de manière courante après trois mois, tous les espoirs étaient perdus… et je ne veux certainement pas faire partie de cette catégorie là.
Ce week-end, pour laisser mon collègue en paix dans sa maison, j’ai décidé de passer le week-end à l’extérieur et cette fois mon dévolu est tombé sur un “city trip” à la capitale où je me suis réservé une chambre dans un guesthouse tenu par un charmant portugais. Ce petit hôtel me rappelle celui où je logeais à Kigali, avec juste une dizaine de chambres, un joli petit jardin bien tenu et une piscine dans laquelle j’ai déjà fait un plongeon hier soir. Avant d’arriver en ville, je me suis arrêté pour déjeuner dans une gargote en bord de mer avec trois de mes collègues. Le petit cabanon ne paye pas de mine, mais la cuisine est absolument fabuleuse avec un poisson (bonito) fraîchement pêché cuit à la perfection sur un feu de bois… j’en ai encore les papilles gustatives qui frétillent.
Peu après m’être installé à l’hôtel, un ancien collègue de Socfin (qui à monté une petite usine fabricant des produits organiques à base de noix de coco ici à Sao Tomé) est venu me chercher pour prendre un verre et faire connaissance. Il se fait que juste derrière le coin de l’hôtel il y a une petite chocolaterie artisanale (et aussi bio) où il est possible de prendre un café (ou un chocolat chaud dans mon cas) et surtout de déguster toutes sortes de chocolats les plus délicieux les uns que les autres. Le chocolat chaud était divin et la compagnie fort agréable, bref mes premières expériences de week-end citadin sont plutôt positives. Je ne suis évidemment pas sorti sans acquérir quelques réserves de chocolat, ne fut-ce que pour maintenir mes papilles gustatives en éveil. Le hasard (?) faisant que j’ai des rendez-vous ici en ville lundi matin (rencontre avec notre secrétaire général, qui est aussi candidat aux présidentielles cette année…, visite du port et réunions avec des clients/partenaires potentiels), je profite de toute la journée de ce dimanche pour explorer un petit peu la ville. Ce matin je me suis contenté de faire le tour d’une partie de la baie et de visiter le musée national, visite pour laquelle ils ont dûs aller chercher les clefs car manifestement les visiteurs se font rares. Le musée rassemble une collection d’objets glanés dans les fermes coloniales (meubles, vaisselle, photos, outils) et des statues et vêtements religieux, le tout un peu défraîchi mais au milieu de tout cela il y avait un grand-father’s clock en état de marche et donnant une heure exacte. Beaucoup de bâtiments d’origine de la ville sont dans un état de délabrement plus ou moins avancé et dans la baie il y a plusieurs bateaux à moitié submergés, ce qui donne une bonne idée de la profondeur restreinte des eaux du port. Les portes-conteneurs doivent donc rester au large tandis que des barges font le va-et-vient entre le port et les bateaux pour acheminer les conteneurs.
L’ambiance est très agréable avec ça et là des petits groupes de personnes assises sous un arbre à refaire le monde avec les chiens (il y en beaucoup ici) profondément endormis à leurs pieds.
Ce midi j’ai l’intention d’aller manger dans un restaurant un peu plus huppé où, paraît-il, ils font une mousse au chocolat qui vaudrait le détour. Fort de ma dégustation de chocolat hier après-midi je me dis que ce n’est probablement pas une mauvaise idée de rester sur la lancée, mais pour le verdict de cette expérience il vous faudra attendre les nouvelles de la semaine prochaine.
Nous espérons avoir de vos nouvelles,
Marc & Marie-Claude
Little by little I am making my nest in Agripalma, even if at the moment I feel more like a cuckoo, because I decided to leave the hotel and squat one of the rooms in the house that will be ours in a month. I am living with a colleagues who will be leaving the plantation early July to be closer to his family living in France. Living in a house in the concession brings a number of changes to my daily routine and above all a greater comfort. Indeed, here there are no more power cuts or lack of water, since we provide our own electricity (unfortunately with a generator) and supply of water. The other main advantage is to be at a short distance from all the facilities, so I can even walk to some muster calls and this week I started to ride my bike to the office or the oil mill (yes, I took my mountain bike in my luggage this time). The offices are not very far (about 2 km) but located at the top of a small hill which combined with an ambient temperature of 30°C is enough to be somewhat wet when arriving at the office. Unlike Mapangu, there are unfortunately no showers here, but I think that with practice and a bit of organisation (a spare shirt) it should be manageable. Otherwise, apart from the possible plantation bike rides on Sundays, if I do not do this I risk spending all my time either sitting in the office or with my butt in the (very comfortable) car seat.
