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Dimanche – Sunday

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En plantation la vie suit les cycles des palmiers, mais de manière générale les activités ne s’arrêtent jamais tout à fait, y compris le dimanche. C’est une évidence pour certaines fonctions telles que la sécurité, l’hôpital et la distribution d’eau.
La distribution d’eau nécessite un ballet continu de tracteurs qui voyagent entre les points de puisage (petits cours d’eau plus ou moins propres) et les résidences, car comme vous le savez ici il n’y a pas d’eau courante et nous sommes tous alimentés par des petites citernes attachées à chaque maison. En fait à la Cathédrale nous disposons d’une grosse citerne qui doit faire pas loin de 3.000 litres, largement suffisant pour répondre à nos besoins pendant plusieurs jours quand nous ne sommes que nous deux, mais nécessaire quand nous avons toute une délégation qui loge dans les chambres d’amis. La plupart des autres maisons sont équipées de cubitainers de 1.000 litres, qui permettent de tenir une journée mais pas plus et doivent donc être approvisionnées tous les jours. Ceci est d’autant plus vrai que nos domestiques, aussi bien drillés soient-ils, ont tendance à laisser couler l’eau de manière généreuse et de l’utiliser pour laver la voiture, arroser le potager, etc. pour généralement signaler qu’il faut programmer un approvisionnement quand la cuve est vide. Bref, tout cela pour dire que même le dimanche nous avons des tracteurs qui font la tournée des maisons pour les approvisionner en eau.
En temps normal, c’est-à-dire quand nous ne sommes pas en pointe de production, le travail est suspendu le dimanche, mais le samedi le département agricole et les services d’assistance (garage principalement) travaillent toute la journée, il n’y a que les services administratifs qui s’arrêtent en début d’après-midi du samedi pour le week-end. De mon côté, comme il n’y a généralement personne au bureau le samedi après-midi j’ai pris l’habitude de travailler depuis la maison, c’est l’occasion de travailler calmement aux rapports en cours et de répondre aux messages qui se sont accumulés pendant la semaine.
Depuis ce lundi nous sommes officiellement entrés dans la pointe de production qui devrait durer jusque vers la fin du mois de septembre. La pointe est due au fait que tout à coup les régimes de fruits de palme commencent à mûrir beaucoup plus vite et au lieu d’avoir 100 ou 150 tonnes de régimes à couper et livrer à l’huilerie chaque jour, cette quantité passe à plus de 600 tonnes et il est quasi impossible de tout récolter et surtout de tout évacuer durant la semaine seulement. Donc nous sommes obligés de continuer à travailler 7 jours sur 7 pendant cette période. Aujourd’hui est le premier dimanche de ce genre, nous avons non seulement des équipes qui évacuent les régimes récoltés la veille, mais aussi des coupeurs qui continuent de récolter car sinon nous allons être confrontés à une quantité croissante de régimes trop mûrs (donc tous les fruits se détachent et c’est plus long et difficile à ramasser) voire pourris (et alors perdus pour la production). Même si le travail du dimanche est à éviter car il faut que tout le monde trouve un peu de temps pour se reposer, les travailleurs ne se plaignent pas vraiment car les journées de travail du dimanche sont payées au double du tarif habituel et comme pour le moment à cause du confinement les églises sont fermées il n’y a pas vraiment d’autres activités.
Ce matin j’ai été faire un tour en plantation pour voir comment les choses se déroulent, évidemment comme c’est la première de ces journées pour cette pointe, tout le monde est encore relativement frais et enthousiaste, mais il est certain que dans deux mois tout le monde aspirera à ce que la pointe se termine et à pouvoir se reposer un petit peu. Il en va de même pour les expatriés et en particulier le directeur agronomique et le directeur technique qui devront être sur le pont de manière quasi ininterrompue pendant plusieurs mois. Généralement nous veillons à ce que ces personnes puissent prendre des congés avant la pointe pour pouvoir aborder cette période bien reposés, mais cette année, pandémie et confinement oblige, impliquent qu’ils n’ont pu quitter la plantation depuis le début de l’année… Les mois à venir vont donc peser un peu plus que d’habitude.
La même pandémie a fait que nos rencontres du dimanche entre expatriés ont également été suspendues, car il nous incombe de montrer l’exemple aux autres employés de la plantation. Toutefois comme notre nombre est fortement réduit (deux expatriés sont bloqués en Europe et un autre a été évacué de la plantation la semaine dernière car la vie ici n’était pas faite pour lui), nous avons décidé de faire un petit repas ensemble aujourd’hui en veillant toutefois à garder nos distances, même si aucun de nous n’a été en contact avec l’extérieur et qu’il est donc fort peu probable que nous soyons même seulement porteurs du fameux coronavirus.
Outre les rencontres éventuelles entre expatriés, pour nous le dimanche est une occasion de faire la grasse matinée (nous ne sortons des plumes qu’à 7 heures), de prendre un petit déjeuner sans précipitation et de nous occuper des différentes activités telles qu’écrire ces nouvelles, faire le pain de la semaine, nettoyer notre piscine olympique et faire une balade avec Makala.
Sinon, nous profitons des dernières vues de la vallée du Kasaï car la saison sèche est en train de s’installer et cela amène une brume permanente qui peu à peu va totalement occulter la vue pendant les prochains mois. Outre la brume, on voit que la saison sèche arrive en force car tous les bancs de sable émergent de la rivière à une vitesse spectaculaire ce qui va rendre la navigation fluviale beaucoup plus difficile avec toutes la problématique de logistique que cela entraîne et vient s’ajouter aux joies de la pointe de production.
La conclusion est que, même si les vols entre l’Europe et la RDC devaient reprendre, il est peu probable que nous puissions nous échapper d’ici pour des congés avant la fin du mois de septembre, mais nous ne manquons de rien et compte tenu du travail qui ne manque pas le temps passe très vite.
Nous espérons évidemment voir le plus d’entre vous que possible à ce moment-là, mais dans l’attente donnez-nous de vos nouvelles car cela nous fait toujours plaisir de recevoir des petits mots, aussi brefs soient-ils.
A très bientôt,
Marie-Claude et Marc

