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A Sao Tomé on aime donner des noms à tous les endroits, je ne sais pas si c’est un héritage du temps de la colonie portugaise ou quelque chose de plus récent, mais les noms sont bien là. Ainsi dans la plantation, contrairement aux autres pays que je connais, les blocs de palmiers ont parfois un numéro mais le plus souvent ils sont connu par leur nom: Dona Eugenia, Vanha, Praia Grande, etc. Il en va de même pour les villages (ce qui est plus logique) encore que parfois les noms sont un peu tirés par les cheveux, ainsi nous avons un Vila Clothilde, Emolve, Quatras casas et d’autres endroits qui portent les noms des anciennes structures coloniales.
L’endroit où nous habitons s’appelle Parque Verde (Parc vert), assez logique si pas très original puisqu’il y a plein d’arbres, fruitiers et autres, fleurs, arbustes, etc. Le parc comporte cinq bâtiments principaux, dont quatre maisons d’habitation (dont la nôtre qui se trouve au milieu à droite sur la photo ci-dessous). Le bâtiment situé en haut à droite de la photo est en réalité en-dehors du parc avec un mur de séparation et sert de poste de santé pour la population locale avec une permanence assurée par un infirmier résident et un médecin qui visite occasionnellement. Ce poste de santé sert de premier relais avant l’hôpital de Sao Joao dos Angolares où les problèmes plus importants sont traités. Le poste de santé reçoit électricité et eau d’Agripalma, plus l’entretien du bâtiment, ce qui en fait l’un des rares postes de l’île dont l’alimentation en courant est assurée 24/24.
Le parc est clôturé et gardé (eh oui, nous avons des gardes en uniforme à l’entrée de notre parc dont la seule fonction est d’ouvrir et fermer la barrière et venir parler sous notre fenêtre la nuit pour prouver qu’ils ne dorment pas…). Ce parc étant situé dans la plantation en bordure de la route nationale qui va vers le sud de l’île, il est impossible de ne pas entendre les travailleurs qui arrivent le matin ou repartent après leur journée de travail. C’est aussi très facile pour les expatriés qui y habitent car la route qui mène à l’huilerie et aux bureaux est juste en face de l’entrée, il faut juste faire attention en traversant la nationale, parce que parfois il y a quand même des véhicules qui passent.
Le plus grand bâtiment de Parque Verde (situé en haut au milieu avec un toit gris et orange) est un dépôt qui sert uniquement au stockage des engrais, en fait du fumier composté (car une plantation bio ne peut pas utiliser des engrais de synthèse) pendant une courte période de l’année. Nous allons déménager le stockage des engrais vers un nouvel abri qui sera construit à côté du magasin central et utiliser les fondations et une partie des murs pour construire une maison de passage et une résidence supplémentaire, car pour le moment deux de nos expatriés sont logés dans des maisons de location situées en-dehors de la plantation.
Pour l’entretien du Parque Verde il y a toute une escouade de “jardiniers”, certains qui sont là parce qu’ils auraient du mal à faire un autre travail (nous avons un unijambiste qui s’occupe de trimer les bordures et un monsieur à moitié aveugle qui taille les haies, avec parfois un peu trop d’enthousiasme à notre goût). Nous avons aussi des personnes un peu plus vaillantes dont un opérateur de débroussailleuse, une jeune dame toute mignonne et sa comparse plus âgée qui s’occupent principalement du nettoyage et de l’entretien du “potager” (qui n’a pas encore produit grand chose, pour notre consommation en tout cas…).
Dans le parc il y a également une chienne qui semble y avoir élu domicile mais n’est attachée à aucune maison ou personne. A voir son état elle n’est certainement pas sous-nourrie et est très gentille, le seul défaut est que quand elle a ses chaleurs il y a tous les galants des environs qui viennent se battre dans le parc, y compris (bien entendu) en-dessous de nos fenêtres au milieu de la nuit. Le parc compte évidemment toute une faune de créatures sauvages, outre les petites chauve-souris qui colonisent le toit de notre terrasse il y a une colonie de renards-volants qui occupent les arbres à pain à côté de la maison et qui font un raffut du tonnerre le soir venu avant de prendre leur envol pour aller se nourrir (de fruits principalement). Il y a aussi toutes sortes d’oiseaux, dont des petits passereaux à longue queue qui claquettent du bec en volant, des petits oiseaux au bec rouge qui viennent picorer devant la maison en bandes et la nuit il doit y avoir une chouette qui manifeste sa présence avec un ululement assez effrayant laissant penser que la bête est loin d’être petite. Finalement, il y a toute une colonie de poules et surtout de coqs (5 pour le moment) qui doivent confondre les éclairages extérieurs des maisons avec le lever du soleil et saluent celui-ci toute la nuit en se relayant toutes les quelques minutes pour s’assurer que nous n’ayons pas l’occasion de nous endormir si nous avons oublié de mettre des boules Quies… Après quelques mois je dois avouer m’être habitué à ces cris intempestifs et ne plus être trop dérangé, sauf quand ils décident de venir se mettre sous notre fenêtre pour être certains que nous ne rations rien du concert en quintuor. Evidemment personne ne prétend être l’heureux propriétaire de ce cheptel de gallinacées et n’étant pas habitués à être nourris ou autrement entretenu par les habitants du parc, bienvenue à celui qui essaye d’en attraper un pour le mettre à la casserole. Seule consolation, de temps en temps nous découvrons un nid d’œufs (jamais au même endroit) qui sont tout à fait délicieux et que nous (Marie-Claude surtout) dégustons avec beaucoup de satisfaction au petit-déjeuner.