Colleagues who see me walking or cycling to the muster or the office inevitably ask me if my car has broken down, as they find it hard to understand why I would choose to cycle when I have a luxury car. Indeed, my company car here is nothing like the old lady I had in Mapangu, but despite its comfort and all the gadgets we consider normal in Europe (airbag, air-conditioning, bluetooth, reversing camera, proximity sensors, etc.) it has one major drawback: it is not a car with which I can get to the less accessible parts of the plantation. All the more reason for me to take my bike, because in the worst case I can push or carry it through difficult areas. That said, even the mountain bike has its limits because in some parts of the plantation (in which there are many rivers and streams) you have to cross the streams via fords whose bottoms are often not flat or predictable. There is nothing like a stone (not even a big one) hidden under the water to find yourself… wet.
My main challenge remains learning the local idiom, Portuguese, but I dare to think that things are progressing favourably because I am no longer afraid to engage in discussions with the employees, even if sometimes I have a lot of trouble understanding what they say. Meanwhile I am continuing my Portuguese lessons every day and my grey cells must not be completely buggered yet because I am able to remember quite a few of the words I am supposed to learn, so all hopes are not lost. A Portuguese colleague told me that if I didn’t speak the language fluently after three months, all hope was lost… and I certainly don’t want to be in that category.
This weekend, in order to leave my colleague in peace in his house, I decided to spend the weekend away and this time my heart fell on a “city trip” to the capital, where I booked a room in a guesthouse run by a charming Portuguese. This small hotel reminds me of the one where I stayed in Kigali, with just under a dozen rooms, a nice little garden and a swimming pool in which I already took a dip yesterday evening. Before arriving in town, I stopped for lunch at a seaside shed with three of my colleagues. The little shack did not look like much, but the food is absolutely fabulous with freshly caught fish (bonito) cooked to perfection over a wood fire… my taste buds are still tingling.
Shortly after settling into the hotel, a former colleague from Socfin (who has set up a small factory producing organic coconut products here in Sao Tome) came to pick me up for a drink and to get to know each other. It just so happens that just around the corner from the hotel there is a small artisanal (and also organic) chocolate factory where you can have a coffee (or a hot chocolate in my case) and above all taste all sorts of chocolates, each more delicious than the last. The hot chocolate was heavenly and the company very pleasant, so my first experiences of my city weekend is rather positive. Of course I did not leave the place without acquiring some chocolate, if only to keep my taste buds on the alert. As chance (?) has it, I have appointments here in town on Monday morning (meeting with our secretary general, who is also running president in the elections this year…, a visit to the port and meetings with potential clients/partners), I can take advantage of the whole day this Sunday to explore the city a little. This morning I just walked around a part of the bay and visited the national museum, a visit for which they had to dearch for the keys because visitors are obviously scarce. The museum has a collection of items gleaned from colonial farms (furniture, crockery, photos, tools) and religious statues and vestments, all a bit faded but in the middle of it all there was a working grandfather clock giving an exact time. Many of the town’s original buildings are in varying degrees of disrepair and in the bay there are several half-submerged ships, which gives a good idea of the limited depth of the harbour. The container ships have to stay offshore while barges go back and forth between the port and the ships to move the containers.
The atmosphre is very pleasant, with small groups of people seated in the shade of a tree having highly philosophical discussions (I guess) with dogs (there are many here) lying unconscious at their feet.
This lunchtime I’m planning to eat at a slightly more upmarket restaurant where I hear they make a chocolate mousse that would be worth a visit. After my chocolate tasting yesterday afternoon I think it is probably not a bad idea to keep the momentum going, but you will have to wait for next week’s news for the verdict on this experience.
We look forward to hearing from you,
Marc & Marie-Claude