Brume du matin – Morning mist
Arbre du Bhoutan à identifier – Bhutanese tree to be identified
Site de construction – Construction site

On the plantation, life follows the cycles of the palm trees, but generally speaking activities never quite stop, even on Sundays. This is obvious for certain functions such as for example security, hospital and water supply.
Water distribution requires a continuous ballet of tractors that travel between the drawing points (small streams that are more or less clean) and the residences, because as you know here there is no running water and we are all supplied by small cisterns attached to each house. In fact at the Cathedral we have a large cistern which must be close to 3,000 litres, more than enough to meet our needs for several days when there are only the two of us, but necessary when we have a whole delegation staying in the guest rooms. Most of the other houses are equipped with 1,000-litre cubitainers, which are sufficient for one day but no more, and therefore need to be replenished every day. This is all the more true since our house keepers, however well drilled they may be, tend to let the water run generously and use it to wash the car, water the vegetable garden, etc., generally signalling that a supply must be scheduled when the tank is empty. In short, all this to say that even on Sundays we have tractors that go around the houses to supply them with water.
In normal times, that is to say when we are not at peak production, work is suspended on Sunday, but on Saturday the agricultural department and the support services (mainly the garage) work all day long, only the administrative services stop at the beginning of the Saturday afternoon for the weekend. For my part, as there is usually no one in the office on Saturday afternoons, I have taken to working from home, this is an opportunity to work calmly on reports in progress and to answer the messages that have accumulated during the week.
Since this Monday we officially entered the peak production period, which should last until the end of September. The peak is due to the fact that all of a sudden the palm fruit bunches are starting to ripen much faster and instead of having 100 or 150 tons of bunches to be cut and delivered to the oil mill every day, this quantity increases to more than 600 tons and it is almost impossible to harvest everything and especially to evacuate everything during the week only. So we are forced to continue working 7 days a week during this period. Today is the first Sunday of this kind, we not only have teams that evacuate the bunches harvested the day before, but also cutters that continue to harvest because otherwise we will be faced with an increasing amount of over-ripe bunches (of which all the fruits detach and are longer and harder to pick) or even rotten bunches (and then lost to production). Even if Sunday work is to be avoided because everyone has to find some time to rest, the workers do not really complain because Sunday work days are paid at double the usual rate and as for the moment because of the confinement the churches are closed there are not really any other activities.
This morning I went to the plantation to see how things are going, obviously as this is the first of these days for this year’s peak, everyone is still relatively fresh and enthusiastic, but it is certain that in two months time everyone will be looking forward to the end of the peak and being able to rest a little bit. The same goes for the expatriates and in particular the agronomy director and the technical director who will have to be on deck almost continuously for several months. Generally we make sure that these people can take time off before the peak so that they can start this period well rested, but this year, pandemic and containment oblige, mean that they have not been able to leave the plantation since the beginning of the year . The coming months will therefore weigh a little more than usual.
The same pandemic has meant that our Sunday meetings between expatriates have also been suspended, as it is our responsibility to set an example for the other employees of the plantation. However, as our numbers are greatly reduced (two expatriates are stuck in Europe and another was evacuated from the plantation last week because life here was not made for him), we decided to have a small meal together today, but we will be careful to keep our distance, even though none of us has been in contact with the outside world and it is therefore highly unlikely that we are even carriers of the famous coronavirus.
Apart from the possible meetings between expatriates, for us Sunday is an opportunity to sleep in (we don’t get out of bed until 7 o’clock), to have breakfast without rushing and to take care of the different activities such as writing this blog, making the bread of the week, cleaning our Olympic swimming pool and going for a walk with Makala.
Otherwise, we enjoy the last views of the Kasai Valley as the dry season is setting in and this brings a permanent mist that will gradually obscure the view for the next few months. Apart from the fog, we can see that the dry season is coming in force as all the sandbanks are emerging from the river at a spectacular speed, which will make river navigation much more difficult with all the logistical problems that this entails and adds to the joys of peak production.
The conclusion is that, even if flights between Europe and the DRC were to resume, it is unlikely that we would be able to escape from here for holidays before the end of September, but we are not short of anything and given the work that is not lacking time passes very quickly.
We obviously hope to see as many of you as possible at that time, but in the meantime please let us know how you are doing, as we are always happy to receive messages, however brief they may be.
See you soon,
Marie-Claude and Marc

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