Ainsi vous avez un petit aperçu de notre lieu de villégiature. Nous espérons que ces nouvelles vous trouveront bien et espérons, comme d’habitude, recevoir des vôtres,
Marc & Marie-Claude
In Sao Tome they like to give names to all the places, I don’t know if it is a heritage from the Portuguese colony or something more recent, but the names are there. So in the plantation, unlike in other countries I know, the palm blocks sometimes have a number but more often they are known by their name: Dona Eugenia, Vanha, Praia Grande, etc. The same goes for villages (which makes more sense) although sometimes the names are a bit far-fetched, so we have a Vila Clothilde, Emolve, Quatras casas (four houses) and other places that are named after old colonial structures.
The place where we live is called Parque Verde (Green Park), quite logical if not very original as there are plenty of trees, fruit and other trees, flowers, shrubs, etc. There are five main buildings in the park, four of which are residential houses (including ours which is in the middle right of the photo below). The building on the top right of the photo is actually outside the park with a dividing wall and serves as a health post for the local population with a resident nurse and an occasional visiting doctor. This health post serves as a first stop before the hospital in Sao Joao dos Angolares where more important problems are treated. The health post receives electricity and water from Agripalma, plus building maintenance, making it one of the few posts on the island with a guaranteed 24-hour power supply.
The park is fenced and guarded (yes, we have uniformed guards at the entrance to our park whose only function is to open and close the gate and come and talk under our window at night to prove that they are not sleeping…). This park is located in the plantation along the national road that goes to the south of the island, so it is impossible not to hear the workers arriving in the morning or leaving after their work day. It is also very easy for the expatriates who live there because the road to the oil mill and offices is right in front of the entrance, you just have to be careful when crossing the national road, because sometimes there are vehicles passing by.
The biggest building at Parque Verde (top middle of the picture with a grey and orange roof) is a depot that is only used for storing fertiliser, actually composted manure (as an organic plantation cannot use synthetic fertilisers) for a short period of the year. We will move the fertilizer storage to a new shed to be built next to the central warehouse and use the foundations and part of the walls to build a guest house and an additional residence, as at the moment two of our expatriates are housed in rented houses outside the plantation.
For the maintenance of the Parque Verde there is a whole squad of “gardeners”, some of whom are there because they would find it difficult to do any other job (we have a one-legged man who does the trimming of the grass edges and a half-blind man who trims the hedges, sometimes a little too enthusiastically for our taste). We also have a few more hardy people, including a machien operator for the lawns, a cute young lady and her older friend who mainly do the cleaning and maintenance of the “vegetable garden” (which hasn’t produced much yet, for our consumption anyway…).
In the park there is also a dog who seems to have taken up residence here but is not attached to any house or person. From the looks of her she is certainly not underfed and is very nice, the only fault is that when she is in heat there are all the chivalrous dogs of the neighbourhood who come to fight in the park, including (of course) under our windows in the middle of the night. The park obviously has a whole host of wild creatures, apart from the little bats that colonise the roof of our terrace there is a colony of flying foxes that occupy the breadfruit trees next to the house and make a thunderous racket in the evening before flying off to feed (on fruit mainly). There are also all sorts of birds, including small long-tailed passerines that make a clicking sound with their beaks as they fly, small red-billed birds that peck at the front of the house in flocks, and at night there must be an owl that makes its presence known with a rather frightening ululation suggesting that the beast is far from small. Finally, there is a whole colony of hens and especially roosters (5 at the moment) who must confuse the outside lights of the houses with the sunrise and greet it all night long, taking turns every few minutes to make sure that we do not have the opportunity to fall asleep if we have forgotten to put earplugs in… After a few months, I have to admit that I have got used to these untimely shouts and am no longer too bothered, except when they decide to come and stand right under our window to make sure we do not miss anything of the quintuor concert. Of course, no one claims to be the proud owner of this flock of birds, and, as they are not used to being fed or otherwise cared for by the park’s inhabitants, welcome to anyone who hopes to catch one to use it for the Sunday stew. The only consolation is that from time to time we discover a nest of eggs (never in the same place) which are quite delicious and which we (Marie-Claude especially) enjoy with great satisfaction at breakfast.
So you have a small glimpse of our own holiday resort. We hope that this news finds you well and hope, as usual, to receive yours,
Marc & Marie-Claude